(exceptionnellement, ce rp sera à la première personne)


Je sais qu'il est là. C'est une émotion bouillonnante, qui me réchauffe mes joues.
Quelques mois seulement, je croyais ce sentiment m'être interdit à tout jamais...

Nothing couvre mes pensées, à en perdre toute forme de Raison. Il suffit de voir le chien courir dans une direction inconnue pour que j'en ressente tout l'instinct de retrouver cette moitié que j'aime, et que je ne souhaite pas voir mourir sur ce champ de bataille. J'ai tant de mots à lui adresser, tant de choses à lui dire...

Et pourtant si peu de temps devant moi.

Peut-être que lui aussi, il ressent cette détresse qui me tiraille ? Le mal qui me ronge à mesure que ces démons sévissent sur le champ de bataille ? Une respiration halêtante ainsi qu'une fatigue tenace rongent mes muscles et me menacent déjà de plusieurs courbatures qui ne cesseront probablement que d'ici...
Combien de temps, médicalement parlant ?
Hm, une petite semaine de repos...

Je n'ai pas l'emprise sur tous mes chiens mais ils sont mes yeux et mon coeur ; je subis la colère de ce Démon, je goûte au plaisir de la loyauté de mon Spectre et à ce désir infini de liberté de ma Louve. Tous luttent vaillamment sur le champ de bataille et leurs blessures combinés auront surement un jour raison de moi.

Pourtant, je veux juste souffler. Quelques petites secondes, le temps de voir ce chien disparaître à l'horizon et me remémorer des instants heureux qui ont pu jalonner ma vie. Je ne sais pas pourquoi j'attente à la vie de tant d'hommes, si ce n'est pour garder en ce monde ce qui me semble aujourd'hui le plus précieux au monde.

Je chancelle.
Je titube et lutte contre la fatigue, seule.

Du moins l'ai-je cru.
Je mets plusieurs secondes à comprendre qu'il m'a retrouvé. Qu'il n'est pas mort.
Que je suis dans ses bras au beau milieu de cet horrible cauchemar.

"Nothing..."

Il me dit que je ne risque plus rien.
Je n'en ai jamais douté, mais mon masque se brise.
Je suis terrifiée par tous ces morts que j'ai indirectement causé, et tout à la fois, si rassuré de le voir à mes côtés que j'en ferme les yeux. Que j'en fonce mon nez dans sa chemise pour soutirer un peu de tendresse après ces instants de pure violence et cruauté.
Pour ne plus me laisser bercer que par les battements de son coeur...
Je ne lutte donc pas, quand je le vois.
Pas plus quand j'entends le timbre de sa voix et que j'hume le parfum qu'il porte.
Cet instant de lumière parmi les ténèbres retient mon souffle...

Nothing a le mérite de toujours pouvoir me surprendre, d'une manière ou d'une autre.
Je ne peux m'empêcher de sourire face à sa demande. Il a toujours eu un étrange sens du timing. Le dit-elle sérieusement ou ne l'évoque-t-il que comme une simple blague ?
Avec lui, je ne sais jamais sur quel pied danser...
Hélas pour ma moitié, c'est un rire cristallin qui traverse ma gorge, malgré la fatigue qui en ronge sa puissance.
Je comptais très certainement le surprendre !

"Ca dépend Nothing...Si je te dis oui, j'espère que tu as au moins une jolie bague à me mettre au doigt..."

Ses lèvres m'appellent. Nos regards se croisent et je m'y perds de nouveau, dans ses yeux normalement froids pour le monde mais pas à mon égard. Je sais ce moment très intime, mais...

Je crois que je pourrais bien dire oui.
Pour de vrai...

" Non, soldat, vous ne ferez rien de tel ! Vous ne vous retirerez pas ! "

Je sursaute. Une angoisse me monte de nouveau à la gorge. Ma poigne se resserre avec tant de frayeur qu'on eut dit que le diable venait de toquer à ma porte et que mon seul espoir, lui, ne résidait en cet homme qui me tient fermement contre lui.
Mon traître de Colonel est là, devant nous, moi dans ses bras.  
Je sens le poids de son jugement sur ma personne et si cela ne suscite en moi qu'un dégoût profond pour l'homme que mon meilleur ami est devenu...

Ce qui disait Fahrenheit était vrai. Je laisse quelques bonnes minutes s'écouler sans bouger, percevant seulement Fahrenheit s'éloigner et ne me laissant guider que par les bras protecteurs de mon homme.
C'était un fait. Je ne voulais pas devenir une renégate en plein combat, quoique puisse en dire Nothing...

"On ne devrait pas se replier, ce n'est pas ma position..."

Je me débats légèrement, trouve un peu de rage et de force dans la balance et les valeurs qu'abordent ces deux hommes. Il veut me protéger, et j'aime ce sentiment. J'ai probablement cru durant ces longs mois que cela me suffirait.
Mais le fait est qu'on ne peut se défiler aussi rapidement lorsque l'on a des responsabilités.
Honteuse, je ne réponds rien à Fahrenheit. Je le laisse partir, je laisse Nothing entrer dans ce combat de coq et tenter de m'emporter avec lui.

Chancelante néanmoins, je me dégage de son étreinte.

"Non...On ne doit pas faire ça. Les soldats, les autres...Ils ont besoin de moi. Si je ne suis pas là, qui peut les guider Nothing ? Si nous abandonnons...Je t'abandonnerai aussi."

Ce n'est pas aussi simple, la désertion.
Je sais que toutes ces actions ne seront pas sans conséquence, et nous en avions parler.
Ici, je suis une Trapper, au milieu des miens.

Les larmes me montent aux yeux : Tout ceci, c'est trop pour moi.

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Résumé : Cel est sur le point de dire oui à sa demande de manière plus sérieuse. Fahrenheit les surprend, remonte les bretelles de Celsius qui décide de rester sur le terrain.

Défense contre le jet de charisme de Fahrenheit : échec au dé
Se traduit comme une volonté de ne pas perdre Nothing et de rester sur le champ de bataille pour eux et pour protéger ses hommes.