be a woman, be a man, become my wife, become my husband

Tous cinglés. Ces Vigilante. Pas un pour rattraper l’autre. Même les Wilds sont des enfants de cœur à côté, c’est dire. Il voulait simplement assister à cet évènement tout en se tenant tranquille. C’était sans compter l’autre dégénéré d’Hyste et son empereur. Faire foire les fêtes c’était une coutume des Vigilantes ? Peut-être.

Tout était allé si vite. Il avait à peine fini sa phrase, qu’Hysteria s’était jeté sur lui, un couteau à la main. Suivis de prêt par Power. Quelle scène, quel bordel. Quel fiasco ils ont réussi à faire. Et pourtant, Starlord n’avait même pas adressé la parole à ce fou furieux. Il souhaitait simplement du bonheur aux jeunes mariés, à sa façon. Mais même ça c’était trop pour la bête. Une bête sauvage, incapable de se contrôler. Il avait presque de la peine pour lui. D’être tombé aussi bas. Starlord aussi le haïssait. Mais pas au point de perdre le contrôle. Jamais. Quelqu’un comme lui était maître de son esprit.

Il se retrouva amené à l’écart par le muscle head, Power, le chevalier blanc de la cérémonie. Qui ne le ménagea pas d’ailleurs. Comme s’il avait de quelconques droits sur Starlord. Même s’il était l’empereur des Legendary il ne l’aurait pas écouté de base. Alors autant dire qu’il n’avait vraiment aucune raison de le faire. Il repoussa violemment Power.

Ne me touche pas par contre toi. Et je n’ai pas besoin de ton autorisation pour aller et venir sur cette île. Il le dévisagea avec un sourire. Si tu tiens tellement à faire ta loi, commence par mieux dresser tes toutous. Ce n’est pas moi qui ai foutu en l’air la cérémonie en dégainant un couteau. Il le dévisagea de son regard hautain. Ne me fais pas la morale alors que tu ne maîtrises rien Power.

Il s’éloigna du petit empereur. Il chercha ensuite du regard Hysteria. Le fautif de tout ça. Celui qui avait tout enclenché. Qu’il le veuille ou non, en ce moment, il était bien plus responsable que Starlord de cette catastrophe. Il le trouva, emporté au loin par un inconnu. Ou quelqu’un qu’il n’avait pas pris la peine de retenir. Pas digne de son intérêt.

Tu t’es vue Hysteria. Je n’espère pas. Tu fais peine à voir. Tu fais bien de cacher ton visage derrière un masque. Si tu peines autant à te contrôler. Il soupira. Me sauter à la gorge en plein mariage. T’es complètement dégénéré. Moi aussi je veux te crever. La seule différence entre toi et moi. C’est que je ne suis pas venue pour ruiner la fête, moi.

Il lui tourna les talons. Il n’avait rien à lui dire de plus. Il pouvait faire ce qu’il voulait, revenir à la charge ou se contenter de partir la queue entre les jambes. De toute façon, il avait déjà gagné. Cette manche-là, Hysteria l’avait perdu.

Si les Vigilante voulaient autant l’expulser, alors ils n’avaient qu’à le virer eux-même. Power n’avait qu’à oser. De toute façon ils venaient déjà de tout foutre en l’air. Ils n’étaient plus à ça prêt pas vrai ? Allez-y, continuer à vous enfoncer. Amusez votre seigneur, Amusez donc votre roi, petits bouffons que vous êtes.

Pourtant, il n’était pas au bout du bureau des plaintes. Voilà qu’une nouvelle personne venait lui faire des reproches. Du moins, c’est ce qu’il croyait en croisant son regard. C’était de la haine.  Erynie. Elle le dévisageait avec un regard empli de colère. Elle ne laissait entrevoir aucun doute. Quelle ironie, Starlord était autant responsable que les autres barges. Il avait fait un discours. C’était déjà trop. Soit. Elle avait au moins la décence de ne pas le faire sortir et de le laisser rester.

Hypocrites. Tous autant qu’ils sont. Il regardait tout autour de lui. Il était fautif. Plus qu’Hysteria, plus que Power qui les avait taclés tous les deux. Son crime ? Avoir osé parler. Avoir osé souhaiter un avenir radieux aux jeunes mariés. Quelle mauvaise foi, il était le méchant de l’histoire. Le coupable. Le condamné désigné d’office. Regarder vous, faire vos pseudos justiciers. Faire comme si vous étiez la voix de la raison. Alors qu’ils sont capables de reporter la faute sur un autre. Méprisable. Faible.

Eryine vain au secours d’une pauvre fille. Terrorisé, tremblant de toute part. Pas étonnant vue le changement de ton dans le spectacle. Elle était familière. Comme s’il l’avait déjà croisé dans une vie antérieure. Il y a longtemps. Un fantôme du passé. Un fantôme revenu à la vie.

Pauvre gamine, à la vue de son état. Ils auraient mieux fait de la laisser six pieds sous terre, au lieu de venir troubler son repos. Elle méritait qu’il vienne lui offrir une nouvelle fois sa miséricorde. D’autant plus qu’il s’en était pris à elle pour atteindre Hysteria. La voir de nouveau sur pied venait compromettre ses plans. Mais il n’était pas là pour ça. Il avait donné sa parole, il se tiendrait à carreau en ce jour. Contrairement à d’autres, il savait tenir ses promesses. Il n’était pas assez bête pur provoquer un nouveau drama.

Je suis peut-être coupable Erynie. C’est peut-être ma faute tout ça.  Il lui parlait à mesure qu’elle s’éloignait. Il savait qu’elle ne réagirait pas, tout ce qu’il voulait, c’était qu’elle entende ses mots. Mais qui est le plus en tort entre, celui qui ose faire un discours, et celui qui se jete en pleine cérémonie, couverts à la main, sur un invité. Au fond je sais que tu connais la réponse.  

Il ne s’attendait pas à une réaction. Il ne s’attendait à rien du tout pour être honnête. Il avait dit ce qu’il avait à dire. C’était suffisant. Il soupira, toutes ces agitations avaient eu raison de sa bonne humeur. Il chercha du regard le verre qu’il avait auparavant dans les mains. Plus là. Il avait disparu. Moon. Encore elle…

Elle aussi elle avait disparue également. Elle était partie se perdre sur le bar. Noyer son chagrin dans l’alcool. Chose qui ne lui ressemblait pas en général. Il était allé trop loin avec elle ? Impossible, elle était folle. Alors quoi ? Il n’en savait rien. Pas plus qu’il ne savait s’il devait lui parler ou non. Il n’y connaissait rien en discussion banale. En échange d’inquiétudes et de classiques « ça ne va pas ? ». la seule chose qu’il sait faire, c’est briller plus que les autres et faire foirer indirectement des mariages visiblement.  

Il se contenta donc de prendre un nouveau verre au bar, passant à côté de la lune mais s’en prendre le temps de s’arrêter cette fois. Il s’éloigna sans un mot. Sans savoir quoi dire. Il vida d’une traite son verre avant de se diriger vers la sortie. Il voulait voir comment était le mariage. Il avait vue.

Il laissa son dos s’écrouler contre un arbre non loin de là. Il en avait assez, toutes ces histoires le fatiguaient. Toutes ces futilités. Toutes ces petites disputes mesquines. Toute cette colère qu’il attirait autour de lui.

Il laissa tomber sa cravate par terre à ses côtés, avant de fouiller machinalement dans sa poche pour en ressortir un paquet de cigarette. Il n’en restait qu’une. Un souvenir de Storm. Quel idiot ce mec. Il lui avait souvent répété qu’à force de fumer, il finirait par devenir un vieil asthmatique incapable de se déplacer seul.

Pourquoi pas après tout. Juste une. La dernière. En souvenir de son frère. C’était le moment parfait. Il était habillé pour l’occasion. Le fumé nocif au départ se changea petit à petit en vapeur apaisante à mesure qu’elle se frayait un chemin à travers ses poumons. « Pas facile ton hériatge Storm. Tu parles d’un cadeau ». Il murmurait, comme pour lui-même.

Levant les yeux au ciel il resta pensif. Plus le temps passait et plus ce fardeau devenait lourd. En avait-il seulement la force ? Bien sûr, il ne pouvait pas faire demi-tour maintenant, pas après avoir consacré sa vie entière à devenir le meilleur. Mais s’il avait su ce qui l’attendait au bout du chemin. Il en aurait probablement emprunté un autre. Qui sait ? De toute façon, ce n’est pas comme si on était en mesure de revenir dans le temps.

Résumé: