THÈME – Pieds ancrés dans le béton, stature droite altière, regard incandescent et timbre amer. La langue claque sur le palais quand l’homme attaché devant lui crache au sol le sang qui s’est agglutiné dans sa gorge. Les coups ont beau pleuvoir, il reste imperturbable, le sourire vissé au visage. Tombé sur un os, ce n’était pas rare pour l’homme, bien au contraire, il était habitué à se confronter à la loyauté sans faille, de celle que l’on quantifie d’inébranlable, lorsqu’il suffit de titiller une corde sensible pour voir s’effondrer le château de cartes. Tout vient à point à qui sait attendre et c’est pourquoi Némésis excellait dans cet art ; la patience était son fort ; la base de son fondement. Toute sa vie, il s’était fait patient, avait agit sans précipitation, analysant tout. Les coups d’avances, il faut les prévoir, alors comme prévu, il suit la toile d’araignée qui s’est crée dans son crâne, prend de la hauteur, attend quelques minutes qui pour certains, dans cette position, pourrait paraître comme des heures et c’est en appuyant de tout son poid sur le genou de sa proie, qu’il abat ses cartes.
Coup de poker ? Non, c’est une quinte flush royale.
Une phrase, une seule et unique phrase, pour voir s’effondrer un homme, pour lire le désarroi sur un visage. Seulement ce n’est jamais aussi simple ; la hargne prend le pas sur l’incompréhension, la colère gronde. Le sourire disparaît sur ce visage pour apparaître sur celui du bourreau ; le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Le jeu est mis en place et désormais il lui fallait la suite du scénario. La lame accrochée à un étui à sa jambe est dégainée et c’est sans ciller une seule seconde qu’il vient se planter non loin de la rotule. Le hurlement qui s’échappe ne vient pas de Némésis. Le lien est fait, il est établi et l’alter prend alors ses droits sur l’individu.
Contrairement à toi, je ne ressens pas la douleur, j’ai tout mon temps. Coup de bluff, il n’a pas tout le temps du monde, bien au contraire ; son sang perle à vu tout comme celui de son adversaire. Le sourire disparaît, son air imperturbable reprend ses droits sur ses traits sombres. Une main qui se pose sur le dossier de la chaise, faisant tenir en équilibre son interlocuteur sur les deux pieds arrières, tête basculant, retenu par la force de ses muscles.
Je pourrais faire ça pendant des heures… Tu veux vraiment tenter ta chance ? La lame quitte la rotule pour trancher son propre torse, contemplant l’amas de sang qui s’écoule devant ses yeux. Toujours rien, il ne ressent rien, cela ne rime à rien. L’homme hurle, mais ne dit toujours rien, prêt à se mordre la langue pour stopper ce “jeu”. C’est donc avec rapidité que Némésis se saisit de la langue de sa proie entre ses doigts gantés, serrant cette dernière avec force.
N’y pense même pas, tu mourras quand je te l’aurais ordonné, pas avant. Les coups pleuvent, les ordres également ;
Parle, putain, tu vas parler oui ? Pour qui tu voles des ressources ? Mais rien n’est dit. Rien du tout. La colère commence à grimper, les emportements vont à l’encontre de sa proie, mais également envers son propre corps.
Et les sévices continuent pendant des heures.
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Une porte qui s'ouvre à la volée, un protecteur parti avertir ta personne, toi qui pénètre dans l'habitacle, devant un Némésis assis sur le sol, une jambe détendu, l'autre replié vers son torse pour pouvoir s'y appuyer avec désinvolture. Il ne ressent rien et c'est ainsi depuis toujours ; alors quand il entend tes remontrances saupoudrer de sarcasmes, son regard dur se tinte d'un brin de malice, sans perdre cette lueur provocatrice.
Tu as l'air d'oublier à qui tu t'adresses, j'ai tout le temps du monde et il en sera toujours ainsi. Le corps sur la chaise en face de lui est quasiment mort, Némésis en est conscient, alors c'est d'une œillade autoritaire qu'il t'indique qui sera ton premier patient.
Occupe toi de lui d'abord, il a rien lâché, c'est un dur, j'vais avoir du mal à l'faire ployer. Sourire carnassier qui s'imbrique à ses lèvres, l'homme fait craquer ses phalanges lentement avant d'enlever un de ses gants en cuirs noirs maculé de sang.
Une cigarette vient prendre place entre ses dents, toujours assis au sol, ressentant les effets néfastes de la perte de ce liquide vital qui bat à tout rompre dans ses veines.
Tu le sauves, pour le reste, on verra après. Et lui il a pas toute la journée Essentia. Limpide, clair comme de l'eau de roche ; Némésis ne te laissait pas le choix. Tu devais t'occuper de ce traître avant toute chose. Et ce n'était pas négociable.
// bon, ceci est la prise en main de némésis, c'est maybe un peu chelou, c'normal, j'espère que ça ira quand même aled