THÈME – Les jeux farfelus de Dolly, il y était habitué depuis le temps ; et pourtant, dans l'instantané, il se demande si le délire de son amie est une très bonne idée. Il voit Howlite s’approcher, les autres prendre part au jeu d’action et vérité ; chose à laquelle il tentait toujours d’échapper. La main enveloppe son faciès, sachant pertinemment dans quoi il allait s’embarquer. Boire pour oublier, des verres et des verres, alors que sa tolérance à l’alcool avoisine le zéro absolu, Carbone se noie dans les tréfonds de ce liquide ambré, qui lui chatouille autant la glotte qu’il ne lui brûle la trachée. La douleur de sa prothèse, il ne la ressent plus. Les fourmillements dans ses doigts, dans son visage désormais un brin rosie, ça, par contre, il les ressent bien. Sa main attrape sa guitare alors que son roi lui donne son aval. C’est l’histoire d’un soir ou tout le monde se met à boire, en s’regardant dans le blanc des yeux en oubliant leurs déboires. Ils écoutent tous ce con blond attraper sa guitare et chanter pour votre gloire sans avoir marre de ses paroles de soiffard. Il est censé vous conter l’histoire d’une blague qui a floppé, mais qui dans son cœur d’abrutis complet, n’a point raté. L’histoire d’un petit mot, simple et efficace ; l’histoire de mon héros, Hadès, je lève un verre, pardonnez mon audace.

L’alcool monte, il le sent, il le sait, il le voit. La guitare est reposée pour ne point être abimée. Un nouveau verre est descendu, écoutant les règles, les questions. Son sourcils est arqué. Un baiser. Voilà, comme prévu de la part de Dolly, il fallait qu’elle commence directement sur quelque chose de dur à exécuter. Carbone hausse les épaules, repose son verre de façon abrupte, puis quitte l’assise de son siège. Un verre cul sec, c’est fait. J’vais la faire cette action débile, pas de violence entre ses murs Dolly ! D’un mouvement nonchalant, sa main se pose sur la nuque de Thanatos, ses yeux d’un bleu opale scrutant ses lèvres avant de s’en emparer avec rapidité. Il l’accentue l’espace d’une demi-seconde, persuadé de sentir bouillir en l’homme en face de lui, une gêne ou une incompréhension totale. Et de un. D’un mouvement rapide, le pouce en l’air, Carbone pivote en se sentant un poil trop léger. Pas de jaloux, vous allez tous y passer ! Ses yeux tombent alors sur Howlite, oh, Howlite, jolie Howlite, trahison, disgrâce, il sait que tu vois en lui l’esprit du mal marqué sur sa face ; merci Hysteria. Ses mains attrapent alors les joues de la scribe. Howlite, c’est ton tour. Immense sourire, ses lèvres s’emparent des siennes avec avidité, son front se collant aux siens. Baiser presque impudique, c’est dans un “smouack” sonore, que le blond bourré se décolle.

Et hop, Howlite, c’est fait. La première personne qui croise son regard se trouve être Hadès, son souverain. Celui qui a accepté ce traître au sein de ses rangs. D’une courbette mal amorcée, Carbone se prosterne avec cérémonie, avant de poser sa main sous le menton de l’homme. Après avoir chanté pour vous,.. Ne pas terminer cette phrase, la laisser en suspend sans le savoir et s’accaparer les lèvres du souverain sans états-d’âme. S’il sent la barrière de ses lèvres qui s'entrouvrent, c’est avec malice qu’il vient mordre la lippe inférieur pour terminer cet échange que certains pourront qualifier de lunaire. C’était un honneur. Nouvelle courbette, l’homme danse, se secouant de gauche à droite ; il avait rattrapé la soirée trop vite, bien trop vite. Un nouveau verre est envoyé dans son gosier ; alors que son regard croise celui de December. Toi. Il sent quelque chose monter, un truc qui n’a pas de nom ; comme une pointe de jalousie qui dicte sa conduite ; mais également une adrénaline qu’il n’avait pas côtoyé depuis bien longtemps. Sa main attrape le col de la veste de l’homme avant de s’approcher de son visage. Et oui, tu y échapperas pas non plus mon gars. Sourire narquoi, ses lèvres se font vorace ; roule une pelle mémorable à l’homme assis en face de lui, les yeux grands ouverts en espérant pouvoir marquer dans sa mémoire défectueuse, les traits circonspects de son visage. Quand sa langue se délie, c’est un sourire triomphant qui domine. ET HOP DECEMBER C’EST OVER !

Nouveau pivot. Nothing. Quelqu’un avec qui il n’a pratiquement jamais échangé malgré leur poste semblable, homme qu’il ne côtoie pas plus que ça ; mais ce n’est pas pour autant qu’il recule face à l’adversité. Le courage est accentué sous liqueur et les questions, il se les posera plus tard ((ou pas.)) Désolé pour ça Nothing, c’est par souci d’équité. Avec prudence, comme s’il savait qu’il s'aventurait en terrain dangereux, Carbone dépose dans un premier temps un baiser fugace et chaste sur les lèvres du trentenaire, avant de l’approfondir, porter par les effluves de son panache, mais surtout du whisky. Vous pourrez me décoller la tête des épaules dans trois minutes. Encore un sourire, un moonwalk en arrière, les mains sont plaquées de parts et d’autres du corps de sa plus chère amie, toujours assise sur sa chaise. Surplombé par sa hauteur et emprisonné entre ses bras, Carbone lâche avec amusement. Le meilleur pour la fin comme on dit, non ? Le visage s’avance, un instant suspendu, sa main métallique vient capturer la nuque de cette femme, son coeur battant de milles feux. Il ne se pose aucune question, c’est un geste qu’il souhaite lent et naturel, mais l’avidité vient embraser ses sens ; embrasser ces lèvres. Les paupières sont closes, les doigts s’entremêlent aux mèches ébènes, sa langue jouant doucement avec la sienne. Percuter, se rendre compte que la chose est réelle, puis s’arrêter avec lenteur, les joues marqués par la langueur. C’est ça de jouer à action ou vérité ; fallait tous que vous y passiez.

Les bras sont levés en l’air, son air sérieux à disparu ; ses fesses sont de nouveau vissées à la chaise aux côtés de son amie et c’est avec rapidité qu’il dégaine une cigarette. Voilà comme ça, pas de jaloux, tout le monde à son bisou et la glace est brisée, non ?! Jouer les idiots, les troll de service ; se vouloir solaire, tenter de changer l’atmosphère. Pour ceux qui veulent me dévisser la tête, faite la queue s’il vous plaît ; pas tous en même temps !

Et demain. Il est persuadé Carbone, qu’il aura tout oublié, mais que tous ici présents, prendrez un malin plaisir à lui rappeler… Ce qu’il venait de faire ce soir !

THÈME – Les sourires bienheureux qui s’endorment devant la misère provoquée par l’alcool et les remontrances d’un seul être. Si Carbone souriait et se laissait aller aux vapeurs d’alcool, la réalité le rattrapa bien vite, le ramenant aussitôt bien droit dans ses bottes, l’adrénaline s’estompant avec une rapidité légendaire. Ses yeux opales bleus vont de December, à Dolly, pour finir sur Howlite. Il voit Nothing quitter la pièce du coin de l'œil et enfin le souverain qui menace de son tesson de verre les deux femmes attablés à ses côtés. Il ne sent pas dans un premier temps la main de sa meilleure amie serrer la sienne, mais c’est durant ce bordel intersidéral qu’il prend conscience de la dégénérescence de la situation ; c’était allé trop loin.  Beaucoup trop loin.

Les aveux nerveux vont de paires avec la malice que les deux femmes ont suscitées ; une haine palpable que l’on pourrait confondre avec une bataille d’égo et de rivalité non assumé ; mais il sait qu’il n’est pas totalement étranger à tout ça ; il sait que l’ombre d’Hysteria plane. Accoudé à la table, la migraine commençant à lui retourner le cerveau en même temps que les tripes, c’est avec lenteur qu’il attrape son verre, désormais rempli d’eau pour décuver, pour faire retomber tout affre que l’alcool avait suscité, en faire disparaître les traces pour retrouver son intégrité. Carbone avait merdé, il en était conscient ; et si sa nature de troll agissait normalement comme un baume ou un tampon pour ces semblables, aujourd’hui il n’avait été qu’une bombe à retardement.

Et tout venait de péter.

Sa main se resserre sur celle de Dolly, ses doigts fait de métal viennent se superposer aux siens, les caressant pour la forcer au calme. Son sourire se fait rassurant, avant de pivoter son regard sur Howlite, qui, elle aussi, en cet instant, n’en mène pas large… Personne en ce moment n’en mène large finalement. Ne pas détendre l’atmosphère, faire respecter l’ordre et prendre conscience de l’énervement du souverain… Profond soupir, l’homme tente de calmer les battements de son cœur, de reprendre contenance, de ne pas tressaillir face à l’adversité. Les baisers échangés, le strip tease improvisé, mettre tout ça sur le compte de l’alcool et tenter de laisser pisser. Il n’a pas senti le verre lui fouetter le visage, ni la goutte de sang perler sur le long de sa joue ; l’énervement d’Hadès, il le comprend.

Je crois que c’est clair comme de l’eau de roche. La main resserre celle de Dolly ; il sait qu’elle suinte de haine, qu’Howlite a dépassé les bornes ; mais ce jeu entre elles n’avait que trop duré. Il détestait cette situation ; celle d’avoir le cul entre deux chaises et de ne pas savoir où se placer. On va tous refroidir nos pensées et redescendre, ça nous fera le plus grand bien. Il joint à la parole son geste, attrapant son verre d’eau pour se le verser sur le sommet de son crâne. Calmer les ardeurs, les élans de colère d’être réprimander, mais également pour ne pas péter un câble. Il ne veut pas élever la voix, il ne veut pas envenimer la situation.

Dolly s’est énervée pour December.
Dolly et Howlite en lutte pour Hysteria.
Il se demande si un jour tout s’arrangera.
Passer à autre chose et aller de l’avant.

Avec lenteur, l’eau se mélangeant au sang, créant un sillage sur son visage pour effacer les traces de larmes qui n’ont jamais coulé, mais que son cœur souhaite laissé versé, l’homme s’allume une énième cigarette. Repartons sur une note plus légère… Son regard cherche celui d’Howlite. Ne pars pas. Il se pose par la suite dans celui de Dolly. Reste calme. Apaisé les tensions, faire en sorte que les esprits soient calmés ; la nouvelle épreuve ou difficulté de la soirée.