Vraiment ?Et il avait l'air aussi blasé que toi, Edelweiss. Même ta migraine atroce ne saurait effacer ton agacement à sa vue.
—
Manquait plus que toi.Le souffle court, c'est bougonné difficilement tandis que tu te retiens violemment de vomir. Il vaudrait mieux que tu te taises pour une fois, c'est que ton mal de tête n'a jamais été aussi grand et t'es pas sûre de savoir gérer. Lui non plus, visiblement. Sûrement qu'il s'apprêtait à dire quelque chose avant que cette flèche ne frôle sa joue pour venir s'éclater contre la pierre à quelques centimètres à peine de ta tête.
Eh putain de merde.
Ils sont pas morts eux ?
Evidemment que non, puisque t'as loupé ta cible principale.
Fait chier.
T'essaies de te redresser comme tu peux alors que l'ennemi fond sur vous rapidement. Edelweiss pour s'interposer face à lui, les échanges se font violents mais c'est finalement ton compagnon qui l'emporte rapidement avant de revenir vers toi. Grognement de douleur intense quand il te soulève sans délicatesse, t'as à peine le temps de te hisser par-dessus son épaule pour cracher tes trippes derrière lui. Du sang pour se mêler au vomi gisant sur le sol, à ce rythme là tu vas vraiment finir par crever, qui sait.
—
Enfo- gnnhm!Tu te crispes contre lui dans l'espoir vain que la douleur cesse, mais avec la course tu sais que c'est impossible, que tu n'as d'autre choix que de subir cette putain de douleur qu'il t'inflige pour vous sortir de là. Tes yeux qui se ferment alors, au bord de l'inconscience Desire, tandis que vous passez enfin la frontière.
Ton corps posé contre une souche, tu souffles, lentement.
Et ta tête bouillonne mais tout est différent maintenant.
Horrible mais supportable, après un moment.
Tu sais que les tambours ne s'en iront pas comme ça tout comme tu sais qu'il restera. Qu'il est là, Edelweiss. Alors tu souffles, silencieuse, une main sur ton front comme pour tenter d'apaiser tes maux tandis que l'autre se presse sur la plaie de ton ventre qui ne s'arrête pas de saigner. Et il veut t'emmener à l'infirmerie.
Ça t'arrache un faible rire nerveux.
—
Imbécile...C'est murmuré, t'as pas vraiment la force de lui hurler dessus présentement.
—
T'auras personne à emmener... Dans ta foutue infirmerie... Si je continue à pisser le sang.Avec tout ça t'es surprise de pas avoir laissé échapper ton kit de couture. Tu sens l'aiguille dans ta jambe, viens la saisir de la main qui était posée contre ton front. T'ouvre ensuite les yeux pour lui adresser un regard pleins de reproches.
—
Amène-toi..L'intonation qui reprend lentement vie à mesure que tu respires enfin, c'est toujours faible mais au moins tu t'entends parler.
—
Monsieur le héro.Et dans ta bouche ça sonnait comme une insulte.