Tout était en train de se déclencher trop rapidement, ses maux de têtes étaient en train de lui éviscérer le cerveau.  
Vous avez fait le test avec Dolly, elle se calmait réellement quand il mettait un pied chez les Trappers, comme vos recherches l’avaient déduit.
Et ça le fait chier, oh cruellement chier, car il sait… Il sait…

Que retourner chez ses tarés signait
son arrêt de mort.
Il avait le choix… Le choix de laisser son cerveau griller ou de tenter de survivre en se faufilant chez les détraqués.

Phoenix n’était pas du genre à abandonner, encore moins se laisser aller, alors… Son choix avait été décidé.
Le laboratoire était déjà plus vide que ce que tu pouvais voir l’habitude de voir, Napalm. Un drone déjà envoyé chez Zero, quelques bricoles pour les aider étaient parties avec, mais le plus compliqué… C’est que Phoenix n’avait pas d’armes en dehors de ses ailes sur son dos.

Concentré à terminer les derniers préparatifs, à ne pas succomber sur ce qui était en train de le ronger, il ne te vit pas tout de suite arriver.
C’est ta main sur son épaule, cette décharge donnée, qui le fit revenir à la réalité. Ses ailes se sont crispées, ses dents ont mordus sa lèvre inférieure. Mais une douleur inférieure à celle qu’il avait ressentie avec Dolly.

« Ça va, j’ai connu pire. » Réponse sèche sans réelle intention, il se remettait juste de la douleur.

Il t’entend parler, que tu ne pouvais plus l’emmerder. L’oiseau n’est pas dans une humeur de t’envoyer chier, encore moins de rigoler. -Déjà que ce n’était pas son point nommé…-

« J’espère que personne ne va faire n’importe quoi avec les affaires que je vais devoir laisser, j’aimerai tout retrouver en ordre quand je pourrais rentrer. » Hors de question de rester indéfiniment chez les Trappers.

Du moins, s’il arrivait à leur survivre…
Une lueur de tristesse peut se voir briller dans ses yeux.

« On est beaucoup à devoir partir ? » Il ne connait pas le passé de tout le monde et il ne cherche pas à le connaître.

Ses yeux se perdent sur cet endroit, son repère, son cocon… Cet endroit où il avait enfin pu se sentir à se place. Aura-t-il le droit de s’y perdre à nouveau ?
Son regard ne se pose pas sur toi, ne croise pas le tiens, comme s’il ne voulait pas que tu puisses lire quelque chose en lui.

C’est dur tu sais, quand on sait qu’on va se jeter dans la gueule du loup, qu’il ne sait pas s’il va revenir ou périr là-bas.
Ses yeux scrutent cet endroit, comme s’il avait peur de l’oublier ou que sa place soit reprise, qu’on lui vole quelque chose, ce cocon où il s’y sentait si bien.

« Je vois, ça ne m’étonne pas. J’espère qu’ils ne viendront pas trop foutre la merde par ici. » C’est d’ancien wild, ils sont indomptables. Il n’imagine par leur traitre et l’envie de tout détruire sur son passage.

Ses oreilles t’entendent soupirer, cette situation est grotesque, injuste et ce n’est pas les bons qui doivent en souffrir. Phoenix n’est pas un combattant, il a très peu de chance en croisant le chemin d’un opposant. Ses ailes sont coupantes, mais c’est là sa façon de se défendre. Pas de muscle, pas d’attaque…

Puis tes paroles lui font tourner la tête, enfin croiser ton regard, un léger rire jaune sort de sa bouche. Oh que c’est triste, lui qui rit si peu, celui-ci est saupoudré d’amertume.

« C’est gentil, j’espère que rien ne sera casser, alors. Mais… » ses yeux se perdent au travers de cette fenêtre, dans ce ciel qui n’est plus, mais qu’il s’est promis de contrôler.
« Je ne suis pas dupe, les chances que je puisse revenir ici sont infimes. Je vais tenter de me faire discret, mais si les trappers m’attrapent, je sais que j’ai très peu de chance d’y survivre. » Parce que c’est la torture qui l’attend.

Son pire cauchemar, son frère qui le découpe, qui va chercher à le faire craquer, disjoncter. Il en est certains, persuadé qu’il y prendra du plaisir.

« Alors, attendre le retour d’un fantôme… ça ne sera pas très productif… » Ses yeux se baissent, se plonger sur cet endroit une nouvelle fois puis dans le creux de sa main.

Il ne veut pas mourir, il doit conquérir le ciel et tu le sais, Napalm… Mais Phoenix n’est pas fou, il est réaliste, c’est un scientifique. Les trappers haïssent les traitres et vu son départ, c’est sa tête sur un pique qu’ils voudront voir.

L’oiseau s’imagine déjà le pire, attrape doucement une de ses ailes qu’il fait avancer devant lui. Peut-être qu’ils chercheront à les lui couper pour que jamais plus il ne puisse se relever.

« Mais… J’espère tout de même avoir la chance de revenir ici… » Il veut garder cet espoir, aussi faible soit-il, mais les trappers… Avaient les moyens, il le savait…

Ses yeux se perdent, son regard se fait loin alors que son esprit revient sur terre à cause de ce mal de tête qui devient de plus intense.
Tu sais, il n’a pas envie de partir, il veut continuer à construire ce que ses mains ont peu commencé ici.
Un de ses précieux étaient déjà à l’abri chez une connaissance des trappers, l’autre restera ici. Toute façon qui touchera à son drone ? Personne ne sait le faire voler en dehors de lui.  

Quand tu réfutes ses paroles, l’oiseau finit par se tourner vers toi, poser ses yeux dans les siens. Phoenix n’a jamais été très expressif, mais cette fois-ci… Une lueur de tristesse pouvait s’y lire. Parce que même s’il ne veut pas mourir, les trappers sont ingénieux, ils doivent déjà avoir tout compris et mis en place pour attraper les traitres.

C’était l’un d’eux.

Cependant, le roux ne s’attendait pas à de telles paroles, tant d’importances alors que pour lui, il a toujours été un simple Wild, celui qui reste dans son coin. Honnêtement, Phoenix avait de la peine à y croire, quelqu’un pouvait réellement tenir à lui ? Ne serait-ce pas qu’un mirage qui s’envolera une fois sa place reprise ?

« Je ne veux pas crever, mais tu ne les connais pas aussi bien que je les connais. Beaucoup doivent avoir pris mon départ comme une haute trahison, je serais dans les premiers à être rechercher. Si je me fais attraper, je ne donne pas cher de ma peau. Surtout vu… Qui est le bourreau. »  Il mord sa lèvre rien que d’y penser, son poing se serre discrètement et son regard se détourne.

Toi ? Venir le chercher ? Un soupir sort.

« Tu te serais tué avant même d’atteindre leurs prisons. C’est truffé de piège, ils en ont plein la tête. Si ce n’est pas ça, les marécages auront ta peau, j’ai la chance d’encore les connaitre ainsi que leur raccourci… »

Ses yeux ne se relèvent pas, ils se perdent dans la peau de sa main. Il ne veut pas abandonner son rêve, il veut toujours toucher les étoiles, voler dans l’espace… Se venger de tout ce qu’il a vécu, tout ce dont on l’empêche…

Et à nouveau, ses yeux se lèvent, se poser dans les tiens, s’y perdre quelques instants pour laisser place à une surprise qu’il ne put retenir. Sais-tu que le nombre de personne qui lui parle ainsi se compte sur les doigts d’une main ?
Encore une fois, l’oiseau de feu se demande s’il peut vraiment avoir une place dans le cœur de quelqu’un.

« Je… » Ca doit être la première fois que tu arrives à lui clouer le bec, qu’il ne sait pas vraiment quoi te répondre, comment prendre cette situation.
« …Merci… » Pas une insulte, un compliment à sa façon. Ne lui en veut pas, comment s’y prendre… Comment exprimer quelque chose de positif, il ne sait plus comment faire…

Quelques secondes de silence, non ce n’est pas une bourrasque que tu vas te prendre, Phoenix réfléchit et une idée lui vint à l’esprit.

« Je t’enverrais deux pigeons par jour, à une heure précise, avec toujours le même mot code. Je ne signerai pas pour éviter qu’il se fasse intercepter. Si deux d’entre eux ne t’arrivent pas d’affilée, alors… C’est qu’ils m’auront enfermés ou que ma vie se sera envolée. » Est-ce une bonne idée d’ainsi procéder… ?

« Mais si cela arrive, je me répète : ne viens pas seul. Tu te feras tuer, mais tu pourras tenter d’en parler aux supérieurs, après tout… Nous étions en alliance, mais je doute que cela fonctionne. »  Il soupir, il ne sait toujours pas comment réellement te répondre.

Est-ce qu’un merci à suffit ? De rares paroles positives… ? Est-ce qu’on viendra vraiment le chercher ? Il doute, ce n’est qu’un wild parmi d’autres, il doute fort et on le sent dans son regard : comment avoir confiance quand l’être le plus proche nous a déjà autant trahi… ?