L’amour est un sentiment complexe.
Qui peut-être un pilier comme un poid.
Un bonheur incommensurable comme une blessure meurtrière.
L’amour est un sentiment humain.
Après lequel nous courons tous, oubliant parfois de le voir.
Comme le plus évident qu’il soit.
La famille. Les amis. L’amant.
L’âme soeur s’il en est.
On oublie que le plus simple en amour.
Ce sont les siens, ceux qui nous tiennent en silence.
Toujours présent qui se font balayer par l’amant.
D’un simple claquement de doigt.
Quand l’amour rend aveugle et qu’il nous ferme aux autres.
A ceux qui étaient déjà là, toujours présents.
Parce que l’amour d’un amant, d'une âme sœur nous semble plus puissant.
Plus important et plus fort.
Il est plus vibrant et plus unique.
Alors on s’accroche à lui comme si nos vies en dépendaient.
Comme s’il n’existait rien de plus.
Rien de plus.
Oubliant de voir, oui.
Que l’amour le plus beau est le plus simple.
Que l’amour le plus éternel est le plus proche.
Mais Napalm le sait, Séraphin.
Que cet amour aussi disparaît.
D’un claquement de doigt, il s’éteint.
Et tu sais, le coeur brisé il en a sa dose.
Que ce soit la famille ou l’amant.
Napalm ne veut plus le ressentir.
L’amour est un poison qui lui bouffe les entrailles.
Parce qu’il n’a laissé place qu’à la douleur.
S’apprêtant à te répondre pour te le dire.
Pour t’exprimer tout ce qu’il ressent.
Mais tu le laisses interdit.
Parce que tes mots viennent s’ancrer.
Profondément en lui.
Alors il y réfléchit presque malgré lui.
Cette question, il n’y avait jamais pensé.
Laissant le silence servir ses songes.
Relevant les yeux sur toi.
Comme s’il était capable d’y trouver des réponses.
Mais la seule chose qu’il puisse faire.
C’est d’être sincère avec toi.
Parce qu’il ne peut pas fuir.
Et que sa réponse est évidente, même pour toi.
Surtout pour toi.
“ Bien sûr que j’le ferais. J’donnerais ma vie entière si c’pour revenir en arrière. Putain j’donnerais tout, Séra, pour le revoir rien qu’une fois. Et si j’savais, j’changerais ce qui est arrivé. Je l’empêcherais de donner sa vie pour moi parce que putain… C’vide sans lui.”Et il sait qu’il se sentirait comme lui maintenant.
Mais peut-être qu’il lui aurait survécu.
Sans être une loque comme lui l’est.
Peut-être qu’il se serait relevé.
Qu’il aurait avancé.
Sans doute parce qu’il l’admirait alors il le croit.
Mais en vérité, Napalm, il ne t’aurait pas survécu.
Parce que vous étiez seuls sans l’autre.
“ Peut-être que c’est c’que j’veux ? Vivre la peine…” parce qu’il se sent en sécurité. parce qu’il sait que seul, il n’y a que lui pour se voir mourir.
“ Qu’est-ce que j’fais si j’m’accroche encore et si…” il hésite à te le dire, mais encore une fois, tu le sais. mieux que personne, tu le sais.
“ Et si demain tu crevais… qu’est-ce que j’fais, Séra ? T’crois que j’pourrais encore survivre ? Toi tu m’as vu. T’étais là… t’crois que j’peux faire ça ? J’en ai même pas envie, t’sais quoi. Si tu savais comment ça m’fait chier de penser à des gens. D’me dire que j’ai pas réussi à être seul comme j’le voulais parce que j’sais que si vous crevez et que j’reste là, ce s’ra toujours la même histoire putain. Alors que si j’suis seul, Séra… Si j’suis seul, ouais peut-être que j’vois que la peine, mais au moins c’que la mienne, celle que j’connais déjà… Le bonheur ne dure pas, on l’sait tous. Et j’sais ce que c’est… d’voir mon monde entier s’effondrer, bordel. Et j’revivrais pas ça.”Il ne veut pas.Il ne veut pas.Il ne veut pas.Sentir son coeur à l’agonie.
Avoir l’impression qu’on lui arrache tout son être.
Sentir encore la douleur et la souffrance au-delà des mots.
Prendre conscience qu’il est seul, si seul qu’il ne voit plus rien.
Napalm ne veut plus souffrir.
C’est pour ça qu’il vit avec sa peine.
Tout va s'arranger, c'est faux, je sais qu'tu sais
Des fois j'saurai plus trop quoi dire, mais j'pourrai toujours écouter
Tout va pas changer, enfin, sauf si tu l'fais
Quand t'as l'désert à traverser, y a rien à faire, sauf d'avancer
Rien à faire sauf d'avancer
Un sourire s’esquisse sur les lèvres.
Comme pour balayer cet instant.
Ses mots qu’il sait vides.
Mais qui comptent tant pour lui.
Parce que ce sont eux qui le gardent en vie.
C’est parce qu’il se complaît dedans.
Qu’il peut encore se lever.
Sans se laisser bouffer par le passé.
Il se croit seul avec toi.
Parce qu’il ne reste que toi de tangible.
Même de toi, il doute parce que tu joues.
A quel point il n’en sait rien.
Il hésite et ne demande jamais.
Ne dira rien et restera.
Parce que de toi aussi, il a besoin.
Comme pour se raccrocher à la vie que tu lui a donné.
Il hésite, Napalm.
Jusqu’à rire.Jusqu’à imaginer.Jusqu’à t’entendre.Lui avouer quelque chose qu’il n’ose penser.
Restant interdit encore une fois.
Laissant ce sourire se faire plus doux.
“ J’t’accompagne… frangine. ”Et c’est là qu’il s’en rend compte tu sais.
Que l’amour n’est jamais parti.
Qu’il est le plus simple.
Le plus évident.