Le temps était passé, une nouvelle ère était en train de commencer. C’était le cœur plus léger qu’Essentia avait pu échapper à cette guerre ou des morts inutiles allaient s’enchainer et une mare de sang dégouliner le long de ses pieds.

Ses yeux se sont posés sur sa main, ses pensées envolées en même temps qu’une feuille d’arbre à ses côtés alors qu’un parfum de lavande se dégageait du trapper.
C’était un nouveau poids qui allait venir se poser sur ses épaules, car maintenant que les appareils médicaux ne marchaient plus, son pouvoir allait être primordiale.

Ô qu’il s’était entraîné pour ne plus faire les mêmes erreurs qu’il y a quelques mois, que son pouvoir lui obéisse et ne s’enfuit pas une nouvelle fois.
Essentia avait confiance en ses capacités et si ce n’était pas pour lui, cela serait pour le bien d’autrui.

Pour le moment, il devait apprendre à souffler, car il n’était pas bête, loin d’une pousse qui venait de naître. Il savait que tout était trop facile pour le moment, que l’avenir pouvait éclater en un instant. C’est pourquoi il devait devenir plus précis chaque jour, accroître ses connaissances sur la flore, sur ses dons, pour ne laisser aucun proche succomber.

Et pourtant, il n’avait pas peur, assis près du Ginkos en fleur. Ses doigts glissaient sur les cordes de son instrument, les yeux légèrement fermés pour profiter de cette nature qu’il utilisait à bon escient. Jusqu’à qu’un jour, elle vienne chercher son dû et Essentia n’aura qu’à laisser mère nature se venger, il l’aura bien mérité.
 

Ses doigts continuaient de pincer les cordes de sa harpe, laissant le son résonner entre les branches de cet arbre en peine, mais sur lequel Essentia veillait.
Il ne voulait pas le voir s’éteindre, les souvenirs étaient trop ancrés en lui qu’ils soient positifs ou négatifs. Oh qu’il a pu en voir, en entendre et heureusement qu’il ne pouvait parler, le soigneur serait bien embêté.

Ses yeux s’ouvrirent lentement quand une chaleureuse odeur vint chatouiller ses narines, sa tête vacillant sur le côté de ta venue.

« Edel. ~ » Te répondit-il dans un doux sourire quand tes pas approchèrent de lui.

Il n’eut aucun mouvement de recule quand ta main vint se poser sur sa tête, après tout Essentia a toujours été très tactile.

Cela faisait un quelques temps que vous n’aviez pas eu un moment pour vous deux sans être entourés d’autres Trappers.
Essentia avait beaucoup été demandé, plus que d’habitude depuis que cet être a été mis hors service.

Tes mots protecteurs glissent dans ses oreilles, son expression ne change pas, mais son cœur se serre.
Sa main vint doucement agripper ton poignet avant de de la déplacer et la mettre dans la tienne.

« Au contraire, grand-frère. Nos camarades n’ont jamais autant eu besoin de moi. Les machines ne fonctionnent plus depuis que l’I.A s’est éteinte. Si je n’utilise plus mon pouvoir qui pourra correctement vous soigner ? Des vies seront inutilement volées et je ne peux l’accorder. » Doucement, il vint entremêler ses doigts avec les tiens, son sourire ne disparaissant pas et cherche à te rassurer.

« Tu sais, je ne suis pas suicidaire, rien ne va m’arriver. Je sais me défendre même dans un combat inespéré. Je te l’ai répété, je ne suis plus l’enfant à protéger, j’ai vos vies entre mes mains et je compte bien continuer d’en être le gardien. »

Personne ne pourra le faire changer d’avis, car c’est la vie qu’Essentia a décidé de mener. Il sait que sa vie sera plus courte que d’autres, son rôle est le premier viser lors d’un affrontement, mais il en est conscient, il est prêt.
Il ne veut pas t’apporter du chagrin, loin de là, mais toi aussi tu es sur le champ de bataille, Edelweiss et ça lui donne une raison de plus de ne pas vouloir le quitter.

Quand Essentia avait pris la décision de succéder à votre père, il s’était directement conditionné dans un état d’esprit qui pouvait le faire mourir à tout moment. C’était la guerre, si on ne luttait pas… Un jour, tout le monde finira par se faire consumer, écraser par un autre et ça… Essentia ne l’acceptera jamais, il avait besoin de se sentir hors d’une cage, une liberté où il pouvait tendre a main à tout moment.

« Nous le sommes tous un peu, Edel. Chaque participant à cette guerre est au courant de son possible sort. Un piège derrière un arbre, une mort au-dessus de nos têtes. Chaque participant donne sa vie pour les autres et moi, je suis là pour éviter de les voir succomber. Je ne donne pas ma vie, je veille sur les vôtres. Et je ne suis pas seul, je suis présentement devant toi, non ? ~ » Souffla-t-il dans un léger sourire, ses doigts venant serrer un peu plus fort les tiens un peu taquin sur la fin.

Un léger rire s’échappa de ses lippes quand tu vins embrasser sa main, la douceur ne disparait pas de son visage.
Non, Essentia n’était pas suicidaire. Il prenait des risques, plus que d’autres, mais n’allait pas foncer dans la gueule du premier loup qui passe.
Il avait beau tenir aux trappers, ils n’avaient pas tous la même place dans son cœur.
Une poignée d’humains pouvait voler sa vie dans la pire des situations, celle où il n’y avait plus rien autour de vous d’une vitalité capable de soigner. Mais si ce malheur ne se présente pas, alors sa vie ne devrait pas s’envoler.

Même si je suis soigneur, la cible a abattre lors d’un combat, je ne suis pas une âme sans défense, je sais me battre et lutter quand il le faut.

La courbe de ses lèvres ne disparu pas quand tu lui dis veiller sur lui, mais ne répondit pas pour autant. Il savait que la lutte serait sans fin, car… Son rôle était de veiller sur toi, même si tu étais l’ainé… Essentia était le soigneur, celui capable de vous sauver en cas de fatalité.

Il est rassuré de te voir sourire, laisse ta main se balader sur son bras, un frisson le parcourant, avant de sentir sa joue se faire pincer. Une légère moue vint se poser sur son visage avant qu’un nouveau doux rire sorte d’entre ses lippes. Une odeur de camomille venant de se dégager de son être.

« Pourquoi penser à un futur aussi triste, Edel ? Pensons au présent, à ce moment. Nous sommes les deux-là à profiter l’un de l’autre. N’est-ce pas le plus important ? L’avenir est au futur, le présent notre réalité et ne laissons pas des pensées entraver actualité. » Sa main vint se poser sur ta joue, doucement comme pour te rassurer, t’aider à comprendre sa façon de penser.

Il faut profiter d’aujourd’hui, car nous ne savons si demain viendra. Essentia ne voulait regretter aucun moment, profiter de l’instant et tenter de ne pas laisser les mauvaises pensées encombrer sa destinée…

Doucement ses sourcils se froncent, il n’aime pas ce que tu es en train de lui dire, ce n’est pas comme ça qu’Essentia aime voir l’avenir. Pourquoi forcer son cœur à avoir une lourdeur alors que personne ne sait si un jour, elle arrivera ?

« Oui, trop pessimiste. » Lâcha-t-il un peu plus sévèrement.
« Tout est dans le si. Avec des si, on peut refaire le monde, le sais-tu ? Peut-être que cet avenir n’arrivera jamais, pourquoi se forcer à y penser ?  On ne peut pas contrôler le destin, mais à trop y penser, on peut l’influencer. Je suis là, devant toi. Rassure-toi, d’accord ? » Un doigt au milieu du front, une petite pression amicale avant de lâcher à nouveau un rire, un sourire.

S’il te plait, arrête d’ainsi penser, Essentia essaie de chasser ses idées. Il ne veut pas qu’on vienne les lui remettre en tête, revoir des sensations qu’il préfère oublier.
Parce que lui aussi, ça lui arrive d’avoir peur… Peur de perdre le contrôle de son pouvoir, ne plus pouvoir vous soigner, devenir inutile… Voir des vies s’envoler.
Il s’était relevé, mais y a quelques mois… Ses pensées avaient été confuse, la peur l’avait submergé, mais les entrainements avaient payé et il avait l’intention de continuer.

« Oui, je te le demande, grand-frère. Pense au présent, c’est les moments les plus importants. Il faut savoir en profiter sans regretter, car on ne sait combien de temps ils vont durer. » Aucune obligation dans la voix, une demande pour que tu te sentes bien, que tu ne finisses pas par plonger dans la noirceur de l’inquiétude, de fausses pensées…

Vous étiez là, l’un en face de l’autre. Vivant et c’était le plus important. Peut-être qu’Essentia ne te le disait pas assez, mais tu étais un de ses piliers. Si tu venais à t’effondre, sa vie pourrait basculer…

Pour le moment, Essentia est soulagé de voir que sa main semble te soulager, te laisser un peu respirer ? Il aimerait te reposer…
Mais il ne s’attendait pas à ses paroles données, un sujet dont vous n’aviez pas l’habitude d’aborder. Ses yeux s’ouvrent un coup sur la surprise ressentie avant de laisser place à un rire doux et sincère que le dos de sa main libre vint légèrement couvrir. La camomille se dispersait un peu plus autour du soigneur.

« En ce moment… » Répéta-t-il.
« Y-a-t-il une raison ? » Sa tête légèrement penchée sur le côté, signe de curiosité.

Essentia aimait relever la subtilité de certains mots… Et il ne semblait pas le moins du monde déranger par la remarque que tu venais de lui donner.

Doucement, sa main présente sur ta joue glisse pour venir te poke légèrement les lèvres de son index avant de le reculer quelques secondes après, un nouveau sourire sur le visage.
Il avait toujours été tactile depuis l’enfance, Essentia n’était pas près de changer ces manières.

« As-tu assez de partenaires à ta portée ? Je n’en doute pas une seconde, je ne fais que demande. Après tout, je ne vois pas qui pourrait te résister. » Un léger sourire doux, mais saupoudrés d’un air taquin.

Cette atmosphère légèrement lui faisait du bien, masquait quelque doute que son cœur pouvait avoir par moment à cause de la fatigue…

Un nouveau sourire se dessiner sur le visage de ton frère quand tu lui dis que tu allais penser au présent, ne pas se perdre dans un avenir incertain. Qu’est-ce que le lendemain ? Personne ne le sait, aucun ne peut être précis, la vie peut glisser tout comme s’embellir.
Peut-être qu’il se force à être trop optimiste, mais rien ne lui dit le contraire, il veut croire en l’être humain au sein des siens.

« Je te remercie, Edel’. » Une voix douce, apaisante, rassurée.

Une atmosphère qui se changea bien vite en taquinerie, dans des sujets qui étaient un jeu, une survie pour Essentia.
Il était du genre à coucher facilement, mais pas pour n’importe quelle raison. Ça le faisait se sentir vivant, profiter du moment présent. Un corps chaud est en vie comparé à celui froid d’un être ayant péri.
Essentia aime la chaleur, pas la froideur… Il l’a déjà eu entre les mains et ça lui avait brisé le cœur. Les visages déçus des proches, les âmes qui ne se réparaient pas après la perte d’un être aimés.
Des détails que le soigneur avait appris, noté et qu’il avait renoncé au sein de cette guerre.

Aucune relation en vue, tu lui parles d’un prénom, surement un de tes coups parmi d’autres. Ça ne lui dit rien, aucun souvenir et le trapper n’est pas du genre à oublier un prénom.
Un léger rire sortit d’entre ses lippes quand tu vins lui mordre le doigt. Oh ne prend pas cet air avec lui, tu sais qu’il a du répondant et peut-être pas toujours comme tu peux le penser.

« Je ne savais pas que tu avais autant envie de me dévorer. J’ai besoin de mon doigt, tu sais. ~ » Il te tire légèrement la langue, te taquine et une odeur de cannelle s’émane quelques secondes avant de se dissiper.

Et finalement, tu lui retournes la question. C’était naturel de lui demander, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est un sujet si sensible chez le soigneur… Car il ressent que son cœur aimerait, mais sa raison le lui interdit.
Alors, il y répond, d’une manière spéciale, mais Essentia n’a pas envie de s’attarder sur le sujet, ne pas y penser plus que quelques secondes. C’était douleur, parce qu’un jour… Il y a cru, mais ce n’était... Peut-être pas ça ?

« Ne t’en fais pas, tu es toujours la personne la plus importante à mon cœur, Edelweiss. ~ » Une voix douce, mais en même temps taquine. Un sourire qui s’affiche, ses bras venant se poser sur ses propres genoux, toujours assis contre cet arbre.

L’odeur du cèdre l’enveloppe, des pensées s’envolent, mais il préfère tout cacher sous cette humeur frivole.

Quand son nom quitte tes lèvres, ses yeux se posent à nouveau sur toi, sa tête se penche sur le côté comme s’il attendait une suite qui ne vint finalement pas.
Le soigneur se retint de faire une blague, de te demander si le chat était venu manger ta langue, mais au lieu de cet air taquin, il laissa à nouveau un léger rire cristallin s’envoler.

« Curieux ? Que quelqu’un vienne voler ta place ? ~ » Finalement, c’était plus fort que lui, la camomille n’était pas près de se dissiper.

Enfin, c’est ce qu’il croyait, car quand tu viens t’assoir à ses côtés reposer ta tête contre son épaule, ce fut une douce odeur de feuille d’érable et de jasmin qui s’émana de lui. Une odeur apaisante, tout comme le devenait la douceur de son cœur quand tu n’étais pas loin.
Tendrement, il vint appuyer le côté de sa tête contre la tienne, sans dire un mot. Laissant l’ambiance de la nature vous bercer quelques instants.
Avant que finalement, ses mains bougent légèrement et virent à nouveau pincer les cordes de sa harpe pour commencer une symphonie et pas n’importe laquelle... Au fils des années, il avait compris laquelle tu préfères l’entendre jouer et c’est celle qu’il était en train d’interpréter.

« Dis-moi, Edel'. » Cela fait un moment que cette question trotte dans sa tête, les questions précédentes allaient dans ce sens, mais Essentia ne voulait pas casser l’ambiance.

Cependant, sa curiosité…. Reprenait parfois rapidement le dessus.

« Qu’est-ce que ça fait d’avoir des sentiments pour quelqu’un ? De tenir différemment à cette personne… De coucher avec quelqu’un pas que pour le plaisir, mais avec de réels sentiments.  Enfin... de tomber... amoureux ? Si tu vois ce que je veux dire... » Ses doigts continuent de pincer les cordes, de jouer cette mélodie, mais son cœur était… Il ne saurait donner un véritablement mot comme ses paroles qui venaient de légèrement se mélanger dans cette interrogation.

Tu pouvais prendre cette question comme celle d’un petit frère qui demande d’apprendre la vie à son ainé car toi, l’avais déjà vécu par le passé. Un sentiment qu’Essentia s’interdisait, mais qui l’avait toujours rendu plus que curieux, comme si son cœur était perdu en y pensant. Pourquoi faire souffrir quelqu’un d’autre quand on sait que… Nous ne vivrons pas de nombreuses années.
Ses doigts ratèrent une note, le faisant revenir à la réalité.

« Oh, ma question est peut-être indiscrète, pardonne-moi. » Un rire un peu gêné, un sourire maintenant affiché et son odeur devenant celle de la lavande.

Au final, il devrait être habitué, tu es celui qui le fait inconsciemment le plus changé d’odeur, s’il pouvait sentir sa propre personne, il y ferait plus attention…

Des fois, il se dit que sa curiosité devrait se taire, que des questions devaient restées enfouie en lui, mais avec toi c’était différent. Tu étais la seule personne avec qu’il pouvait réellement se sentir lui-même, ne pas avoir peur d’une attache trop forte, car elle était déjà présente.
Tout est compliqué dans la tête d’Essentia, car il ne veut faire souffrir aucun des êtres auquel il tient, qui a une place quelque part dans son cœur.
Tu sais, il a déjà pensé à te rapprocher de quelqu’un pour que ta souffrance soit moindre lors de sa disparition, mais le Trapper ne sait pas s’il s’en sent vraiment capable. Ne serait-ce pas briser une de ses plus grosses attaches ? Risquer de se perdre définitivement dans les eaux troubles du mensonge ?

Heureusement, tu le fais sortir de ses pensées en acceptant de répondre à sa question.
Ses yeux se posent sur sa harpe bercée par la moindre de tes explications. Il essaie d’imaginer ce que tes paroles peuvent faire ressentir, ce que ce sentiment peut évoquer en lui et sur le moment, Essentia se demande si cette interrogation avait réellement été une bonne idée.

Beau, mais douloureux. Garder les bons moments en tête, changer une vie.
Ses doigts se resserrent discrètement sur sa harpe, l’odeur de lavande revient doucement.

Est-ce que ça en vaut la peine ? Certainement, quand on est sûr d’avoir une vie longue et belle. Devrait-il se plaindre ? Essentia a pourtant choisi sa voie, celle de relever les siens et de ne voir aucune vie gâchée.
Doucement, la lavande laisse la place au cèdre, ses yeux se perdent dans le ciel.

« As-tu déjà ressenti tout ça, Edelweiss ? » Te demanda-t-il, une nouvelle fois pour exprimer sa curiosité.

Ça serait mieux comme ça, n’est-ce pas ? Que tu aies quelqu’un à qui penser, à qui t’accrocher quand ma vie se sera envolée, mais je…

Il entend ta question, ses réflexions se font et sa mémoire tente de se faire plus claire. Peut-être qu’une fois, ça a failli être le cas, mais ce n’était qu’une illusion ou une douleur qu’on préfère oublier ? Il ne sait pas vraiment.

« Peut-être une fois, mais je ne suis sûr de rien. Je pense que c’était une illusion de curiosité, mais ça s’est vite envolé. »  Le cèdre ne semble pas vouloir le quitter.

Si ça avait été le cas, l’aurait-il accepté ? Certainement pas, Essentia était trop borné à préserver autrui, cette pensée qui ne voulait pas quitter sa tête, qui le faisait toujours passer en deuxième. Sa harpe à nouveau posée sur ses genoux, qu’en dirais le ciel ?
Pas grand-chose, car ses yeux se perdent dans les tiens, son visage se fait proche du sien. Tu pouvais y lire la confusion dans son regard, comme s’il cherchait une réponse intérieurement.

Jusqu’à que l’odeur du cèdre laisse place à celle de la lavande doucement, suivit par celle de la camomille quelques instants. Ses joues deviennent rouges, c’est rare de le voir ainsi perdre ses moyens, mais cette douceur fait vibrer son cœur.

Quand tu détournes la tête, deux doigts se posent sur ses lèvres et l’odeur de la rose prend le dessus, cette senteur que toi seul avait pu lui faire avoir par le passé. (Ou peut-être également une autre, mais lui-même ne le sait pas.)

Il ne comprend pas ce qui est en train de se passer à l’intérieur de lui, ses joues ne perdent pas de cette couleur, son cœur qui accélère. Pourtant, ça devrait être pareil que d’autres, non… ? Alors… Pourquoi, ça ne l’ait… pas ?

« Et… toi ? Es-tu… Déjà tombé amoureux... ? » Il tente de reprendre, de comprendre. De relancer le sujet, même s'il... Mh.

L’odeur de cannelle et de rose se mélangent, aucunes ne prend le dessus, une harmonie parfaite. Son corps était bien plus honnête que sa tête, ses esprits, sa raison.  

Ses idéaux sont clairs, son chemin est précis et ses intentions claires. Cependant, Essentia s’est tellement interdit des sentiments, que parfois quand certains vous reviennent, il vous perd, vous ne pouvez pas les comprendre même en tant de tout votre être.

Pourtant, il essaie de comprendre ce qui lui arrive, ce qui vient de se passer. Quand on est habitué à la violence, on a de la peine à comprendre la douceur, mais… Elle en devient encore plus agréable. En voulait-il plus ? Pouvait-il le demander ? Pourrais-tu lui apprendre ce que ça faisait… ? La cannelle semble prendre le dessus, mais cela fait des années qu’Essentia ne se sent plus.
Son ton odeur qui vint enivrer ses sens, il l’a toujours apprécié, tu sais ? Ton odeur le calme, l’apaise. Lui montre que tu es toujours à ses côtés, vivant et que tu ne t’en iras pas.

S̸͖̙̹̬̑̎́̄̿̇͑͊̉ư̸̤̘̲͙̊͛̓͂i̸̗̲̰̭̬̖̲̤͐s̵̢̗̱̫̬̟̮̱̱̪̪̪̮͖̦̐͛̈́̌͋̅͂̅͆̕͘͝͠-̴̢̧̧̲̹̫̺̻̥̙͚̊͊͑̈̉́͗̾̈̋̈́̕j̴̛̝̜̘̗̈́̒̽̈̌̍͘͘͠ȅ̸̢̳̭̝͇̼̝̞̘̯̙̈ ̵̧̛̠̭ͅé̷̡̧̛̛̙̣̳̯̫̭̝̭̞̼͐̿̔̍̅͆̊̔͋̚͝ͅg̵̡̬̞̭̙̣̥̭͎̪̹̞̹̓͊̿̾̾o̶̧̢͎͙͕̙̼̩̘̹͗̅̊̒̑̍͆į̴̧̢̗̟͙͓̭̈͌̈́̈́́͑͘s̴͙͚̤̯̘̎̀̀́͊̒̾̊̓͛̃̊̈́t̷̛̛̼̠͍͙̞͕̜͖̟͉̘̯̓̑͌͋͗̉͛͘ȩ̷̯̳̟̰͉͓̳̠̰̫̗̟̈́ ̵̢̱͍̭̤̪͈̘̯̯̞̘͂͋̊͛́̅̈́̐̈͆͊̆͘ḓ̴̨̤̖͈͗̽̽ͅ'̸̡̥͓͕̦̘͖̹̥̗͎̎̏͑̎̀ͅa̵̡͎̳̫͉̖̘̮̮̱̣̓͒̄̾͆͜͠͝į̵̹̫͊͋͒̀̿͒n̴̡̨̫̪̯̩̺̤̳̜̲̤̹̲̎̈͌̊̉̂̽̾̎͐̂̓͠͝s̷̡̨̧̺̬͉͈͖͓͂̐̔̆͜i̶̤̩̘̳̞̗̎̓ͅ ̴̢̛̩̩̒̐̏̉͐̀̈́͋̅͝͠ͅṗ̸̡̨͖̙̝͖̬̙̙͚ę̶̥͙̰͔̞̼͙̜̬͌̉̌̐n̷̨̪͎̭̼͇͇̂͂̄̄̋̊̀̈́͊̈́̓̑̾̊͝s̴̯͚͇̺͔̟͎͈̰̰̝͚͎̖͊͛̈͂͒̀͛̿̚ḛ̴̪͖͇̖͎̣̺͓̫̗̗͉̤̯͗͠r̶͚̗̞̯̣̲̾̋̇̅̓̎͛͋͜͝ ̴̢̢͉͎̺͇̝͔͉͐̐͘͠?̴̜̠̐͑̓̑̄

Et tes mots viennent résonner, cette cruelle réalité. Qu’est-ce que ça fait de les entendre de quelqu’un d’autre. Essentia ? Il en a envie, mais il n’en a pas le droit. Un rêve qui ne deviendra jamais réalité, il n’y renoncera pas, mais… Qu’est-ce que c’est douloureux de l’entendre.

« C’est… Certainement mieux ainsi… » Souffla-t-il dans une voix légèrement perdue, touchée de tristesse et la rose se mélange maintenant au cèdre.

Et tu ne réponds pas à sa question, tu la répètes simplement. Le soigneur n’est pas du genre à forcer, si tu ne veux pas le lui révéler, alors Essentia respectera ton choix et… est-il réellement en état ? Je ne pense pas.

La conversation change, tu lui parles de sa musique, bien sûr qu’il se rappelle tes goûts, jamais il ne les oubliera et les autres il te jouera.

« Bien sûr, jamais je ne les oublierai… » Sa voix ne revient pas, elle est toujours perdue quelque part.

Son cœur n’a pas changé de vitesse, il est toujours autant en… Détresse ? Non, ce n’est pas le bon mot et … Il ne sait lequel utiliser dans cette situation. Trop d’émotions d’un coup, trop de sentiments, trop de confusion.
Comment est-ce qu’on peut contrôler tout ça quand on a l’habitude de les enfermer ? Essentia ne sait pas, on ne le lui a pas appris.
Alors doucement, il se tourne vers toi. Croise quelques instants ton regard et vint plonger son visage dans le creux de ton cou, t’entourant de ses bras.

Si tu es attentif, tu peux sentir son cœur battre rapidement, la chaleur de son visage poser dans ton cou.
Il a juste besoin de te sentir près de lui, de se calmer, de comprendre et de souffler. Ses odeurs n’ont plus de sens. Parfois la rose prend le dessus, parfois le cèdre… Par moment la cannelle ou la lavande. Les questions tournent dans son esprit, les sentiments s’écrasent et il se serre un peu plus à toi, s’agripper à tes vêtements.

Qu’est-ce qu’il se passe… ?