Tout a changé.
En l’espace de quelques jours, tout a été bouleversé et retourné.
Carbone est partit, Thanatos aussi, Hysteria est revenu, d’autres traîtres aussi… Si ça ne tenait qu’à elle, elle aurait tout envoyé en l’air tellement elle n’en a rien à faire. Tout ceci ne devrait pas arriver, elle ne devrait pas se retrouver nez à nez avec son jumeau au petit déjeuner comme si de rien n’était.

Sa vie prend un autre sens, un virage qu’elle n’a pas prévu qui la force à faire de choix qu’elle n’aurait pas voulu avoir.

Et puis, t’es là December, donc tout ne va pas de travers. Il suffit que tu sois dans sa tête pour que ça aille mieux, pour que son monde retrouve des couleurs qu’elle pensait perdue pour mieux reprendre son cours. Elle a ton rire dans les oreilles, ton sourire dans son esprit, tes mains ancrées dans son épiderme. Elle a pas besoin de grand-chose, juste de savoir que tu es là. Doucement mais sûrement tu prends toute la place dans son cœur qu’elle pensait à jamais fermée par son expérience passée.

Tu es là, c’est tout ce qui compte.
Car si elle a du mal à supporter le départ de son frère de cœur, le tiens aurait été insoutenable.
Elle aurait certainement tout brisé de colère avant de se barrer à son tour, peu importe les migraines.

C’est dans cette bonne humeur que ta pensée lui procure qu’elle avance, t’ayant cherchée un peu partout sans vraiment savoir où est-ce que tu es présent. S’arrête devant ta chambre avant de toquer, usant de son alter ensuite pour rentrer sans même forcer avant que ça ne se referme derrière elle en silence.

Ses yeux d’or te fixent, un sourire incontrôlable nait alors qu’elle s’approche, s’asseyant à tes côtés sans pour autant oser te toucher.

« December… »

Ton nom est un souffle entre ses lèvres, comme un secret qu’elle est à la seule à dévoiler, l’unique qui a le droit de pouvoir le prononcer.

« Je suis contente de te trouver… Tu te cachais ? »

Tête penchée, curieuse.
C’est étrange l’amour, ça rend à la fois tout si beau et si fragile.
Tout si fort et pourtant, la vulnérabilité d’une personne ne saurait mieux être exposée.

« … Tu vas bien ? »

Quelle galaxie doit être retournée pour que tu puisses continuer à sourire ?

Ton changement d’expression n’est pas restée inaperçue tu sais December, elle l’a remarquée quand elle est rentrée dans ta chambre. Elle fait beaucoup plus attention à ce que ton visage exprime, à ce que tes yeux laissent apercevoir dans ses reflets, à ce que ton sourire soit aussi présent. Alors quand tu prends la parole, que ton rire est un peu forcée, ses sourcils se froncent. Tu lui caches quelque chose, elle le sent. Et ça n’augure rien de bon.

« December… »

Quand elle prononce ton prénom, son estomac lui fait toujours un drôle d’effet. Comme si des papillons s’envolaient, ça lui donne un petit frisson qu’elle ignore. Elle te fixe, son regard se fait soucieux. Nullement accusateur, c’est pourtant un sourcil qui s’arque quand tu parles de Carbone. Là, son cœur se serre un peu plus, sa mine s’attriste aussi. C’est cool… ?

« Non ce n’est pas cool. »

Sa voix est sèche, plus qu’elle ne le voudrait.
Non, elle a l’impression de l’avoir perdu, de ne plus être capable de le protéger correctement. Ses yeux semblent lointains l’espace d’un instant avant qu’elle ne secoue la tête. Tout ça au final ne te concerne pas. Elle ne devrait pas t’embêter avec ça.

« J’ai connue mieux écoute, il y a des gens qui partent, d’autres qui arrivent… Ces changements sont… Je sais pas, j’aime pas ça. »

Son frère qui revient.
Carbone qui s’en va.
Sourire pourtant quand elle te regarde de nouveau.

« Heureusement que tu es là, que tu restes. Je sais pas ce que j’aurais fais sinon… »

Elle s’approche, ose poser ses mains sur tes épaules pour te rapprocher et t’enfermer dans une étreinte. Ses yeux se ferment, elle se détend immédiatement à ton contact alors qu’elle laisse ton odeur envahir ses sens. Tu es un refuge face au malheur du monde, tu lui fais ressentir du bonheur alors qu’elle est en peine à l’extérieur de tes bras. Il n’y a bien que toi qui a ce pouvoir December, celui de la rassurer, de la faire sentir aimée envers et contre tout.

« Je suis contente de te voir aussi… Maintenant dis moi ce qui ne va pas. »

Elle reste contre toi, sans bouger.
Sa tête se loge au creux de ton cou, sa main vient caresser ta nuque pour remonter ensuite dans ta tignasse en bataille.
Tu ne vas pas t’en sortir, pas facilement en tout cas.

Surprise sur ses traits.
Tu te sens seul December ?
Elle écoute ta lancée, tes mots qui te décrit et qui pourtant maintenant, semble si loin de ce que tu es maintenant. Solitaire, pourtant vous êtes ensemble. Tu ne te fixes pas, pourtant elle est accrochée à toi comme tu l’es avec elle. Froncement de sourcils quand tu dis imaginer la perdre. Elle ne comprend pas pourquoi tu peux penser ça, elle vient de te trouver et tu crois déjà qu’elle va te laisser ?

« December… »

Main qui se pose sur ta joue pour que tu la regardes.
Elle croit savoir ce que tu ressens, cet étau qui serre d’un coup la poitrine, ce manque de confiance qui prend les tripes, qui rend parano, qui fait imaginer le pire. Elle la connaît que trop bien cette sensation, ce sentiment qui ronge comme un poison dans les veines.

« Tu fais bien de m’en parler, si tu te sens pas bien faut me le dire, c’est pas quelque chose qu’il faut que tu négliges parce que t’as peur de m’embêter ou je sais pas quoi. »

Son front se pose sur le tien.
Elle se veut rassurante parce que dans le fond t’as vraiment rien à craindre December.

« Carbone est mon meilleur ami, je le considère comme un grand-frère. Notre lien est fort, il m’a aidée pendant ces deux dernières années à tenir le cap et j’ai fait de mon mieux aussi pour être un soutien pour lui. »

Ses yeux d’or te fixent, s’ancrant aux tiens pour que t’ai ton attention sur elle et uniquement sur elle. Tu peux pas imaginer à quel point c’est différent avec toi. Carbone, elle l’a aimé oui mais elle sait qu’il ne lui est pas destiné. Il ne l’a jamais été et il ne sera jamais. Pas de cette façon, pas comme elle a conscience que toi, tu peux être fait pour elle. Parce que vous vous ressemblez mais en même temps, vous ne pouvez être plus différents.

« Mais t’as pas à te sentir mal par rapport à lui. Vraiment December. Ce que je ressens pour toi… Ça n’a rien à voir. »

Elle sent ses pommettes chauffer, la gêne monte avant qu’elle ne se redresse et détourne les yeux. Ses sentiments sont encore nouveaux, pas forcément facile à dévoiler. C’est quelque chose qu’elle garde précieusement, comme un trésor qu’elle découvre.

« Alors sois pas jaloux. C’est juste difficile de dire au revoir à quelqu’un qui m’a autant apporté. »

Et heureusement.
Heureusement December que toi tu n’es pas partit.
Vraiment.

Tu la remercies.
Tu devrais pas tu sais, c’est normal pour elle maintenant d’être là pour toi. D’être ton soutient, de te souffler les mots qu’il faut pour te rassurer et calmer tes peurs. Ses yeux se ferment quand l’étreinte se fait, se blottissant contre toi alors que t’exprimes encore ta gêne. Pourquoi tu te sens si mal d’aller mal ? C’est normal aussi ce genre de chose. Une relation ne peut pas être toute rose ni toute noire, il y a forcément des hauts et des bas.

L’important c’est qu’au bout vous soyez toujours ensemble, pas vrai ?

« T’en fais pas December, la jalousie je connais aussi. C’est… C’est pas quelque chose de bien ou quelque chose de mal. C’est juste une expression de ton amour en quelque sorte… Mais surtout qui montre que t’es possessif quand même. »

Léger rire pour détendre l’atmosphère.
Redresse la tête pour mieux te contempler, déposant par la suite un baiser sur ta joue.

« Fais juste attention à ne pas l’être tout le temps, je vais finir par croire que tu ne me fais pas confiance. »

Sourire narquois, elle se repositionne pour te serrer contre elle, appréciant simplement d’entendre ton souffle dans ses cheveux, de sentir tes mains contre son corps. C’est simple comme contact mais certains ne peuvent même plus avoir ce droit. Elle en profite, oui clairement, car qui sait ce dont demain est fait ? Tout peut arriver, elle en a conscience.

« J’imagine que tu dois avoir des doutes sur toi-même vu que c’est la première fois que tu tombes amoureux. N’hésites pas à m’en parler, à me dire quoi que ce soit qui te semble anormal ou dérangeant. »

Pause.

« Parce qu’on est partenaire maintenant. Je dois donc tout savoir pour que tu te sens le mieux possible. »

Elle rougit mais tu ne peux pas le voir.
Ces mots la touchent aussi, les prononcer lui fait louper un battement dans sa poitrine.
Elle aussi le découvre pour la première fois, ce sentiment d’amour partagé.

Ne crois pas être le seul à avoir peur December.
Tu sais, Dolly aussi elle peut se montrer jalouse. Parfois même sans s’en rendre compte. Il suffit qu’elle remarque un regard trop insistant, un sourire trop aguicheur, un contact furtif pour qu’elle se fasse des idées. Tu sais, c’est pas courant non plus pour elle d’être engagée de cette façon avec quelqu’un.

Elle sait pas vraiment s’y prendre.
Elle est trop brutale Dolly pour se montrer douce.
Elle est trop impulsive pour être tout le temps à l’écoute.

Mais pour toi elle peut faire un effort, elle sait que se mettre en colère n’arrangera rien. Parce que tu peux te montrer tellement insouciant que des fois elle sait que tu fais pas vraiment exprès. Tu vois pas forcément les signaux, alors elle n’a pas de raison de se montrer jalouse en permanence. Non pas qu’elle le soit. Juste qu’elle soit un peu moins parano.

Parce que sa plus grande peur c’est de te perdre avant d’avoir vraiment réussi à te trouver.

« December… Te prends pas trop la tête. C’est que le début, c’est normal de pas être rassurée. Je le suis pas non plus tu sais, j’ai aussi des insécurités et… Et je me dis que j’ai pas de raison d’en avoir. Que douter n’arrangera rien. Donc je passe outre. Enfin… J’essais. »

Léger rire, elle se fige quand t’approches.
Que ton souffle se mêle au sien.
Que ton regard pourtant indique clairement ce que tu veux.

Son cœur se met à battre rapidement alors que ses joues se mettent aussi à rougir.
Ce qu’elle veut ?
Elle se mord la lèvre inférieure, se concentrant pour ne pas céder de suite.

« C’est toi que je veux Dec’. »

Et elle t’embrasse.
Fougueusement, parce que Dolly ne fait pas dans la dentelle. Ses doigts qui agrippent tes cheveux, ton autre main qui glisse dans ton dos pour te rapprocher encore… Pourtant elle recule rapidement, comme si elle en avait trop fait d’un coup. Le regard fuyant, se sentant étrange mais pour autant… Elle aurait aimée continuée.

« Ah… Désolée, j’ai du mal à y aller doucement. »

Rire nerveux.
Vraiment, elle ne changera jamais vraiment.

L’amour c’est étrange.
Ça paraît simple et pourtant, c’est si difficile.
De s’ouvrir, d’oser avouer des faiblesses, de les montrer quand on a une si grande fierté. Pourquoi devoir se dévoiler ? Pourquoi se montrer à nu à une personne ? N’est-ce pas lui donner trop de pouvoir ? C’est effrayant au début, elle a peur un peu Dolly tu sais. Elle n’a jamais eu d’amour de ce genre, elle n’a jamais été aimée de cette façon.

Ou alors elle ne le savait pas.

Elle devrait te faire confiance December.
Non, elle te fait confiance.
Mais et si elle allait trop vite ? Si jamais elle te brusquait et que tu t’en allais ? Et si jamais tu finissais par profiter simplement d’elle pour la laisser tomber ensuite ? Elle réfléchit trop tu sais, elle a un peu de mal à tout assimiler. Quand elle voit ton visage, quand elle plonge dans tes prunelles un peu trop sombres, elle se demande bien ce que lui réserve l’avenir.

Alors quand tu parles.
Que tu dis la vouloir.
Son cœur fait un bon dans sa poitrine.

C’est rassurant, elle oublie ses pensées noires pendant un instant. Prolongé par ce contact que tu lui donnes, elle rougit un peu plus alors que tu l’allonges sur le lit sans aller plus loin. Respectant sa volonté sans la brusquer non plus.

C’est un moment doux.
Rien qu’entre vous.

« N’hésites pas à dire tout ce que tu veux December… Je suis à toi. »

Et sans attendre plus longtemps, elle t’embrasse. Délicatement, ses mains glissent derrière ta tête pour te coller encore plus à elle. Sa poitrine a du mal à faire rempart devant ce cœur qui explose, plus rien pourtant n’a d’importance.

Il n’y a que toi et elle.
Rien d’autre.