Coupons la poire en deux.

- Dame Howlite ?

La jeune femme se retourne vers toi.

- Puis-je converser avec toi ? En ces temps troubles, il est des fois sage de faire le vide dans son esprit. Après tout, celui qui est à bout de patience perd la possession de son âme.
Je te laisse me suivre.
Echangeons... sur ton Alter, ma nouvelle amie.

Elle n'a que de choix de t'écouter.
Tu es le Roi allié, et vous avez beaucoup à vous dire.

[...]

L'idée de la guerre est bien loin de ce que vous aviez fomenté. Pas de cris, ni de hurlements de rage, mais une concentration et une haine palpable. Les Wild avec les Trappers. Qui auront pu imaginer un jour pareille alliance ? Pas toi dans tes meilleurs jours.

Le soleil se présente dans l'horizon et annonce l'heure d'une guerre sanglante. Sans merci.
En ligne, et prêts à déployer leurs plus grandes forces, tu fais face à la foule, et t'annonces d'un commun accord avec Sa Majeste Comet, et pour attirer l'attention de tous, tes ailes claquant l'air pour tous les surplomber de ta superbe.
Tu les regard de haut.

Qu'ils voient tous, ta magnificence.

- Aujourd'hui, nous nous sommes tous préparés à ce moment. Nous l'avons rêvé, nous l'avons nourri par de nombreux entraînements et duels. De nombreux coups préparés.
Je laisserai l'opportunité à Thanatos de vous rappeler combien vous êtes précieux pour tous.
Mais avant tout.
Ne pensez pas communauté.
Pensez Instinct.
Ne pensez pas par la peur.
Pensez avec votre coeur.
Sachez que vos sacrifices serviront pour le futur. A assurer la continuité de nos deux factions unies.
Restez vous-mêmes ; ne cédez pas à la panique, elle ne saurait que vous assassiner. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls. Les trappers ont l'habitude de seconder, de multiplier les plus grandes forces. Et les Wild... vous êtes ces forces de la nature.
Alors, j'entends que vous communiquiez, par la langue des trappers (elle apparaîtra en italique, c'est un langage que seuls les trappers connaissent, les wild n'en connaissent que les mots basiques : aide ; tuer ; maintenant ; attaque ; attend), mais aussi par les pièges.

Restez sur vos positions. Et restez ... vigilants.

Petit sourire narquois.

Sans donner de suite, car celle-ci sera poursuivie par ton très cher Major Thanatos, tu t'eclipes en joignant le ciel pour mieux appréhender la zone de ralliement, et en informer suite après Figaro.

Car si ton épée n'est pas assez dévastatrice, alors ta plume le sera.

Résumé :
- alastor voit howlite avant la veille, à 1h00
- il conseille les troupes, leur donne l'espoir de vivre (ou presque)
- il regarde où est l'ennemi pour mieux l'indiquer à figaro, par système d'oiseau et de code.

Inventaire :
- Epee
- Plume pour écrire
- Wakizashi

De ma lente léthargie, j’allais me réveiller. Je le faisais en sachant que derrière, j’y sombrerai plus profondément encore. Dans la vie ou dans la mort. Car cette fois, sans doute échouerais-je à survivre. Cette règle, l’IA Carcosa nous l’avait enseignée à la naissance. De ces leçons dont je ne m’accommoderai jamais. Si je te perds, toi pour qui je vis, alors je perdrai un fragment de moi-même. Cette loi, je ne saurais m’en défaire. Peu importe que je dilue mes pensées dans les fantaisies de mes drogueries… Ces sentiments se transformeront toujours en ces chimères douloureuses que le cœur ne saurait exorciser.

Je suis faible. Je le sais. Pour autant, aux yeux des miens, je dois être forte. De cela, je pus prendre le temps de l’assimiler. Simplement, parce que les fantômes de mes trésors m’ont fait le legs de cet héritage maudit. Ceux-là, je dois les ignorer dans la parenthèse de la violence. À cet instant, ne comptent que les vivants. Des personnes m’ayant élevé au titre de caporale. Une confiance m’intimant de rejeter toute hésitation qui me ferait traverser de nouveaux regrets lancinants.

Quand bien même… cette fois… parviendrais-je à donner la mort ? Ces hommes et ces femmes que j’affronterais à ce jour, ne sont-ils pas habillés d’émotions semblables aux miennes ? En d’autres circonstances, sans doute apprendrais-je à les aimer. De haine, je n’en possède que pour cette intelligence inhumaine nous donnant le gîte dans son terrain de jeu. Certains lui vouent de la reconnaissance, se refusant à voir que dans l’ombre de la bonté ne se tapit que la drogue des tragédies.

Tandis que nos corps s’effondreront, chargés de ce désespoir enchaînant les survivants, j’en devine le sourire monstrueux. Un rictus que je rêverais de voir tomber. Mais avant cela, il me fallait participer à ces épreuves macabres une seconde fois.

Aux yeux des miens, je me dévoilais comme une dame élégante vêtue d’une ample robe d’un blanc immaculé. À l’instar d’un papillon, j’inspirais les regards par ma silhouette enrubannée d’une couleur épousant le rubis de mes prunelles. Les ailes de papillon coiffaient mes cheveux de jais longeant mon dos jusqu’aux cuisses à l’instar de rideaux de soie. Je montrais l’apparence d’une fleur éphémère que l’on voulait préserver pour le rappel qu’un monde tissé d’horreurs pouvait se vivifier d’une beauté organique évocatrice d’une vie valant le coup d’être arpentée.

Derrière mon oreille, une fleur agrémentait mon visage. Un présent qu’un être cher m’offrit. Une raison de plus pour me donner la force d’aller à contre-courant de mes convictions. Arrivée dans le ventre de la forêt, j’élevais mes yeux vers les feuillages dansant sous la brise tranquille du matin. Qui pouvait croire qu’en un si beau jour, nos cœurs se déchireraient à l’unisson ?

– Si je dois faire tomber le voile sur mes yeux pour donner une chance à cette lueur de naître, alors je veux bien m’éteindre mille fois s’il le faut.

Des pensées qui s’échappaient de mes lèvres presque malgré moi. Mais si je ne les exprimais pas maintenant, quand le ferais-je ? Si cette bataille ne faisait aucun sens, alors les humains s’en chargeraient, comme le témoignaient nos cadres qui nous encourageaient de leurs discours. Pour impuissants nous apparaissions, l’IA de Carcosa ne devait pas mésestimer le poids invisible des cadavres. Un jour, l’héritage des morts viendra la brûler à ses pieds. Forte de cette espérance, je m’installais au creux d’un arbre. Dans cette posture méditative, je faisais naître de mes ailes cinq papillons qui accompagneraient mes alliés. Protégée dans l’arrière-garde, j’espérais les aider à survivre au front.

Je m’éveillais pour mieux m’inviter dans ces cauchemars de tueries. Dans ces secondes sempiternelles, je rêverais que la drogue adoucisse mes inquiétudes. Elle seule m’avait permis de garder la raison, jusqu’à ce jour.

Butterfly se pose et fait apparaître cinq papillons qui suivront ses compagnons au front, percevant par leurs sens. Deux groupes de deux, et un dernier. Pendant ce temps, elle se trouve dans une concentration entière au creux d’un arbre, inconsciente de son environnement proche.

Tous, nous voilà pour faire face à notre mort imminente. L’IA gagne sûrement encore beaucoup de points aux yeux de ceux qui auront la misère de survivre. Mais pourtant, il faut que nous y allions tous. Après tout, c’est quelque chose que nous avons préparé au mieux. J’aurais aimé pouvoir plonger mes griffes plus profondément dans tout ça mais on ne peut pas être partout. Et je saurais sans aucun tirer mon épingle du jeu tout en laissant ceux qui veulent voler trop haut se brûler les ailes. Et avec de la chance peut-être que le moment que je désire ardemment finira par venir. La braise brûle toujours la cendre et la vermine survit à la ruine. J’écoute le discours de notre roi. Si j’étais plus naïf ou plus jeune, pour pas ne pas dire plus bête, j’y aurais peut-être cru. Sûrement même. Mais je ne connais que trop bien l’amertume de ce qui nous attend. Je n’y crois plus. Ou plutôt,y ai-je seulement jamais cru ?

Je pause mes yeux de faucon sur lui et j’attends la fin de son discours. Les plans sont bien rodés et il n’y a plus qu’à attendre. Nous n’avons rien à faire d’autres, de toute façon. Je laisse ensuite le soin aux officiers subalterne de motiver leurs groupes. C’est un privilège qui revient à ceux qui vont saigner avec vous et je ne voudrais pas leur enlever. Il faut de la motivation pour mourir pour une cause autre que celle de sa propre survie. Et pourtant, nous voilà tous dos au mur. Je pousse un profond soupir et je prends le paquet de cigarette dans mon manteau. Je porte une à mes lèvres et de mon autre main je l’allume à l’aide du briquet à essence qui ne me quitte jamais. Une grande inspiration et expiration plus tard et je peux de nouveau sentir le vide. Car c’est tout ce qui nous attend… le vide !

Il est plus amusant de constater le regard agacé du souverain des sauvages envers son major. Voilà une donnée intéressante à ne pas rater. Pour le reste et bien, je prends mon rôle et je m’apprête à attendre simplement mon heure. Alors je me retourne vers quelques soldats et commence à donner les directives qu’on attend de moi. Les instruments jouent tous sur leur propre rythme, il ne s’agirait pas de faire dissonance. Le temps viendra bien assez tôt d’accorder les larmes et le sang aux râles des morts.

TLDR : il attend son heure

Drapé de rouge, comme le rouge qui tâchera le sol du champ de bataille d'ici peu.

Droit sur sa monture, Throne chevauche non loin de Lightning, La cavalcade a commencée, le plan est lancé. Svadilfari le porte au galop le long de la plaine, comme les chevaux des autres tout autour. La plaine gronde sous le son de leur avancée. Aujourd'hui, le sang va couler. Aujourd'hui, une énième vanité de la Machine, qui force les hommes à s’entre-tuer. Et aujourd'hui encore, il va se joindre au jeu. Demain ? Demain, peut-être que l'histoire sera différente.

Mais il n'a pas le luxe de penser à demain.

Pas alors que ça a commencé. Pas alors qu'ils se rapprochent de la position des Legendary, et que bien assez tôt, l'ennemi se présentera lui aussi. Or, ils ne leur donneront pas le terrain. Ils ne leur donneront pas le cadeau de troupes décérébrées qui fonceront tête la première dans leurs pièges, dans leurs forêts denses et leurs ombres propices au chaos. Il ne leur donneront rien, sinon l'acier des lames, le vide des plaines et l'impact des catapultes.

Aux Vigilantes, il ne donnera pas de discours, pas d'espoir, pas de rien. Lightning saura être celui qui parle à la Famille, celui qui donne l'espoir et qui ravive la flamme. Lui, il sera les ordres et la discipline, il sera la Legion.

Lui ne parlera pas aux frères et sœurs. Il parlera aux soldats.

Bientôt, le tambour de sabots cesse son vacarme, alors que les Vigilantes arrivent proche de la position de leurs alliés. Alors il s'arrête, il inspire... Puis il expire.

"VIGILANTES ! Formez les groupes et tenez-vous à la stratégie jusqu'à ce que le chaos du champ de bataille prenne le dessus. Quand cela arrivera, suivez les ordres si quelqu'un à proximité peut vous en donner... Si non, suivez votre instinct. Ne leurs donnez pas de terrain. Ne leur cédez pas l'avantage. Protégez la personne à côté de vous, tuez celle qui vous fait face." Une pause. "Et n'hésitez pas. L'hésitation tuera vos amis, votre famille et le futur des Vigilantes. Et la voix tonne plus fort encore, une ultime fois. A VOS POSITIONS."

Il en connaît certains de prés. Beaucoup de loin. Tous ne savent pas qui il est, au-delà de son grade. Peu importe. Il n'est pas là pour être leur ami, il est là pour être leur supérieur. Pour être celui qui fera tout ce qui est en son pouvoir pour arracher la victoire, et donner à l'ennemi le moins de vies possibles.

Doucement, il ferme les yeux. Se concentre. Un instant passe, puis quatre formes se matérialisent dans l'air, desseins de sa volonté : quatre soldats habillés comme l'étaient ceux d'avant la troisième guerre, armés de fusils tactiques. Silencieusement, Throne donne ses consignes...

Deux le suivront comme son ombre. Ceux-là avec une lunette à leur fusil.
Deux iront chercher Winter, un peu plus loin. Et le suivront d'assez prés pour protéger, mais d'assez loin pour ne pas disparaître. Ils tireront sur qui il attaque, et ils tueront qui ose l'attaquer.

Throne le désigne de l'autre côté de la zone, et les soldats se mettent à bouger. Au loin, il adresse un signe de tête à Winter. Puis, il avance.

La guerre arrive. Pire, elle est là. Il ne leur reste plus qu'à être prêt à la vivre. Et surtout la survivre.

Spoiler: