C'est un non.
Un très grand non.
Le genre de scène sur lesquelles on ferait un arrêt sur image, le pagne couvrant encore à moitié la décence du jeune homme et où un narrateur un peu cocasse dirait "vous vous demandez sûrement comment je suis arrivé là" sauf qu'en l’occurrence le narrateur devrait être Quixote, qui n'était pas cocasse, et qui savait encore moins comment elle en était arrivée là, dans sa chambre, tranquillement, à contempler d'un air circonspect le paquet fleuri d'un énergumène qu'elle ne connaissait pas.
Il n'y avait rien à comprendre.

Mais soit.
Faisons usage de notre omniscience et essayons de comprendre.

Quixote aimait ses bijoux. Elle aimait, les trier, les porter, et prendre des poses de belle gosse devant le miroir avec. Un de ces petits miroir zoom. Mais Quixote voulait désormais voir les choses en grand. Avec un miroir m o y e n (subversion de vos attentes, vous pensiez tous qu'elle allait dire grand, mais cela prendrait trop de place. Elle veut voir son cou et ses bagues, pas ses chaussures, rappelez-vous.)
Alors, ledit soldat était aller fouiner voir si il y en avait un en rab quelque part, et avait finalement trouvé son bonheur dans une vieille salle utilisée pour il-ne-savait-quoi (un interrogatoire ou un truc du genre) à moitié recourt d'un drap, et avait fait le bonheur de sa caporale.
Miroir que Cerbère avait vu.
Qui était désormais dans la chambre de Quixote.
A+B=2.


Alors elle était là, chemise en pantalon taille haute, ses boucles de rubis et ses ornements sur le haut du torse en rubis illuminant ses pupilles rouges. Mais tous les ornements de la terre de pouvait lui faire oublier la mélancolie de son âme et ses compagnons tombés aux précédents jeux. Bientôt les sports reprendraient, et i_l faudra de nouveau se battre pour préserver ces vies qui lui sont chères, mais aussi contenir la rage maternelle et silencieuse de leur reine et un homme en pagne sort de mon miroir.
...C'était à peu près son cheminement de pensée lors des événements.
Il chante.
Elle le regarda, abasourdie, et ne sentant étrangement aucune menace autre que celle de la pudeur et de la logique.
Il s'assit sur son lit pour étaler ses germes.
Elle regarda son verre en se demandant si Heaven avait foutu des hallucinogènes dedans pendant leur réunion.
Il parle ça parle donc.
Son esprit ets perdsu.
Le vide.
Complètement.
Quixote.exe a cessé de fonctionné.
Il n'y avait pas d'intention de tuer, d'assassiner, de menace évident qui ferait surgir son instinct de survie.
Il n'y avait pas une once de bon sens qui lui ferait s'offusquer de la tournure des gens.
Non il y avait juste un mec (?) qui sortait de son putain de miroir (??) en pagne (???) pour visiblement baiser (??????????).

Des milliers de galaxie, peuplées de myriades d'étoiles, des planètes vastes et leurs satellites, la vie de la première cellule qui a évolué, la civilisation, la guerre, le futur, la déportation spatiale, des milliers d'année d'entropie et d'intelligence deux boules une saucisse.

Il y eu un gros blanc.
Puis quelqu'un frappa à la porte.

▬ Caporale Quixote? J'ai les documents que le Major a dit qu'il vous transmettrez.

Blanc.

▬ Caporale? Je ne peux pas partir sans vous les avoir donné en mains propres ?...

...

Cela ne pouvait être qu'un complot.
Mars avait-il décidé de la suplanter pour de bon? Quelqu'un d'autre? Un prank d'heaven?
Elle réfléchit à la vitesse lumière, d'un côté le devoir et des documents ultra importants qu'elle devait recevoir sur le champ, de l'autre la merguez party.

Une solution.
V I T E.

Elle attrapa pagne-man, le poussa sur son lit le recouvra d'une couverture et s'assit, ses propres jambes sous la couette, lança sa carte d'accès par dessous la porte avec une précision légendaire alors qu'elle coinça sous ses draps la mâchoire de couscous-sans-sauce entre ses genoux pour l'empêcher de parler.

▬ Entrez et posez-les sur le bureau soldat.
▬ Euh OK. Mh. Madame, sous votre couette
▬ C'est mes jambes.
▬ Aussi grosses ?...
▬ Vous avez un problème avec les femmes ayant de grandes jambes musclées soldat? VOUS AVEZ UN PROBLÈME AVEC SA MAJESTÉ ATUM? DEVRAIS-JE LUI DIRE PEUT-ÊTRE ?
▬ Non ma'am! Pardon ma'am! Bonne soirée Ma'am.

Et intérieurement, elle pria.
Faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille faites que l'autre guignol reste tranquille.

L'autre guignol n'était pas resté tranquille.
Si qui que ce soit en avait douté. A la place, elle du sentir ses doigts froids et sa salive (ew ew les germes ew) sur sa peau. Elle allait devoir désinfecter son lit pendant dix ans avant de pouvoir redormir dedans. A ce stade, elle se moquait de savoir d'où il venait, qui il était, si il était une vraie personne ou bien une hallucination de sa libido qui essayait de lui dire "meuf ça commence à faire longtemps, là..." : il allait le payer de sa personne. Mais alors que le soldat quitta la pièce et qu'elle souleva la couette, prête à commettre un meurtre ou presque elle le trouva... Endormi.

Si certains se seraient interrogés sur qui pouvait bien dormir dans ce genre de situation, Quixote avait vécu avec un père ayant un penchant trop prononcé pour la boisson et savait bien que certaines personnes éméchées pouvait se mettre à dormir n'importe où n'importe quand.
Pour être totalement honnête, sa toute première réaction, avant de sentir l'haleine bien alcoolisé du jeune homme fut de se demander si vraiment, elle était si chiante et peu attirante que ça.
...
Non elle n'était pas déçue.
NON ELLE N’ÉTAIT PAS DÉÇUE J'AI DIT ARRÊTEZ DE ME REGARDER.

D'une part :
Quixote était une gentlelady.
Elle avait presque de la compassion pour cet ivrogne dans son lit. Cela lui rappelait sa jeunesse - pas que son père ne ce soit jamais trouvé dans ses draps à elle, fort heureusement. Elle connaissait toutes les recettes et astuces. Miel, citron, jaune d’œuf, thé détox, alterner les températures de douches... Les vivres étaient basses et l'hiver assez restrictif, mais elle se sentait mal de laisser un pauvre fou souffrir de ses addictions sans l'aider.

D'autre part :
qu'il aille crever en fait.
Quixote était une soldate et non pas une sainte, pourquoi ferait-elle le moindre effort pour une chose nue bourré qui dort sur son lit et avait été à deux doigts de ruiner sa réputation. Oh comme elle aurait aimé que les chambres aient des fenêtres pour juste le balancer dehors et en finir avec cette histoire, mais malheureusement, pour disposer du corps (oui bon, il n'est pas mort, mais vous avez compris) il fallait sortir et se balader avec dans le QG.

Bon.
Tout d'abord elle commença dans sa couette comme un rouleau de printemps humain, puis elle y mit le feu.
Bon, elle n'y a pas mis le feu pour de vrai mais elle y pensa très fort. Ensuite elle attendrait la nuit tombée balancerai le polochon humain quelque part dans les bois et porterai ce secret jusqu'à sa tombe.
Il sursauta en se réveillant alors que seule la tête et le banjo de l'énergumène dépassait.

▬ Maman quelle heure est-il ?
▬ J'ai l'air d'être ta mère, banjoman ? Il est 17h03. J'espère que tu as une explication béton pour débarquer dans la chambre d'une Caporale. Besoin d'un thé miel citron ? Mal de tête, ça va ?

Quixote était une femme pleine de paradoxes.

Trop d'informations. Ou pas assez, selon le point de vue. Voilà que l'intrus, visiblement peu choqué d'être à moitié enroulé dans la couette comme un cannelloni, l'insultait de chose immonde et improbable qui ne méritait pas d'être appelé femme, de villageoise, de prostituée et avouait sans vergogne ni honte qu'il n'avait jamais bu de thé.

A chaque phrase Quixote pouvait sentir une douleur à la poitrine comme si on venait verbalement de l’empaler trois fois de suite. Combo, critique, fatality, tout ce que vous souhaitez : Quixote était une personne pleine de fierté qui avait tendance à se dandiner intérieurement à la moindre flatterie.
Et pour combler le tout, voilà qu'il venait se loger comme un bébé koala près d'elle, comme si de rien était.

Elle n'était pas encore tout à faire sûre qu'il s'agisse d'un véritable être humain ou d'une hallucination causée par un produit suspect qu'on aurait glissé dans sa boisson à son insu, mais elle était désormais convaincue qu'il ne s'agissait pas d'un fantasme étrange créé par sa libido. Il lui arrivait de s’auto-flaggeller mentalement mais jamais autant.

▬ QUI EST-CE QUE TU TRAITES DE CHOSE IMMONDE ET IMPROBABLEEEEEEEEEE

Et sur ce cri de guerre elle s'écarta pour asséner à travers la couette un coup de coude dans les bijoux de famille de pleutre impoli, défendant sans le savoir l'honneur d'une autre Caporale.
Ouch.

hrp; le dé de force si jamais tu veux jouer sa résistance à la douleur   www

Quixote n'était pas drôle.
Il était juste encore un peu trop bourré.
Heureusement pour lui, la douleur pouvait aider à dessaouler. Peut-être.
C'est bon ne la regardez pas comme cela, comme si c'était elle la méchante de l'histoire. Franchement il mérite. Il a même osé redoubler l'insulte avant de recevoir le coup. Oui, l'insulte n'était pas contre elle, mais elle n'en savait rien. Et puis pauvre Titania.

Non, mais je vous vois venir, oui il est un peu mignon avec ces "jeu souffreu", ses yeux de chiots (puppy eyes ? Cerbère? Wouf wouf ? Tout le monde l'a? Bien.) et ses larmes de crocodile (crocodile? Cerbère? Gnak gnak croc ? Vous l'avez? Arrêtez de mentir, ça n'a aucun rapport), à rouler sur le sol comme un camembert (ne me demandez pas d'expliquer cette comparaison, elle est venue naturellement et je ne saurait vous dire si un camembert roule d'une façon particulière, si ce n'est très mal). Mais souvenez vous que c'est un déviant qui espionne Calliope sous la douche. Quixote venait sans le savoir de donner un peu de karma à ce pauvre type.
Parce que se faire torturer, c'est triste mais un bon coup dans les burnes, c'est poétique.

Elle était un peu une héroïne en fait.

Elle le regarda sur le sol comme un maman canard alcoolique regarde ses bébé canard fumer des joints dans la marre, tout aussi silencieuse que lui, secouant sa main pour en purifier le toucher, l'air vaguement absent.

Ne me touche pas qu'il dit. Comme si elle en avait eu la quelconque attention à un moment.

Elle repensa à ce qu'il dit.
Ma caporale.
Sa caporale?
Si elle avait un tel blaireau à ses ordres, elle s'en souviendrait. Et c'était étrange comme façon de s'adresser à elle. Pas "Vous, caporale" mais "Ma caporale".
Est-ce qu'il n'était pas legendary? Si tel était le cas, c'était sûrement le pire espion que le monde est porté. Qui va espionner les autres factions à poil et bourré en s'infiltrant directement dans les appartements privés des hauts gradés sans même vérifier si ils sont présents.
Non, impossible.

Elle s'agenouilla à hauteur de son visage et posa enfin LA question qui la taraudait, la question ultime.

▬ Tu es quoi au juste.

Un soldat.
Elle avait juste envie de lui répondre "non".
Non, je n'accepte pas cette réalité. Non, je refuse de croire que les soldats d'Heaven soient aussi indiscplinés et je suis sûre que tu n'es pas l'un des miens. Non. Juste. Non. Au moins il l'appelait ma'am. Un peu de respect, enfin, et cela n'avait pris qu'un coup dans les parties génitales.

Elle le regarda ramper, l'air toujours suspicieux. Qu'est-ce qu'il espérait trouver sur le sol comme ça? Une arme? Elle était navrée pour lui mais elle tenait celles-ci impeccablement bien rangées dans une armoire. Il tâta quelques chaussettes et autres restées au sol puis s'arrêta.

... T’es pas là pour un jeu de rôle sexuel hein?

Cela devrait être le bon moment de lui donner ce "non." qu'elle avait retenu jusqu'à présent, mais elle était assez abasourdie pour ne pas le faire. D'un côté cela expliquait son comportement incompréhensible, mais de l'autre, elle se demandait comment il en était arrivé à cette conclusion. Est-ce que ce miroir qu'elle avait récupéré était un passage secret vers un bordel sans qu'elle le sache?

...On est pas dans ma chambre non plus.

Ah.

▬ Une partie de moi aimerait demander comment vous en êtes arrivé à cette conclusion, mais d'un côté vous êtes sorti de mon miroir plutôt que la porte et vous puez l'alcool. Bon. Maintenant que les choses s'éclaircissent un peu, assez traîné.

Elle se releva, surprenamment calme.
Pour être parfaitement honnête, elle était passé par tant d'émotions fortes (la gêne, l'incompréhension, la colère, la frustration sex-oubliez celui-là en fait), qu'elle avait atteint une sorte de nirvana. Elle s'avança lentement vers son placard - celui-là même où elle gardait quelques armes, et l'ouvrit calmement.

▬ Bon. Une dernière volonté?

Il voulait toujours du thé?