Boites aux missives d'Hysteria

Disponibilité : A tout moment

Très cher (ou très chère?) inconnu
Ne sachant pas vers qui diriger cette missive, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de répondre au dos de celle-ci pour que vous puissiez vous reconnaître.

Les raisons de votre anonymat ne regardent que vous. Un pleutre ne m’aurait pas écrit ceci dit et sachez que cette attention me touche beaucoup.

Je suis tout de même peiné d’apprendre qu’il est difficile pour vous de venir à ma rencontre, il me faudra donc me montrer plus disponible à l’avenir. J’en prend bonne note.

Pardonnez-moi, mais il me faut vous contredire.

Si j’ai tendance à vouloir prendre soin de mon prochain et protéger ceux qui forment notre grande famille, c’est évidemment parce que j’ai peur de me retrouver seul. Si aucun d’entre vous ne nécessitait mon aide ou ma protection, je pense que oui, la solitude me gagnerait.

Cette tâche ne m’est pourtant pas réservée.

Pour être tout à fait honnête, j’aimerai, qu’au lieu de songer à m’apporter votre aide, vous réfléchissez à comment préserver les liens que nous partageons tous. Ce sont ces mêmes liens qui me donnent la force de tout surmonter et pourquoi rien de ce que j’accomplis ne me semble pénible.

J’ose espérer que, si vous pouviez penser ainsi, alors vous finirez sans doute par aider beaucoup plus de monde que ma simple personne.

Je vous remercie tout de même de votre inquiétude et tâcherai de trouver une main à saisir en cas de besoin, soyez en assuré.

(Aussi, si vous trouvez cette missive et qu’elle ne vous est pas destinée, merci de bien vouloir la laisser à sa place.)  

Cher Sarek,

Je me demande bien ce qui vous a fait choisir d’emprunter ce nom.

Sachez que si vous décidiez un jour de ne plus répondre à cet échange, je n’aurais rien à vous reprocher. D’ailleurs, s’il est difficile pour vous de trouver des mots à m’envoyer, vous ne devriez pas vous forcer. Je serai tout de même là pour lire chacun d’entre eux, autant qu’il y en aura.

Détrompez-vous. Je suis bien moins à l’aise que j’en ai l’air lorsque je dois faire preuve de retenue à l’oral. C’est une vieille habitude. Je pensais à l’époque que les gens porteraient plus d’attention à mes mots si je m’exprimais de manière soignée et élégante. Croyez-le ou non, plus jeune, j’aspirais à devenir conteur. Je prenais un plaisir fou à faire la lecture.
Ce rêve n’a jamais abouti, mais me permet aujourd’hui de me donner l’image raffinée et sérieuse qui convient à tout meneur d’hommes.

Votre écriture, simple et sans fioriture, possède quelque chose de sincère. Elle démontre une volonté d’être accepté comme nous sommes, sans tromperie ou mensonge. C’est une noble qualité. Une qualité que je remarque tout autour de moi et qui me pousse parfois à penser que je gagnerais à être moins “cul pincé”. Qu’en pensez-vous? Je n’ai pas souvent l’occasion d’avoir réponse à cette question, peut-être pourriez-vous m’aider à y voir plus clair.

C’est la première fois qu’on me confie ressentir de la jalousie pour ceux et celles qui ont mon attention et je ne pense vraiment pas mériter que vous vous tourmentiez face à cela. Je n’accomplis aucun miracle, mes actions sont parfois vaines. J’espère simplement que cette admiration dont vous parlez, puisse lentement se changer en inspiration.
Ce physique n’a cessé d’attirer les regards toute ma vie. J’ai, aujourd’hui, l’envie qu’on voit autre chose que le garçon aux taches.

Que souhaitez-vous que les gens voient lorsqu’ils vous regardent?
Etes-vous satisfait de la façon dont votre entourage vous perçoit?

Je ne suis sans doute pas le seul à être admiré dans l’ombre. Il est difficile de savoir quelles sont, parmi nos propres qualités, celles qui attirent la sympathie ou bien au contraire, tendent à repousser nos congénères.
Tenez en exemple, la manière dont vous jugez votre écriture en la comparant aux autres.

Peut-être un jour, me permetterez-vous de vous voir tel que vous l’êtes vraiment.
Peut-être alors, je laisserai moi-même le conteur de côté pour vous faire face.

Ps: Avez-vous déjà entendu le vent souffler par une nuit de tempête? La pluie battre sur les toits? Le ruissellement d’une rivière sur son lit de pierres? Le crépitement du bois brûlant dans son foyer? Je n’ai aucune autre culture musicale que celle-ci. Bien sûr, si vous avez quelques recommandations pour me sortir de cette triste ignorance, je me ferai un plaisir de tenter mon possible pour leur prêter une oreille attentive.

Cher traître.

T'as intérêt à me rendre l'épée d'Ivar sinon j'te goume.
Et tu sais que je vais gagner.
Fais pas le mec.


D'ailleurs papa et maman demandent de tes nouvelles.
Tu peux te tp pour me voler mais pas pour leur parler ?

Vraiment.

Hysteria.

Tu as l'air d'avoir oublié quelque chose, frangin.
Je n'ai pas demandée ton départ.
Je n'ai pas demandée à avoir le bon rôle.

Je ne t'ai rien volée. Tu l'as écris toi même, c'est une conséquence de ta trahison.
Car c'est toi qui est partit, ne l'oublie jamais.

Tu es partit sans essayer. (Cette phrase est beaucoup plus appuyée, ayant presque déchirée le papier sous la force mise.)

Et pour ça, c'est moi qui te le ferai payer.
Tu as déjà eu un avant-goût de ma haine pour toi aux précédents H.S

J'espère que tu t'es bien remis, parce que c'est très loin d'être terminé.

Cher Sarek.

A ta demande, je vais m’essayer à rédiger cette missive en te tutoyant. L’exercice n’est pas simple, le doute sur ton identité pèse comme un marteau au-dessus de ma tête. Ne sachant à qui je m’adresse, l’idée de faire preuve d’une trop grand familiarité pour un supérieur m’angoisse fortement.

Puisqu’il ne te convient pas de m’en faire part pour le moment, j’attendrai patiemment que la vérité sur ce pseudonyme me soit révélée. Patiemment. Peut-être ne suis-je pas aussi patient que je le pensais?

Je ne saurais dire si ce changement soudain de plume m’enchante ou m’attriste. La simplicité de tes missives m’arrachait un sourire que je n’ai pas retrouvé à la lecture de celle-ci. Non. Je n’ai pas souris.

Toutes ces choses que tu m’as écrit cette fois, sont si personnelles et me laissent ainsi, dans cette position difficile, où il m’est impossible de répondre quoi que ce soit. Comprend que ces confessions ne devraient être partagées de cette manière, sous couvert d'anonymat. Je pense que personne ne se réjouirait de cela. Si elles sont sincères, alors mon manque de délicatesse va te faire souffrir et je te prie dors et déjà de m’en excuser.
Comment pensais-tu que je réagirais à cette lecture? N’as-tu pas une seule fois imaginé la frustration que cela puisse me créer? Non seulement je n’ai pas de visage à mettre sur ces mots, je n’ai pas non plus les moyens d’y répondre. Je me sens pris au piège, incapapble de me livrer à mon tour, de t’offrir une réponse honnête comme il le faudrait.

C’est cruel.

A présent je me questionne sur tes attentes. Qu’espérais-tu en m'écrivant la première fois? Était-ce là le souhait égoïste de finir par m’avouer tout cela sans me laisser le loisir de rétorquer?

Et maintenant que tu l’as fait, qu’espères-tu qu’il se passe? Qu’on poursuive cet échange comme s’il s’agissait d’une réalité alternée?
Ne me demande pas de t’aider à vivre un songe, rien de tout celà n’arrivera. Si tu te veux réellement authentique, il te faut affronter la réalité.

Puisque tu possèdes cet avantage sur moi, tu sais que la colère dont tu parles ne s’exprime pas chez moi. Je ne suis donc pas en colère, mais simplement déçu. Nos rêves et nos aspirations ne sont peut-être pas les mêmes, mais je ressens également la souffrance de nos pertes. Je sais très bien ce qu’elles signifient pour chacun et chacune d’entre nous.

Sarek, je suis convaincu que de nous deux, tu es celui qui se sent seul.
Laisse-moi te trouver et t’aider.

Cher Hysteria,


C'est Celsius.

Et non s'il te plait, ne froisse pas cette lettre.

Pas encore...

Remarque, fais plutôt ce qui te plait. Je n'ai pas la prétention de pouvoir choisir à ta place.

Mais si tu as quelques secondes à tuer, alors je te prie de bien vouloir lire les lignes qui suivent...


Cette lettre arrive tardivement, je te l'accorde. Il est vrai que je n'ai pas fait montre de courage ces derniers jours. J'ai pourtant songé plus d'une fois à me motiver pour te l'écrire, mais je ne savais pas pour où commencer...

J'ai toujours été meilleure en face à face et à choisir, j'aurais préféré pouvoir t'adresser directement ces mots avant la fin du bal. Aujourd'hui, j'ignore tout simplement si tu vas mieux ou non après les effets de cet..."alter". Nothing m'a tout dit.

Et j'ai bien conscience que je n'ai pas été claire, ni très juste avec toi. Tu n'as pas été de mauvaise compagnie, et je m'en veux encore pour t'avoir fait prononcé mon nom.

Je ne te connais pas très bien, en dehors des effets produits par ce fameux alter, ou de ce que j'ai pu constater durant nos échanges. J'ignore même si j'écris encore ces mots en dehors de toute influence, et seul mon Roi sait à quel point l'idée que quelqu'un puisse manipuler mes choix m'est insupportable.

Mais tout cela, c'est plus fort que moi.

La vérité, c'est que pendant tous ces échanges, je crois m'être un peu reconnue en toi.

Un peu comme quand on observe son reflet dans un miroir.

Et cela m'a fait peur.
Plus que ça n'aurait dû.

Alors Hysteria, excuse-moi pour la peine que je t'ai causé.

Ces mots ne t'atteindront peut-être pas. Je l'ignore. Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes, tes ressentiments n'en seraient que plus justifiés après cette lettre. Et cela fait maintenant longtemps que j'ai cessé de me justifier pour chacune de mes fautes.

Nombreux sont ceux qui oublient que je suis une Major, avant d'être...

Comment ont-ils appelé ça pour la Saint Valentin ?

Ah oui.

Une "Reine de la Soirée".
Celle qui brise les coeurs.

Un si joli nom de plus pour une si vilaine signification. Mais après tout, cela n'est pas si différent de mon véritable rôle.

Ce ne serait donc ni la première, ni la dernière fois que l'on me prêtera des attentions hostiles...

Je me suis faite du souci pour toi. Je suis heureuse que Nothing ait pu veiller sur toi cette nuit-là, sincèrement.

Je te souhaite une bonne vie, Hysteria. Vraiment.
Que tu puisses trouver du réconfort dans ta faction, et auprès de ceux qui sont capables d'avoir du coeur.
C'est une chose trop peu présente à Carcosa.

Et surtout:
J'espère ne jamais te recroiser pour les Hunting Sports.
Pour des raisons évidentes.

Prends soin de toi,

Celsius

MISSIVE DOLLY :

Et tu n'as pas l'air de comprendre une chose.

Comment je peux te croire, maintenant, sans preuve ?
Comment peux-tu accuser celui qui était ton ami ?

COMMENT ?
Je n'attends que de voir tes preuves, mon frère.
Mon jumeau.
Mon autre moitié.
Et même si c'est dans cinquante ans, si l'on vit encore d'ici là, j'attendrais de les voir.

Parce que je ne te pardonnes pas de ne pas avoir essayé. D'être partit sans vouloir me convaincre. Cela veut dire qu'au final, mon avis n'est peut-être pas aussi important que tu le prétends. Tu me hais ? Pas autant que moi.

Parce que tu es mon frère.
Jusqu'à la fin de notre vie, aussi courte doit-elle être.
Qu'on a partagé la moitié de notre vie ensemble, à nous disputer mais aussi à combattre côtes à côtes.
Parce que tu es mon frère, je n'accepte pas ton abandon. Je n'accepte pas que tu m'ai laissé tombée comme si je n'étais finalement qu'une personne jetable.
Parce que tu es mon frère, je chérirais toujours les souvenirs passés en ta compagnie et celle d'Ivar, c'est ce qui fait que je te hais Hysteria.


Maman et Papa ne te détestent pas.
Ils ne comprennent pas ta décision, même maintenant.
Mais ils ne te détesteront jamais.

Ai au moins foi en eux.

Cher Sarek,

C’est à moi qu’il convient de présenter des excuses. En laissant l’encre se poser sur le papier, je n’ai laissé que ma frustration s’exprimer et je te prie de croire que ce n’est pas du tout ce que je souhaitais te faire parvenir.
Il est probable que je me sois laissé porter par celle-ci, car il est difficile pour mon inconscient d’accepter que tu es bien réel.

Je ne comprends pas, que te fait-il penser que je ne t’accepte pas? Me suis-je un jour montré réticent à partager un moment en ta compagnie pour que tu ne trouves comme solution, que ces missives sans signature?

Si tu ne me permets pas d’échanger les rôles, alors permet moi de nous mettre à armes égales. Je continuerai de te répondre si tu le souhaites, mais seulement si tu oublies également qui je suis.
À présent nous ne sommes que deux étrangers, n’essaies plus d’imaginer ce que je pense de toi. Tu ne le sais pas, tu l’apprendras. Comme j’apprendrai les choses te concernant, que tu penses ne pas pouvoir dire à ton supérieur. À l’autre Autumn.

Et le moment venu, nous nous rencontrerons de cette façon.

J’aimerais que tu me parles de l’autre Sarek, si tu le veux bien? Je n’ai jamais croisé de loup polaire. Ne sont-ils pas originaires des reliefs situés au nord de Carcosa? Est-ce un cadeau? Tu sembles avoir été très attaché à cette bestiole, assez pour choisir de lui emprunter son nom comme s’il s’agissait d’un être cher dont on regrette indéfiniment la disparition.
N’as-tu pas eu de famille assez aimante pour combler le vide qu’il a laissé? Ne réponds pas si cette question t’importune. J'espérais simplement pouvoir en savoir un peu plus sur toi, mais je comprends que tu souhaiterais t’arrêter à des sujets plus légers.

Pour ma part, je n’ai jamais eu de compagnon à quatre pattes. Mon père avait une vieille chienne, tout à fait sympathique, mais je ne la voyais que comme la gardienne de maison. J’apprécie les animaux, mais je n’ai jamais ressenti le besoin de m’attacher à eux. Ils sont difficiles à comprendre et bien qu’ils aient leur façon de communiquer avec nous, je ne parviens pas jamais à les considérer avec la même tendresse que celle que j’ai pour nos frères et soeurs.
J’aurais pourtant pu moi aussi avoir un ami tel que Sarek. Contrairement à mes anciens camarades, les bêtes n’ont jamais boudé mon apparence. Peut-être est-ce pour celà que je me suis éloigné d’eux en persistant pour me faire accepter des miens. Au fond, ils me rappellent sans doute ce sentiment d’isolement, auquel j’essaie encore d’échapper aujourd’hui.

Cher Sarek,

Je suis ravi que ma lettre précédente ait réussi à t’apaiser et dissiper doutes et tourments. Ravi également de susciter encore ton intérêt. Je sais, c’est idiot. C’est toi qui a fait le premier pas en m’écrivant, mais je pense que s’il m’arrivait aujourd’hui de trouver le temps long à l’attente d’une de tes réponses, il me faudrait résister à l’envie de t’écrire à nouveau jusqu’à voir une autre de tes lettres ma parvenir.

Sache que j’imagine tout à fait le loup polaire, posé contre sa tête de lit, m’écrivant maladroitement de ses pattes inadaptées en froissant son pauvre papier. Et oui. Puisque tu n’as pas de visage, il m’a fallu improviser. Les loups anthropomorphes ont bercé mon enfance à travers histoires et autres contes, il va donc falloir te faire à cette idée.
Tu es un loup Sarek.
Ou bien un agneau revêtant une peau de loup? Dis moi. Je tâcherai d'opérer quelques ajustements.

Ma chambre possède un bureau, celui-ci est encombré par tout un tas de documents.C’est un bazar, mais j’y me retrouve car c’est mon bazar. Je dois toujours libérer une petite place pour t’écrire, mais parfois je laisse le livre que j’étais en train de lire sous le papier et les lettres s'inscrivent sur la couverture. Les bibliothécaires n’aiment pas ça et j’ai le droit à leurs regards sévères au moment de retourner mes emprunts.
Ou bien c’est à cause de mes retards. (Pourquoi les gens sont-ils toujours aussi pressés?)

J’aimerais beaucoup savoir pourquoi les animaux comptent ils autant pour toi et ce que tu vois en eux, ou ce que tu cherches à leur contact et qu’un humain ne pourrait pas t’offrir. Je trouve le sujet très intéressant.

Est-ce que tu ne te considères pas bavard parce que tu as du mal à parler de toi ou de ce qui te tient à coeur?
Je pense que tu sais faire bien plus que tu ne le crois. Malgré que tu trouves celà risqué, tu prends le temps de répondre à mes questions et te confier sur des évènements qui t’ont marqué. Tu es comme nous tous Sarek. Toi aussi tu vis et ressens des choses et c’est peut-être difficile pour toi d’en discuter, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas là, en toi. J’espère que tu trouveras un jour quelqu’un avec qui tu te sentiras assez à ton aise pour le faire.

Pour ce qui est de mon apparence, j’ai été source de cauchemars pour nombreux de mes petits camarades de classe. Ils craignaient que je les regarde trop longuement ou que mes taches les contaminent. Ils ne me connaissaient pas et jugeaient simplement ce qu’ils avaient sous les yeux, une créature sortant de l’ordinaire.
Alors je leur ai laissé le temps de m’observer et de lentement se faire à cette image disgracieuse. J’avais peur de les effrayer davantage si je leur imposais trop lourdement ma présence. J’ai donc attendu et ils sont venus. Les premières fois pour se moquer ou me jeter des cailloux. Puis pour me jauger. Puis il a suffit d’une seule petite intrépide et son jeu de billes pour qu’on se retrouve entouré de toutes ces têtes curieuses.

Je ne sais pas si c’est une leçon qu’il faut retenir, mais depuis, je m'efforce à mon tour à ne pas me fier à mes premiers jugements.

A-t-on vraiment besoin de protection si l’agresseur devient ami?

Cher Sarek,

L’enthousiasme dont tu fais preuve vis-à-vis de ces courriers aura toujours le don de me surprendre. Il est agréable de savoir que ce plaisir est partagé.

Je prend bonne note de tes indications. Malheureusement, je suis un piètre dessinateur, sans quoi j’aurais joint à cette lettre, une caricature du loup noir aux pattounes blanches et aux yeux jaunes. La couleur du soleil et des blés. Une couleur bien souvent associée à la joie et qu’il est bon d’avoir toujours autour de soi. (La réception d’une certaine missive m’a poussé à faire quelques recherches sur le sujet. La symbolique des pierres et des couleurs est un domaine bien plus vaste que je ne le pensais…)
Après plusieurs jours d’intense réflexion, c’est le petit-frère qui a finalement tranché et pour lui, je suis une tortue. Quant à ses arguments, je te laisse deviner de quoi il en retourne, vous semblez trouver tout deux que j’ai tendance à vouloir tous vous abriter sous ma carapace. J’ai cru tout d’abord qu’il tentait de moquer mon manque de rapidité.

Je t’assure qu’elles n’ont rien de contagieux. Cependant, de là à avoir envie de les toucher, je ne dirai pas que tu es audacieux non, mais certainement -et pardonne ma franchise- un peu étrange? Je ne me souviens pas qu’on m’ait un jour fait une telle demande.
Il s’agirait d’une mutation comme on en voit d’autres. On appelle ça habituellement des angiomes, mais il est rare d’en avoir autant. Dans mon cas, ils n’ont jamais suscité l’inquiétude des médecins. En ce qui concerne leur emplacement, il ne conviendrait pas de combler ta curiosité. Ce n’est pas quelque chose que je révèle aisément, d’ailleurs, je fais tout pour qu’elles soient le moins visibles possible. Si tu venais un jour à l’apprendre, c’est qu’il ne te resterait pas grand chose d’autre à savoir sur moi.

Tant que tu vivras Sarek, tu finiras toujours par trouver une raison de ne pas lâcher prise et ce quitte à devoir rester prisonnier de ce monde injuste. Une vie ne perd jamais de sa valeur ou de son sens après une perte. Elle s’en voit ébranler certes, mais notre essence, elle, ne s’amenuise jamais. Nous portons en chacun de nous une source infinie d’amour, il suffit d’en retrouver le chemin lorsque nous nous égarons. Il est parfois impossible de faire ce chemin seul, mais que tu en sois conscient ou non, tu fais partie d’une grande famille Sarek. Je n’ai aucun doute sur le fait que tu la retrouveras.
Si mes simples mots parviennent à te redonner ce sourire qui te manquait, n’est-ce pas là le signe que d’autres évènements puissent venir égayer ton quotidien? Il est trop tôt pour abandonner. Ce que tu as perdu te sera retourné de bien des façons, ne désespère pas.

Je n’ai pas honte de l’avouer, je suis bel et bien désordonné. Ce qui d’ailleurs, donne une très vilaine image de moi. On attend sans doute que, de part ma fonction, je montre une certaine rigueur dans tout ce qui touche à l’organisation. Je n’ai pas la moindre idée de ce que cela signifie. Je n’aime pas beaucoup qu’on m’impose un cadre… Je suis plutôt du genre à toujours réfléchir en dehors des cases. C’est probablement ce qui fera un jour de moi le pire ou le meilleur tacticien que notre faction ait vu passer.
J’admire cependant, ceux et celles qui parviennent à se discipliner et garder leurs affaires méthodiquement rangées. Je n’imagine pas quelle réaction tu aurais à la vision de ma chambre si c’est ton cas. Quatorze heures à ma montre et mon lit n’est même pas encore fait…

Il risque de beaucoup pleuvoir cette nuit, à en croire mon père et son lumbago. Je risque de rester éveillé une bonne partie de celle-ci, en prévision d’une réunion que je préside demain matin (Ne sois pas en retard.) Tu devrais tenter d’y prêter l’oreille, ainsi on pourra prétendre l’écouter ensemble.
Les années 80? Il ne me viendrait pas à l’esprit de m’intéresser à de telles reliques du passé. Je suis content que tu puisses considérer la perspective de me rencontrer un jour et je serai ravi d’écouter cette musique d’un autre âge et qui te plait tant.

C’est vrai qu’il est difficile d’admettre vouloir être une tortue.

Haha.


Pardon. On me fait souvent remarquer que mon humour est… ringard.

Cher Sarek,

Dois-je comprendre par cette missive que tu ne souhaites plus honorer ta part du marché? J’espère qu’il ne s’agit là que d’un oubli et par conséquent, je ne prendrai pas en compte tes écarts, mais seulement pour cette fois. (Je n’ai pas coeur à te corriger trop sévèrement alors que tu m’offres un si joli dessin.)

J'apprécie ton compliment, malheureusement je ne pense pas être aussi courageux que ce petit oiseau. Comment pourrais-je vouloir me rapprocher du soleil quand je n’ose même pas quitter notre dôme?
Décidément, ces tâches t’ont vraiment fait impression. Continues donc de me questionner si tu penses que je peux céder, je n’aurais aucun scrupules à essouffler ta curiosité. De plus, ne perdraient-t-elles pas de leur intérêt une fois dénuées de tout secret?

Donc, tu as une soeur. Pourquoi ne m’as-tu pas encore parlé d’elle dans tes lettres? Je ne peux pas m’empêcher de toujours parler de mon petit frère, mais peut-être que vous n'êtes pas aussi proche? Ou que tu n’es pas comme moi, un grand frère gaga.

Si tu veux mon avis, je pense que nous manquons tous cruellement de reconnaissance. Nous considérons nos liens pour acquis et les moments heureux comme une chose désuète et naturelle. Nous souffrons lorsqu’on nous blesse parce que celà nous est désagréable, mais quand est-ce que nous prenons le temps de remarquer que l’on va bien? Que l’on est aimé? Quand est-ce que nous pensons à offrir assez en retour pour maintenir solides, les sentiments qui nous sont chers?
A mon sens, il n’est jamais question de trahison. Les choses arrivent toujours pour une raison et nous ne faisons simplement pas l’effort de chercher à la comprendre. Je sais bien que certaines personnes ne méritent pas qu’on leur donne notre confiance, cependant, ils ne nous l’ont jamais dérobé. Il en va de notre choix et donc de notre responsabilité. Il est parfois difficile de croire que l’on a bien voulu que l’on nous fasse du mal et pourtant, celà arrive très souvent.

Je comprends tes craintes, mais sache que ceux à qui tu crains de t’ouvrir, sont en proie aux mêmes tourments. Il n’y a qu’en étant prêt à partager tes pensées, tes peurs et tes attentes que tu peux espérer les voir être comprises par ton prochain. Tu devrais écrire à d’autres personnes Sarek, tu ne mettrais pas longtemps à te rendre compte que tu es loin d’être le seul à penser ainsi.
S’il y a une chose qui m’attriste plus que tout, c’est que je ne peux pas, malgré tout mon bon vouloir, vous protéger de vous-même. La vie est ainsi faite.

Pas si optimiste au final, n’est-ce pas?

Ma routine n’a rien de palpitant. Je rend visite à mes parents, je pars en balade, je lis et je travaille. Contrairement à ce que j’imagine être ton quotidien, je ne m’absente jamais longtemps du QG. Je pense que tu t'ennuierais beaucoup en ma compagnie si tu as pour habitude de voyager.
La tâche paraît ingrate, mais je pense qu’elle convient parfaitement à Hysteria. J’ai beaucoup réfléchi, je craignais également de lui en parler et sa réaction. Cependant, j’espère avec cette manœuvre faire d’une pierre deux coups. Certains ne le considèrent pas encore tout à fait des nôtres alors qu’il a déjà montré plus d’une fois son dévouement envers notre faction. Je veux les forcer à réaliser cela et par la même occasion, donner l’opportunité à celui-ci d’accepter enfin la reconnaissance qu’il mérite.

Et voilà, avec ça je t’offre un petit aperçu de mes plans. Sans doute qu’on préférerait que je me concentre sur une façon efficace de remporter chaque victoire, mais je suis plus intéressé par nous ramener tous en vie. Notre force a toujours reposée dans notre unité, j’ai confiance en ce lien, je sais qu’il peut nous faire gagner.

Cela me peine de savoir que tu te sens si isolé. Au risque de me répéter, je suis très content que tu aies décidé de m’écrire et j’espère que ce n’est là qu’un début, que bientôt tu réussiras à trouver la force de vaincre tes démons. D’ici là, je fais le serment de continuer à te lire et te répondre.

Hysteria,

Je sais que tu ne le fais pas par plaisir.
Je sais qu'on se reverra.
Si tu as besoin, reviens, même deux minutes, dans l'infirmerie, dans ma chambre, dans un point de rendez vous, près de la frontière, n'importe où.

Évidemment que tu as marqué ma vie. Je t'ai aimé plus qu'un ami, même si cela a été fugace. Tu m'as aidé à plusieurs reprises. Même si je t'ai sûrement soigné plus que tu ne m'as aidé... J'ai toujours été sincère avec toi. Comme avec tout le monde.

Tu fais partie de ma famille. Même si tu n'es pas présent actuellement. Rien n'est une fatalité.

Je suis touché que tu comptes sur moi. Vraiment.

Tu es mon frère, tu es pardonné, même je ne vois pas ce que tu te reproches.

Prends soin de toi, sinon je serai obligé de venir te voir.

Tu me manques déjà,

Lime

Hysteria.

Mon cœur se déchire de te voir obligé de nous quitte, je te promets de trouver un moyen pour briser cette malédiction qui plane toujours au-dessus de nos têtes.
Je t’ai toujours considéré comme un membre de ma famille, comme mon fils. S’il te plaît que tes ailes ne brûlent jamais. Si tu as besoin de moi, n’hésite jamais à me contacter, nous trouverons un moyen pour nous revoir.

Je te promets que je prendrais soin de Vigilante pendant ton absence, que tu retrouves ce confort qui, je te le promets, sera consolidé, car mon cœur me parle, jamais nous nous écroulerons. Tu le sais, justice est maître mot dans mon esprit.

Prends soin de toi, que tu reviennes rapidement parmi nous.

Que mes émotions t’enveloppent

Light

stellaris