T’avais décidé de trainer Fear.
Peut-être que Fear était venue seule avec toi, en fait.
Mains dans les poches, torse nu, tu t’amusais à parler de tout et de rien.
Surtout de rien.
De tout ce qu’il te passait par la tête.
Tu débitais tout ce que tu voyais, avais vu, sans filtre,
A travers les miroirs, les secrets, les mensonges, d’une façon totalement neutre et platonique, tout en gardant un sourire amusé. Un sourire presque crispé plaqué sur ton visage.
Parfois même tu riais, un rire un peu aliéné pour une raison inconnue.
Un rire parfois fou, pour les autres,
Mais pas pour Fear.
Fear te regardait jamais comme une bête de foire, elle.
Trottinant tu finis par apercevoir un groupe de hyènes dangereuses et sauvages.
Généralement, les gens les évitaient, parce qu’elles étaient mortelles.
Rapides, rancunières et mauvaises.
Toi, tu attrapes un caillou et prends ton lance-pierre.
Tu les titilles avec, un peu beaucoup passionnément.
Jusqu’à finir par attirer leur attention et elles se dirigent vers vous, la bave écumante sur le visage.
Tu te mets à rire, coupant ton discours qui continuait sans que tu ne t’écoutes toi même.
“[...] Fear ! Fear ! Regarde, regarde ! J’ai faim !”Oui, tu parlais bien de bouffer ces hyènes,
Tu les montrais du doigt en riant, te mettant à courir vers ces créatures aussi aliénées que toi.
Tu n’avais aucun alter offensif ou défensif, non.
Tu allais en courant, tel un déchu vers la mort,
Sans penser une seconde que tu pourrais mourir.
Pourquoi mourrais-tu ?
Tu avais tes poings,
si tu les sortais de tes poches.
Puis,
tu avais
Fear.