Quixote se frottait les tempes, presque en continu, en regardant son plan d'action les yeux vides.
Les prochains jeux se rapprochaient, il n'y avait pas de matinée à perdre.
...Il n'y avait pas de matinée à perdre, et pourtant. Sa tête. Lui faisait. Mal.
C'était donc cela, la gueule de bois. L'enterrement d'une vie de sobriété, en un claquement de verre.
Mais honnêtement, les effets secondaires de sa cuite n'était pas aussi dévastateurs que les souvenirs embrumés des événements que son ivresse avait entraîné.
Elle pouvait juste mourir sur place en fait, sa légende a jamais souillée par l'alcool et le vomi.
Elle ne pardonnerait jamais à Hysteria.

Il était assez évident que Quixe était d'humeur massacrante pour quiconque s'approchait de trop près de son bureau ou avait le malheur de croiser son regard dans le couloir. Non pas qu'elle avait jamais été particulièrement joviale ou avenante auparavant, mais elle avait au moins le mérite d'être ordinairement polie et calme, quoique un peu renfrognée. Aujourd'hui Quixote donnait l'impression qu'elle empalerait le premier prononçant un mot commençant par la lettre "V", ainsi une bonne partie du QG avait fait le choix raisonnable de la laisser tranquille, au moins un jour, avant de lui le rabâcher quand l'occasion se présenterait.

Et son travail n'avançait pas. Elle agrippa sa tasse de café déjà vide et soupira. Est-ce qu'elle avait envie d'aller s'en chercher un autre? Non. Est-ce qu'elle avait besoin d'excuse pour s'auto-justifier qu'elle n'avançait pas dans son travail, hantée par les souvenirs de la veille ? Absolument. Et à vrai dire, un encas ne lui ferait pas de mal non plus.

Elle se confectionna rapidement un petit quelque chose qui, faute d'être gastronomique avait au moins le mérite de paraître raffiné. Et puis vient le bonjour. Ce n'était en soit pas un souci. C'était plutôt la voix qui donnait se bonjour qui dérangeait, non c'était même plutôt le ton. Un ton enjoué. Beaucoup trop enjoué. Non pas le ton du "bonjour et je baisse les yeux" qu'elle avait reçu toute la matinée, pas même le ton du "bonjour je ne sais pas pourquoi vous avez l'air de vous être levée du mauvais pied ce matin". Non, c'était le bonjour des gens qui savent. Qui savent et qui apprécient le chaos. Elle répondit sans ce retourner d'une voix caverneuse.

▬ Bonjour.

Elle enchaîne, visiblement peu gêné par le ton acariâtre des salutations de sa supérieur.

▬ J'allais m'en faire un merci. Et j'ai déjà à manger.

Couper court à la conversation. Elle savait ce qui allait venir. Flower n'était pas une mauvaise personne mais elle n'était pas une bonne personne non plus -du moins pas avec cette voix faussement innocente.

Petits fours.

Quixote prit une pomme et croqua dedans, car tout le monde sait que manger une pomme vous donne l'air d'être un parfait connard -probablement la raison pour laquelle il y en avait autant chez les legendary, puis articula la bouche pleine bien lentement et fermement.

▬ N o n. M e r c i.

Puis en lui tendant sa tasse vide.

▬ Servez-moi donc ce café et retournez à vos occupations, soldate. J'en ferais tout autant.

Et ce serait son dernier avertissement passif-aggressif.
Ne me provoquez pas.
Pas aujourd'hui.
Et pas sur ce sujet.

  Quixote était une femme patiente.
Elle savait garder son calme dans la bataille jusqu'à voir une opportunité de victoire. Elle avait patiemment continué ses efforts jusqu'à devenir caporale. Elle pouvait encore attendre son moment de gloire ultime, celui qui laisserait son nom dans la légende.

Mais pour une Quixote qui faisais expérience de se première gueule de bois et en était à son septième café de la matinée, la patience était un concept qui à mesure des secondes qui passaient s’étiolait jusqu'à devenir une vague idée floue et indéfinissable. D'autant plus que le problème n'était pas seulement que Flower lui laissait, en toute transparence, savoir qu'elle savait, mais qu'elle lui donnait indirectement la certitude que presque tout le monde savait. Qui aurait pu parler? Mars? Non, elle n'avait guère l'impression qu'il avait passé la meilleure soirée de sa vie depuis ses souvenirs flous. Probablement un autre chasseur présent, qui aurait été plus motivé à espionner ses supérieurs que de répondre aux exigences de l'IA.

Alors qu'elle tentait de se rappeler de tous les noms présents la veille, Flower continua ses insinuations en lui tendant une nouvelle tasse plutôt que de prendre son conseil et prendre congé.

Quixote plissa les yeux si forts en sirotant la caféine qu'on l'aurait cru éblouie par une lumière perçante, ce qui était une grimace inédite dans la catégorie "je dévisage les gens". Son esprit criait stop. Ne va pas plus loin. Je sais pertinemment que tu t'en moques en réalité.

Elle la gracia d'une réponse sensée, espérant changer le ton de la conversation, tout en continuant à la fixer d'un regard qui semblait chercher à trouver son âme.

▬ Fraterniser avec nos futurs adversaires pourrait les faire hésiter dans les prochains jeux. Il est effectivement indécent de donner à croire aux autres factions que nous aurons la main leste et le cœur vacillant si nous venions à les croiser sur le champ de bataille. En parlant de champ de bataille, je dois soumettre une évaluation des capacités de nos membres au Major pour reconsidérer notre stratégie aux Hunting Sport, donc si vous voulez m'excuser, Soldate.

Elle avait posé ses raisons, tout en gardant l’appellation froide "soldate" à son égard.
Il y avait encore une chose de cette soirée, la pire et de loin, que Flower n'avait pas mentionnée. Mais sûrement elle aurait compris le message qu'il ne fallait, en aucun cas la mentionner même en faisant des ronds de jambes.
Sûrement.

  Flower parut se calmer, faisant presque ce qui sembla un instant a une moue déçue, et Quixote, rassurée -mais toujours avec un mal de tête atroce- pu finir son café paisiblement, alors que sa subordonnée s'excusa et entama son ultime bafouille, comme on dit.

Et son cerveau
s'arrêta.

Quelque chose à lui montrer ? Accepterais-tu de me suivre jusqu'à ma chambre ?
Oh.
Ooooh.
OOOOOOOOOOOOH.
Alors ça y est, un pas de travers, de malheureuses paroles on pensait que l'on pouvait désormais à lui faire des propositions tendancieuses sans conséquences?
Non mais on est où là? CHEZ LES WILDS OU TOUT LE MONDE BAISE AVEC TOUT LE MONDE*
*NB: l'opinion de Quixote n'engage qu'elle et ne reflète pas nécessairement la réalité. La rédaction de ce rp s'excuse pour toute personne se sentant offensé par ses propos. December est un trésor national. Amicalement.

S'en était trop, la mine crispé, les tempes qui brûlent elle fit claquer sa tasse de café sur la table, attrapant lentement, mais avec une pression folle un malheureux balais posé là, et avec une rage incroyable, se jeta sur Flower qui pu remercier ses années d'entraînement et ses merveilleux réflexes pour l'esquiver de justesse.
Alors oui, niveau charisme ce n'était pas incroyable, mais déja, il n'y avait rien de mieux, et puis elle n'allait pas réellement essayer de blesser un de ses soldats avec une arme, vous vous croyez où, chez les Trappers où tout le monde est un sociopathe en puissance ?*
*NB l'opinion de Quixote n'engage qu'elle et ne reflète pas nécessairement la réalité. La rédaction de ce rp s'excuse pour toute personne se sentant offensé par ses propos. Calliope et Celsius carry la santé mentale de la team. Amlicelament.

▬ AH ALORS ON TROUVE LA PRÉSENCE D'ESPRIT POUR ESQUIVER MAIS POUR RESPECTER SES SUPÉRIEURS ET ÉVITER DE LES INVITER A DES COUCHERIES Y A PLUS PERSONNE, REVIENS ICI NONDIDJIA. TU CROIS QUOI? QUE JE SUIS UNE VIGILANTE AVEC QUI TOUT LE MONDE PEUT FAIRE AMI AMI?*

*NB l'opinion de Quixote n'engage qu'elle et ne reflète pas nécessairement la réalité. La rédaction de ce rp s'excuse pour toute personne se sentant offensé par ses propos. Autumn est best boi. Amliclmenabududufzke.

hrp: les dés ratés www

  Le balais était une arme puissante (non) mais volatile par sa légèreté, et Quixote, habituée au poids de sa claymore était surprise par ce soudain changement dans le maniement des armes, ce qui laissait à Flower un peu de temps pour récupérer, prendre ses distances, et s'offusquer naturellement.

Elle utilisait les bons mots, Flower, honneur, soldat, et ce brin de franchise chevaleresque eu le bénéfice de stopper sa supérieure de brandir son balais à tout-va en insultant les autres. Elle soupira, s'accroupit, son balais à la main et se permit même une once d'honnêteté, avec sa contenance et son sang-froid usuel.

▬ ...J'ai peut-être surréagit.

Vaguement.
Sa tête lui faisait un mal de chien. Comment diable son père faisait-il pour boire autant.
Elle se releva.

▬ Je te suis, mais pas pour longtemps. J'ai réellement plein de choses à faire.

Elle suivit Flower jusqu'à sa chambre, le balais toujours en main. Était-ce au cas où Flower mentait ? S'était-elle juste habituée à l'avoir en main? Honnêtement, il y avait juste un effet relaxant à serrer fort un balais et se dire qu'à tout moment on peut passer ses nerfs sur quelqu'un avec.
Elle ne le ferait pas, la pensée lui suffisait.

La porte s'ouvrit et.
Un pigeon vint se poser sur le balais.
Un pigeon particulièrement duveteux, enroulé d'une grosse collerette noire d'yeux rouges et vides et qui avait chié à peu après partout dans la chambre - qui n'était certes pas si grande de base, mais cela restait néanmoins impressionnant.

Elle lança un regard plein de compassion à Flower.

▬ Je laisserai le balais. Et donc, vous vouliez me donner quelque chose?

Un étal de plumes blanches et courtes entourée d'une fabuleuse collerette de plumes de jais. Il n'était, effectivement pas très farouche, à le voir virevolter de son balais à son épaule sans hésitation. Il fallait dire que Quixote se tenait toujours si droite et immobile dans sa posture de détente, militaire en toute circonstance, qu'un animal la confonde avec un arbre n'avait rien de choquant.

Au début, Quixote se sentit un peu confuse. Pourquoi diable prendrait-elle la peine de lui offrir un pigeon alors que la volière en était remplie. Elle regarda passivement Flower et ses explications plus que suspectes. C'était quoi cette petite pause avant de dire qu'elle le trouvait classe.
Et plus important encore, pourquoi lui faire un cadeau à elle, et on à son frère ou quelqu'un d'autre? Quoique vu la quantité d’excréments dans la chambre c'était peut-être le dixième volatile qu'elle donnait dans la matinée.

D'un point de vue extérieur, le spectacle était sans doute assez comique. Femme aux cheveux blancs et aux yeux rouges, une seule mèche noire dans les cheveux, avec sur son épaule un pigeon à l'air tout aussi hautain et dans les exactes même couleurs. Il ne manquait plus que Quixote sorte son manteau hivernal à la fourrure noire et le portrait était complet. Mais visiblement -blâmez la fierté ou la migraine, ce détail lui avait échappé pour le moment.

▬ Je vois.

Les gens civilisés disent d'ordinaire merci, mais Quixote avait moins de mal à faire de grands d'élans de politesse lorsqu'il s'agissait de rencontres hiérarchiques ou de diplomatique que pour montrer un peu douceur à ses suboordonnés. Le poids, du masque, sans doute.

▬ Dans le conte de Quixote son fidèle servant pour et contre tout s'appelait Sancho., elle fit une mine satisfaite, oui, Sancho, cela conviendra parfaitement.

Elle posa enfin le menaçant balais dans un coin de la porte et commença à tourner les talons, mais avant toute chose, il était l'heure des immanquables commentaires de Quixote.

▬ Ne nourrissez pas les oiseaux depuis votre chambre. Et nettoyez ce bazar, l'armée des legendary ne peut se permettre de vivre dans tant d'insalubrité, aussi honorable soit la raison. Non, elle n'allait pas l'aider. Et une dernière chose.

Elle tourna le visage, sourit un moment, un brin de chaleur sur son visage.

▬ Non, rien.

Et s'en alla.

La journée ne commençait pas si mal, finalement.