MUSIQUE — La guerre. La guerre ne meurt jamais. Voir les préparatifs, entendre les plans se fomenter et n’être qu’un vil spectateur, incapable d’avoir son mot à dire. Les alliances sont faites, mais le cœur n’y est pas. Devoir affronter Thanatos, devoir affronter… Howlite. Il peut sentir la rage grimper, chaque jour qui passe, il peut contempler le déclin d’un amour ardent qu’il n’a même pas encore pu avouer. S’il avait eu plus de temps, si seulement. Avec des “et si” Seven réécrirait l’histoire, il referait les alliances à son image, par égoïsme. Il se foutrait des autres, tant qu’elle est sauvée. Son alter, il avait beau le connaître dorénavant, il savait les conditions, les sacrifices que cela impliquait. Mourir pour les sauver tous, elle en était capable ; mourir pour sa faction, c’était très probable. Elle avait cette capacité de réécrire l’histoire ; et lui encore une fois, ne serait qu’un simple spectateur. Le cœur se meurt, il cesse de battre l’espace de quelques secondes, refusant de voir ça, d’y prendre part. Tout ce qu’il souhaitait, bien que ça soit un crime aux yeux des autres, c’est son bonheur ; car jamais Seven ne pourrait s'acquitter de la dette qu’il a envers elle.

Elle, qu’il ne peut appeler “son amour”.
Elle, qu’il ne peut choyer.
Elle, dont il espère un retour.
Elle, qu’il souhaite juste embrasser.

C’est avec rapidité qu’il a quitté le QG, une bouteille de brandy dans le sac, une autre de whisky comme à son habitude ; se dirigeant sans réellement savoir où aller ; avec son fidèle destrier pour seul acolyte. Partir loin de ses frères, de ses sœurs ; pour cacher la misère de ses sentiments contradictoires. Vouloir rester auprès d’eux, mais avoir tant envie de la rejoindre. Si c’était ça avoir le cul entre deux chaises, être constamment dans l’inquiétude et l’angoisse, alors Seven aurait préféré ne jamais tomber amoureux, il aurait préféré ne jamais la rencontrer… Ou alors, il aurait préféré naître wild… C’est à s’en dévisser le crâne, à s’en retourner l’estomac. Mais plus tard, pour l’heure, le soldat devait galoper, alors que la nuit tombait progressivement sur Carcosa. Son cheval galopant de plus en plus vite, le conduisant à la zone de ralliement, frontière entre les factions. Ses yeux vairons scrutent l’horizon, avant de discerner dans le crépuscule, une silhouette au loin.

D’un pas lent, son cheval amorce une marche comme le lui ordonne son cavalier, mais quand la voix et une arme est pointé vers lui, Seven ne peut s’empêcher de freiner et d’arquer un sourcil. Armé, mais en territoire neutre… Haussement d’épaule rapide, il était blasé, la guerre approchait, il n’avait aucune envie d’étriper quelqu’un aujourd’hui ; pas maintenant ; l’idée même le révoltait. Quand il entend cependant ce que tu ajoutes, “ivre” ; les yeux de l’homme brille d’une lueur étrange ; compréhension ? Empathie ? Qu’importe. C’est avec lenteur qu’il descendit de son cheval avec lourdeur, laissant l’animal en liberté, tellement bien dressé qu’il lui suffisait de siffler pour le voir rappliquer. Je vois que nous avons tous les deux un souci avec la gente féminine… La bouteille de brandy est sortie du sac et c’est avec lenteur que l’homme s’échoue devant toi, la dégoupille comme il pourrait le faire avec une grenade. Cette bouteille, peut-être, lui explosera au visage plus tard.

Votre femme qui vous abandonne pour la soirée ; moi c’est une femme qui n’est même pas au courant de… Des sentiments que je lui porte. Pas l’amour. Ne pas le dire, pas comme ça, pas à n’importe qui. Si une personne devait l’entendre prononcer ces deux mots, ça devrait être la concernée ; toujours elle. Un soupir profond, alors qu’il lève sa bouteille en cherchant à trinquer avec la tienne. Vu que la guerre risque de nous tuer dans peu de temps, autant profiter d’une trêve, qu’en pensez-vous ?

Vous aurez tout le loisir de mourir sur le champ de bataille, en vous étripant pour les beaux yeux de cette I.A détestable. Profitez d’un moment suspendu dans le temps, cela ne devrait pas vous faire de mal.