Do it All the time

Ce forum tient ses inspirations de divers oeuvres dystopiques telles que Hunger Games ou encore Shingeki No Kyojin. Son identité visuelle frôle l’anachronisme parce que la fiction s’articule autour d’un monde retro-futuriste.

Aussi, la particularité de Do it n’est autre que son système de relative monarchie constitutionnelle permettant à tous les membres d’être importants, de par leur rôle ou leurs actes.
Néanmoins, au vu de l’aspect évolutif du forum, nul doute que cet équilibre sera très vite balayé par l’appat du pouvoir...
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« Félicitations chers participants, vous ne manquez pas d’audace. Plein de grâce, j’aurais pu accorder la victoire aux gagnants . Mais ma bonté à des limites. Vous m’avez déçu, par deux fois. On dit souvent qu'il faut couper le membre avant de le voir gangréner.Méditez sur ça... si vous en avez le temps. »

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Accords et principes [Flashback] - Lacrimosa
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Ven 5 Mar - 23:13
Traque
sourde
Feat  @Lacrimosa
Dix heures, les règles avaient données, les groupes formés. S'éloigner du point de ralliement pour réfléchir au calme, se concentrer sur les règles, leurs objectifs. Muette, elle avait écouté. Docile, elle avait suivi. Une routine bien établie qui ne savait devenir monotone. Les heures étaient passées, sans rencontrer de combat, une chance rare. Un juron dans la bouche du chasseur, accompagné d'un geste pointant une silhouette, massive, lointaine. Les membres qui se tendent et la voix qui se comprime, si elle ne connaissait pas l'homme, ses proches semblaient garder un souvenir de lui. Bons ou mauvais, les sentiments personnels se mêlaient à la stratégie. Elle n'avait pas besoin s'inquiéter de leur raison, suivrait, exécuterait.

La chasse débuta, effrénée. Le décor défilait, animé des lueurs du soleil de midi. Excitation de la poursuite, elle appréciait ce moment plus qu’aucun autre, une enquête où l’esprit et le corps étaient alertes, soumis à la tension. Trouvant une branche à sa hauteur, elle s’était hissée en haut de l’arbre pour percer à travers les feuillages sombres, plus rien. En bas, un bruit se fit entendre. Les chasseurs reprirent leur allure, elle descendit dans une lenteur agile. Un craquement sourd dans son dos, elle se retourna en un bond. Le sentiment d’une présence. Elle enjamba une racine, marcha prudemment, glissant ses doigts à sa ceinture, elle saisit son arme. Elle connaissait cette forêt, la savait traître autant qu’elle en appréciait l’épaisseur, rassurante et inquiétante.

Quelques pas avant qu’ils ne s'arrêtent sur le sol sombre. Le souffle court, ses yeux scrutaient, rapides, les arbres et leurs ombres. Personne et pourtant. Sa main se resserra sur sa dague. Immobile, elle resta ici un instant, tentant de distinguer un élément, infime même lointain qui puisse lui indiquer la présence d’un être, cible ou danger, humain ou animal. Elle ne percevait que la rumeur d’une forêt tranquille.
Saisie d’un malaise, tout semblait trop calme, trop sourd. Quelque chose semblait lui manquer comme si elle avait passé sa vie à entendre un bruit de fond soudain éteint, un grésillement alors lissé. La sensation d’abandon, angoissante, sans qu’elle puisse en connaître la raison.

Un sifflement dans les feuilles, signe de ralliement. Autour d’elle toujours rien, une fausse piste. Sans prêter de dernière attention à l’absence, elle tourna les talons pour rejoindre son groupe. Elle n’avait pas le temps de faire connaissance avec son corps, de se perdre dans des réflexions fantasques.
C y a l a n a
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Sam 6 Mar - 17:34

x2L2qIO.jpg
01
panoptic
Érinye
point de ralliement
Dix heures, les règles sont données, les groupes formés.
Bien évidemment, il ne joint aucun groupe, la lame pour simple partenaire, en qu’il fait bien plus confiance qu’autrui.
À ses yeux, il s’agit de la meilleure tactique.
Aux yeux des autres, il s’agit de la meilleure opportunité.  

Ses pas s’empressent de rejoindre la tanière boisée, bien plus à l’aise qu’au point de ralliement, où nous sommes à la vue de toutes et tous. Et pourtant, il n’a fallu que ces quelques minutes pour le cerner, le désigner comme la proie de choix. À peine s’enfonce-t-il dans la forêt que les indices sont plus proéminents. Évidemment que ce groupe s’est mis à le suivre. Ils ont même établi leur stratégie avant le début de l’épreuve ; c’est certain. Il sait peut-être même de quelle alliance il s’agit ; déjà prête à bondir sur n’importe qui avant le début. Quatre : Lacrimosa analyse sans cesse, retient les visages mais tente d’effacer le sien dans les feuillages.
Les préparatifs impeccablement mis en place, ils ne sont pour autant pas tous aussi bien préparés à l’environnement actuel puisque reste une moitié du groupe fonçant en ligne droite vers lui. Les autres ont décidé de se séparer, sans doute pour mieux l’encercler.

Il ne doit aucunement s’aventurer sur les limites du cercle. Digne d’un panoptique revisité, il est sous surveillance. Ils jouent sur cette pression. Il doit trouver un moyen de se dissimuler. Encore et toujours, sa taille demeure un ultime point faible. Au fur et à mesure de sa fuite, il la réduit, se tapissant dans les fourrées. Le thorax écrasé, il comprime ses poumons et sa respiration en rampant de la sorte jusqu’aux limites du cercle. Pour autant, il sait pertinemment qu’il ne pourra pas fuir de manière permanente et même en échappant au traquenard, ils le pourchasseront encore de jour.
S’il ne peut pas retirer quelque chose aux hommes, c’est leur insistance.
Mais qu’a t’il bien pu leur faire ? Probablement des vigilantes pour s’en prendre ainsi.
Il doit tout simplement les éliminer un par un mais de la manière la plus discrète. Même pour un serpent capable d’uniquement siffler des paroles, ce n’est pas tâche aisé ; déjà puisqu’il ne sait pas jusqu’où s’étend le piège et doit scruter les hauteurs d’un niveau si bas pour en faire détrôner un.

Et pourtant, qu’elle est bien perchée, dans sa tourelle, la première prédatrice : c’est la seule femme qu’il a aperçue dans l’alliance. De plus petite taille que ses compères masculins, elle est loin d’être la plus faible et Lacrimosa ne la sous-estime aucunement. Elle est l’une des deux à s’être dissimulée. Prudent (son arc porté comme épaulière et non comme arme) la patience est le maître mot du chasseur qui attend que l’animal se livre de lui-même.
Une erreur et il l’attrape. Mais pour le moment, il attend (comme toujours). Ce n’est pas elle qui la commet, l'erreur ; c’est plutôt un partenaire qui se met à lui siffler pour lui demander de la rejoindre. Pourquoi ? Il s’en fiche. Elle mord à l’hameçon qu’il n’a même pas lancé, trop fidèle.  
Elle commet l’erreur, par la faute des autres.

Quand bien même elle fit preuve d’une extrême vigilance lorsqu’elle redescend, le talon posé tout aussi précautionneusement, une fois tourné, c'en est terminé. Il l’attrape par ce biais et la fait vaciller plus bas que terre, plus bas que lui. Sa chute et sa stupéfaction, ce sont les seuls bruits qu’elle fera. En profitant pour qu’elle soit couchée, le lion avachi bondit pourtant sur elle de tout son poids, paralysant toute fuite qu’elle entreprendrait. De la manière, il l’empêche de laisser fuiter des éventuels appels au secours, les étouffant de sa main calleuse, positionnée contre sa bouche révélatrice.

Qu’elle ne fasse plus rien puisqu’il la menace avec la courte épée qu’il détient entre les mains, au niveau de son cou, relevé avec juste le revers de la lame.
Plus un geste, plus un mot, s'il-te-plaît.
Est-ce qu’en faire une otage serait le plus approprié ? Contrairement à eux, Lacrimosa n’a pas vraiment de plan en tête et doit agir avec instinct. Mais l’instinct n’est pas aussi puissant que la cruauté des alliances. En dépit de l’attaque surprise, c’est plusieurs secondes, plusieurs occasions qu’il offre à sa prisonnière pour se venger d’un homme trop inquiet, scrutant les pas ennemis au travers les mêmes fourrées.
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Dim 7 Mar - 17:19
Compte
à rebours
Feat  @Lacrimosa
Un mouvement à son côté et les feuilles basculèrent avec elle. Plaquée à un sol qui frappa son dos, n’émettant qu’un hoquet de surprise avant qu’une paume ne vienne taire sa voix. Écrasée sous un corps qu’elle ne pouvait voir, puissant, elle ployait le cou sous le contact de la lame. Sans une chance de résistance, immobilisée par surprise, sa poitrine compressée, sa respiration s’agita mais elle resta immobile.
Par réflexe, elle avait planté dans sa chute ses ongles entre les phalanges de l’homme. Le décompte s’était déclenché, trente secondes avant que furieux, il ne l’achève. Elle devait se libérer. Baissant son regard, elle le distingua, immense, leur cible. Son groupe éloigné, elle s'était laissée avoir, inattentive. Elle tendit l'oreille, voulut percevoir le son de leurs pas, mais le silence régnait après l'assaut. Ils étaient seuls et lui n'agissait pas. Intrigante hésitation pour elle qui, gardant ses doigts autour de la main armée, attendait, patiente, l’instant où il perdrait force et esprit.

Elle ne prêtait plus attention au calme sourd qui, la parcourant, s’était amplifié, trop concentrée sur le moment de faiblesse où elle pourrait serrer sa prise, soulever brusquement son poing pour que la lame ne tranche le cou qui se tourne, pousser le buste ennemi de sa main libre, profiter du mouvement pour se redresser, attendre debout à ses côtés qu’il se noie. Jamais elle n’aurait tenté telle échappée face à un adversaire de cette taille en pleine conscience mais elle avait confiance en l'effet de son don. La vingtième seconde passée, elle s’exécuta.

Or, son action n'eut pas la fluidité escomptée. Libérée mais à peine accroupie, elle ne s’était pas aisément dégagée de l'emprise, ses jambes ayant bataillé contre la masse lourde, une anguille sous la roche. Le souffle court, le sang bleu coulait le long de sa gorge, son épée s’étant juste assez écartée pour ne pas trancher nette sa trachée. Surprise, elle accusa la carrure et la maîtrise de l'assaillant d'avoir entravé sa sortie. Prête à crier pour appeler les siens, elle resta muette, saisie par l’effroi d’un constat alors que la vingt-sixième seconde n’était pas encore atteinte. Aucun frisson ne parcourait sa nuque.
C y a l a n a
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Dim 7 Mar - 20:11

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02
STILLNESS
Érinye
point de ralliement
Un silence atrocement gênant s’est installé entre les deux rivaux. Les bruits alentours, sans doute eux aussi perturbés par ce calme plat, finissent par se dissiper au-delà. Entre les feuilles, ils observent ce qui se déroule (ou ne se déroule plus). Les camarades de la prisonnière finissent par quitter le terrain et désarçonner le piège qu’ils ont bâti autour de lui.
Il se demande si ça en était vraiment un, si le piège valait autant la peine d’être maintenu pour être aussi rapidement défait. Mais la pire interrogation dont il est victime n’est pas le concernant : elle ne vaut pas la peine d’être cherchée ?
Lacrimosa serre puis grince des dents et la mâchoire. Ce n’est pas à cause de l’abandon, il se refuse de croire à ça. Peut-être aux griffes qu’on lui a planté dans le poing, censé être justement celui qui garde captif et pas l’inverse.

Pendant plusieurs secondes, les deux adversaires restent dans cette inconfortable position. Toutefois, Lacrimosa ne semble pas s’en plaindre. Non, après tout, c’est à son avantage.
Alors pourquoi est-ce qu’il n’agit pas ?
Il s’en persuade, rechignant presque de la tête ses multiples interrogations pour lui-même.
Ce qui est sûr, c’est que la captive n’est pas dans la même position et finit par s’extirper, de quelques centimètres, de la carcasse, à force de gigoter. Ce n’est pas sa garde qu’il a baissé mais plutôt tout le plan qu’il a délaissé, pour qu’elle se défasse aussi facilement de son poids. Pour autant, la jeune femme n’arrive pas à autant se dérouler qu’elle le voudrait, son corps encore comprimé. Difficile à dire si des secondes d’inattention de son assaillant lui aurait suffi mais elle parvient au moins à réduire l’écart entre l’épée et sa gorge.

C’est Lacrimosa qui rompt finalement le lien serré contre sa trachée. Il semble même la libérer, offrant plus que de l’inattention à son assaillante. Son abdomen se redresse, ses jambes paralysant plutôt la partie basse, tentant de se faire la malle.
La générosité s’arrête là. Il a peut-être laissé le dos de l’autre se mouvoir mais sa grande main se met à écraser la boîte crânienne devant lui. Il plonge la tête féminine davantage dans les feuilles, l’embourbant encore, elle est sa respiration. Il ne veut pas qu’elle se mette à appeler à l’aide. Il ne veut pas l’entendre. Il ne veut pas céder.
Alors pourquoi ne pas l’avoir encore tué ?
Lacrimosa tente de rester profondément calme. Il a la situation sous contrôle. Tant qu’elle ne se retourne pas, elle restera un monstre comme les autres.
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Mer 17 Mar - 12:47
asphyxie
L’homme bloqua ses jambes sous son corps lourd. Sa main saisie son crâne pour abattre son visage sur le sol dur. Il ne lui avait laissé qu’un instant pour apercevoir son visage, sombre, reprendre un souffle, espérer sa fuite, rêver sa victoire avant de la réveiller brutalement.

Pourtant, tout était écrit. Le scénario ne pouvait être différent, jamais il ne l’avait été. Qu’elle le souhaite ou non, son don ne l’avait jamais trahie, fatal. Elle se repassait les conditions d’activation, elle l’avait blessée, elle en était sûre, le temps s’était écoulé. Cherchant au fond d’elle-même le signe d’un frisson, même infime, elle plongea dans le noir.

Par réflexe, elle avait clos ses paupières, n’avait pu fermer ses lèvres à temps. Par instinct, elle avait pris une dernière inspiration avant l’apnée. Souffle insuffisant, elle voulut en reprendre encore, ne parvint qu’à s’asphyxier. Ne plus respirer, ne plus s’agiter, mais ses poumons cherchaient leur air absent. Seule la terre rentrait dans sa gorge, brûlante. Prise de spasmes, cherchant à recracher ces corps étrangers au sien, elle suffoqua davantage.

 S’arrêter, se calmer, mais elle était mue par la survie. Elle vint saisir le poignet et la main qui retenaient son visage contre l’herbe, planta ses ongles dans la chair qui ne voulait s’infecter, priait pour qu’elle bouge, hurlant, intérieure, pour qu’il l’écoute, employant toutes ses forces pour que ce poids ce retire. Son dos se courbait, levier pour espérer libérer le bas de son visage, laisser l’air atteindre sa bouche. Qu’il bouge, elle ne pouvait pas réfléchir ainsi.

Soudain, un filet d’air, infime, accompagna la poussière, perçant sa poitrine. Elle s’y accrocha, tenta de calmer une respiration qui se faisait plus profonde, plus angoissée par le nouvel espoir de vie. Elle avait réussi à glisser ses lèvres hors du sol, tordant son cou pour tourner le bas de son visage, le relever de quelques millimètres, s’offrant un semblant de souffle qui retarderait son asphyxie alors qu’elle continuait de se débattre.

Elle ne pouvait pas mourir, elle ne mourrait pas. Elle ne pouvait pas appeler, n’appellerait ni ses camarades enfuis, ni Hysteria. Il avait un jeu à gagner et jamais elle ne l’attirerait auprès d’un ennemi dont elle avait pour seule connaissance la force, trop supérieure. Elle ne pouvait pas mourir, pas dans un tel calme. Persuadée qu’elle s’éteindrait sous la main d’une bête furieuse, ironique retour de don. Cette quiétude sourde la glaçait, plus étouffante que l’air manquant. Les gestes maîtrisés de l’homme, ombre immuable qui aurait dû s’acharner sans conscience, mais qui la maintenait dans une implacable stabilité. Le silence les entourant, elle qui se débattait silencieuse, lui qui ne réclamait rien. Hors d’elle, elle ne s’était jamais sentie si apaisée. Elle avait bien le temps pour ce paradoxe. Aucun sifflement à ses oreilles, aucun tremblement, aucune angoisse comme si une bulle avait éclatée. Elle n’en retirait aucune satisfaction, mangeant la terre, immobilisée, elle ne s’était jamais sentie si délaissée.
C y a l a n a
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Dim 21 Mar - 20:04

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03
AUTUMN
Érinye
point de ralliement
La force tranquille n’accomplit rien de plus. Ce n’est pas par flegme qu’elle agit si peu mais parce qu’elle est certaine que c’est la méthode la moins sanglante pour achever quelqu’un. Or, est-ce vraiment la méthode la moins cruelle ? Aussitôt son instinct perçoit le souffle d’une respiration lourde partir en quête de plus qu’il replonge les maigres millimètres qu’elle s’est accaparée, dans les feuilles mortes ; feuilles dont le péril c’est fait si lentement. Autant que le péril futur de cette inconnue.

L’automne est agréable à regarder.
Pas la mort de quelqu’un.

Dans cet amas cramoisi, il repêche, de sa main et poignet endoloris, par les mèches, la tignasse rousse. Une inspiration et une expiration offertes alors qu’il se relève de toute sa stature. Mais ce n’est que le seul cadeau (encore) qu’il lui octroie puisqu’il retourne son corps en un coup de pied non ménagé, dans le flanc. Le même pied vient s’écraser contre sa cage thoracique immédiatement.

De là-haut, il n’entend rien. Personne, même pas elle. C’est trop cruel. Elle mérite bien de se justifier.

Réponds.


La pression est telle qu’il appuie plus fort sur son abdomen et début de bassin, l’empêchant de correctement gesticuler dans le bas, derrière lui. Ses mouvements de bras, ils les voient, puisque face à elle maintenant. Mais il peut aussi les immobiliser, ce pourquoi il ressort son arbalète prenant pour cibles ces menaces physionomiques si elle ne répond pas à l’ordre.

Ils (sont) où ? Pou-pourquoi ?


Ses émeraudes ne fixent que les membres à viser. Ces membres qui sont des menaces pas pas autant que le regard qu’il a en face de lui. Il ne peut pas faire de mal à un regard. Lorsqu’il chasse, qu’importe, il est trop lâche et ne fixe pas l’autre comme ça. Les éléments vitaux ne sont pas dans les prunelles, hein ?
Et pourtant sa main tremble sur la flèche qu’il voudrait décocher, présageant d’être d’une totale imprécision, à l’instar de ses questions floues.
À l’instar d’une flèche, la victime pourrait être assez rapide pour le faire basculer, d’une manière ou d’une autre.

(Pour)quoi ils t’ont aban(donnés) ?


Le sang coulant de son poignet pleure et tâche les vêtements de la jeune femme. Il déglutit et se ressaisit. Lacrimosa ne lâche pas sa garde et affirme ses questions comme ses opinions.
Pourquoi dois-tu supporter le poids d’un groupe qui t’a lâchement abandonnée ?
Il ne veut pas la tuer. Pas maintenant. Pas en ces conditions. Elle a tout perdu alors pourquoi devrait-elle en plus perdre la vie ?
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Dim 28 Mar - 20:58
Fardeau
L’espoir mince que son répit soit passé inaperçu fut immédiatement écrasé par la main de l’homme qui enfonça à nouveau son visage dans les feuilles. Son esprit chercha, aveugle, un moyen de s’en sortir, embrumé par la panique, accélérant ses respirations impossibles, l’étouffant de feuilles, de poussière et de terre.

Alors, elle allait mourir.

L’idée, fugace, mais inévitable, la terrorisa. Soudain, le poids quitta le bas de son corps tandis que l'air atteint ses poumons dans une inspiration violente. Ses mains toujours serrées autour du bras qui empoignait ses cheveux, lui offrant un souffle, un horizon d'évasion avant que brutal, il ne les coupe l'un et l'autre d'un coup dans le flanc. La faisant se retourner, assurée de ne plus manger de la terre, elle n'en put pas mieux respirer, le pied s'abattant sur sa cage thoracique.

Ballotée entre ces instants de vie et d'asphyxie, elle ne parvenait à calmer son corps qui happait l'air, gonflant ses poumons avec force, immédiatement bloqué par le poids, lourd, en haut de son ventre, l'immobilisant à moitié. Penchant la tête en arrière, étendue sur le sol, elle ne tenta aucun mouvement, ses yeux repérant l'arme qui visait ses bras.

Elle fut prise d'une angoisse nouvelle alors que le physique de l'attaquant se révélait enfin, immense au-dessus d'elle, imposant. De chance, elle n'en avait aucune, n'est-ce pas ? Sans son pouvoir, sans l'effet de surprise, sans la liberté de mouvement, elle ne pouvait prendre l'avantage. Cette pensée se mêla aux autres qui, affolées, l'empêchait de réfléchir.

Sa voix grave raccrocha son attention, préparée aux questions qu'il poserait, soumise à son injonction, elle espérait ne pas en avoir ratées de précédentes, trop occupée à sa survie. L'irritation infime au creux de ses veines, parler lui offrait imperceptiblement l'idée qu'elle pouvait s'en sortir.

Elle écouta, mais il ne s'exprima pas clairement. Le visage terreux, la cage thoracique écrasée, elle s'emporta en elle-même. Qu'il parle plus fort, qu'il affirme distinctement ses questions desquelles elle dépendait. Acculée, étouffée, qu'il ne la force pas non plus à déchiffrer ses demandes. L'agacement accélérant sa respiration, elle eut un râle de douleur entre deux souffles rauques.

Lorsque ses propos s'éclaircirent, leur compréhension noircit le regard d'Érinye. S'il la considérait, voyait sa haine, il serait assuré que jamais il n’aurait de réponse, pas même une négative.

Alors vint sa deuxième question et la colère insoutenable. Elle faillit lui hurler de parler plus fort, d'affermir sa voix qui sifflait à ses oreilles alors que son coeur battait à ses tempes, brûlant. Mais elle en était bien incapable malgré l'envie. Qu’il la laisse respirer qu'elle comprenne ce qu'il murmurait à moitié.
Aban..donnée, elle ne l'était pas. Les chasseurs avaient relâché le piège pour s'enfoncer plus loin, dans la forêt, il ne pouvait l'attendre. Elle le savait, leur aurait reproché de s'être arrêtés pour elle. Cet homme, solitaire, ne comprenait pas. Qu’il ne la prenne pas ainsi en pitié, ne lui fasse pas penser qu’elle était faible. S’il voulait l’insulter, s’il voulait la tuer, qu’il la regarde, qu’il voit les yeux de celle qu’il opprime. Ils étaient des monstres, détourner le regard ne le rendrait pas plus humain. Il ne devait pas trembler, ne devait pas s’exprimer avec tant de mal, lui qui tenait sa vie entre ses mains.

Elle ne voulait pas mourir sous la pitié.

Animée par la rancoeur, elle releva son torse, saisissant l'arrière du genou de ses deux bras, oubliant l'arme qui la menaçait. Vive dans un réflexe de survie comme de rage, elle tira vers elle l'articulation. Sous le mouvement, elle laissa entrer son pied un plus dans ses cotes. Allant à l'encontre de cette contrainte, elle les sentit craquer avant de repartir en arrière emportant avec elle l'équilibre de l'homme. L'envie soudaine de vomir alors qu'elle roula pour éviter la jambe qui violente, allait rencontrer son visage. Lâchant sa prise, elle retient les membres qui risquaient de l'emprisonner encore, fuyant l'étreinte pour se retrouver, à terre, quelques pas plus loin. Libre.

Elle se força à relever, malgré le tiraillement profond de ses os, les nausées, sa vue qui se brouille sous la douleur. Toussant pour éjecter la terre de ses poumons, pliée par la peine ressentie à chaque tentative, elle considéra l'homme. Elle n'avait pas tenté de l'assaillir, chose inhabituelle, mue par la simple envie de s'enfuir. Dans son état, elle ne pouvait pas l’immobiliser. Elle s’était reculée, assez pour le voir venir. Elle devait fuir, ne pouvait pas se permettre de succomber ici, sans quoi elle ne pourrait prévenir les siens de la menace. Monter dans un arbre peut-être, mais avec ses cotes, cela était peine perdue. Courir, même ainsi meurtrie, elle le battrait sur ce terrain, mais il avait une arbalète. Ses chances étaient si minces.

Il aurait pu la tuer, trancher sa gorge de sa lame, la laisser s'asphyxier, tirer un carreau dans son front. Pourtant, il avait retardé sa mort à chaque fois, silencieux avant de l'interroger. Des questions qui n'avaient pas grand sens dans leur situation. Doutant qu'il soit sadique pour s'amuser ainsi avec une proie, elle refusait la compassion dont il semblait faire preuve.

Balayant ces pensées, saisissant le couteau à sa ceinture, elle répondit à l’homme, sa voix entrecoupée par sa respiration rauque.



« Parce que… je suis un soutien… pas un fardeau. »

Assurée qu'il ne comprendrait pas, elle ressentait le besoin de justifier son comportement, celui de ses compagnons. Prête à courir, sauver la vie qu'il avait refusé de prendre.  
C y a l a n a
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Dim 4 Avr - 18:48

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04
EVASION
Érinye
point de ralliement
Uniquement dans l’attente de réponses, il se concentre davantage sur leur possibilité de surgir que le mal qu’il peut infliger. Minimisant la gravité, il la laisse prononcer au moins un maigre mot mais rien ne vient. Lassé mais compréhensif, il détache la botte comprimant son thorax. Grave erreur puisqu’elle profite de cette opportunité pour le déstabiliser avec succès malgré le manque d’énergie qu’il peut encore lui rester. Peut-être pas assez, néanmoins, pour prendre une revanche bien méritée, quitte à l’envoyer au sol. Elle ne fait qu’assez bien pour le dégager du champ.

Décontenancé tout de même par le déséquilibre, le chasseur s’agrippe, paume contre l’arbre duquel elle était descendue quelques minutes plus tôt. Encore une opportunité qu’elle ne peut que saisir pour s’en prendre autant à lui.
Mais rien ne se passe.
Instinctivement et par pure défense, le visage du colosse se crispe d’une fine colère qui le pousse à stabiliser à nouveau son arc sur sa cible et prendre une énième flèche, l’autre perdue dans la presque chute. Pourquoi ne fait-elle rien ?

Arrête-toi !

En comparaison aux questions, son ordre est hurlé. Il n’a pas tempéré ses paroles, débités bien trop automatiquement à la réponse qu’elle lui a donnée, assez amère envers lui. Envers elle-même, selon lui, ce qui le pousse à hausser le ton.
Bien sûr qu’elle peut être la force de son équipe, pas le fardeau. En revanche, doit-elle assumer toutes les erreurs qu’elle, n’a pas commise pour l’attraper ? Si quelqu’un devait trépasser dans cette histoire, ce n’était certainement pas elle.
Et en réalité, ses mouvements sont d’accord avec son avis. L’inconnue n’est plus au même endroit et se porte reculée, bien plus loin, dans une posture qui suggère la fuite. L’expression du trapper change du tout au tout.

Son énervement n’est pas chassé, néanmoins, mais il change de cible : contre ses hésitations permanentes, cette fois. Pour autant, il ne dévie pas le regard mais plutôt l’arme qu’il venait de recharger, abaissant à ses pieds pour finalement ranger le projectile. Attaquer une personne qui ne recherche que la fuite ne l’intéresse pas : Elle est humaine.
Il ne voudrait faire de mal à une personne qui a encore un instinct de survie, des choses à vivre. Également, il range cette munition de sorte à la convaincre de ne pas se munir de son couteau. Pourtant, c’est peu convaincant : il se rapproche d’elle alors que, sans doute, elle tente encore de récupérer son souffle. Il imagine que ça sera le meilleur moyen pour qu’elle l’entende. Il finit par arriver à sa hauteur. Du moins, il la surplombe encore de toute sa stature — pas si involontairement car s’il arrivait à sa hauteur, elle pourrait l’attaquer.

Non. (T’es) p-pas (un) far…

Pas sûr qu’il soit mieux entendu. Puisque Lacrimosa reste très méfiant. Sa grimace est apparente. Il ne supporte pas de la voir à terre alors qu’il sait que plus qu’un soutien, elle doit être aussi une combattante. Mais il n’arrive pas à lui communiquer ça, avec cette mine bien trop désolée. Il n’arrive qu’à poser des questions sauf celle sur le pourquoi ils s’en sont pris à lui. Mais la réponse est bien trop évidente. Ce qui n’est pas évident, en revanche, il arrive à le formuler.

Pourquoi… p-plus m’atta(quer) ?

Il détaille sa main, encore sur son arme blanche, le visage toujours aussi crispé à s’en mordre la lèvre. Il marque un pas de recul, pour l’espace vital dont elle a besoin mais surtout, en guise de protection. Il ne la juge pas comme innocente mais bien dangereuse. Sinon, il n’aurait pas souhaité l’éliminer. Sinon, il ne continuerait pas à se protéger, en se munissant d’une épée, présentée au revers comme un bouclier.
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Lun 19 Avr - 17:12
Arrêt
...

La voix grave, retentit entre les arbres, étouffée par les feuillages. Sa force figea Érinye, se pliant à l’ordre avant d’en comprendre le sens. Encore courbée sous le mal, la main sous sa cote cassée, elle ne put afficher la souffrance ressentie au battement effrénée de son cœur, l’accélération haletante de sa respiration. Cible sous l'arc bandé, elle craignait de faire un mouvement. Pourtant, elle douta qu’il ne se décide, cette fois encore, à l’abattre. Avant d’être soutien, elle était chasseuse, connaissait la détermination du tir, n’attendait pas lorsque son seul but était de tuer la proie.

Or, s’il n’avait pas l’intention de décocher une flèche, que lui voulait-il pour la laisser encore sous le fil de la mort ? S’il souhaitait des réponses, elle lui épargnerait son temps en lui enjoignant de tirer, ne lui dirait rien qui puisse mettre en danger les siens. Croire qu’il lui suffisait de la menacer était naïf. Sans le quitter des yeux, elle revit ses plans de fuite, attachée à la vie qu’elle ne voulait pas perdre. Consciente qu’elle n’aurait pas le temps d’esquiver le jet, ses jambes se plièrent néanmoins légèrement, prêtes à bondir, ses membres se tendirent, prêts à souffrir dans la course.

Érinye attendait, sévère, que l’homme lui énonce ce qu’il désire savoir, mais il baissa son arme, rangea son projectile, la laissant dans une incompréhension inquiète. Lorsqu’il s’avança à pas lents vers elle, elle ne put contenir sa peur. Son instinct lui hurlait de s’enfuir ou d’attaquer, mais la crainte la laissait immobile. Efforts conjugués pour maintenir des inspirations courtes, limiter les élancements de ses os brisés, tenir tête à celui qui la dépassait de plusieurs, ne pas lui laisser voir la peur qu’elle ne pouvait plus nier. Son calme était effrayant, tenant sa vie entre ses mains, et sa compassion apparente l’inquiétait plus que toute menace. Le chasseur aux cheveux noirs était devant elle, capable de la frapper à nouveau et sa gorge se souvint de l’asphyxie.

À mesure qu’il s’était approché, elle s’était redressée ne voulant se plier davantage devant l’adversaire, déjà conscient de sa faiblesse, avait glissé sa main sous sa veste pour saisir un nouveau couteau. Obligée de lever la tête pour apercevoir son visage, la rage la gagna de voir ses traits désolés et ses mots la blessèrent plus qu’un nouveau coup. Ahurie devant cette phrase qui ne recelait aucune ironie, ne cachait aucun sarcasme. Envenimée par la haine contre cet inconnu qui mimait la considération après l’avoir écrasée. La douleur profonde et cette question à laquelle elle avait donné une réponse qui lui semblait maintenant incorrecte. Pourquoi l’avaient-ils abandonnée si elle n'était pas un fardeau ? Ce n’était pas à lui de l’en assurer, seuls ses proches avaient le droit de panser ses incertitudes. D’eux simplement, elle souhaitait entendre ces mots.

Renforçant son regard et ses convictions, elle refusa de se laisser perturber par le semblant de réconfort qu’un ennemi lui rendait, de troquer sa compassion contre la confiance des siens. Même si jamais cette assurance ne franchissait leurs lèvres, elle était confiante en son utilité et en sa force, ne demanderait jamais un compliment. Ses doutes se noyèrent sous la colère, nourrie par ses blessures physiques et la confusion qu’elles créaient.

Dans cet état, ses lèvres s’étirèrent, crispées sous l’ironie alors qu’il se reculait. Toutefois, le sarcasme s’évanouit aux portes de son langage. Son regard dur éteignit la fureur alors qu’elle ne le détachait de celui de l’homme. Son honnêteté la heurtait autant que son empathie et sa colère n’était plus que dirigée contre elle-même tordant ses joues et sa voix qui difficilement se fit entendre.

« Je-… je ne gagnerai pas contre toi. » Résignée, elle baissa sa main, sans arme. Son ton quoique coupé par le sifflement de sa respiration, était calme. « Et je ne peux pas mourir ici.»

Elle ne pouvait pas succomber, pas à son âge, pas de cette manière alors qu’il lui restait tant de gens à protéger. Elle était parente du sacrifice, mais n’avait pas la vanité pour défaut. Jamais, elle ne gâcherait sa vie par une mort inutile. Qu’il ne s’inquiète, Érinye se présenterait sans gloire auprès de ceux qui l’avaient lancée dans cette chasse, revenant bredouille et affaiblie. Or, elle n’était pas de ceux qui se complaisent dans la honte, un échec était banal, les réussites suivraient.

Ainsi assurée, une question restait pour elle sans réponse.

« Pourquoi tu m’épargnes ? Tu aurais pu me tuer, tu le peux encore. Elle toussa sous la douleur de ses cotes avant de reprendre, forçant sa voix à porter. Alors pourquoi ? »

Ne lui demandant aucun compte, appelant presque à sa réaction, il avait laissé sauve la vie que trois fois il avait eu entre les mains. Une vie qu’elle n’aurait pas eu peur de perdre si son don ne l’avait pas, lui aussi, abandonnée. Assourdie dans ce monde sans grésillement, cette peau sans frisson constant, elle se sentait nue, à la merci de tous sans cette bulle, apprenant aujourd’hui que sans être activé, il l’accompagnait chaque seconde.
Posant ses yeux sur le bras du chasseur, elle vit le sang rouge en couler, sentait celui au bout de ses doigts, assurée de l’avoir griffé. Pourtant, ces plaies n’avaient eu aucun effet. Elle souhaitait savoir, si cela était dû au pouvoir de l’homme.
Cependant, elle ne lui demanda rien convaincue qu’il ne parlerait pas, que si faille il y avait, il ne lui livrerait pas. Inquiète surtout de connaître sa réponse s'il lui donnait, refusant d'apprendre qu'elle vivrait, peut-être, une vie sans folie pour la guider.

C y a l a n a
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Lun 19 Avr - 18:46

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05
LOYALTY
Érinye
point de ralliement
Ce n’est certainement pas la première fois qu’il découvre cette expression de terreur. Contrairement à beaucoup, ce n’est pas quelque chose dont il se vante, bien qu’il reconnaît que ça soit utile. Or, utile ne veut pas dire que ça lui plaît forcément. Comme il ne se satisfait pas de voir un visage aussi terrorisé.

Ses réactions et ses discours tranchants, il les comprend.
C’est une manière de survivre que Jacinto aurait voulu connaître. Mais après tout, Lacrimosa en fait approximativement de même donc ne peut que l’entendre. Comme finalement elle l’a sans doute, lui aussi, compris pour admettre une défaite que Lacrimosa ne voyait pas de manière aussi résignée. Pour lui, il n’y a même jamais eu même de question sur un perdant ou un gagnant dans cette histoire.

(Je veux) pas… ga-gagner.

Les mots sont difficilement prononçables mais ses opinions sont déterminées. Ils l’ont toujours été et lui se résignent donc à cette maxime. C’est peut-être là où s’arrête l’entente entre les deux adversaires et qui les pousse à se confronter, que ce soit physiquement ou maintenant verbalement. Elle a beau montrer sa peur, elle est capable de tenir un discours plus audible que le sien. Et quand bien même Lacrimosa souffre d’un problème d’élocution, il a, pour sa part, peur de dévoiler ses propos. L’inconnue est susceptible de les balayer de but en blanc, sans qu’il ne puisse conclure sa phrase.

J’aime pas… (tuer).

Phrase non conclue par lui-même et verbe qu’elle n’a probablement pas pu entendre, ça lui sauve probablement la mise.
C’est une réponse idiote. C’est une réponse innocente dans un monde aussi cruel.
C’est un grand enfant dans un monde aussi mature. Quelle effronterie de croire en cette « maxime ».

Devant le presque sermon administré, il reste désolé, la tête s’affaissant ; de quoi faire manquer à un projectile sa cible de peu. Machinalement, il arrache un lourd froncement et une complainte, passant sa main dans sa nuque penchée pour en retirer du sang. Sa peau légèrement arrachée par de l’acier ayant voulu le mettre à terre. On a vraisemblablement voulu lui viser la tempe et il y a échappé de très peu.

Comment a-t-il fait pour ne pas les remarquer alors qu’ils doivent être là depuis un sacré bout de temps ? Ils sont même à vue et ne se gênent pas pour se montrer puisque bien plus nombreux. Effaré, Lacrimosa ne prend pas le temps de les détailler mais plutôt celle que lui a blessé. Il ne peut pas la laisser là, seule.

Instinctivement, le plus grand l’attrape par le poignet pour la remonter, avant de se mettre à douter et la laisser suspendue ainsi, en proie. Ne serait-elle pas de mèche avec eux ?
La flèche qui finit par barrer son visage et rayer l’arête de son nez a le mérite de lui prouver que non et aussitôt le sang s’échappe. Il finit par la remonter, s’excusant trop bas d’avoir eu quelques doutes envers elle.

Elle a été sincère sur sa potentielle défaite et sa peur était franche. Il ne peut définitivement pas la laisser tomber sachant qu’elle n’a jamais prévu quelconque coup bas contre lui.
Cette femme est loyale et même un exemple à ne pas taire ici, comme elle l’a si fièrement dit. De ce fait, il restera aussi fidèle qu’elle à ses principes, ce pourquoi il se met à créer, dans sa fuite, ce duo pourtant peu probable.
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Lun 19 Avr - 20:26
Humains
...
Immense pour elle qui était à terre, imposant pour elle qui était frêle, il parlait avec une hésitation contre laquelle elle s’était emportée alors qu’il écrasait sa cage thoracique. Elle ne s’agaçait plus de ce bégaiement, n’avait pas à s’irriter de la faiblesse et de la coupure de propos qui l’atteignirent plus qu’une phrase parfaitement formulée. Effrayant par le calme qu’il avait adopté suivant les coups qui lui avait infligés, ombre inconnue sur son dos et son torse, elle le voyait maintenant tel qu’il était. Il était humain. Qualification d’une apparente évidence que peu d’entre eux pouvaient porter. Même elle, refusait de se l'octroyer. Abandonnant la peur sans laisser la méfiance, ses yeux interrogèrent le visage de l’homme. Il ne voulait pas gagner, sa violence justifiée par la défense. Au fond de ses paroles, elle chercha la teinte de mensonge, mais n’en trouva aucune trace. Hésitation superficielle pour ce qu’il semblait lui confier comme une morale. Et cette morale était sienne, était leur.

Gagner, n’était pas son objectif. Sa seule victoire personnelle était sa survie, quant à celle d’un combat ou d’un jeu remporté, le fardeau était chaque fois si lourd qu’il assombrissait l’exaltation. Pourtant, les mots qu'il lui livra n’était pas commun, rares en ces lieux. Son cœur se serra devant le constat, ceux qu’elles suivaient ne pouvaient se vanter de détenir son caractère et ses principes. À cela, fit écho sa phrase dont elle n’entendit pas la fin. Phrase en suspens dans une négation sans sujet, elle supposa que le verbe était semblable au précédent.

L’intérêt froid qu’elle lui portait se transforma en effroi alors que le coup retentit entre les arbres et que la balle sembla atteinte la nuque de l’inconnu. Un instant, elle crut au retour de ses compagnons, tut la colère à l’idée qu’ils avaient été présents depuis le début la laissant être blessée, presque tuée par leur cible. Surprise par la main qui saisit son poignet, elle le regarda avec étonnement et désolation. Il devait courir seul. Certitude qui se coupa alors qu’un trait noir passa devant elle, trop proche, sectionnant sa vue et l’arrête de son nez.

Leur bref moment d’hésitation s’éteignit. Il la tira, obligeant ses jambes à la soutenir, se mettre à courir pour le suivre. Deux nouveaux coups résonnèrent suivis d’une douleur au côté de sa cuisse. Elle retint le râle qui comprima ses cotes. Dans sa chasse, lors de son affrontement, elle avait oublié qu’ils n’étaient pas seuls à parcourir ses forêts, que beaucoup appréciait la victoire, même celle qu’ils pouvaient trouver dans un meurtre gratuit.

En pleine santé, Érinye n’aurait pas eu de mal à creuser la distance, se dissimuler dans les branchages, mais ainsi fêlée, elle ne pouvait leur imposer sa cadence, soutenait difficilement celle du chasseur. Évitant les racines, elle ne comprenait pas ce qu’il l’avait poussé à l’amener avec elle dans sa fuite. Il aurait pu la laisser là pour la diversion, mais il l’avait prise à sa suite après une seconde d’hésitation alors qu’elle était blessée, avait attenté à sa vie. Seul, il pouvait disparaître. Elle se débrouillerait, voulut enlever dégager son poignet, s’arrêter, mais la prise était solide.

« Lâ… » Elle voulut crier mais seule la première syllabe lui échappa avant que la toux ne la prenne et que le sang ne tache sa langue ne sachant s’il coulait de sa gorge ou de son visage.

Ses mâchoires se crispèrent devant l’alliance improbable. Reconnaissante malgré l'orgueil, elle se décida de ne pas se faire plus encombrante que son état. Se concentrant sur les bruits de la course, elle s’évertua à distinguer le nombre de poursuivants. Leurs pas résonnaient sur le sol herbeux, craquait sur les feuilles tombées. Souffle coupé, elle chercha l’air restant dans ses poumons, creusant sa respiration pour gonfler sa voix.

« (Ils sont) trois. »

Les premiers mots ne furent pas audibles, seul le nombre retentit, elle espérait, assez fort pour parvenir aux oreilles et à la conscience de celui qui la menait. Trois, ce nombre était raisonnable et s’ils n’étaient pas immunisés contre son pouvoir, ils pourraient s’en débarrasser. Elle aurait aimé lui partager, mais ne put que s’évertuer à le suivre sans faillir, alors que leurs pas se rapprochaient.
C y a l a n a
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Lun 19 Avr - 21:36

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06
BACKLASH
Érinye
point de ralliement
En dépit des projectiles qui les poursuivent, il ne lâche pas sa course, bien que lente.
Bien qu'elle ait pu souffrir d'un second coup, il ne la lâche pas non plus, en dépit de la grimace qu'il peut tirer quand elle se voit meurtrie à nouveau.

Le contexte ne peut décidément pas être calme pour qu'ils puissent finalement en venir sur au moins un accord. La jeune femme continue de vouloir lui échapper mais sa poigne (encore sanguinolente) se fait solide sur elle. Il n'abandonnera pas ses principes, homme aussi têtu que la prise qu'il renforce.
Il n'a donc que pour seule vocation de fuir. C'est futile. Il n'a pas pu échapper aux comparses de sa partenaire de galère et a dû en venir aux mains pour échapper à la cruauté. Et encore, il n'est pas allé jusqu'au bout. La boucle reprend donc.

C'est futile, il le sait. Mais que peut-il faire face à une force plus nombreuse ? Il n'est pas si arrogant pour penser les maîtriser.

Trois. C'est le nombre qu'elle lui tend et il ne peut que comprendre immédiatement, leur intérêt dans cette mésaventure étant commun.
C'est ça. Il ne peut le faire seul. Il y a plus de chances à deux.
Du moins, il imagine que c'est le message haletant qu'elle veut lui faire passer parce que, lui, n'y croit pas nécessairement, misant la plupart de ses stratégies en solo. Peut-il lui faire confiance, lui qui n'a pas regardé derrière ?

Lacrimosa déglutit. Il n'a pas le choix. La suite des événements lui a bien fait comprendre qu'il devrait s'en résoudre, à un moment, en la violence. À choisir, ce dit moment est peut-être meilleur que tout à l'heure. Elle ne méritait pas tel destin comme elle ne mérite pas d'être ainsi prisonnière d'autrui.

Tu n'es pas un fardeau, c'est peut-être la première chose qu'il veut te prouver et il tente de te faire comprendre le message lorsqu'il fait enfin volte face.
Il ne regarde pas l'ennemi. Fronçant le regard sévère, c'est peut-être le même qu'il donne à ses disciples.
Montre lui de quoi tu es capable, alors qu'il finit par lâcher ton poignet.

Son regard change et s'échange désormais avec les opposants. Ils sont bien trois mais il n'aura pas le temps d'atteindre le total dans ce temps limité. Néanmoins, il arrive à décocher et surprendre assez deux des assaillants. Son volte-face rime avec retour de bâton, un peu plus cinglant que ceux qu'ils ont pu recevoir.
Si une des flèches ne fait qu'érafler la course d'un des poursuivants, c'est déjà peut-être assez pour sa nouvelle acolyte pour s'en charger. Mais de quelle manière ?

En tout cas, il a suivi la trajectoire de sa première victime. (Retour de bâton). Se doutant qu'ils ne se laisseraient pas faire et voudraient la dégager, le géant parvient cette fois à encastrer dans la chair du voisin de la première victime ; dans ses côtes plus précisément, de quoi le faire flancher de douleur du mauvais côté.

Bien que trop solitaire, Lacrimosa aurait forcément porté secours à un partenaire. Or, le troisième, plus sauf, voyant la situation se retourner, se met plutôt à rire de façon assez machiavélique. Un rire nargueur envers Lacrimosa.

Trop loin, il n'arrivera pas à la couvrir comme il le voulait, ainsi, à distance. (Encore une fuite.) Il tente une ridicule flèche envers le troisième mais rate fatalement.

Pas assez violent. Il n'y arrivera jamais. Arc en main, il tente d'avaler les quelques mètres entre eux pour percuter celui qui menace de s'en prendre à la jeune femme.
Il a dérogé à son principe.
Il te fait plus confiance mais toi lui fais-tu confiance alors qu'il vient de te laisser entre les griffes de l'ennemi ?
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Mar 20 Avr - 20:44
Regarde
...

La silhouette de l’homme s’élança sur elle, brandissant l’épée qui visait sa jambe. Il s’en prenait à la plus faible, souhaitait couper ses appuis. Il avait raison, elle était une proie logique comme le confirmaient les pas rapides du chasseur. Encore, il venait la sauver.  

Pourtant, elle n’était pas un fardeau, n’est-ce pas ?

Ah, ce qu’elle haïssait ce silence. Ils ne pouvaient comprendre, eux qui pourfendaient, la satisfaction ressentie à la moindre entaille, celle qui vous transporte et vous assure que peu importe la plaie elle vous garantira la victoire. Ils ne pouvaient concevoir l’angoisse de se savoir abandonnée lorsque le sang perle sans que les frissons ne se répandent. Furieuse, mais calme cependant, elle regardait l’arme s’abattre. Elle en avait assez. Qui étaient-ils, tous, pour meurtrir ainsi sa chair ?

Il n'aurait pas dû la regarder ainsi, la gonfler d’assurance par son injonction muette. Lui rendant sa sévérité, elle n’avait pu que lui promettre qu’elle ne le décevrait pas.

Pourtant, elle avait manqué sa cible, première des victimes dont elle avait voulu approfondir l’entaille créée par la flèche. La dague qu’elle avait lancée avait rencontré le bois à défaut de la chair de celui qui avait arrêté brusquement sa course pour regarder stupéfait son compagnon s’effondrer, sauvé par l’ahurissement. Sa langue avait claqué sous le mécontentement avant que le rire ne retentisse entre les arbres et que le dernier poursuivant ne se jette elle.

Elle lui en voulait pour ces mots confiés avec honnêteté, cette lueur noir avant de combattre. Inconscient de l'écho qu'ils trouvaient, inconscient des dégâts qu'ils causeraient. Or, avant toutes conséquences, qu'il croit lui aussi en elle, qu'il arrête sa course, ne s'interpose pas, mais surtout

Qu'il la regarde.

Elle n’attendrait pas immobile que la fatalité la blesse, mangeant les derniers centimètres qui la séparaient de l’assaillant, elle força sa cuisse à aller à la rencontre de l’épée. Elle sentit ses muscles se déchirer sous le métal. Il s’était baissé pour atteindre sa jambe et elle n’eut qu’à lever la tête pour voir son sourire se fondre et ses yeux s’écarquiller. Il lui avait fait mal, lui qui pensait la mettre à terre, mais elle n’avait pas survécu pour succomber sous les coups d’un hilare. Son excitation première ne trouva en elle qu’une neutralité sombre alors qu’elle tourna, vive, la dague qui avait rencontré ses entrailles. De sa bouche surgit le sang noir et son corps s’affaissa à ses pieds sans un bruit.

Derrière lui, se découvrit le chanceux, la peur dans le regard se mêlant à la haine. Elle comprit, que leurs noms inconnus venaient s’inscrire dans sa liste. Encre indélébile qui peignait leurs visages, elle le regarda tenter de s’éclipser entre les ombres pour nourrir seul sa vengeance. Le goût amer se mêla à celui du sang, elle aimerait lui dire que son renoncement était hâtif, que ses camarades ne flirtaient pas avec la mort. Ils les abandonnaient.

Elle quitta la silhouette qui s'effaçait pour regarder celui avec qui elle avait combattu de concert. Ses yeux étaient noirs, la colère striant la reconnaissance. Elle s'était battue pour sa vie, certes, mais surtout pour lui, pour répondre aux attentes qu'il avait placées en elle, pour répondre avec orgueil à sa compassion. Maintenant lucide, elle tremblait de s'être ainsi abandonnée à sa confiance, mais surtout de le voir disparaître. Jamais, elle ne lui pardonnerait de l'abandonner ainsi et cette certitude la blessa plus que l'acier au creux de sa chair.

Regarde ce que tu viens de créer et la peine que tu infliges.
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Sam 1 Mai - 17:35

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07
SWORD
Érinye
point de ralliement
Le manque d'expérience leur serait éventuellement plus fatal que le nombre. Il ne reprochera pas la coopération de sa partenaire de galère ; nul doute qu'elle soit sans faille. En elle, Lacrimosa ne perçoit pas les failles.
Il ne sous-estime jamais les gens puisqu'il apporte bien trop de méfiance, en considérant qu'ils peuvent jouer de leurs meilleurs atouts, au pire moment.
Il a cru que ce serait le cas pour elle.
(Mais peut-on parler de pire moment ?)
Et c'est probablement le cas. Mais son corps a parlé et réagit. Il ne lui a pas laissé sa chance, comme il l'a promis quelques minutes plus tôt.

Après tout, c'est stupide. Ils ne se connaissent pas donc pourquoi dérogerait-il à quelques habitudes de solitaire et pas d'autres ? Il ne peut prétendre s'unir et par la même occasion, avoir pleinement en confiance en l'autre.

Face à l'horreur qu'elle supportes, face à la noirceur qu'elle lui soutient, son coéquipier finit par ralentir sa cadence et même, se stoppe. L'épée dans sa chair, il se demande si elle a encaissé autant de coups de poignards pour résister à cette entaille qui creuse, profondément, des potentiels traumatismes. Les glaives lancés de par ses prunelles brunes, la manière de procéder n'est aucunement la bonne. Il en est certain mais il n'est pas serein de la laisser ainsi. Il a promis de ne pas le faire mais peut-être c'est en même temps ce qu’elle souhaite ? Grande inspiration, il cherche à lui prouver que leur pacte de sang est encore solide, dégainant lui aussi, l'épée, dégoulinant encore d'un sang particulier.
Ce sang bleu, c'est le sien.

En dépit de ses hésitations, il doit bien prendre une décision. Allier sa force solitaire et le pacte : chacun de son côté mais pas chacun pour soi. Dans son élan, il la pousse dans le dos et l'extirpe d'une nouvelle attaque de la lame harceleuse. Mais ce n'est pas une répulsion. Il lui fait toujours confiance pour lui assigner ce genre de tape près de l'épaule, dans un moment aussi risqué. Lacrimosa propulse la jeune femme, vers des prouesses qu'elle est capable de réaliser sans lui, sans ce maudit don pour faire réellement équipe.

Bouge ! Je… Je l'ai !

C'est la seule fois qu'il se met à hurler, plus motivé, plus hargneux une fois qu'il croise les pupilles hostiles du danger que représentait le bourreau. La lame en guise de bouclier, elle applique aussi plus de poids pour repousser l'autre. Pas à terre comme il l'aurait voulu, l'homme se révélant plus endurant qu'il ne l'aurait cru. Mais Lacrimosa a tout de même un avantage par rapport à lui. Assez pour chercher à le repousser. À reculer et lui laisser aussi l'occasion de pouvoir dévoiler ses atouts. C’est peut-être mieux qu’il s’éloigne.

Pas. Pas p-près de… de moi.

Face à une coéquipière possiblement déboussolée par un changement de réaction d’un type muet, Lacrimosa essuie une seconde de recul dans sa charge pour elle, son regard tourné vers elle.
(Pour le fuyard, il n’accorde pour l’instant pas de regard. Ils s’en soucieront par la suite.)
Il ne te voit aucunement comme un fardeau. Il est ton fardeau. Il t'empêche de te déployer, ce pourquoi il voulait rester à l'arrière, de prime abord.

Même s’il lui a tenu un ton sévère pour affermir et moins bégayer, il se montre bien plus tempétueux face à l’adversaire qu’il s’est mis à défier. La hargne gonflante, il se met à reculer avec l’homme à l’épée, cherchant, pour sa part, à rester dans le périmètre. Mais ils n’y resteront pas et Lacrimosa cherche surtout à les écarter tous les deux plutôt qu’autre chose. L’avoir entendu anime sans doute son rival à charger également et rester dans l’arène, pensant qu’il a tenu ces mots parce qu’ensemble, les deux cibles forment une très mauvaise équipe.

Ce n’est pas faux comme ce n’est pas vrai : ils ne se connaissent pas, pour le moment.
L’épée et le bouclier, ensemble, ne forment que des étincelles lorsqu’ils s’entrechoquent, mais réunit dans les mains d’un même guerrier, ils peuvent définitivement être l’armement qui sauvera la mise. On les emploie dans des occasions différentes, seulement. Il faut les séparer.
Il est ton bouclier. Sois son épée. Il te fait confiance et sait que tu peux achever l’autre homme, tout comme cette bataille.
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Sam 1 Mai - 23:06
Bouclier
d'or

Le fer violent se retira de sa chair, trancha dans son retour les muscles tendus. Ses yeux se baissèrent, ne virent que son sourire à lui qui souhaitait la meurtrir encore. Lame rouge entre ses doigts fins, elle voulut répliquer à l’abattu, mais le coup se fit sévère dans son dos. Absent de violence, elle trébucha sous le mouvement imposé à sa jambe blessée. Pas titubants avant de s’arrêter, se retourner et voir le chasseur repousser de sa masse l’assaillant.

Elle t’avait entendu.

Pourquoi bouger ? Elle l’avait, là au bout de sa dague. Pourquoi la repousser encore, faire le travail à sa place.

Elle t’entendit, te vit. Tu parlais avec tant d’aisance quand tu la rejetais, t'éloignais avec vélocité du souci.

Ses yeux bruns étaient noirs, sa main serrée autour du pommeau de son arme. Elle avait été blessée, elle le savait. Son premier tir n’avait pas réussi, elle en était consciente. Pourtant, son dernier coup avait rencontré sa cible et sa main rougissait encore de l’éventrement.

Le creux de colonne s’agita. Le monde sourd devint cacophonique. Sa main cacha son oreille, pétillante. Elle comprit, voulut s'excuser.

Les lèvres s’entrouvrirent, le sang s’en échappa, écume épaisse qui remonta alors qu'elle baissa son regard. Une lame dans l’abdomen, venue de nulle part. Maintenant elle entendit sous ces grésillements, les pas qui jusqu’à elle étaient venus. Lentement, elle tourna la tête. Il la regarda les yeux écarquillés. Elle sourit.

Pour elle c'était un réflexe, prendre le poignet qui l’assaille, planter ses griffes. Difficile n’est-ce pas ? De trancher la peau sans arme. Pourtant, il devrait regarder la sienne et ses doigts qui profonds la perçaient. Faible, personne n'égalait la force de sa prise.
Il n’avait pas mal, non, ce n’était qu’une piqûre, elle en revanche, souffrait. Comment était-elle arrivée loin de ceux qu’elle devait protéger ? Ils étaient partis, avaient eu raison, s’ils la voyaient, l’abandonneraient encore.

Comme tu l’avais écartée.

Son sourire s’étira, déchira son visage et le flot bleu s’écoulait.
Érinye n’était pas belle à voir.

C’est pour cela que les yeux de sa proie se dilataient. Elle n'était pas belle couverte de sombre, le visage déformé sous les meurtrissures, sous la douleur. Sous l’extase retenue. Le vertige le prit, lui pauvre écorché. Elle aurait voulu voir quelle couleur prenait la fureur dans son iris, l’accompagner. Ce n'était pas raisonnable n’est-ce pas ? Il le savait quand il la considérait qu’elle n’aurait pas la force de le maîtriser.
Alors, elle appuya sur le bras contrit, attira son cou vers la lame et la lame vers son aorte.

Il était interdit de tuer. Dommage. Son arme glissa, entailla la chair du début de sa gorge vers son ventre, planta avant de continuer sa course. Éventrer n'était pas d'une mortalité soudaine. L’agonie serait lente et lui ne pourrait plus se relever. Elle aurait aimé partager son excitation. Tant pis.

Les frissons coururent. Elle ne les suivit pas. Lâcha ce corps qui s’effondrait à ses pieds, recula d’un pas, deux, considéra celui qui se battait encore. Il avait eu raison de l'écarter.

Tu parlais d’un bouclier. Regarde le fardeau.

L’être à terre s’agita, il voulait vivre, détruire. Sa voix déchira le ciel, crachant sa démence. Rire et cri se mêlèrent. Alors qu’il n’avait personne à atteindre, il s’en prit à lui-même. On ne voit pas lorsqu’on est aveuglé que nos armes nous servent. Ce sont ses mains qui se dirigèrent vers son propre estomac et l’ouvrirent. Elle ne l’avait pas tué, il se donnait la mort.

La folie n’était pas belle à regarder.
Devant l’horreur, elle n’avait pas envie de sourire. Ne savait plus pleurer face à l'échec.

Un instant, elle avait cru en ta maxime, en tes gestes, en ton regard.
Elle avait cru en toi qui croyait en elle.


Ses doigts retirèrent la lame, voulurent la lancer, faibles la lâchèrent la laissant à ses pieds s'écraser. L'air lui manqua, le sang l’étouffa, ses yeux s’emplirent de bleu.

En ta confiance, elle avait vu l'absolu.
Pourtant, tu avais eu tort. Ce n'était pas de l'or, mais du plomb.

Un bouclier qui s’écroule au moins retentit sur le sol, de l’acier dont il est forgé s’écrie l’âme de son porteur, sa hargne et ses gloires passées. L’écu est une arme qui pèse, mais une arme qui sert.

Ce fut sans bruit qu’elle rencontra la terre, qu’elle pesa sans servir.
C y a l a n a
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