My dirty heart is howlin' I'm made for big wave full of misery.

Que venait il de se produire au sein de la faction ? J’avais entendu les murmures au sein des murs, des blessés… Les gens parlaient, les « survivants » étaient retournés l’air traumatisés et j’avais entendu la description d’un homme qui semblait être celle de Silence… Un blessé… Silence mal en point ? C’est impossible n’est-ce pas ? En interrogeant, cherchant partout mes camarades de faction je n’eus que quelques fractions de réponses. Renart, j’entendais parfois son nom murmuré… Mais que c’était-il passé ?! King n’était-elle pas censée être forte et les guider ? Pourquoi cela s’est produit comme ça alors ?! C’était trop flou, trop vague, trop chaotique pour que je puisse y comprendre quoique ce soit et je n’avais pu voir personne. Je faisais les cent pas dans un couloir, paniqué, maitrisant mal mon stress. Il fallait que je vois Renart, Silence et Lacrimosa, je devais comprendre... Instinctivement j’avais couru vers la chambre de Silence pour des réponses, pour voir s’il allait bien, mais je m’étais stoppé en me disant qu’il n’était peut-être pas là… Il se faisait peut-être soigner ??? Une boule me prit à la gorge… Je me sentais encore une fois en danger, quelque chose n’allait pas. Mes yeux bleus paniqués regardaient partout autour d’eux, la sensation d’être observé de partout me persécutait… Il fallait que je sorte Butterfly de cet enfer, devrais-je la réveiller ? Lui dire qu’on pouvait fuir tout ça à deux, créer un monde à nous seuls ?

Non reprends toi Shield… Ce monde entier n’est qu’horreur… Il fallait commencer dans cette faction pour mieux la protéger… Moi je n’étais pas assez fort pour la rendre heureuse et invincible.  Elle était maitresse de mon âme et de mon cœur je pourrais l’ériger plus haut que n’importe quel Dieu s’il le fallait peu m’importait. Mon souffle, ma vie, tout lui appartenait, la seule pour qui je serai loyal et fidèle… Ayant son sourire dans mon esprit je sentis mon cœur se calmer, les idées se refirent claires, mais ma recherche fut infructueuse. Je devais comprendre avant que je ne devienne fou.

Mon ventre grognait et l’angoisse me rendait encore plus affamé que d’habitude. Goinfre ? Non j’étais grand, musclé j’avais donc besoin naturellement de plus manger que la moyenne c’était normal. Les fortes émotions n’arrangeaient pas tout ça en plus. J’allais donc dans la cuisine, persuadé que ça m’aiderait à mieux réfléchir. L’air glacial, plus froid que d’habitude une des rares jeunes femmes dans un couloir à cette heure ci n’osa pas me regarder… Il fallait dire que je n’étais pas de bonne humeur, je m’étais contenté uniquement de murmurer tout bas un bonsoir dont elle se contenta de répondre tout aussi bas et poliment.

Une fois dans la cuisine quelle ne fut pas ma surprise de voir quelqu’un prendre de la nourriture… Je la reconnaissais, difficile de ne pas le faire avec son « excroissance » étrange en plus… Mais honnêtement je n’avais pas pris la peine de la connaitre cet empereur qui à mon sens était arrivée comme un lapin dans un chapeau de magicien. Ironique comparaison pour un magicien comme moi… Je la fixais de mes yeux glaciaux me disant que je pouvais récolter des informations de sa part… Voir cette femme faire une action aussi simple me ferait sourire en temps normal, mais pas ce soir… Mes pas se firent discrets et je prenais des biscuits secs dans un des placards avant de me diriger derrière elle silencieusement. Je soufflais alors d’une voix calme, froide, grave habituellement aussi belle que celle de Lucifer qui me servait à faire rêver les miséreux de ce monde... Ou à siffler à leur oreille tel un serpent tentateur.

« Bonsoir. Il faut qu’on discute, vous pouvez manger tout en me parlant, mais j’ai besoin d’entendre ce que vous avez à dire concernant ce qui s’est produit. »

Je doutais que quelqu’un comme moi ait une quelconque importance à ses yeux et je n’étais pas du genre à faire confiance. Je ne la connaissais pas après tout, mais j’espérais qu’elle m’accorderait le droit de l’écoute et qu’elle ne me mentirait pas. J'allais alors m’assoir sur une des chaises. Mes jambes se croisèrent, alors que je commençais à grignoter. Mes yeux se levèrent vers elle pour voir ce que la jeune femme ferait et d’une de mes mains gantées je tapotais doucement la table.

J’espérais dans le fond secrètement qu’elle apaise avec ses réponses les turbulences de mon cœur souillé. Je paraissais de marbre alors que tout s’agitait comme un océan au fond de moi. Toutefois, mon sens aigue de l’observation et ma forte empathie me faisaient dire que ce ne serait pas forcément le cas…

Résumé si jamais:

My dirty heart is howlin' I'm made for big wave full of misery.

J’écoutais silencieusement mes doigts ne tapotaient plus, mes bras étaient maintenant croisés et mon visage de marbre semblait montrer de moins en moins d’expressions en l’écoutant. J’avais tiqué au tutoiement qui ne me convenait absolument pas de la part d’une femme que je ne connaissais pas, mais je me taisais pour le moment. Mes yeux bleus étaient le seul signe de vie qu’on pouvait constater sur ce visage de marbre. Aucun de mes membres ne bougeaient de plus en plus concentré sur ce qu’elle disait. A sa question je me contentais simplement de la fixer n’y voyant pas la peine de répondre à une telle question, je n’avais pas été admis stratège pour rien… Cette femme ne connaissait même pas les postes et les trappers à ces postes ? Pauvre d’elle j’oubliais elle venait d’arriver après tout… Elle venait d’arriver et elle se faisait déjà remarquer et n’avait pas su gérer la faction aux HS… C’était beau pour un empereur…

Je plongeais mon regard dans le siens pour savoir si elle me mentait, me cachait des choses et clairement certaines choses manquaient à certains endroits. J’avais du mal à comprendre si elle avait blessé quelqu’un et qui ? Il y avait des non-dits ou du moins des choses floues qu’elle ne disait qu’à demi-mot… Les H.S ne s’étaient pas du tout déroulé comme je l’avais pensé… Heureusement, je savais que notre faction était bonne en improvisation. Je comprenais l’horreur de ces jeux, j’aurais sacrifié ma propre vie pour Butterfly… L’idée même de la perdre m’était inimaginable, mais… C’est bien pour ça que cette place d’empereur ne me convenait pas. Si elle pensait que ce genre d’arguments justifiaient n’importe quels actes à n’importe quelle position elle se trompait… Je ne disais rien, mon avis je le gardais pour moi, je n’étais même pas certain qu’elle avait fait quelque chose de mal. Toutefois, ses mots de culpabilités me faisaient croire qu’elle était passée trop rapidement sur certaines choses pour que je comprenne réellement le problème. Les mots étaient des choses qui pouvaient voler au loin, ils n’avaient aucune importance sans les actes… Tous ses états d’âmes me laissaient de marbre et passaient en moi comme de l’eau dans une passoire.  J’aurais surement été plus réceptif si la situation ne me semblait pas si chaotique et si j’avais été proche… Mais dieu sait à quel point se rapprocher de mon cercle était chose difficile. Je faisais croire à beaucoup par ma grande sociabilité qu’il était facile d’être proche de moi, d’être apprécié par ma personne, mais la vérité était que les barrières étaient partout autour de moi…

Je comptais mentalement le nombre de fois qu’elle avait dit victoire, défaite, jouet… Jouet une fois, victoire deux fois, défaite une fois. Jouet… elle raisonnait comme une enfant… ? Avait-elle conscience des responsabilités ? Des choses me dérangeaient, mais je réfléchissais, je mettais de côté tout jugement pour analyser objectivement ce qu’elle me disait.

Lorsqu’elle commença à parler de son poing levé, de ses promesses, de nous trappers en nous oubliant en tant qu’individus pensant que nous tous l’avions choisi… Pensant que nous tous croyaient en une femme sortie de nulle part s’imposant à nous sans qu’on ait le choix je ne pus m’empêcher de mettre une main devant mes lèvres qui s’étiraient en sourire. Quel piètre discours, elle aurait pu en conquérir certains mais elle était mal tombée... Ses mots sonnaient creux à mes oreilles, ils étaient tels une vaste blague. Un rire moqueur et discret s'échappa de mes lèvres, avant que je ne recroise les bras la fixant avec un sourire narquois. J’avais ensuite pris un air sérieux et pinçais l’arrête de mon nez l’air de réfléchir. Je posais ensuite mes bras sur la table et pris un ton glacial et détaché.

« Ecoutez, tout d’abord vouvoyez moi, sauf si vous n’avez pas de manière et que vous souhaitez continuer à me tutoyer dans ce cas je vous en prie, je suis laxiste avec les gens qui en manquent. Ensuite sans vouloir vous manquer de respect en tant que personne, je ne suis pas homme à écouter vos états d’âmes et vos ressentis… Je souhaiterais les faits. Vous n’en avez que faire de mes commentaires aussi, j’en suis certain. Vous avez mieux à faire que de discuter avec un inconnu après tout. Alors je vous prierez de me dire clairement ce qui s’est produit avec Renart et Lacrimosa.  Que voulez-vous dire par « quitte à ce que sa jambe soit soignée en rentrant » ? De quelle jambe parlez-vous ? Qu’avez-vous fait… ?  J’ai le droit et je dois le savoir pour mes stratégies et le bien de la faction. »

Je contrôlais ma voix au point où mon inquiétude ne s’entendait pas, mais mon cœur commençait à battre plus vite… Lacrimosa je le connaissais… Deux ans auparavant je l’avais vu ce grand homme et aujourd’hui je me rapprochais de lui pour des objectifs très spéciaux. Renart quant à lui… Ce nom était loin d’être inconnu… Il m’embêtait, me taquinait, me charriait tandis que je tentais souvent de garder mon calme pour l’avoir à mes côtés lui et son pouvoir.  Je les voulais tous les deux à mes côtés que ce soit dans cette alliance que je construisais ou dans d’autres projets visant à protéger mon univers. Des outils…  Dans le moment ce mot me parut bizarre… Mes sentiments actuels semblaient sonner faux avec ce mot… Dans le fond je me rendais compte que ces relations étaient plus complexes et que j’avais du mal à imaginer l’un d’eux blessés…

Peu m’importait si elle fuyait j’irais chercher mes réponses autre part. Je ne m’arrêterais pas tant que je ne comprendrais pas tout, tant que les choses ne s’emboiteraient pas de façon logique… Surtout pas maintenant que je savais que ça concernait deux personnes que je voulais dans mon alliance...

My dirty heart is howlin' I'm made for big wave full of misery.

Mes doigts s’étaient remis à doucement tapoter, tic qui s’exprimait lorsque je réfléchissais à beaucoup de choses à la fois. A son vouvoiement, j’eus un petit signe de tête pour lui faire comprendre que cela me plaisait mieux et que je lui en étais reconnaissant. J’écoutais ses mots silencieusement, toujours aussi inexpressif, mais mes yeux semblaient perdus… Ces deux perles bleues qu’étaient mon regard cogitaient… Si je savais ce qu’il s’était passé je serai sorti de cette cuisine sans rien lui demander… Était-elle sérieusement en train de me poser la question ? Bon admettons qu’elle aurait pu se dire que j’avais été mis dans la confidence par un de mes camarades. Toutefois, ce n’était absolument pas le cas… Et je n’étais pas du genre à perdre mon temps. Plus la discussion avançait et moins j’étais présent… A ses explications et ses remords… Son envie de travailler sur elle… Je savais qu’on patinerait… Que je n’aurais aucune réponse en plus de sa part… Voulait-elle vraiment omettre des choses ? Ou était-elle si désolée de ce qui s’est passé avec notre faction qu’elle répétait les choses comme un disque rayé ? Je n’avais pas de temps à perdre ici… Je devais trouver mes camarades, j’avais fait le tour de ce que je pouvais tirer d’elle… Cette femme ne m’avait pas plus dévoilée concernant cette jambe, je ne savais pas qui avait été blessé, pourquoi ? J’étais toujours ignorant de la situation finalement et je n’avais pas tant que ça avancé dans mes recherches.

Attrapant mes biscuits j’avais fini par me lever, l’air d’être déjà autre part, avant qu’elle ne termine sa dernière phrase. Mon visage était telle une statue grecque, figé dans le marbre. Un mot résonnait dans ma tête « inutile ». C’est ce que cette conversation représentait pour moi à l’instant. Je n’étais pas vraiment avancé… Je pris un biscuit à ma bouche, la nourriture était sacrée après tout et sortis de la cuisine à grande enjambée sans jeter un regard sur la femme qui avait été en face de moi. Je ne le montrais pas, mais l’irritation, la peur grondaient au fond de moi… J’avais l’impression d’avoir perdu un temps précieux et qu’elle m’avait caché des choses… Sinon pourquoi être si peu claire ? J’admettais toutefois, qu’elle aurait pu être elle-même victime de quelque chose, mais son entêtement à vouloir se justifier pour une chose qu’elle rendait flou me rendait douteux…

Les gens qui me parlent à demi-mot ne m’intéressaient pas pour le moment… J’avais besoin de comprendre plus clairement. Elle ne parlait pas vraiment de ses camarades de faction, elle avait plus parlé de sa propre personne que des autres… Preuve d’un égocentrisme ? Je ne pouvais pas en être certain… Cette personne ne m’avait jamais intéressé après tout. Méfiant, ne me sentant plus à l’aise dans ces couloirs où quelque chose se produisait, j’avais activé mon cercle de pouvoir que personne ne pouvait voir. J’eus la peur subite l’espace d’un court instant qu’un membre d’une autre faction soit au sein des trappers… Tout pouvait se produire après tout sur Sakhaline. Je marchais avec rapidité vers là où je pensais que se trouverait Silence m’éloignant de cette cuisine considérablement et ayant pris divers couloirs pour me mener à l’endroit où je souhaitais me rendre. La faim me mordait pour ne pas changer et j’avais englouti les biscuits en peu de temps…

Avant mes réponses j’avais besoin de vérifier son état… A lui… Ce cher Silence… J’espérais cette fois ci l’y trouver…