When illusions become true sing for a moon who doesn't hear your prayer

J’étais retourné dans l’infirmerie ne trouvant pas Silence sur le toit…  J’avais fini par réaliser que ce que je craignais était peut-être vraiment arrivé… La tête embrouillée je m’étais avancé dans l’infirmerie avant de le voir… Il y avait des gens autour de lui qui s’évertuaient à le soigner… Moi impuissant j’avais refusé d’en voir plus… Je n’avais pas pensé que cela pouvait arriver, je ne savais pas pourquoi mon cœur explosait à la vue de cet « outil » usé… J’avais détourné le regard et toujours à l’entrée de l’infirmerie je sus à ce moment là que je ne pourrais pas parler à Silence. Il était trop affaibli… Ce n’était qu’un outil… Pourtant… mon cœur…

Je commençais à revoir l’image de ce pain écrasé entre les mains de King que j’avais feint d’ignorer… C’est ce qui s’est passé avec la jambe de Renart… Sentant ma tête devenir lourde, une migraine me menaçait et je bouchais mes oreilles pour ne plus entendre les voix autour de moi qui me chuchotaient des choses toutes aussi atroces les unes que les autres. Je m’étais mis à partir dans un couloir où il n’y avait personne mais ces voix résonnaient encore plus fort dans mon crane, avant que… mon cœur se serre…

« SHIELD !!! SORS-MOI !!! Laisse-moi sortir !!! Assume-le tu as compris !!! Ce monde n’est pas fait pour toi !! Tu t’es attaché !!! Tu as un cœur trop faible !! Tu comprends les choses ! Tu as compris !! Pourquoi est ce que tu te refuses toujours de voir les réalités qui te déplaisent ! TU ES FAIBLE !!! »

Dans ce couloir sombre j’avais hurlé de rage face à cette voix monstrueuse qui criait dans ma tête. Un cri inhumain, de rage contre cette chose qui habitait en moi et qui ne me laissait pas tranquille… Renart et sa jambe… je ne pouvais imaginer la souffrance qu’il avait enduré… Ni celle de Silence… Comment avait-elle…

« REVEILLE MOI !!! »

Je me forçais à faire taire Mirror au fond de moi, impuissant que j’étais, idiot… Inutile… J’avais fini par lâcher mes oreilles. Les bras tombants, la mâchoire serrée je vis un papillon devant mes yeux… Puis deux et trois… Un chemin se formait sous mes yeux, ces merveilleux êtres, ces insectes aux ailes jaunes me guidaient autre part.

J’étais sorti de la pyramide après un moment, l’air froid de la nuit soufflait sur mon visage blême et la lune régnait comme une déesse dans ce ciel nuitée dont le soleil menaçait de se lever à tout moment. J’avais pris mon cheval et devant cette grande forêt morte où seule la nature était témoins du masque fissuré sur mon visage.  Ce masque de cire, qui ne permettait pas de lire en moi s’était brisé devant ce lieu… Il représentait l’image que j’avais au fond de moi de Silence et de tous les blessés inutiles de ce jeu… Je n’en avais que faire des étrangers, de cette faction… Mais pourquoi fallait-il que ce soient des gens que je connaisse ? Pourquoi ais je toujours l’impression dans le fond de ressentir des choses que je ne voulais pas… ? J’étais faible, Mirror avait raison.

Imaginer que cette place pourrait être celle de Butterfly… Imaginer la jambe de Renart dans un flot de sang, le dos de Silence ensanglanté…. Tout ça par envie de gagner ? Tout ça parce que cet être ingrat qu’on ne voyait pas voulait faire de nous un monstre !!! Comment avait-elle osé, comment ces monstres pouvaient faire ça ? Etais-je mieux ? OUI je n’avais jamais… J’entendis un rire sombre au fond de moi et décidais de fermer les yeux pour ne pas laisser Mirror prendre le dessus.

Ma colère grognait tandis que les larmes perlaient sur mes joues froides. Je ne contrôlais plus rien… Mes mains tremblaient à la simple idée de perdre mon univers… Le futur était tâché de rouge… Je hurlais ma rage contre P.M comme une bête inhumaine… Un papillon réapparu et je descendis de mon cheval avant de voir apparaitre devant moi un magnifique jardin éclairé… Des tournesols par millier, un ciel bleu, la sensation que c’était la réalité et que tout ce que j’avais vu avant n’était qu’un cauchemar.

Oui… C’était ma réalité ce jardin enchanté… Un monde en paix sans P.M… sans les HS. Sans tout ça… Pourquoi avions-nous un cœur, pourquoi avais-je des sentiments ? Je n’en pouvais plus de ce fardeau, je voulais que ce cauchemar cesse….  Le cœur apaisé, dans cette réalité qui venait de se former face à moi… Ce jardin m’inspirait une vieille chanson que j’avais entendu de la bouche d’un être cher… Cet être dans ce cauchemar à qui j’avais promis de protéger sa fille de cœur. Les yeux grands ouverts, les larmes perlantes sur mon visage alors qu’un sourire s’affichait, j’ouvris grand les bras accueillant ce paysage. Les papillons volaient autour de moi et mes lèvres s’entrouvrent pour laisser ma voix cristalline, angélique sortir.

Je chantais face à ce paysage pour tous ceux blessés, que ce soient leurs corps ou leurs cœurs… Pour les morts innocents… Pour un avenir plus radieux et pour ma seule Reine… Butterfly. Je chantais pour ces gens que j’utilisais… Pour Silence… dans le fol espoir de restaurer une lumière dans un monde chaotique par un simple chant. Si les monstres qui arpentent ce cauchemar pouvaient se transformer en humains pour ne plus être les fléaux de ce monde… Si seulement P.M possédait un cœur assez grand pour écouter cet hymne à la paix… Cet hymne qui ne ressemblait pas au Shield que je clamais être devant les autres…Un autre moi que je cachais par peur que l’on voit les fissures que je possédais par milliers. Mais ces fissures étaient quelque part ma force aussi… C’étaient par elles que la lumière passait doucement, mais surement.

Mon masque était tombé seul dans la nuit… Mon cœur mis à nu… Je chantais mes émotions pures et brutes.


(Imaginez une voix masculine, celle de Shield)

« You are an ocean of waves
Weaving a dream
Like thoughts, become a river stream
Yet may the tide ever change
Flowing like time
To the path, yours to climb
Thou seek the light
With an outstretched hand
A divine blade lies before you
So command the wake of dreams
To restore the world, cut 'way the seams
Join in our prayer, in our song
Of birthrights and love
Come the sun, illuminate the sky
Pray that we may quell the dark
Light take the throne
Lost in thoughts, all alone
You are an ocean of waves
Weaving a dream
Like thoughts become a river stream
Yet may the tide ever change
Flowing like time
To the path yours to claim
Thou seek the dark
With an un-sheathed blade
Now a white ivory throne beckons
So obtain the fate you sow
On this path be wary friend and foe Join in the tale, in the blight
Of conquest and lies
Come the sun, to tarnish in the sky
Vow that we shall tear the light
Dark seize the throne Lost in thoughts, all alone
May thy chosen path lead way
And grace you with virtue
But surely a balance awaits
So be it bliss or pain you gain
Beyond the route-way's end
You'll gain resilience and weakness
The trials, the thorn in your side
Becomes the greatest strength, in you
Descend into the abyss thou see
Where the hearts of many wander
Quietly, they wish and weave
Placing home inside their one pure dream
After the storm stills its wake
May all be blessed
So the fate and fallen can find rest
Your will, the water reflects
So all will know
Your hands brought the morrow
You are an ocean of waves
Weaving a dream
Like thoughts become a river stream
Yet may the tide ever change
Flowing like time
To the path yours to climb
You are an ocean of waves »

Ma chanson résonnait dans l’air d’une voix claire dans cette nuit secrète. Que la liberté soit souveraine des âmes qui le méritent ici… Les autres pouvaient souffrir dans les abysses… Moi y compris. J’avais abandonné depuis longtemps le fait de vivre pour moi-même, j’étais déjà perdu dans ce gouffre. Je m’étais effondré à terre après ma chanson, les deux genoux à terre, je fixais la lune comme pour la prier de laisser en vie ceux que je portais dans mon cœur. De ne pas détruire leur futur, mais comme toujours elle restait muette, insensible aux faibles.

La lueur de mes yeux bleus larmoyants s’était transformée en une flamme, une rage sourde qui menaçait tout au fond de moi. Quelque chose hurlait au fond de mon océan et de mes abysses sans fins. Oui, j’avais la rage d’arriver à mon but face à ce destin affreux qui s’annonçait… J’étais prêt à tout pour que ce rêve devienne vrai. Comme un aurevoir, un des papillons vint se poser sur mon doigt avant que l’image du jardin disparaisse petit à petit…

Me sentant migraineux et nauséeux je m’étais retenu de vomir et après un moment je m’étais remis sur mon cheval pour retourner à la faction. Ma tête était vide de toute chose, je fermais les yeux pour me rappeler de ce monde que je souhaitais tant…

Les plus faibles de ce monde dans leur solitude portaient les plus grands rêves… Des rêves qu’ils pouvaient transformer en réalité. Je me battrai contre mon propre destin pour prouver à ce monde que même rampants, même morts, les « faibles » changeront ce monde.  Ces faibles remplis d’un honnête rêve apporteront une lumière à ce monde pour prouver à ces monstres qu’ils sont irréels. Ils étaient les jouets de ce monde ignoble…

Que leurs grandes visions les mènent loin pour vaincre la monstruosité. A grands galops je retournais chez les trappers avec une nouvelle rage.

Come the sun, illuminate the sky. Pray that we may quell the dark. Lost in thoughts, all alone.
You are an ocean of waves. Weaving a dream. Like thoughts become a river stream.