Une odeur d’ébène accompagnait l’air qui entrait et sortait péniblement de ses poumons dans un râle crépitant. Faible, la vision floue, elle ne percevait que péniblement le plafond en bois qui ornait la pièce, à moins que ce ne soit de la pierre taillée. Ce souvenir n’était pas tout à fait exact à chaque fois qu’elle se le remémorait, comme s’il était trop lointain. Pour dire la vérité, une de ses plus grandes craintes était que ces pensées ne soient finalement que l’objet de son imagination. Et il y avait fort à parier que même si c’était la vérité, Hope ne l’accepterait jamais.

Le premier visage qui apparaissait dans son champ de vision était celui de sa mère. Une femme frêle, dont la chevelure noire et lisse était l’exacte réplique des cheveux de Hope, comme un cadeau d’une mère pour sa fille. Rayonnante, la silhouette fut rapidement rejointe par un homme aux cheveux déjà grisonnants, mais qui semblait alors en bonne forme. A l’instar de sa mère, Hope avait reçu un présent de son père, à savoir des magnifiques yeux émeraudes. Emmitouflée dans sa couette qui lui tenait à la fois chaud et froid, l’enfant était malade. Mais aussi faible et fatiguée qu’elle ne l’était à cet âge-là, même si la maladie gagnait du terrain jour après jour, ces quelques secondes de souvenirs lui procuraient un plaisir intense. Peut-être car c’était là les images les plus lointaines dont elle arrivait à se souvenir. Et surement puisqu’aujourd’hui, sa famille ne pourrait jamais se réunir ainsi, déchirer par un destin qui s’était acharnée sur elle.  

Perchée sur son arbre, Hope ouvrait péniblement les yeux. Sa sieste avait été plus longue que prévue, et le soleil terminait déjà sa trajectoire quotidienne. Agrippant le maigre lapin qu’elle était parvenue à récolter de sa longue journée de chasse, la jeune femme prenait le chemin du retour. Ce n’était pas ce léger butin qui allait nourrir tout Vigilante, mais c’était toujours mieux que ce qu’elle trouvait à l’accoutumé. Et puis si les autres n’étaient pas contents, ils n’allaient qu’à chercher eux même leur bouffe ou gagner les Hunting Sports.

Ces maudits jeux. Pour être honnête, elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde était tellement enjoué à participer à cet événement qui ne profiterait qu’à la faction gagnante. C’était tellement égoïste et ignoble, comme principe. Evidemment, il était toujours plaisant de mettre une rouste à quelqu’un, mais le principe même de récompense était abject. Elle semblait être la seule à le réaliser, tant la majorité de la population attendait cet évènement comme si c’était une énorme fête.

Hope n’était en effet pas indifférente à ce sujet, puisqu’elle en avait subi le revers de la médaille dès son plus jeune âge. Clouée au lit depuis des semaines, on lui avait diagnostiqué une sorte d’infection qui se rependait à grande vitesse. Les rares médicaments présents dans le stock, qui coûtait par ailleurs une fortune au troc, n’avait absolument aucun effet. La petite fille était vouée à une mort quasi certaine, si ce n’était la maigre lueur d’espoir qui arrivait à la fin du mois. Les fameux Hunting Sports, ou la promesse d’obtenir ce que l’on souhaitait en cas de victoire. C’était en tout cas comme ça qu’on le décrivait, à la maison. La mère de Hope s’était entraînée longuement, de jour comme de nuit, et remportait les Jeux non sans peine, gagnant les médicaments tant convoités qui sauveraient la fille de sa chère et tendre enfant. L’histoire aurait été belle et héroïque, si une profonde blessure à l’abdomen ne l’avait pas condamné à son tour. Telle fille, telle mère, n’est-ce pas ? Une vie contre une autre. Quelle ironie, en y repensant. Quelle ironie. Et c’est ainsi que l’Espoir se ternissait.

Hope dut grandir sans figure maternelle, bercée par la voix de son père qui lui contait la force, la gentillesse, et le courage de sa mère. Mais ses paroles ne pouvaient jamais remplacer sa présence, ni sa voix, ou même son odeur. Un vide s’était rapidement crée au sein de la petite famille, qui allait rapidement déteindre sur son père. N’ayant jamais totalement supporté la perte de son épouse, il s’était progressivement renfermé sur lui-même, ne devenant alors que l’ombre de lui-même. Introverti, il n’avouera jamais à sa propre fille son mal être, utilisant de manière permanente un sourire de façade qui n’avait rien de naturel, ce qui avait le ton d’agacer Hope qui ne demandait qu’à l’aider. La tâche semblait cependant ardue pour la jeune fille qui peine toujours à trouver sa place dans ce monde.

Et son absence de pouvoir ne réglait aucunement le souci, bien au contraire. Enfant, elle rêvait de pouvoir s’envoler, être invisible ou de parler aux animaux, comme certains autres adultes… Elle pensait grandir telle une princesse, et enfin tirer un trait sur son passé pour construire sa propre vie. Malheureusement, et malgré une patience à toute épreuve, elle s’en était rendu à l’évidence. La chance ne lui souriait guère, et elle était destinée à être privée de tous ces pouvoirs qui rendaient la vie bien plus facile, en plus de donner un avantage non négligeable aux Hunting Sports. En y repensant, Hope n’avait même pas pour objectif premier de gagner ces foutus jeux. Bien sûr, ce serait une véritable victoire pour elle, mais elle semblait en être si loin. Tout ce que voulait la jeune femme était qu’un nouveau chapitre commence. Qu’elle puisse tourner une page très lourde de son passé dont elle peinait à se détacher. Hope ne souhaitait qu’une chose. Que l’Espoir apparaisse enfin.

KOUKOU, j'ai 23 ans et je fais du roleplay depuis quasiment 7 ans ! Je cherchais récemment un nouveau RP, et je suis tombée amoureuse du forum et du contexte En plus j'ai eu un superbe accueil, les gens ici ont l'air adorables (j'ai même déjà reçu un avatar, encore un énorme merci December ! )
Voilà, je ne sais pas trop quoi dire d'autre, j'espère que ma petite Hope vous plaira, et qu'on pourra bien s'amuser ensemble en RP ! (Et j'espère que j'ai pas écris trop de conneries dans mon lore   )

Bisouuuuus