Lore & Résumé

ACT I

Premier souffle sous la montagne, dans un nid taillé pour vous trois au creux de ce géant rocheux. La grande-soeur et ses yeux ronds comme des billes qui te regardent t’agiter dans les bras de votre mère, épuisée par la bataille qu’elle vient de livrer pour te porter au monde. Il fait froid dans les montagnes, elle doit à présent s’assurer que tu survives. Elle a fait la promesse solennelle de vous garder en vie tous les deux, de ne plus jamais perdre un être cher. Tu n’es pas né ici par hasard Sun. A la nouvelle de la mort de ton géniteur, elle est partie sans se retourner. L’alter de ta soeur ne s’est pas encore déclaré, mais qui sait de quoi il s’agira et si elle peut leur être utile, ils lui prendront, comme ils lui ont pris votre père, comme ils lui ont pris ses frères. Elle qui aurait préféré ne jamais avoir à se servir du sien s’est alors résignée à l’utiliser pour vous. La roche s’est fissurée, tordue, fendue jusqu’à vous offrir un abri, une cachette loin de tout. C’est ici, dans ce même endroit, que tout commence pour toi.

ACT II

Les dangers sont nombreux autour de vous, mais maman veille au grain. Ta grande-soeur s’étonne devant ses prouesses et tente en vain de l’imiter en essayant de faire bouger les cailloux qu’elle ramasse pour s’amuser. De tout côté, tu en es encore au stade de te mordiller la queue pour faire tes dents. C’est une drôle de chose que tu as accroché dans le bas du dos et bien que maman lui répète souvent que ce n’est pas un jouet, ta grande-soeur ne se gène pas pour t’enquiquiner en l'agrippant sans préavis. Elle n’a que quatre petites années de plus que toi et à cet âge, on manque encore cruellement d’empathie… Le soir venu, maman vous berce avec des chants pour couvrir le bruit que font les créatures qui rôdent aux alentours et la journée, elle les traque pour vous nourrir. Cependant, elle part toujours à visage couvert avant de refermer l’abri. Une fois, elle vous a laissé très longtemps tout seuls. Tu n’as fait que pleurer, de faim ou de froid ou les deux. Ta soeur, malgré son jeune âge, s’est débrouillée pour ne pas verser une seule larme. C’est peut-être la première fois qu’elle a fait preuve d’un peu de patience envers toi et s’est mise à chantonner les berceuses de maman pour te calmer.

ACT III

Ton corps a grandit, vous avez voyagé. Maman a dit que la maison est devenue trop dangereuse, que les occupants de la forteresse finiraient par vous trouver et cela ne doit pas arriver. Ces gens qui effraient tant maman vous veulent du mal et si tu n'émet jamais d’opinion sur le sujet, ta soeur quant à elle les invite souvent à se montrer lorsqu’elle part dans ses tirades. Elle ne sait pas la tête que fait maman lorsqu’elle parle comme ça, mais toi tu le vois parce qu’il n’y a que dans ces moment là qu’elle affiche autant d’inquiétude. Le caractère très indépendant et affirmé de ton ainée lui sert peut-être à s’épanouir dans votre environnement, mais n’en n’est pas rassurant pour autant. Votre mère préfèrerait sans doute qu’elle les ignore plutôt que de les voir comme vos ennemis. C’est ce qu’elle te répond lorsque tu lui poses la question.
Les décors changent mais les enjeux restent les mêmes pour vous. Il faut trouver de quoi se nourrir et survivre en restant caché. Vous êtes assez grand pour qu'elle vous apprenne à chasser, assez grand pour porter les masques qu’elle vous a confectionnés. Si la plupart du temps tout se passe tranquillement, ils vous arrivent, en de rares occasions, d’apercevoir ces hommes et ces femmes peuplant les récits de celle-ci. Alors que ta soeur profite qu’ils aient le dos tourné pour aller libérer leurs montures, toi tu restes camouflé dans le décors, les suivant du regard, essayant de capter des bribes de conversations. Les Hunting Sports sont un sujet qui revient très souvent, mais maman ne veut pas en parler…

ACT IV

Votre mère est de plus en plus fatiguée et vous ne savez pas bien pourquoi. Elle a perdu son appétit et ne sourit plus autant qu’avant. Son alter aussi s’est affaibli, elle ne parvient plus à vous protéger, c’est à votre tour de veiller sur elle. Comparé au sien, ton alter n’est pas très impressionnant, ce n’est qu’un pauvre bâton que tu brandis pour te défendre. Un bâton qui t’aide à grimper aux arbres certes, mais rien de plus qu’un bâton. Tu t’entraînes donc beaucoup pour compenser ce manque de puissance par ta maîtrise de ce dernier. Dans le fond, maman toussote et bien que tu t’inquiètes de son état, tu ne peux rien faire pour la soulager. Vous avez tout essayé pour atténuer ses souffrances, mais son mal ne s’en va pas. Elle dit que la mort qui est venu chercher votre père la guette, que bientôt elle partira le rejoindre et qu’ensemble ils continueront à veiller sur vous. Pourquoi est-elle si soulagée à l’idée de rejoindre un homme que tu ne connais même pas? Cette pensée te rend furieux.

ACT V

Le corps de votre mère blotti contre les racines ne répond plus, elle s’en est allée au petit matin. Tu ne sais pas si ta soeur a pleuré, pas devant toi en tout cas. En ce qui te concerne, ce ne fût pas le cas. Une larme t’a échappé la veille au soir, une larme qu’elle a eu la force d’essayer en caressant ta joue pour la dernière fois. Comme pour conserver ce souvenir et le rendre unique, tu t’es mis en tête de ne plus jamais en verser aucune. Vous l’avez mise en terre et lui avez dressé un autel dans un lieu où elle aimait venir cueillir des fleurs pour les mettre dans vos cheveux. Ta soeur a alors coupé les siens pour lui ressembler davantage et lui a promis vivre très longtemps pour ne pas que toi, tu ais à l’enterrer.

ACT VI

Depuis que maman n’est plus là, les conflits se font bien plus présents entre vous. En équipe vous êtes plutôt efficace quand il s’agit accomplir des tâches simples, en revanche, vous pencher ensemble sur des sujets qui demandent plus de réflection fait ressortir vos divergences d’opinions. De plus en plus, tu prends du temps pour te retrouver seul, partir de ton côté et parfois même, contre son avis, tu t’approches des villages pour en observer le quotidien. Elle déteste quand tu fais ça, elle trouve que tu les mets bêtement en danger et que de toute manière, ça ne sert à rien. Tu ne sais pas bien ce qui te pousse à vouloir en apprendre plus sur ces personnes contre lesquelles votre mère vous a mit en garde. Ce que tu sais, c’est que cette curiosité doit être assouvie d’une manière ou d’une autre, c’est plus fort que toi. Tu les crains et pourtant, tu ne peux te résoudre à les oublier, comme s’ils possédaient une part de toi que tu tentais désespérément de récupérer.
Et un jour l’occasion s’est présentée d’enfin connecter les points. Alors que tu décorais l'écorce d’un arbre à l’entrée d’un trou abritant sans doute de très petits oiseaux, les grognements d’une panthère attirèrent ton attention. Devant elle se dressait une silhouette humaine dont tu ne pouvais voir que le dos. En temps normal, jamais tu ne serais intervenu. Votre mère vous a appris que comme elle, tous vos congénères sont capables de se défendre. Certains mieux que d’autres, ça tu l’as appris à force de les observer. Il a des choses qu’ils ne peuvent pas savoir s’ils restent trop longtemps enfermés dans leurs murs. Il en a qui ne savent pas comment se débrouiller face à une panthère. L’individu sauvé de justesse, tu as préféré gardé ton masque ce jour là… et le jour suivant et celui d’après aussi. Puis au quatrième jour tu as baissé ta garde en lui apprenant à se confectionner une sarbacane. Tu n’as pas pu lui poser beaucoup de questions, bizarrement, tu as eu l’impression qu’il fallait que tu lui apprennes un maximum de choses pour qu’il ne lui arrive rien durant son périple. Il n’est pas resté longtemps, tu ne l’as pas suivi. Ta soeur n’a jamais eu vent de cette rencontre, qui sait ce qu’elle lui aurait fait si elle avait su.

ACT VII

Avec le temps, tu as récolté beaucoup d’informations, bien qu’elles aboutissent le plus souvent sur des questionnements. Tu as évité d’en parler à ta soeur depuis que “ça” a commencé, mais eux aussi, vos congénères, ils sont inquiets. Quand la nourriture vient à manquer, vous partez plus loin pour la chercher et si d’habitude cette pratique porte ses fruits, cela fait des mois que vous tournez en rond aux limites de votre monde pour ne mettre la main que sur de minces butins. C’est comme si le gibier s’était subitement évaporé. Une situation difficile à laquelle ta proposition fût loin de faire l’unanimité. Ta soeur vous a donc ramené “chez vous” à contre-coeur, en puisant dans ses souvenirs. Vous continuez à dormir à la belle étoile et n’êtes toujours pas très friands de cette idée de sédentarité, mais vous avez accepté d’enfin vous présenter devant cette immense forteresse qui vous a longtemps terrorisé, le ventre vide...