Elle est bien, là. Entre un tas de mousse (?) et ce sol moelleux. Elle y a dormi profondément.

Et puis, quand elle ouvre les yeux et sort son museau de l'abri, elle se rend compte qu'une bipède est juste à côté d'elle, de profil. Assise sur un tronc bizarre, appuyée sur une surface plane à sa hauteur. Que faisait-elle ici ? Était-ce son antre ?

Il est probablement temps de partir. Dommage, elle se sent bien ici, la Bête. Au calme, au milieu de plantes - certaines qu'elle ne connaît même pas. Elle a pu y digérer son repas tranquillement.

Merci, petite souris, de lui avoir montré le chemin jusqu'à cet endroit. Repose en paix. Un peu trop peuplé de bipèdes, mais si confortable...

Silencieuse, la Bête observe. La bipède, à l'allure étrange avec ses deux prolongements de fourrures des deux côtés du crâne, ne semble pas l'avoir remarquée. Elle devrait en profiter. Sauf que. Que tient-elle dans ses pattes ? On dirait un bâton... Mais. Il. Brille ?!

L'intérêt de la Bête est piqué. Quel jouet incroyable. Il le lui faut. Cet Objet magique.

La bipède lâche finalement l'Objet dans un soupir et cache sa tête entre ses bras sur la surface plane. C'est le moment !

La Bête fonce. Elle saute, agile, sur la surface et prend l'Objet dans sa gueule sans s'arrêter, direction la sortie. La bipède alertée par le mouvement lève la tête, mais trop tard. La Bête lui jette un regard narquois et continue sa route. Elle sait très bien qu'un imbécile de bipède n'a aucune chance contre elle en vitesse.

La bipède à la tête étrange baragouine quelque chose - la Bête n'a jamais pris la peine d'essayer de comprendre les bipèdes, ils ont l'air inintéressants au possible- et commence à la poursuivre. Zut, celle-ci semble tenace et assez rapide.

La Bête court à toute vitesse. Mais cette antre est gigantesque, difficile de savoir d'où elle vient. Elle tourne à droite et rentre dans une pièce. Vite, elle doit se cacher. Elle se faufile dans un endroit semblable au refuge lui ayant servi de sieste, sans pour autant lâcher le précieux butin.

Sa poursuivante arrive juste après et hurle quelque chose.

« Eh, toi là sur le canapé ! Il y a un furet dans le dossier de celui où t'es assise, aide-moi à l'attraper il m'a volé mon stylo ! »

La Bête continue son chemin dans sa cachette, difficilement à cause de l'Objet, s'éloigne le plus possible... avant de sortir de l'autre côté et de tomber nez à nez avec une autre bipède.

Zut. La journée va être longue.