Le regret est un moteur.
Les blessures une force.
La haine est une motivation.

C’est parce qu’il n’est pas à la hauteur.
C’est parce qu’il n’est jamais à la hauteur.
Que Napalm se tranche la main.
La dague entre les doigts.
Au milieu de la zone neutre.
Comme seul endroit encore exploitable.
Avec tous ces interdits.
Son unique espoir.
Que personne ne puisse le voir.
Que personne ne puisse l’entrevoir.
La faiblesse qui ronge ses veines.
C’est parce qu’il croit pouvoir le faire.
Qu’il est là Napalm.

Pour ne plus laisser le temps s’atrophier.
Pour ne plus regarder le monde tourner.
Sans jamais réussir à avancer.

C’est parce qu’il veut vivre.
Que le sang repeint le sol.
Lentement.
Observant.
Subissant.
Il n’a jamais aimé son alter, Napalm.
Il n’est pas inné.
Il demande des sacrifices.
Des sacrifices qu’un gamin n’était pas prêt à prendre.
Qui a coûté très cher.
Qu’il regrette aujourd’hui.

Il y a tant d’amertumes.
Dans ce regard qu’il porte.
A son propre sang qui s’étale.
Formant peu à peu une flaque.
Dans laquelle il se verrait presque.
S’il n’était pas si épais.
Il pourrait y voir son reflet, Napalm.
Pour s’y confronter.
Pour s’y voir.
Pour s’y haïr.
Pour se juger.

Mais il ne peut pas.
Restant là à le fixer.
Ressassant le passé.
Comme un putain de disque rayé.
Manquant de s’effondrer la seconde d’après.
Ressentant les effets de son malheur.
Il a coupé trop profond, Napalm.
Parce qu’il ne sait pas comment gérer.

La dernière fois, ce n’était pas assez.
Alors il y a mis plus de force.
Mais il s’est encore une fois fracassé.

Jurant en attrapant son t-shirt.
Comprimant la plaie.
Posant un genou à terre.
Misérable comme il en a l’habitude.
Mais ici, il n’y a pas de regard.
Ici, il n’y a person…

Il ne sait pas, Napalm.
Pourquoi il n’a jamais de chance.
Mais le destin est incontrôlable.
“ T’es qui toi putain ? Et bordel tu sors d'où ?! ”

Et il te voit paniquer.
Haussant un sourcils.
Sortant une clope de sa poche.
Napalm attend que tu te calmes.

Il voit comme tu paniques.
Toi l’inconnue tout juste débarquée.
Qui n’a aucune idée de ce que tu fais.
Napalm te voit comme cela.
Une petite chose qui s’excite.
A la vue du sang.
Mais tu sais, il va bien.

Il va mieux maintenant que tu es là.
Que ta voix résonne douce à ses oreilles.
Oh, tu ne sais pas ce que tu fais, non.
Tu ne sais pas dans quoi tu mets les pieds.

Il sourit, tu sais.
Napalm laisse un sourire le prendre.
S’élargir un peu plus à chaque seconde.
Tu es mignonne.
C’est la pensée qui le traverse.
Calypso.
Tu sais que tu tombes bien ?
Il avait besoin de quelqu’un.
Pour alléger son coeur un instant.


“ Dommage en effet… Mais t’sais quoi ? J’t’autorise à m’toucher la prochaine fois qu’on s’voit si on a le droit cette fois… J’vais sûrement apprécier ça. J’te retiendrais pas alors… n’hésite pas, ok ? J’serais tout à toi, beauté.”

Il te fait un clin d’oeil.
Probablement le plus dérangeant que tu n’auras jamais vu.
Mais il n’oublie pas la douleur.
Tirant sur son cancer avant d’attraper ce que tu lui offres.
Un peu trop gentiment pour ton bien.

Il n’a pas l’habitude tu sais.
D’ordinaire Napalm subit.
On ne lui offre pas.
D’ordinaire Napalm endure.
On ne s’inquiète pas.

“ J’vais bien t’en fais pas chérie ! Mais… j’imagine que j’dois te remercier pour ça.”

Il te montre la fiole avant de s’en servir.
Il ne refuse pas le cadeau que tu lui fais.
Affichant une grimace sous la douleur.
Mais c’est éphémère.
Rien qu’il ne peut pas surmonter.
Avant d’arracher un morceau de son t-shirt.
Pour l’enrouler autour de sa main.


“ T’en fais pas, ma belle. Même si t’cherchais la merde, j’te ferais rien. T’es bien trop mignonne pour ça… j’préférerais clairement te renverser que d’te frapper, Calypso.”

Il accentue ton prénom entre ses lèvres.
Ne cessant de te fixer.
Avec ce sourire teinté d’une multitude de sous-entendus.
C’est si amusant.
De draguer au hasard.
De faire du rentre-dedans et d’observer ensuite.
Alors il a hâte de voir ta réaction.

“ Enchanté Calypso, Pickles. Moi c’est Napalm, j’viens des…. hum. J’te laisse deviner d’où j’viens, j’suis certain que t’vas taper dans l’mille !”