Funfacts & Caractère

Silence.
Pas un seul bruit.
Du moins, tu n’entends rien.
Le choc est tellement fort, qu’il t’a rendu sourd l’espace d’un instant.
Il fait nuit et la pluie te prend le visage.

T’es là, seul.
Alors que le froid prend possession de ton corps, tu revis la scène.
C’était il y a cinq ans.
Et pourtant, c’est comme si c’était hier.

Tu as encore cette sensation au cœur.
Ce cauchemar en tête.
Et ce sentiment de culpabilité.

Tu n’as rien su faire.
Ce jour-là non plus, tu ne savais pas si c’était la pluie
ou les larmes qui te noyaient le visage.  

✦✦✦

Tout a commencé un jour d’automne, tu es né de l’union de ta mère et d’un homme dont tu ne connais ni le nom, ni le visage. Eh oui karma, tu es le fruit d’un secret. Le grand frère illégitime d’une grande famille.
Le premier enfant, et pourtant…

Ta mère, abandonnée par ton géniteur suite à sa grossesse, n’a pas eu d’autres choix que de t'élever seule. Jusqu’à ce qu’elle rencontre un jour l’homme qui deviendra ton père.
On ne t’a jamais caché ta vraie nature, tu es très différent de tes trois petits frères et deux petites sœurs dont tu es très proche. Il était évident au vu de votre grande différence que tu allais te poser des questions.
Malgré tout, tu as un lien particulier avec eux, tu as l’âme du grand frère, protecteur, à l’écoute, présent. Tu n’as jamais manqué de l’amour de tes frangins que tu chéris plus que tout au monde.

Mais… Ce n’est pas le cas de ton père.
Tu n’as jamais eu de considération à ses yeux et spoiler alerte, tu n’en auras peut-être jamais. Tu es le vilain petit canard. Selon lui, tu n’as rien à faire dans cette famille. Quand bien même il aime ta mère, toi… Tu n’es que le fruit d’une liaison. Qui plus est d'un père d’une faction différente. Mais tais toi, personne ne doit le savoir.

Tu as beaucoup appris seul Karma, car tu voulais briller aux yeux de cet homme que tu voulais voir comme un père. Comme un pilier. Tu voulais être digne, être un fils et un frère fort, puissant, sans faille.
Tu as beaucoup donné, tu as toujours fait de ton mieux pour dépasser tes limites et le rendre fier. Tu n’as vécu qu’à travers ses attentes, et ce n’était jamais suffisant.
Plus tu donnais, plus les attentes étaient hautes, plus la distance se creusait.

Et un jour… Il prononce ces mots : « Tu n’es pas mon fils, tu n’es rien, tu n’es qu’un parasite. »
Ton monde s’est écroulé. Mais t’es plus fort que ça, pas vrai ?
Non.

Ça résonne toujours dans ta tête.

✦✦✦

Tu n’as pas baissé les bras pour autant.
Tu as pourtant ressenti de la jalousie.
Une jalousie qui te faisait culpabiliser. Car tu enviais l’amour qu’il apportait à tes frangins.
Mais tu as vite compris à travers Cactus, en qui il voyait un potentiel énorme, qu’il pouvait être oppressant. La pression était là, elle résonnait comme gronde le tonnerre.

Tu as su faire taire la jalousie.

Même si tu n’y trouvais pas ta place, car tu avais toujours ce sentiment d’être à part. Tes frères et sœurs eux, étaient là pour toi. À leur côté, tu savais que tu valais plus qu’un rien. Tu as donné corps et âme pour leur apprendre tout ce que tu savais. Tout ce que tu découvrais. Allant de la découverte de la nature, que tu adores explorer, au maniement des armes. Tu voulais incarner le père que tu n’as jamais eu.

D’ailleurs, tu as découvert ton alter assez jeune à travers les différents jeux que vous faisiez ensemble. Tu as vite su que vous n'aviez plus besoin de bandeau pour jouer à Colin-maillard.  

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Puis il est apparu.
Cet homme que tu considéreras comme ton ami, comme un mentor. Un homme qui te donnera ses astuces, ses miracles, son savoir. Il t’apprendra à tailler dans le bois, mais pas que…
Apprendre à ses côtés, c’était comme respirer un coup d’air frais.
Il ne manquait pas d’anecdotes, ni de conseils pour survivre dans ce monde hostile. Les fleurs étaient son domaine et il en a fait le tien. La beauté du monde en un élément si délicat et fragile.
Il te disait souvent cette phrase : « Si un jour je pars, je reviendrais en oiseau… Pour être libre et découvrir un monde meilleur. »
Il t’a fait te questionner sur cet univers de non-dits, de voir au-delà du récif, il t’a transmis ses valeurs de vouloir voir un monde meilleur pour les tiens.

Tu as participé à de nombreux Hunting sport à ses côtés, en plus d’avoir été toujours au côté de ta famille. Tu te souviens encore du premier où tu avais vu l’occasion de faire tes preuves. Tu ne t’attendais pas à autant de violence. Tu t’y es pourtant fait à cette idée.
Tu as même fini par prendre un malin plaisir à faire régner ta propre justice.
Tuer n’est pas une solution, en revanche… Faire souffrir… N’est pas une option si on ose toucher ne serait-ce qu’un cheveu de ta faction.

Or,
La pluie était présente ce jour-là.
T’arrivais à peine à percevoir le décor.
Ta vision est floue, le sol est humide.
Tes sens sont troublés.
Mais tu le reconnais au loin. Tu reconnais cette couleur autour de lui.
Rouge.  

C’était ton mentor.
Inerte au sol.

Avec toute la douleur que tu te traînes ce jour-là, tu essaies d’atteindre son corps.
Tu veux le voir, le toucher. Tu veux être sûr qu’il va bien. Tu vas au plus vite, t’as l’impression que ça te prend des plombs à y arriver.
Mais t’y arrives.
T’es face à lui.
Du moins... ce qu’il en a laissé...

Pas un souffle. Pas un mot.
Tu comprends alors.
Un silence qui laisse place à ton propre cri d’effroi sous ce ciel étouffant.
Hélas. Il n’était plus.
Il était trop tard.

Tu n’as rien pu faire.
Tu n’as pas pu sauver, cet homme, que tu voyais comme un père.

Tu n’as plus aucun souvenir de ce jour, hormis cette scène d’effroi.
Tu ne sais même pas comment tu as pu t’en sortir vivant.
Tu étais le seul chanceux de cet événement.
Et tous les jours, tu te demandes pourquoi lui et pas toi.

Mais tu le sais, Karma, ton histoire, n’est pas un drame.
Ton histoire est le reflet du cœur.
Ton histoire est ta floraison.  

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« Reviens-moi s’il te plaît, car sans toi, je n’existe plus… »

Environ un an après le drame, alors que ton moral ne cessait de faire le yo-yo, que ta solitude te prenait d’envie, tu as fait des forêts environnantes, un domaine, une bulle. Tu as même rencontré ce petit oiseau blessé, à peine sorti de son nid. Blanc, pas plus grand que ton pouce.
Empathe, et amoureux des bêtes, tu ne pouvais pas t’empêcher de le soulager de ses peines et prendre soin de lui. Ce qui t’a permis de vite comprendre où se situait son mal, si tu comparais ton corps au sien, quand bien même vous êtes différents.
Tu as pris cet oiseau sous ton aile. Tu l’as nourri, tu l’as soigné, jusqu’à ce qu’il retrouve la forme pour s’envoler à nouveau.

Tu as créé une complicité incomparable, et tu ne pouvais pas t’empêcher de croire qu’il était la réincarnation de cet homme que tu chérissais tant. Cet oiseau, c’était comme un espoir à tes yeux, un amour perdu retrouvé. Il aimait les fleurs, il s’amusait avec tes cheveux comme lui le faisait, il donnait l’impression de te comprendre et parfois te réprimander.

Hope, c’est comme ça que tu l’as appelé.

Malgré votre complicité, cet oiseau a soif de liberté, alors il n’est pas toujours à tes côtés, il vous arrive aujourd’hui de vous croiser, qu’il vienne te dire bonjour et qu’il s’envole à nouveau découvrir le ciel. C’est un peu… Ta bonne étoile.

Libre.

Depuis, tu as mûri, tu vis avec les souvenirs de ton passé, mais tu avances avec la hargne du présent. Toi aussi, tu veux découvrir de nouveaux horizons. Car ce monde, ne te convient plus.

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Karma, tu existes.