Il y a des rencontres.
Des jours où rien ne va.
Qui laissent une marque.
Parfois un sourire.

Et ce sourire, il l’arbore, Napalm.
Alors que ses pieds vagabondent.
Arpentant les couloirs.
Claquant au sol dans un bruit énervant.
Il fait le con, Napalm.
Mué par un sentiment d’exaltation.
Probablement parce qu’il a trouvé un nouveau jouet.
Pour combler l’ennui.
Briser cette vie monotone.
Qui n’a aucune valeur dans le silence.

Qui ne brille que dans le vacarme.
Dans le chaos qui sied aux Wilds.

Ce jouet avec lequel il rêve de danser.
Du bout des doigts, les fils bien attachés.
Poussant les situations à son avantage.
Avant d’y voir une lueur d’espoir.
Dans la surprise des réactions imprévues.
Qui gorge l’homme d’une émotion de joie.
Il aime ça, Napalm.
Quand tu ne réagis pas comme il le croyait.
Comme il se l’imaginait.
Il aime ça, Napalm.
Quand tout déraille.
Et s’il peut te faire dérailler.
Alors il s’en repaît.

Comme un animal sauvage aux crocs acérés.
Proche de sa proie à dévorer.
Salivant à l’idée de le bouffer.

Napalm se nourrit du chaos.
Pour se sentir vivant.
Sûrement puissant.
Napalm se remplit de l’agacement.
Pour se sentir vibrer.
Sûrement gagnant.
Plus vous réagissez, plus il est dans le vrai.
Plus vous l’engueulez, plus il est dans son droit.


Et Napalm te cherche, Phoenix.
Parce que tu lui as refusé une nuit.
Que ça le pousse à t’approcher.
Mué par l’amusement sans fin de tes expressions.
De tes provocations faibles auxquelles il répond sans mal.
Comme un animal, oui.
Parce que c’est ce qu’il est Napalm.
Un animal dont la laisse traîne.
Se heurte à quelqu’un quelque secondes.
Puis se retrouve une nouvelle fois en liberté.

Maintenant il veut te heurter.
Pour l’accrocher un instant éphémère.
Et il sait où te trouver.
Parce que tu n’es jamais loin.
Débarquant avec violence.
Hurlant des inepties avec fracas.

“ Salut le pilote, j’suis venu pour t’faire passer une zone de turbulences. Mais t'inquiète pas... C'moi qui prends les rênes, promis j'te fais grimper les rideaux. Après tout... c'toi qui m'a demandé d'essayer, arrête d'faire ton cinéma ! ”

Parce que Napalm est.
L’imbécile qu’il sera toujours.
Et son sourire est à décocher une droite.
S’appuyant contre un mur comme s’il était une statue grecque vivante.
Avec panache, avec exagération.

Napalm rit.
Parce qu’il aime ça.
Napalm sourit.
Parce que tu le lui arraches.
C’est si amusant de te voir.
Phoenix.
Tes réponses sont un bijou.
Pour cet imbécile qui fait la moue.
Accentuant le côté stupide qui lui sied.

Parce qu’il aime ça, oui.
Être l’abruti des wilds.
Celui qui fout le bordel.
Qui arrache vos soupirs.

Donne-lui, Phoenix.
Donne-lui tes expressions.
Encore plus d’exaspération.
Menace le, il trouve ça hilarant.
Un rire aux éclats qui franchit ses lèvres.
Débarquant avec la grâce d’un éléphant.
Pour s’asseoir à tes côtés.
Sans jamais te toucher.
Posant sa tête à claque dans la paume de sa main.
Plongeant son regard néon sur tes cheveux roux.

“ Voyons voyons chéri, ne soit pas comme ça tu veux ? Tu n’es pas content de me voir ? Avoue que je t’ai manqué hum ! Est-ce que tu as rêvé d’moi ? On s’envoyait en l’air ensemble ? T’peux me le dire t’sais, c’est humain. ”

Il adore ça, Napalm.
Décidément, il n’existe que pour cela.
Laissant un doigt enrouler une de tes mèche de cheveux.
Qu’il relâche rapidement pour se mettre à basculer.
La chaise grinçant en arrière.
Comme un gamin mal élevé.
Napalm envahit ton monde.

“ Hum… j’vais être cash ok ? J’me faisais chier et j’ai pensé que voir ta gueule d’ange serait un bon moyen d’passer le temps. En plus… c’toi qui m’a dit d’essayer, non ? C’bien que tu veux m’voir alors pourquoi tu fais genre que j’t’emmerde maintenant ? ”

Napalm est le poison.
C’est le petit diablotin.
Celui-là même qui aime tirer les ficelles.
Pour disperser sa connerie.
Et son sourire ne laisse rien présager de bon.
Tant il aime être avec toi.
Seul dans cet endroit.

“ T’faisais quoi avant que j’débarque ? Ne me dit pas que j’te gêne, j’partirais pas. ”

Ta voix tranche.
Fendant l’air avec une précision chirurgicale.
Tu n’hésites pas une seconde.
Arrachant un sourire satisfait à Napalm.
Se jouer de vous est définitivement ce qu’il préfère.

Il ne lâchera jamais l’affaire.
Tant que cela lui procure du plaisir.
Il n’abandonnera jamais.
Tant que cela le fait oublier.

Il arbore ce sourire détestablement adorable.
Lançant des regards teintés de sous-entendus.
Tirant sur la corde jusqu’à ce qu’elle éclate.
Parce qu’il veut te voir.
Perdre patience.
Perdre pied.
Ou te rendre.
Peu importe la fin de tout ceci.
Il n'attend qu’une chose ; que tu l’amuses.
Comme l’enculé qu’il est.

Mais ces jours heureux.
Paisibles et amusants.
Il n’aspire qu’à cela.
Alors il revient te voir.
Par envie.
Non pas par devoir.

“ Laisse-moi être con, chéri, comme ça j’met ton intelligence en valeur, c’pas une bonne idée ça ? Et puis… qui refuse un challenge si ce n’est les lâches ? J’te suivrais jusqu’au bout, rassure-toi. ”

Un clin d’oeil exagéré voit le jour.
Accentuant la voix mielleuse qu’il te sert.
Cherchant à voir ce côté hilarant de toi.
Quand tu le toises avec indifférence.
Il y verrait presque du dégoût.
Et ça le fait rire.

“ Donc ça tournait pas rond alors tu t’en occupes… Hum… il avait b’soin d’un peu d’huile pour s’sentir mieux ? Un peu comme papa dans maman quoi. “

Il n’en manque jamais une.
Ce serait du gâchis.
Et il ne compte pas s’arrêter.
Mais tu le sais.

“ T’vas le remettre en route ? D’ailleurs… à quoi t’sert ces trucs dis-moi ! ”

On pourrait croire que c’est de la courtoisie.
S’il en était seulement doté.
Mais Napalm ne te demande jamais rien sans raison.
Cherchant à mieux te cerner.
Pour pouvoir t’emmerder plus encore.


Il remarque aisément tes changements de rythme.
Enivré par une passion.
Et peut être qu'il te l'envie.
Qui sait.

N’est-ce pas l’instant le plus beau.
Lorsque la passion t’anime.
Que tu laisses Napalm en plan.
Alors qu’il ne cesse jamais de t’observer.
Sache qu’il te regarde t’extasier.
T’épancher sur tes rêves.
T’étaler sur tes désirs.
Parce qu’il sait que c’est beau.

Quand les gens ont de l’espoir.
ça donne aux coeurs vides, un souffle.
Même bref.
ça l’apaise, Napalm.
De voir que tu existes pour ton but.
Et s’il peut en profiter en t’emmerdant.
Il ne s’en privera jamais.

Alors il t’écoute, Napalm.
Et laisse un sourire glisser.
Lentement.

“ Tu m’laisses essayer un d’te drones pour savoir si j’le fais se crasher, hum ? J'te promet j'essaye pas d'le faire exprès juste pour t'emmerder.... ”

Evidemment, il s’engouffre dans cette faille.
Pour te faire réagir encore.

“ T’sais qu’on peut s’envoyer au septième ciel ensemble, pourquoi tu refuses à c’point alors que j’suis de si bonne compagnie ? J'te tiendrais compagnie... ”

Toujours.
Parce que c’est sa seule manière de vivre.
D’avoir une raison de revenir ici.

“ Et… qu’est-ce que tu f’ras une fois dans l’espace hum ? T’comptes trouver une nouvelle planète ? Ou bien vivre là-haut tout seul ? ”

Il n’est pas agressif.
Il ne te juge pas.
Pour une fois, il ne rigole pas.
Il se demande vraiment, Napalm.
Qu’est-ce que tu espères trouver là-haut, Phoenix.
Mine de rien, ça l’intéresse.
Malgré ses distances et ses rejets.
Si tu rêves de liberté.
Il veut savoir.


“ Qu’est-ce que t’sais déjà de ce qu’il y a au-dessus de nous ? ”

Ta force, il la respecte.
Au-delà de sa connerie.

Il aime te voir parler.
Napalm adore t’écouter.
Te voir t’exciter sur ce qui te plaît.
Encore une fois, il se sent engouffrer.
Dans ta passion qui te tient au coeur.
Jusqu’à l’âme.

La liberté dont tu rêves, Phoenix.
Crois-tu qu’il puisse l’atteindre un jour.
Il y pense un instant.
Alors que tes mots s’étalent encore et encore.
Il y pense sérieusement, mais il sait.

Alors il sourit simplement.
Laissant sa tête reposer dans le creux de sa main.

“ Hum… J’crois que mon corps ne supporterait pas un turboréacteur. J’risquerais d’me faire laminer, non ?”

Il ne sait pas de quoi tu parles;
C’est vrai, mais Napalm s’en fout.
Il s’en fout de passer pour un abruti.
C’est plus drôle ainsi.
Alors il s’enfonce, tu sais.

“ Faudrait que j’le foute dans mon cul en plus ?”

Un rire manque de lui échapper.
Alors qu’il tente de dire ça sérieusement.
Détournant le regard un instant.
Revenant ensuite en soufflant.

“ J’imagine que les chaînes… c’est c’qui t’fais peur alors ? Hum… J’comprends. J’dois bien avouer que ça a l’air cool c’que tu me racontes là. J’savais pas qu’une étoile pouvait exploser ? Comment c’est possible d’ailleurs ?”

Ta passion est contagieuse.
Pour des coeurs vides.
Tu le savais ?
Si tu parles vite, lui est bruyant.
Comme toujours.
S’extasiant avec vacarme.

“ Sérieusement ??! Les étoiles explosent et on les voit encore pendant cent ans ?! Mec ça veut dire qu’on en voit actuellement aussi ?! Attend attend attend… Pourquoi le soleil d’vrait s’éteindre au juste ? Puis qu’est-ce qui le ferait s’éteindre d’ailleurs ? J’comprends pas. Faut que t’reprennes du début mec, j’ai un train d’retard et tu l’sais bien ! Commence à la base, sinon j’suis pas !!”

Il te pousse Napalm.
Non pas pour que tu tombes, loin de là.
Mais parce qu’il veut savoir.
Ce que tu as à dire.
Pour passer le temps.
Pour s’enivrer de tes sentiments.
Il en a besoin.

Napalm ne comprend pas.
Il ne comprend rien à vrai dire.
Mais ce n’est pas grave, tu sais.
Continue donc de parler.
De lui faire entendre ce que tu sais.
De ce monde et de ce qu’il ne connaît pas.

Continue donc de te lâcher, Phoenix.
Puisque Napalm existe pour cela.

Explique-lui à quel point ce monde est vaste.
A quel point il pourrait aussi voir.
Au-delà de ces murs.
Explique-lui comment c’est là-haut.
Qu’il puisse se l’imaginer lorsqu’il lève les yeux.
Lorsqu’il se demande quel autre monde existe.


“ Oh ok attends. Hé ouais bah j’sais pas tout ça d’accord ? J’demande parce que j’sais pas ok, j’pourrais faire que j’comprends alors que non !! T’préfères quoi hein ? Ouais j’suis con, ouais, bah vas-y explique-moi putain !”

Il ne s’énerve pas, Napalm.
Il s’amuse toujours et surjoue légèrement.
Un agacement fictif que tu verras aisément.
Il te taquine toujours parce qu’il vit pour cela.
Pour tourner le quotidien en dérision.
Pour oublier la noirceur qui le guette.


“ Donc quand une étoile meurt… ses rayons nous atteignent ? Mais genre ça veut dire quoi ? ça a un effet sur nous ? Et du coup, toi tu….”

Il te voit soudainement.
Fermer les yeux et somnoler.
Un sourire le prend.
C’est presque mignon tu sais.
Mais il ne dira rien.
Ne fera rien même.

Il t’observe plonger dans le néant.
En te souhaitant de passer un bon moment.
Il se redresse, attrape de quoi te couvrir.
Sans te toucher, il te jette ça dessus.
Et s’en va.

Parce que Napalm n’a pas le temps.
Il ne peut pas rester ici, dans le silence.
Il doit continuer à vivre.
Ne lui en veut pas.
Il te laisse un mot.