J’aurais me douter que c'était un putain de piège. À vrai dire, c’était même plutôt prévisible. Mais… une piste, une rumeur, un murmure, il ne m’en fallait pas plus pour me bouger. Si jamais elle a besoin de moi, je ne peux pas laisser tomber. Je refuse de croire qu’elle ait disparu. Je refuse de croire qu’elle soit morte ou pire encore, qu’elle ait choisit de déserter. Non ! C’est impossible, pas elle. Elle est la meilleure d’entre nous…

J’aurais peut-être dû passer un peu plus de temps à me préparer et sûrement prévenir de ce que j’allais faire mais si je passais à côté de quelque chose, si j’attendais trop longtemps… Je pourrais encore la rater. Je vais la rater, je sais que je ne vais rien trouver, pourtant… pourtant je dois y aller ! D’après ce que j’ai pu glaner récemment, on aurait aperçu une femme, aux cheveux blonds et à la peau de la même couleur que la mienne dans le territoire des sauvages. Autant dire que mes chances d’en revenir étaient plutôt… maigre. Mais au diable ces sauvages, ils ne sont pas capables d’utiliser leurs deux neurones. Je serais rentré et sorti de chez eux avant qu’ils n'aient le temps de réciter l’alphabet, et pour certains, c’est beaucoup demander !

Bon, le premier problème c’est que je n’avais jamais foutu les pieds dans cet endroit. Alors pour se repérer c’était plus facile à dire qu’à faire et j’ai peut-être perdu un peu de temps en tournant aux mauvais endroits ou en faisant quelques tours supplémentaires peu nécessaire, il est vrai. C’est peut-être là ma grosse erreur. Enfin, j’ai fini par arriver à destination. Quelque part dans le canyon qui fend en deux leur territoire. J’aurais vraiment dû sentir qu’il y avait une idée de merde là-dedans. Bon, les informations que j’avais réussi à glaner parlait d’une campeuse, isolée et fatiguée quelque part tout au fond du canyon alors j’ai commencé mon escalade. J’ai bien cru que j’allais me rompre le cou quand j’ai glissé mais j’ai eu de la chance de pouvoir me rattraper à une branche plus ou moins morte mais aux racines encore bien figées dans la roche puis de balancer mon corps et de serrer les fesses pour retomber. J’ai tenté d’amortir tout ça d’une bonne roulade mais mon épaule a pris cher. J’ai donc était obligé d’encore faire une pause et de perdre encore du temps. J’ai forcé mon épaule contre la paroi rocheuse avec vélocité pour remettre mon épaule dans son articulation. Un craquement et un soulagement m’annonçant que j’y étais parvenue.

Mais j’ai dû installer mon merdier pour camper. Pas de feu évidemment et des rations sèches autant dire que c’était pas la joie, mais j’ai pu ménager mon bras et dormir quelques heures avant de pouvoir reprendre mon trajet. Je suis sûr que c’est sauvage doivent connaître tout un tas de chemin pour éviter de faire les singes comme moi mais bon, je me vois mal aller frapper à leur porte et demander à m’emmener voir. Quoi que, j’aurais peut-être du, sur un malentendu… ça aurait peut-être mieux fini. Bien, maintenant qu’on est au fond et bien il faut continuer d’avancer, en faisant particulièrement attention à ne pas se faire repérer. Même si je pense, maintenant, qu’ils devaient savoir que j’étais là depuis le début.

J’en ai encore eu pour une bonne journée, peut être deux pour arriver à l’endroit qu’on m’avait indiqué. Bordel qu’est-ce que tout se ressemble dans cet endroit. Tu m’étonnes qu’ils soient tous un peu fou par ici. Un soupir et je recommence à escalader la formation rocheuse quand soudain je sens un sifflement dans l’air et je n’ai que tout juste le temps de me baisser. Pas assez vite cependant et la flèche laisse un sillon de sang dans mon bras. Une deuxième arrive tout aussi rapide et je dois me jeter en avant et dévaler la pente que je viens de grimper. Aie, rien de mieux pour flinguer mon épaule tout juste remise et puis me cabosser le cerveau. Comme si j’étais pas déjà assez atteins comme ça. Mais je réfléchis pas tout de suite, je cours, tête baissé pour me foutre à couvert et j’évite comme une troisième flèche. Je t’aurais pas raté trois fois moi, saloperie.

Alors bon, c’est facile à dire je suis sur le territoire sans censé y être. Je gage que le premier tire devait être de la sommation, même si elle était foutrement bien ajustée cette sommation. Mais j’ai vite compris que c’était pas le cas quand j’ai vu ses potes rappliques. Trois, peut-être quatre. Génial. Et bien allons y, qu’est ce que j’ai sur moi mon arc… et bordel de merde. Je retiens un chapelet de juron. Je l’ai éclaté dans ma chute d’il y a quelques instants. Bon, vu mon épaule j’aurais pas pu vraiment tirer alors on va devoir faire à l’ancienne. Une grande respiration un couteau dans ma main valide et je m’élance. Une flèche fuse droit sur moi et je roule vers l’avant tout en lançant la lame. J’active mon pouvoir et la lame va se figer avec une précisions surnaturelle droit dans la gorge du pauvre trou du cul qui était le plus proche de moi. Je me redresse et cours derrière un nouveau couvert.

Cette saloperie d’archer est bien planquée. Et déjà j’entends ses potes qui arrivent. Bon, heureusement pour moi que c’est pas les pingouins qui glissent le plus loin sur la banquise. Je profite du couverts de divers arbuste pour ramper un peu et en voilà un qui arrive où j’étais, moi dans son dos. Sans bruit je me relève et j’enfonce alors mon fidèle couteau papillon droit dans sa trachée par le côté. Je tire alors vers l’avant, histoire de finir le travail et il s’écroule par terre dans un gargouillis de sang. Et déjà une flèche fuse. Je tire le mort droit sur moi et il la prend à ma place. Bien. Déjà le denier par terre se fait la malle sûrement pour des renforts. Mais pourquoi ils utilisent pas leur alters ? Plus tard les questions.

Je vais devoir débusquer le tireur. La flèche dans les mains, je pousse le cadavre en avant et me jette en arrière. Ma tête heurte quelque chose dans ma chute mais une nouvelle flèche vient se briser sur la pierre à côté de moi. Je roule sur le côté malgré les étoiles devant mes yeux. Je secoue la tête et respire avec rythme. Souviens-toi du nombre de fois où t’as du faire ça. Je rampe alors je me prépare. Ça va devoir être fait rapidement. Je passe alors la tête et m’abaisse aussi vite. Merde, je ne l'ai pas vu. Par contre, je suis sûr que lui, il m’a vu ce bâtard. Une inspiration… Je prends une pierre et la balance sur la droite tout en m’élançant sur la gauche et… ça prend pas. Une flèche fuse et se fige dans ma jambe. Bordel ça fait mal. Mais ça va, c’est le muscle qui a pris et j’ai vu ce salopard. Je vais pouvoir le faire. Je concentre mon pouvoir, me retourne et lance une lame de plus. Un ricochet, un second, et paf ! J’entends le bruit caractéristique de la chair percé par la lame. Et ne me reste plus qu’à me tirer… Oh j’y suis parvenu. J’ai cassé la flèche laissant la tête dans ma jambe et je me suis mis à courir vers chez moi. Et pour courir, je me suis bougé le cul comme jamais. Ils se sont rapidement mis à me courir après et j’ai du tout donner pour pas me faire avoir mais j’ai rejoint la maison. Et j’ai pris un putain de savon, j’aurais presque préféré y rester. Mais au moins elle n’était pas là. Je n’ai rien trouvé sur elle. Et si je n’ai toujours rien, c’est qu’elle est toujours vivante.