Les récents évemements avaient mit à mal beaucoup de choses chez toi.
Autant mentalement, que physiquement.
Tu avais perdu des combats, ce que tu ne pensais pas possible.
Tu avais remis en question beaucoup de choses, sur toi et ta perception sociale des autres.
En réalité, tu étais perturbé.
Mais que dire... Tu grandissais.
Il était temps, à 27 ans passé.
Tu inspirais alors, dans cette salle, encore à t’entrainer, mais depuis plus de 10h maintenant.
Tu n’étais pas sortit depuis tout ce temps, tu avais juste pisser entre quelques pauses. Tu avais bu, mais rien mangé. Tu t’entrainais, encore et encore. Tu ne te lassais pas, jamais. Tu ne pouvais pas voir les choses autrement. Il fallait que tu fasses quelque chose pour t’occuper l’esprit, et ne plus penser.
Tu pensais trop, et ça te ruinait, clairement.

Pourtant, tu te négligeais aussi, mais qui remarquerait que tu t’affamais et passais ton temps depuis un moment ici dans cette salle à te surpasse, qui ? Personne ne le remarquerait. Si bien que tu avais fini par te murer dans une bulle, ignorant ceux autour. Jusqu’à ce que la porte de la salle claque un peu trop fort, et que tu manques de t’évanouir, t’asseyant un peu rapidement sur le sol, tenant ta tête.

“PUTAIN.”

Tu t’énervais contre toi même.
Mais cette guerre n'aurait pas lieu, finalement.
Tu voulais être cependant près pour toute éventualité possible à venir.
Ca te tendait, tout te tendait, et tu devais lâcher prise.
Mais tu n’y arrivais pas.
En sueur, le souffle rauque, tu te maudissais d’être si “faible” à tes yeux, alors que tu surpassais beaucoup en force, au final.

La voix qui te sort de ta torpeur.
Un bon soupir, et un regard en biais vers Osiris.
Tu ne savais quoi répondre, mais tu étais plus calme.
Démotivé, abattu.
Tout les adjectifs de lâche que tu détestais, réunis en ta personne, en ce moment présent.
Ton regard beaucoup moins appuyé de colère et de moqueries que d’ordinaire.

“Non...”

Tu soupires alors, et détournes le regard à nouveau vers la salle.

“Merci.”

Un remerciement, de ta bouche.
Voilà un mot qui ne sortait pas, ou rarement.
Tu fixais l’immensité du vide de la salle, pourtant pleines d’objets en tout genre pour faire et créer le corps que tu possédais déjà et qui n’était, visiblement, toujours pas suffisant. Tu baissais le regard.

“...”

Tu fronces les sourcils, en redressant la tête vers lui pour le regarder.

“Depuis quand mon sort te préoccupe?”

Et toi, depuis quand avais-tu perdu ta rage de vaincre?
Tu grognes et prends appuis sur tes jambes pour te dresser à nouveau, montrant que ton corps tenait toujours la route. Du moins, capable de te porter et se maintenir en forme.

“... Ca va?”

Pour ta mère.
Ton père.
Tout ça.
Tu n’arrivais pas à dire plus que ce pauvre, ça va.
Mais c’était déjà mieux que toutes les conversations qui avaient pu avoir eu lieu entre vous par le passé, ne fallait-il donc pas trop pousser pour le moment vers une résolution de dialogues, mais bien savourer le moment présent.

Tu l’écoutes, et étrangement, tu es attentif.
Tu attrapes d’une main la pomme, et la regarde.
Ton regard se perd dans les couleurs rougies de celle-ci alors que ses paroles continuent de venir à tes oreilles.

“Mon problème...”

Tu inspires alors, et pose la pomme sur le sol, avant de te redresser.
Ta posture est nullement agressive, pour la première fois surement.
Tu sembles relâcher tout tes muscles.
Des choses se bousculent dans ta tête, beaucoup.

“Tu sais Osiris. Je sais que tu me méprises, peut-être. En même temps, j’ai comme la sensation que...”

Une impression de déjà-vue.
Des ressentis.
Une envie de ne pas le perdre, et pourtant, quelque chose qui semble tragiquement destiné.
Une guerre qui n’est jamais venue, et pourtant, que tu as l’impression d’avoir connu.
Des choses ont changées depuis. Des choses que tu ne saurais expliquées, mais qui t’ont calmées, peut-être.
Tu t’assagis sur des ressentis idiots que sa présence te donne ? Tu esquisses un sourire, le regard presque trop mélancolique, avant de le redresser pour le planter dans son regard.

“Que tu me manquerais, si t’étais plus là. Alors, sache que si un jour tu disparais, comme tes parents. Comme ta soeur...”

Tu t’avances et ta main se pose sur son épaule.

“Il y aura quelqu’un ici, qui honorera ta mémoire.”

Tu l’attires contre toi pour le prendre dans tes bras.
Oui.
Tu viens de prendre quelqu’un dans tes bras, sans que ce soit une bataille, sans que ce soit une lutte.
Sans que tu ne veuilles le frapper, ou encore, que tes tripes ne ressortent de ton estomac.

Parce que t’avais tristement la sensation.
Que ce sera la seule et unique fois que tu pourras le faire.

Tu t’éloignes après cette étreinte rapide, mais présente.
Un petit sourire sur le visage en t’éloignant.

“N’en parle à personne, où c’moi qui te tuerais par contre.”

On ne change pas un lion solitaire blessé.
Tu tournes les talons et le dos à cet homme, un étrange creux dans la poitrine, alors que tu recommençais ton entrainement, attrapant la pomme et croquant dedans. Bien déterminé à ne pas te retourner à nouveau.

Après tout...
N’as-t-on pas dit à Orphée, de ne jamais se retourner ?