Les tensions montent alors que les négociations commencent à se faire, que les différents groupes tentent de trouver des terrains d’entente alors que tout semble les diviser. Ou, enfin, ça, ça dépend de qui est-ce qui mène la discussion et tu es la première à savoir que même au sein d’un même groupe, les différences de point de vue peuvent être assez frappantes. Après tout, il n’y a qu’à voir ta propre relation avec les Wilds, ceux à qui tu t’es attachée et ceux que tu cherches à protéger, qui pourtant ne partagent pas tous les mêmes convictions que celles qui font battre ton coeur.

Ce besoin de liberté.
Cette envie de vivre.

Et c’est malgré cette ambiance un peu plus pesante, avec l’incertitude de qui serait les alliés, ainsi que les ennemis, de demain, que tu quittes le sol des Wilds, là où tu es en sécurité, pour t’aventurer chez tes voisins. Les Vigilantes. Il serait facile de te tourner vers les Legendary, parce qu’il n’est pas rare que vous vous retrouviez alliés pour peu que vos objectifs tendent vers plus ou moins la même chose. Il serait, à l’inverse, beaucoup plus difficile de se trouver vers les Trappers, parce qu’ils sont aussi réfléchis et préparés que vous, vous pouvez être imprévisibles et impulsifs. La coopération te semble quasi impossible tant votre façon de faire sont aux antipodes.

Alors il reste les Vigilantes, que tu connais moins bien et que, si tu sais bien différent de ton propre groupe, peuvent peut-être se révéler être une surprise. Après tout, votre grande différence, ce qui vous sépare, c’est votre façon de faire, ce trop d’individualité qui crée une absence de cohésion au sein même de votre propre groupe, là où eux, justement, misent sur le travail d’équipe. Or, dans un cas d’alliance de ce genre, où celle-ci se veut obligatoire pour les prochains Hunting Sports… Ne serait-il pas possible de trouver un terrain d’entente ?

C’est l’idée qui tourne dans ton esprit alors que tu traverses Boneless Town pour arriver aux Giants Swords, sur le territoire de tes… Ennemis ? Sans doute. Ils le sont tous, ces autres groupes auxquels tu n’appartiens pas. Tu t’approches dangereusement du quartier général des Vigilantes, en sachant pertinemment que ta présence peut être mal vue, ici. Que, dépendamment sur qui est-ce que tu tombes, les choses peuvent vite se compliquer.

Heureusement que tu es douée pour fuir.

À quelque part, tu savais que ta visite ne passerait pas inaperçue. Pas s’ils sont un minimum vigilants quant à ce qu’il se passe sur leurs terres, sans mauvais jeu de mots. C’est donc pour cette raison que lorsque ton regard accroche une silhouette qui se dessine un peu plus loin devant toi, semblant attendre calmement quelque chose, ou plutôt quelqu’un, tu ne te poses pas plus de questions et ne cherche même pas à te dérober à son regard. Ce serait l’insulter que d’essayer de faire comme si tu n’étais pas là et comme s’il ne t’avait pas vu.

Et tu ne viens pas ici dans l’optique de te moquer de lui.
Ni de lui, ni de quiconque de son clan.

Les mains levées, tu lui fais signe que tu ne viens pas armée. Ou, enfin, que ta seule arme se trouve contre ta cuisse, dague solidement retenue dans un harnais de cuir, et que tu n’as pas l’intention de l’attraper. Est-ce que tu t’attends à ce qu’il te fasse confiance pour si peu ? Absolument pas. Mais c’est un peu ta façon de montrer ta bonne fois, toi qui affiche fièrement ton appartenance aux Wilds de ce badge de couleur bleue que tu as d’accrocher à ta poitrine, sur ce haut qui laisse beaucoup de ta peau visible. Vulnérable. - Et bien dis-donc, que d’hospitalité. Tu dis ça tandis que ton sourire s’étire, t’arrêtant à quelques pas de lui, les mains toujours levées.

- Je vous ignorais si courtois, à envoyer un comité d’accueil alors que ma visite n’était pas prévue. Moqueuse ou sincère ? Difficile à dire. Il y a cette légèreté dans ta voix qui trahi un certain confort, comme si ce sabre que tu as vu à sa taille n’était pas une menace. - Tu es..? Lui posant la question avant de répondre à la sienne, cherchant à mettre un nom sur ce visage alors que lui n’a eu aucun mal à t’identifier. Sans doute parce que ta chevelure de flammes se veut reconnaissable. Ou alors peut-être est-ce cette cicatrice à ton oeil, que tu portes depuis l’un de tes premiers Hunting Sports ?

Bien qu’il s’agit sans doute plus de ton titre.

Réajustant ta veste de cuir d’un roulement d’épaules, celle-ci agencée à ce pantalon de cuir qui colle à ta peau, tu l’observes quelques instants avant de reprendre ma parole. - Ma présence ici, donc. Tu n’as pas oublié sa question. - Et bien, j’imagine que tu n’es pas sans savoir cette demande qui a été faite par notre très chère IA, si ? Un peu de venin, dans la voix, lorsque tu parles de l’IA. Une touche d’ironie pour y cacher ton mépris, concernant cette entitée qui ose prétendre à un pouvoir sur vos vies.

- Nous sommes voisins et pourtant si éloignés depuis si longtemps. Avec une touche de mélodramatisme qui en serait presque poignante sans l’éclat espiègle qui vient éclairer tes prunelles verdoyantes. - J’étais curieuse d’en savoir un peu plus sur comment les choses se passent pour vous, dernièrement.

Curieuse de voir si une alliance était possible, finalement.
Trouver un nouvel allié dans l’adversité.

Tu roules des yeux lorsqu’il rétorque que ce n’est pas par courtoisie qu’il est là, comme si tu étais assez idiote pour réellement croire que sa présence se voulait cortège d’honneur pour t’escorter au sein de leur territoire. Tu n’ajoutes cependant rien sur le sujet, préférant t’intéresser à l’identité de l’homme se trouvant à quelques pas de toi. Throne, donc. Ton sourire s’étire légèrement sans que tu ne dises rien, le laissant se présenter comme major des Vigilantes. - Ah bah parfait, je suis bien tombée.

Tu es tombée sur quelqu’un d’intéressant.
De potentiellement important.

Une fois les présentations faites et en mesure de mettre un nom sur son visage, tu lui fais part des raisons qui t’ont poussé jusqu’ici. Rien de bien important, à ton avis. La simple envie de prendre un peu le pouls chez vos voisins. De peut-être pouvoir réfléchir à quelle serait la meilleure approche, lorsque viendrait le temps de négocier pour ces alliances.

Car s’il est évident que vous pourriez naturellement vous tournez vers les Legendary, quelque chose chez toi a envie d’autre chose. De faire différemment. Car il est impossible d’espérer du changement en refaisant encore et encore les mêmes choses. En prenant encore et encore les mêmes décisions.

Tu hausses des épaules face à ses accusations. - Si tu as envie d’appeler de la curiosité de l’espionnage, et bien soit. Tu marques une pause, ne semblant pas plus embêtée que ça par les paroles qui s’échappent de tes lèvres légèrement maquillées. - Je suis venue espionner. Tu lui dis ça sur le même ton léger que tu as depuis le début, comme si tu lui partageais ton avis sur la météo de ces derniers jours. Et peut-être que tu devrais te montrer plus prudente ou, a minima, te méfier un peu de lui. Seulement, tu te contentes de garder tes prunelles levées vers lui, inclinant doucement la tête vers l’arrière pour continuer de soutenir son regard tandis qu’il se rapproche de toi.

Il réitère sa question et tu prends quelques secondes avant de lui répondre, comme si tu cherchais la meilleure façon d’articuler ta pensée. - Je l’ai dit, je suis venue voir comment les choses se passent ici. Que tu répètes finalement. - Dans l’idée d’évaluer toutes les options pour pouvoir choisir la meilleure d’entre elles, et sachant que personne ne va se gêner de mentir lors de ces rencontres diplomatiques officielles… Après tout, tous avaient quelque chose à y gagner.

Et personne ne se gênerait de mentir pour avoir ce qu’ils veulent.

- J’ai eu envie de faire un tour par-ici, pour avoir une idée un peu plus exacte de ce que vous êtes. Il y a un peu plus de sérieux dans ta voix, alors que tu lui offres cette réponse honnête. - Est-ce réellement un problème de vouloir en savoir plus vous concernant ? Tu ne le laisses pas le temps de répondre avant de reprendre. - Et je ne parle pas de vous analyser pour connaître vos faiblesses et ainsi savoir où frapper ou quoi utiliser contre vous pour vous blackmail. Je ne pourrais pas en avoir plus rien à foutre, de tout ça. Sauvage, mais pas pour autant traître. Tu éprouves beaucoup de fierté concernant ta loyauté ainsi que la droiture dont tu peux faire preuve. Planter un couteau dans le dos des autres, ce n’est pas trop ta façon de faire.

- Ce qui m’intéresse, ce sont vos motivations. Tu as toujours ton visage levé vers lui, n’ayant pas bougé et ce malgré les pas qu’il a fait en ta direction. - Il n’y a que ça, pour moi, qui importe réellement, pour une alliance durable.

Que ça qui, à tes yeux, permet d’éviter d’avoir un couteau planté dans le dos.
- Et je me suis dit que j’allais nous faire gagner du temps en venant chercher l’information avant ces rencontres officielles. Desquelles tu doutais déjà.

Tu l’observes avec toujours autant d’attention, chacun de ses gestes que tu ne rates pas. Il retire son badge tout en continuant de parler, et tu le laisses poursuivre comme, de toute évidence, tu ne comprends pas. Tu ne prends pas mouche, gardant tout simplement le silence, semblant l’inviter du regard que tu lui adresses de t’en dire un peu plus. De t’expliquer tout ce que tu ne comprends pas, pour reprendre ses mots.

La période est mal choisie. À l’inverse, tu es plutôt d’avis qu’elle est très bien choisie. Que maintenant, plus qu’avant, il est important de savoir en quoi s’en tenir. D’essayer de savoir qui est-ce pourrait être les alliés demain. Des mots, c’est tout ce que tu peux lui offrir, et si sur ça tu ne peux que lui donner raison, tu pourrais aussi dire que tu n’as rien fait pour lui causer du tort. Que lorsqu’il est apparu devant toi, tu t’es présentée à lui en ouvrant la discussion. Était-ce la façon dont tu es arrivée qui pose problème ? Pour ta défense, il ne t’a pas vraiment laissé l’occasion d’aller plus loin. Tu soupirs alors doucement, roulant tes yeux avant de ramener tes prunelles verdoyantes sur lui. - Donc, si je comprends bien… Non parce que tu vois, comme il parait que je comprends pas. Tu hausses un sourcil, petit sourire en coin s’étirant discrètement.

- Le problème c’est que je ne me suis pas annoncée ? Pour résumer en bref ses paroles. Était-ce ce qui lui posait problème, dans toute cette histoire ? Ça et un timing déplorable, sans aucun doute. - Si j’avais prévenu, il aurait été facile de se préparer. De mentir. Tu vois pourquoi ça me semblait moins intéressant ? Parce que l'objectif, c’était d’avoir une idée du groupe, de tester la température. Et au final, c’est un peu ce qu’il te permet de faire, en se dressant de la sorte devant toi, coupant court à cette visite de courtoisie que tu faisais aux Vigilantes.

Il te dit ne pas pouvoir parler au nom de son groupe et, suivant ses mots, tu décides de retirer ton badge. Soit alors. Toi aussi, tu ne parlerais pas au nom des tiens. De toute façon, c’est pour ton propre compte que tu es ici, aujourd’hui. Parce que l’envie de trouver de nouveaux alliés s’est faite suffisamment prenante pour que tu daignes quitter le territoire des Wilds. - Tu vois, je ne suis pas la seule curieuse.

Mais tu es la seule à t’être déplacée.
À te retrouver un peu plus loin de chez toi.

Chez l’ennemi.

- Il y a tellement de choses qui peuvent découler de l’anarchie. Tellement de chose à y gagner. Tu fais quelques pas, sans chercher à t’éloigner, cherchant seulement quelque part où t’asseoir. - Ne dit-on pas que le chaos est une échelle ? Tu cherches son regard, lui faisant face tout en t’asseyant sur une grosse roche à quelques pas seulement de lui. - Je ne parle que pour moi, en disant ça, mais je pense que nos différents peuvent aisément être mis de côté, le temps des Hunting Sports. Car nul n’aurait à y gagner de trahir le camp allié. Tu penses qu’il serait plus facile de collaborer avec eux qu’avec les Trappers, par exemple. - Puis tu dis ça comme si c’était un problème, de prôner l’anarchie et l’indépendance. Moi je pense que ça peut s’avérer utile.

Bien utiliser et entre de bonnes mains, tu penses qu’il s’agit-là d’un outil intéressant.
De votre seule façon de vous en sortir.

Tu retiens un énième soupir. Tu ne comprends rien et il ne voit pas. De toute évidence, le dialogue est compliqué. Est-ce que tu en es surprise ? Non, pas spécialement. Parce que tu n’étais pas inconsciente des problèmes qu’il évoque, notamment le fait que la situation est tendue, au sein de l’Arche, et que la confiance n’est pas au beau fixe. Et peux-tu lui en vouloir de ne pas faire confiance à une représentante des Wilds ? Pour ça non plus, tu ne peux pas lui jeter la pierre. - Raison de plus de venir aujourd’hui faire coucou. Demain il aurait pu être trop tard. Et pourtant, tu comprends bien ce qu’il veut te dire.

Tu te dis qu’il n’a pas tort, de se méfier.

À ses mots, ton sourire s’étire un peu plus. - Soit alors. Je m’assurerai de t’envoyer un pigeon, que tu puisses m’accueillir comme il se doit, la prochaine fois. Une prochaine fois ? À voir comment les choses se passent, selon les alliances qui vont se faire et ce que l’avenir vous réserve. - Je suis désolée de mon arrivée aussi… Cavalière. Est-ce que tes excuses sont sincères ? Qu’elles le soient ou pas ne changerait pas grand chose. Après tout, il doute déjà de toi.

Comment faire autrement alors que vous n’êtes pas les plus fiables ? Tu entends l’accusation, dans ses mots. Vous prônez l’individualité. L’indépendance. L’anarchie. Est-ce seulement possible de pouvoir compter sur vous ? Tout dépend de si les objectifs se rejoignent, que tu dirais.

Il y a beaucoup à gagner, avec le chaos.
Un outil qui peut s’avérer nécessaire.

- Et tu penses sincèrement qu’il s’agit d’une fin ? Tu l’as écouté avec attention avant de poser cette question, la tête légèrement inclinée sur le côté. - Que le chaos est tout ce à quoi que l’on aspire ? Que c’est le cas pour tous les Wilds ? Tu le dévisages, curieuse de son avis sur la question. - S’il s’agit d’un moyen pour nous aussi ? Ton regard tombe là où se trouvait ton badge que tu as enlevé. - Pour moi aussi ? Pour ne parler qu’en ton nom, maintenant que tu as laissé tombé le titre de colonel, le temps d’une discussion. - Car c’est beau, hein, de vouloir fonder une nation. Mais qu’est-ce que tu peux vraiment fonder ici ? Tu désignes d’un vague geste le dôme sous lequel vous vous trouvez. - Quelle genre de nation est-ce que tu peux bien vouloir construire, sous le regard attentif de l’IA ? Une pointe d’amertume, voir même de dégoût, en évoquant l’IA.

- Je pense que c’est une façon trop absolue de voir les choses, de dire que nos visions sont totalement différentes. Il s’agit d’un moyen pour tous les deux. Et si la finalité peut se rejoindre… Tu hausses des épaules, laissant ta phrase en suspens.

Pour peu que tu puisses être libre, tu n’en as que faire de la nation qui sera reconstruite.

Au moins il ne généralise pas. Pas totalement. Une réputation qui vous précède, certes, mais qui, heureusement, ne s’applique pas à tous ceux arborant le badge bleu des Wilds. Tu hoches de la tête, toujours ce fin sourire sur les lèvres, l’air de lui dire que tu n’es pas en désaccord avec ses propos. Tu n’ajoutes rien concernant ça, préférant mettre en perspective ses paroles. Ses accusations ? Un peu. Que pour toi, comme pour lui, il s’agit-là d’un moyen plutôt que d’une fin.

L’anarchie, pour arracher ta liberté.
Le chaos, pour avoir le droit de vivre.

D’exister.

Tes sourcils se froncent doucement, tandis que tes prunelles verdoyantes se font un peu plus perçantes, lorsqu’il rebondit sur tes paroles concernant l’IA. Une étape. À franchir ? Il y a de l’intérêt, qui vient brûler au fond de tes prunelles, quelques mots seulement suffisant à ce que tu te dises que cette petite visite de courtoisie (ou d’espionnage, selon les points de vue), en vaut la peine. Tu restes alors silencieuse, quelques instants supplémentaires, préférant l’écouter alors qu’il te parle de sa méfiance envers tous les groupes, pas seulement le tien, et des alliances qui vont sans doute se dessiner dans les prochains jours. Alliés, ennemis, tout allait se jouer sur quelques discussions de quelques personnes pour décider de votre avenir immédiat.

- Non, effectivement, et ça n’est pas très surprenant. Qu’il ne mise pas sur le cheval Wild. - Laisse-moi deviner… Les Legendary sont sans doute un peu trop lèchent-bottes, ce qui laisse les Trappers. Donc encore une fois, Legendary et Wilds d’un côté, Trappers et Vigilantes de l’autre ? Une question à laquelle tu n’attends pas de réponse. - Pour qu’encore et toujours on répète les mêmes choses ? Ton regard se perd un peu sur le décor vous entourant avant de rapidement revenir vers lui. - Si l’histoire se ressemble et se répète, comment est-ce qu’on peut espérer que les choses changent ?

Une question qui ne demande pas spécialement de réponse.

- Je sais que travailler avec les Trappers serait trop difficile, pour nous. Qu’un terrain d’entente est presque impossible à s’imaginer. Entre les Wilds et les Trappers, tu penses. - Les Legendary… Bwah. C’est le choix facile quoi. Pas celui qui te plaît, de ce qu’on pourrait entendre. - Si je suis parfaitement honnête, c’est pour ça que j’étais curieuse, vous concernant. Parce que tu ne veux pas répéter la même histoire.

Parce que ce que tu veux, c’est du changement.

Tu souffles du nez, amusée. Arrogant, donc, le major des Vigilantes. Ce qui n’est pas pour te déplaire. Tu aimes bien la confiance. Car ce sont les gens confiants qui peuvent prétendre changer les choses. Ce sont ceux qui croient en leur capacité, qu’ils aient raison de le faire, ou pas, qui vont s’y risquer. Qui vont secouer la machine. Pour peu que ce soit dans leur intention. Mais quelque chose te dit qu’il ne l’aime pas, la machine. L’IA. Quelque chose te dit que ce qu’il veut construire, c’est plus qu’une nation obéissant aveuglément à cette intelligence artificielle qui se dresse au-dessus de vous, divinité que vous devez désormais divertir.

L’IA n’est qu’une étape.
Au moins sur ça, vous êtes d’accord.

- Mais changer les alliances peut forcer de changer la façon de faire. Que tu l’arrêtes. - Confronter de nouvelles personnes, de nouvelles idées. Assise sur ton rocher, tu ramènes tes jambes pour te retrouver assise en tailleur, le dos toujours droit. - Les gens ne peuvent pas se réveiller s’ils se confortent dans leur sommeil. Si personne ne vient leur en tirer. Et vous, faites-vous partis des réveillés ? Tu penses. Toi, tu le sais. Lui ? Ouai, tu penses. Il a ce petit quelque chose, dans la façon dont il dit les choses.

Ce petit quelque chose qui laisse entendre une envie d’autre chose.
Autre chose que ce cycle qui se répète.

- Honnêtement, je n’avais pas trop prévu de parler. Tu laisses entendre un léger rire. - Enfin, je m’attendais à croiser quelqu’un. Je savais juste pas si cette personne allait être ouverte à la discussion. Et finalement, tu te dis que ce n’est pas si mal. Tu es tombée sur le major et ce dernier ne te semble pas trop fermé. Terriblement méfiant, oui, mais tout de même ouvert.

- Est-ce que tu t’es déjà demandé ce qu’il arriverait, si on décidait de ne pas participer ? Normalement, si un groupe décide de ne pas participer, les trois autres seraient encore là pour se mener la guerre. Mais cette fois-ci ? Cette fois-ci, il n’y aura que deux camps. Deux alliés. Deux ennemis. Et il se passerait quoi, à ton avis, si personne venait à participer ? C’est la question qui te trotte en tête depuis l’annonce de ce besoin d’alliance pour les prochains jeux. - Quelle serait la réaction de l’IA si on décide de ne plus jouer par ses règles ? Briser l’ordre, donc. Refuser d’obéir. Et tu as d’autres idées, qui t’ont traversé l’esprit, depuis. Mais c’est celle-ci qui te revient en tête, lorsqu’il te pose la question.

Briser le cycle qui ne cesse de revenir.

Un premier pas. La suite ? C’est ce qu’il te demande. Et en guise de réponse, tu lui offres un sourire qui se veut presque amusé par ce qu’il avance. - Ne penses-tu pas que si j’avais déjà la réponse à cette question, je serais encore ici à discuter des Hunting Sports à venir ? Si tu savais comment t’en prendre à l’IA, tu ne serais pas ici à analyser tes options. Tu serais là, face à elle, prête à arracher ta liberté dans un dernier excès de violence.

Car tu n’as jamais aimé la violence.
Mais face à elle… Tu pourrais t’y abandonner.

Rien n’est trop cher payé pour une existence hors d’ici.

- J’imagine que j’aviserai une fois rendue là. Si vraiment l’IA décide de répondre. La vérité est un peu différente et peut-être qu’à tes mots il entendra le mensonge qui s’y cache. Tu n’es pas aussi insouciante que tu le laisses paraître, ne comptes pas aller à la guerre sans y être un minimum préparée. Mais pour ça, il te faut quelques réponses qui t’échappent encore, quant à ce qu’est l’IA exactement et jusqu’où s’étend réellement son influence. Et à défaut de savoir comment obtenir de telles informations, tu te dis que tu peux toujours tenter de la provoquer. Voir comment est-ce qu’elle réagit, face à la dissidence. Au chaos. À celui qui n’est pas là pour la servir.

Il te dit d’y réfléchir et tu hoches doucement de la tête, curieuse de ce papier sur lequel il écrit quelque chose avant de le mettre dans ta main. - Si tôt ? On pourrait presque te croire déçue, qu’il te mette à la porte si vite. Mais quelque chose te dit, au papier que tu tiens dans ta main, que ce n’est pas un adieu. - C’est vrai, c’est vrai… Un soupir las, tandis que tu quittes ta position assise, en profitant pour t’étirer dès lors que tu es debout. Tu ne peux pas retenir un rire tout en lui adressant un sourire un peu plus large. - J’apprécie ton inquiétude mais ne t’en fais pas pour moi. Ils ne seront pas les premiers à tenter de m’attraper.

Tu n’as tout de même pas l’intention de t’attarder et, commençant à t’éloigner, tu jettes un coup d’oeil au papier qu’il t’a laissé. Tu te retournes ensuite pour t’adresser à lui, et ce, malgré la distance qui commence à vous séparer. - Au clair de lune ? Vraiment ? Parlant un peu fort pour être sûre qu’il t’entende, tandis que ton rire fait écho à ta voix. - Avec plaisir. Et, pour ponctuer tes paroles, pour appuyer sur le sous-entendu qu’il y a derrière ton expression surprise, tu souffles un baiser dans sa direction avant de tourner les talons.

Ne restait plus qu’à savoir si, d’ici là, vous seriez alliés ou ennemis.