Ce forum tient ses inspirations de divers oeuvres dystopiques telles que Hunger Games ou encore Shingeki No Kyojin. Son identité visuelle frôle l’anachronisme parce que la fiction s’articule autour d’un monde retro-futuriste.
Aussi, la particularité de Do it n’est autre que son système de relative monarchie constitutionnelle permettant à tous les membres d’être importants, de par leur rôle ou leurs actes. Néanmoins, au vu de l’aspect évolutif du forum, nul doute que cet équilibre sera très vite balayé par l’appat du pouvoir...
20/10 LE FORUM DO IT (all the time) EST ACTUELLEMENT FERME. Il ouvrira de nouveau dans les prochains mois !
18/06Mise à jour des informations ICI. Les Missions sont en cours !
20/08MAJ 3 du forum ! Chapitre final enclenché et lancement des dernières missions ♥
05/02L'Ordre de mission a été mis à jour : finissez toutes les missions pour débloquer un Event et 100 golds par participants !
04/12Do it all the time, Survival, est de retour : On ouvre le forum !
« Félicitations chers participants, vous ne manquez pas d’audace. Plein de grâce, j’aurais pu accorder la victoire aux gagnants . Mais ma bonté à des limites. Vous m’avez déçu, par deux fois. On dit souvent qu'il faut couper le membre avant de le voir gangréner.Méditez sur ça... si vous en avez le temps. »
Va donc apporter des provisions à Carbone et réglez ça, tu ne cesseras pas de te torturer inutilement si tu ne fais pas le premier pas.
Son cœur bat. Frénétiquement. Il se débat. Violemment. Il crie l’agonie. Qui le bouffe. A ton seul souvenir.
Mais cette voix boucle. Napalm n’a pas le choix aujourd’hui. Tu ne lui laisses pas le choix, Comet. Parce que tu sais que tes mots font loi. Peu importe ce que tu lui demandes. Napalm s’exécutera.
Même si tout son être se révolte. Même si ses mains se dérobent. Même si son âme se broie. Il ira. Et il y va. Passant les frontières de sa faction. Le sac de provisions en main. C’est à lui de venir t’aider. C’est à lui de venir te confronter.
C’est à lui d’endurer. Ce qu’il craignait tant. Napalm ne veut pas te voir. Il ne veut pas se souvenir. De ses erreurs qu’il n’accepte pas. De ses sentiments pourrissants.
De cette période où sans toi, il serait mort. Parce qu’il se serait foutu en l’air. Si tu n’avais pas été dans ses bras.
Napalm ne veut pas te blesser. Mais ses mots dépassent sa pensée. Mué par la colère qui le dévore. La rancœur qu’il se porte à lui-même. Si tu savais, Carbone, ce qu’il est devenu.
Il ne veut pas que tu le vois. Que tu lui parles.
Peu à peu, il voit la fin. Le bout d’un tunnel sombre. Dans lequel il se noyait depuis si longtemps. Duquel il ne veut pas sortir. Parce que cela signifie qu’il doit croiser ton chemin. Carbone.
**********
Eh Carbone, qu’est-ce qu’on a fait de nos années. Qu’est-ce qu’on a fait de notre amitié. Eh Carbone, est-ce qu’un jour tu me pardonneras. Est-ce qu’un jour…
**********
La zone s’étend à présent. Elle lui semble immense. A l’image de l’abîme qui erre. Dans lequel il se noie. Mais il n’aura jamais de chance, Napalm.
Il n’aura jamais la chance de pouvoir s’échapper. Du passé.
Il suffit d’un regard. D’une sensation pour savoir que tu es là. Il suffit d’un regard, Carbone. Pour qu’il se sente étouffer.
Qu’il recule d’un pas. Putain. ça fait si mal de te voir.
Il hésite. Se sent vriller. Il ose parler. A l’impression qu’il va chialer. Il serre les poings. Se sent dévasté. Il te voit… une nouvelle fois. A l’impression qu’il va clamser.
“ … J’te le dit de suite : ne dit rien. J’suis pas venu parce que j’voulais te voir, ni même te parler. Comet me laisse pas l’choix, j’devais te donner ça, point à la ligne. Perdons pas d’temps que j’ai pas et finissons-en tout de suite ! ”
Si tu savais, Carbone. Tout ce qu’il n’osera jamais te dire. Tout ce qu’il se refuse à ressentir. Si tu savais, Carbone. Comme il est content de te voir vivant. Comme il est heureux de savoir que tu as retrouvé la mémoire. Comme il était bouleversé de savoir que tu pensais à lui.
Si tu savais… Comme tu lui as manqué.
S’il avait le courage de se relever, il te le dirait. S'il n'était pas devenu ce bâtard, il te le dirait. Que ses sentiments pour toi sont si forts. Que ce n’est pas de l’amour. C’est bien plus précieux que ça. C’est de la reconnaissance pure. De t’avoir rencontré un jour.
Mais tu sais, Carbone, ça fait longtemps maintenant. Que sa vie est devenue obscure. … Sûrement depuis que t’es parti.
Est-ce qu'un coeur reste un coeur même en morceaux pv. Carbone
MUSIQUE — Cabane dans les arbres qui tanguent face à la force du vent, qui a été détruite une fois par le kraken de la forêt Wisteria dans laquelle il s’est établi ; mais qu’il a reconstruit à la force de son alter et au détriment de nombreuses nuits de sommeils sacrifiées ; à la force d’un bras de chair et d’une prothèse à moitié décrépite. Son corps se redresse, ses articulations émettant toutes dans une cacophonie, des craquements lourds et douloureux. Un profond soupir qui lui échappe, avant d’attraper un des pulls d’Hysteria encore propre, de l’enfiler après avoir prit une toilette mérité. La chevelure est gominée vers l’arrière d’un mouvement de main habile et retombe fatalement devant ses yeux quand l’homme trouve le courage de changer ses nombreux bandages ; nouvelle symphonie de râles et de grognements. Les hyènes avaient du flair pour capter les âmes en peines méritant d’être dévorées ; ses yeux bleus se posant sur les nombreux papiers qui jonchent le sol ; son unique passe-temps désormais ; la chasse et l’écriture ; pour ne pas dire la survie et soigner ses blessures.
Une quinte de toux le prend subitement, faisant courber son échine vers l’avant, le sang lui montant à la gorge et le recrachant dans la paume de sa main de métal, constatant les traces noirs plutôt que rougeâtre ; les traces de métaux dans le sang ne diminue pas ; usant beaucoup trop de son alter ; jamais en sûreté, jamais en paix. Cette vie de clochard allait durer encore longtemps, Carbone en était conscient, c’est pourquoi il s’attelait à fomenter des stratégies, à planifier des plans ; rien n’était réellement aboutis, mais l’ancien Wild avait bien assez de temps pour cogiter, pour se matraquer la cervelle de lui-même plutôt qu’à attendre les migraines que lui provoquerait la visite de son aimé, ou de sa sœur. Les sutures sont faites et terminés, le tee-shirt propre est enfilé, tout comme le pull noir qui suis le même mouvement dans lequel il s’emmitoufle pour humer cette odeur.
Le calme après la tempête, c’est ce que lui évoquait cette senteur parfaite.
Capuche vissée sur la tête, le traumatisme crânien subit par sa dernière chasse le fait tituber un peu et c’est en avalant une des dernières pilules nutritives que lui avait amené Dolly que l'exilé constate avec crainte, l’épuisement de ses réserves. Bientôt il devrait se réapprovisionner chez les Legendary, en volant sans un bruit, comme le traître qu’il est, qu’il aura toujours été à leurs yeux ébahis et à l’étroitesse de leurs esprits. Carbone attrape son sac à dos, le remplissant seulement de cette gourde quasi vide, de ce sceau que Dolly lui avait tantôt ramené quelques semaines plus tôt ; en quête de la zone de ralliement. Quelqu’un allait être envoyé aujourd’hui pour l’aider ; encore. Comet s’évertue à l’aider, malgré le peu de ressources en terrain Wild, c’est pourquoi Carbone ne demandait jamais rien, se contentant de chasser et il commençait à être doué dans ce domaine. D'un saut, l’homme quitte sa cabane, sa jambe droite ressentant encore une énorme gêne, le faisant boiter un peu ; il était temps de rejoindre la zone de ralliement.
[...]
Les mains dans les poches de son jean à moitié esquinter, genou droit bandé et visible par l’énormité du trou qu’à subit cet habit, l’homme s’avance et pénètre dans la clairière centrale, ses yeux opale bleus scrutent le panorama s’offrant à sa vue avant de discerner une silhouette. Ta silhouette. Les lunettes sont retirées, accrochées au col de son pull, s’approchant le cœur battant, la colère et l’amertume le rongeant soudainement. Les mots de la missive lui apparaissent encore, le torturant malgré lui. La langue claque contre son palais quand vous vous retrouvez face à face, la capuche tombant sous la force d’une bourrasque. C’est comme si le temps entrait en harmonie avec vos émotions ; déconcertant, mais pas désagréable. Tu recules d’un pas, mais lui ne bouge pas, la migraine n’a pas encore pointé le bout de son nez, vous avez une heure avant d’en ressentir les effets.
Mais lui a déjà mal Au cœur, aux veines & au crâne
Yeux cernés de noirs qui s’accrochent à ton corps, te détaillant de la tête au pied, bien portant d’apparence Napalm, mais il sait que le mal est ailleurs, sous-jacent ; pas visible sur l’épiderme, mais ancré dans la conscience. Carbone ne peut s’empêcher d’analyser les gens, c’est ainsi qu’il a pu tous vous tromper sur sa condition pendant deux ans, alors quand tu lui ordonnes de ne rien dire, la provocation naît par automatisme. Il sait très bien, qu’en agissant ainsi, tu ne pourras pas faire autrement que de lui répondre, les missives le prouvaient, quoi que tu en dises, quoi que tu fasses. Contrairement à lui, t’es pas très doué Napalm, pour tout cacher. Un sourire qui naît, alors que ses paupières se ferment, sa main également bandée comme pas mal de parties de son corps vient choper sa cigarette pour l’ôter d’entre ses lèvres gercées, rongées par l’angoisse et l’anxiété.
C’est marrant… Une phrase commencée, mais laissée en suspend, tout ça pour prendre une nouvelle bouffée de sa cancerette. Dans ta missive, tu disais t’en foutre de ma vie, alors t’aurais très bien pu faire semblant d’livrer tout ça. C’est sans doute ce qu’il aurait fait à ta place Carbone ; la rancune tenace quand les affres de la trahison ronge jusqu’à l’os. Expiration d’un brouillard opaque, l’homme continue. Mais non, tu te retrouves là comme un con à faire le voyageur pour sauvegarder la vie d’un exilé, et pas n’importe lequel, celui que t’exècre. Comet était un vil personnage ; bien qu’il était nouveau à ses fonctions, il ne devait pas avoir conscience de ce passif entre vous ; les obligations… De quoi te mener la vie dure Napalm, sans aucun doute. Non, c’est pas marrant, c’est ironiquement tragique.
Tant de choses à dire, mais si peu de mots qui lui viennent. Comment apaiser des tensions qui seront à jamais gravé dans vos consciences ; dans du papier maintenant. Forcer un dialogue, ce n’était pas son genre, alors sans attendre réellement, Carbone s’avance, titubant à moitié sous le poids de son corps, attrapant le sac de vivre en faisant attention à ne pas te toucher ; ça serait con de subir une nouvelle fois une décharge ; pas sûr qu’il l’encaisse bien cette fois. Ses yeux se posent sur toi, regard honnête et droit, un ton implacable. T’as dis que t’avais pas le temps Napalm, alors qu’est-ce que t’attends ? Nouvelle quinte de toux, crachant sur le sol le sang qui lui remonte de l’estomac. T’as été assez clair dans tes lettres et j’vais pas te courir après ni me mettre à genou pour avoir le “privilège” de te parler.
Nouvelle quinte de toux, qui fait ployer cette fois ; nouveau sourire carmin teinté de noir ; à l’aube du désespoir de ses déboires. Le filet de sang roule de ses lèvres, la cigarette est de nouveau vissée à elles,, sa posture voûtée qui reprend ses droits. Le connard tient bon, comme tu peux le voir. Les mots sont ancrés, Carbone ne pourra jamais les oublier ; t’avais été clair, limpide, t’avais aucune envie de le voir, ni de lui parler ((c’est faux, il le sent, il le sait ; mais il s’efforce de respecter tes volontés.)) Alors, t’avais plus qu’à tourner le dos et à rentrer au bercail, loin des emmerdes, loin de cet être du passé qui n’aspire même pas à te hanter.
{ } I don't know what's worth fighting for Or why I have to scream
Il te voit, Carbone. Oh putain il te voit. Comme il ne t’as jamais vu auparavant. Il te voit dans toutes tes blessures. Dans chacune de tes plaies. Il te voit Napalm. Parce qu’il t’observe, lui aussi. Comme il le faisait déjà avant. Il a toujours eu les yeux rivés sur toi, Napalm. Le savais-tu, Carbone ? Que tu comptais pour lui. Autant que cet homme qui n’est plus. D’une manière différente. Tout aussi forte pourtant.
Et c’est peut-être pour ça. Que Napalm a si mal. D’être si con.
“ J’le fais pas pour toi, Carbone.”
Qu’il lâche directement. A peine le son de ta voix entendu. Avec hâte et précipitation. Il ne veut pas te laisser croire, Napalm. Croire qu’il pense encore à toi. Croire qu’il fera toujours quelque chose. Qu’il sera toujours là. Parce que Napalm refuse. D’être encore quelqu’un.
Parce que Napalm n’est plus qu’une ombre, Carbone. Ses sentiments sont à vif. Chaque jour ils lui crèvent le cœur. Napalm a envie de s’arracher toute son âme. A main nue, il rêve de s’étriper. Napalm ne veut plus ressentir, Carbone. Il ne veut plus se souvenir. De ce que vous étiez. De ce qu’il a ressenti, un jour. De ce qu’il a brisé. MAIS SURTOUT… de ce qu’il a perdu.
Napalm t’aime. Tant malgré lui. Que ça le bouffe. Putain ça l’étouffe. Il voudrait s’arracher la trachée. Pour mettre fin à sa vie.
Mais tout ça. Tu n’as pas besoin de le voir, Carbone. Parce qu’il sait. Il sait que ce n’est pas à toi de le voir. Il sait que ce n’est pas à toi d’être à ses côtés. Il sait que ce n’est pas à toi de le réparer. Malgré tout. Malgré tout ce qu’il dira, il sait. Que ce n’est pas à toi de l’aider. Personne ne doit le relever. Seule la mort l’attend encore. Il a signé son épitaphe en avance.
Vraiment, il ne voulait pas venir. Non pas parce qu’il te déteste; Oh ça non, Carbone, il ne te haïra jamais. Parce qu’il sait ce que c’est. La haine pure et dure. Il la connaît trop bien. Elle le bouffe. A lui déchirer l’âme à chaque pas. Alors non… Il ne te hait. Il te regrette, tu sais. Il aimerait chialer. Crier. Hurler. Défoncer les murs qui l’enserrent. Il aimerait se libérer. Mais ses blessures sont si profondes. Elles sont si profondes.
Mais il sait au fond. Qu’il n’est pas légitime d’être l’enfoiré qu’il est. Pour justifier sa peine. Il sait au fond. Qu’il en fait trop. Mais qu’est-ce qu’il peut faire. Il est si pathétique, Napalm. Comme lorsqu’il te voit.
Franchement tu le bouffes. Toi aussi tu le ronges; Chaque jour. Qu’est-ce que vous attendez de lui. Il ne sait pas. Mais comment pourrait-il te laisser là. Comment tu voudrais qu’il se détourne. Alors que tu repeins le sol de ton sang. Tu le sais au fond, Carbone. Tu l’as dit toi-même. Napalm ne sera jamais un mauvais bougre. Parce qu’il est trop faible.
Il est bien trop humain.
Alors il tend la main. Comme pour te rattraper. Mais la ramène à lui en se souvenant de ce que ça fait. Le choc électrique qui part. Il ne compte pas te l’infliger. Peu importe ses mots. Sa froideur et sa dureté. Tu le sais Carbone, n’est-ce pas. Napalm t’estimeras toujours. Que ce soit une émotion pure. Ou autre chose de plus délicat. Il t’aimeras toujours, oui. Toujours. Au-delà des mots.
“ Ouais… j’en ai rien à foutre de ta vie et alors ? Est-ce que ça veut dire que j’te laisserais crever ? J’pense l’avoir dit aussi… Les wilds c’est chez toi. Et j’ai beau être un putain d’enfoiré aujourd’hui, j’écouterais toujours Comet s’il m’dit d’aider l’un des nôtres. C’pour ça que j’suis là, Carbone. Parce qu’il m’a dit d’vnir….”
Parce que tu lui as dit, Comet. Pour qu’il puisse arrêter de souffrir. Tu lui as dit de faire le premier pas. Peu importe la violence que cela doit représenter. Parce que tu sais, Comet. A quel point il compte pour lui. Il te l’a dit, Napalm. Après les missives, quand il ne savait plus. Il s’est tourné vers toi. Parce qu’il croit en toi.
Mais ça l’exaspère, Napalm. Ses sentiments contraire. Et de te voir dans cet état. Il t’observe. Vraiment, il aimerait te soutenir. Mais il ne peut pas. Qu’est-ce qu’il doit faire. Putain qu’est-ce qu’il doit faire. Toutes ses émotions le dévorent. Elles le submergent et le noient. Alors quoi. Comment il est censé faire. Il ne sait pas. Napalm ne sait pas.
Il ne sait pas. Qui il est. Qui il veut être. Qui il rêve de devenir. Qui il DOIT être.
“ … A quel point t’vas me casser les couilles, Carbone ? Franchement tu…” il ne sait pas. Putain il ne sait pas ce qu’il doit dire. Ce qu’il doit faire. Dis lui, Carbone. Il ne sait plus. Il a envie de mettre fin à tout ça. Mais comment il doit faire… Comment il doit faire sans être un putain de fils de pute ? “ PUTAIN JE… J’vivais si bien sans toi et t’reviens comme si de rien n’était juste parce que t’as retrouvé la mémoire ?? Et maintenant Comet me demande de venir parce qu’il sait. Putain il sait au moins ce que je ressens. Il m’a dit que j’devais venir alors j’suis là, mais bordel j’ai pas d’réponses. Je n'ai jamais aucune réponse à vous donner. Qu’est-ce que vous attendez tous de moi ?! Hein ?! Pourquoi est-ce que t’es revenu vers moi ?! J’comprends pas, j’comprendrais jamais. T’voulais te soulager ? Ok, mais moi ? Mais moi j’suis là, j’existe. En dehors de ta putain d’souffrance de merde, j’suis là. J’te vois. Et putain, ouais j’aimerais te dire d’aller t’faire enculer encore une fois, mais t’viens là, dans cet état, alors quoi ?! ALORS QUOI BORDEL ?! T’crois que j’vais me barrer sans me retourner ?! T’crois que je m’inquiète pas ?! Ok j’sais ce que j’ai dis, c’est vrai. Et au fond j’le pense sûrement, mais j’oublie pas contrairement à toi, j’oublie pas que je me souciais de toi. Que je le fais encore, malgré moi j’crois… parce que j’reste là. J’te vois cracher du sang et…”
Il balance. Sans comprendre. Il ne sait pas. Parce que Napalm ne sait jamais. Quand est-ce que son monde entier… Est partie en fumée….
“ Est-ce que t’vas bien putain ?!”
Ouais. C’est ça en fait. C’est ça qui le bouffe. C’est ça qu’il veut savoir. C’est ça qu’il se demande. Quand il te voit dans cet état. Mais tu sais, Carbone, tu verras ses plaies. Au bout de ses poignets. Tu verras qu’il a changé. Les scarifications comme preuve qu’il a évolué. Qu’il a commencé à apprendre son alter. Lui aussi, il a changé, tu sais. Quitte à se fracasser.
Et c’est ce qu’il fait de mieux aujourd’hui. Se détruire. A petit feu.
“ Ok t’sais quoi ? … Oubli. Si j’dois t’aider à porter tout ça dans un endroit en particulier j’le ferais et après j’me casse. On dira qu’on s’ra quitte et la prochaine fois, ignorons nous. C’est la seule chose qu’il restera à faire. ”
Il est fatigué, tu sais. Napalm est fatigué. D’être carbonisé. Par ce qu’il ressent. Par ses sentiments. Par la vie elle-même.
Mais toi aussi tu le sais. A quel point ça peut être dur. De vivre.
Est-ce qu'un coeur reste un coeur même en morceaux pv. Carbone
MUSIQUE — Traîner sa carcasse miséreuse devient compliqué, mais partisan du moindre effort se convainc qu’il ne doit pas ployer, qu’il ne doit pas céder. Rester droit fort et fier après avoir autant douiller, tant d’années à s’ronger les sangs et à oublier son existence ; se pliant en quatre pour les exigences et le bien-être d’autrui qu’il s’est oublié. Carbone, il a subi, il a serré les dents et il a tout donné ; mais il a également, terriblement fauté. Te voir là devant lui, ça le ramène à ses erreurs, à tout ce qu’il a fait de mal et c’est horrible à constater ; ses gaffes sont des affres. Le sang est craché, encore, alors qu’il écoute tes remontrances ; rôles inversés pour la première fois, une première dans le mélodrame de votre histoire. Cela aurait pu être si simple, cela aurait pu ne pas changer, si la ronde des sentiments n’avait pas mis son grain ; si elle ne t'avait pas retourné. T’es pas le premier à lui avouer ça, que tu l’as aimé ; sans aucun doute sincèrement. Il t’a bafoué, à détruit tes espoirs sans sourciller ; t’as juste abdiqué… Carbone se demande ce qu’il aurait dû faire, ce qu’il aurait dû dire, mais ça ne changera rien au schmilblick ; c’est comme ça, c’est arriver, y’a pas de retour en arrière possible.
Peut-être qu’il aurait dû faire comme ce coup d’génie aux échecs, le zugzwang ; le seul coup valable pour s’en sortir, celui de ne pas jouer.
Carbone avait tenté avec toi, d’oublier Hysteria en t’étreignant, mais ça n’a jamais marché ; pas qu’avec toi Napalm, mais toi t’as fais parti d’un quotidien, du genre qui est indélébile ; avec des jours qui se succèdent et une routine qui s’installe. Vous étiez pas un couple, mais vous en aviez peut-être un peu les fondements ; mais le problème là-dedans, c’est que Carbone est un connard. Qu’il t’as fais miroiter un reflet possible dans un miroir, pour le détruire à la perte de sa mémoire. Te rejetant comme on évince un soin qu’on n’a pas demandé, craignant le corps médical. Les flash de votre histoire avait beau revenir, y’avait qu’un visage ancré à son esprit ; celui d’un ami, devenu ennemi, pour aujourd’hui être l’amour de sa vie. Un amour qu’il n’a jamais pu oublier, qui est né à l’âge canonique de dix huit ans, mais qu’il a préféré étouffer. Il a soufflé sur la bougie, mais elle ne s’est jamais éteinte ; la flamme d’un amour ardent qui souhaite juste perdurer.
Et t’as subis ça, apparemment, sans qu’il le sache ; parce que tu l’aimais sincèrement. Ce simple fait, le rend amer, mais surtout en colère ; contre lui-même.
Ainé mature qui agit comme un gamin égoïste, qui se sert de quelqu’un sans capter ce que l’autre parti peut ressentir ; en l’occurrence, toi Napalm. Putain, si seulement il avait fait les choses correctement, vous n’en seriez pas là aujourd’hui. Tu ne l'admires plus, tu ne le considères plus ; mais il sait au fond de lui que tu ne le hais pas ; tes mots et tes gestes sont contradictoires ; pourtant, il tait l’espoir, le laisse crever dans le placard. Putain, mais si t’en a rien à foutre, casse-toi… C’est murmuré, au travers d’un nouveau crachat de sang bien plus noirâtre que le précédent. Wild ou pas, qu’est-ce que ça change ? Dans le fond, qu’est-ce que ça lui apporte dans l’instanté ? Rien. Si ce n’est une nouvelle frustration ; de savoir qu’Hysteria est entre vos murs alors que lui est condamné à être ici ; loin de sa famille ; et bordel de merde, t’en fais partie. T’es de ceux qui l’ont accepté à son arrivée, qui lui ont collé le train, qui lui ont apporté réconfort et sérénité ; ce qu'il n'avait jamais ressenti chez les Legendary.
Comment ne pas amèrement regretter son comportement du passé ? C’est impossible.
Te casser les couilles ? T’inquiètes pas Napalm que tu lui brises les siennes. Il n'est pas responsable de ton attachement, c’était du cinquante cinquante ; vous aviez tout deux étés cons ; mais aujourd’hui, c’est lui qui paye les pots cassés et il comprend, le pire, c’est peut-être ça ; de comprendre avec son empathie à la con, combien il t’a blessé. C’est toi qui m’les brises. Et c’est cracher de nouveau, alors que sa cigarette s’échoue parterre avant d’être écrasé par le poids de sa jambe comme on écrase un insecte qui nous indispose. Qu’est-ce que tu crois putain ? Que ça m’amuse ? Que j’ai demandé à c’que ça se passe comme ça ? Tu m’prends pour quel genre de salaud… ? Ouais, j’ai merdé, j’ai merdé grave ; parce que j’avais pas capté que tu t’étais attaché à ce point, j’en avais aucune putain d’idée. J’ai été honnête dès le départ. T’ES LE SEUL PUTAIN. LE SEUL QUI SAVAIT ! Dolly avait dû le capter, le percé à jour, le connaissant si bien ; mais sinon, personne n’avait rien vu, Carbone n’en avait parlé à personne ; trop apeuré, qu’Hysteria le comprenne et l’apprenne. Je sais, je sais que j’me suis servi de toi pour l’oublier et c’est là-dessus que j’ai merdé. C’est sur ce plan-là que j’ai été le plus gros des connards et c’est pour ça que j’me suis excusé ; parce que JE SUIS PAS UN CONNARD QUI PENSE PAS AUX GENS, J’PENSE TOUJOURS AUX CONSÉQUENCES DE MES ACTES. Et c’est vrai, Carbone n’a jamais fui les conséquences, il les subit, il y fait face ; et il se blesse dans le processus ; son corps, meurtri par les cicatrices, en est la preuve irréfutable.
Profond soupir, alors qu’il se maintient difficilement debout, ployant à nouveau, un genou à terre ; le rythme cardiaque s’emballe ; tout s’enchaîne. Le manque de sommeil, l’hygiène de vie déplorable, encline à la misère. Y’a pas de mystère, il se sent à des années-lumière, prêt à quitter l’atmosphère. Non, je n'vais pas bien, mais j’m’éfforce justement de pas le montrer, comme j’le fais toujours ! Ouais, j’ai oublié, j’ai oublié ma vie, dans son intégralité ; et quoi ? Tu crois quoi bordel ? Que ça m’a pas fait vriller ? Que j’étais pas décontenancé ? TU CROIS QUOI ?! BIEN SÛR QUE ÇA M’A TUÉ ! Sa main de métal s’agrippe avec férocité à son estomac qu’il peut sentir être retourné, à deux doigts de gerber. Mais j’ai serré les dents, j’ai tenu bon, pour Dolly, pour Mist, pour Nevermore, pour Howlite, pour December, même pour toi ; j’voulais vous préserver de tout ça, pas vous blesser davantage.
Mais voilà C’n'était pas suffisant Ce n’est jamais suffisant Preuve d’un trépas
Si j’pouvais choisir de réécrire l’histoire, j’changerais rien, si ce n’est ma perte de mémoire ; ça m’aurait épargné deux ans de galère. Deux ans à m’faire haïr par le mec que j’ai toujours aimé, qui m’a accusé d’la mort de son frère, j’aurais pu épargner la peine de ma meilleure amie que j’ai vu chaque jour sourire en s’illusionnant et en se confortant dans une haine dérisoire, j’me serais pas blessé, pas trancher le coeur, ni les bras, ni les jambes. Mais voilà, j’ai perdu la mémoire et j’ai rien pu prévoir, j’ai tenté putain, j’ai tout donné, et maintenant que j’la retrouve, pour la première fois, j’suis dans le regret. Un rire sarcastique, une vérité crachée ; une envie d’t’en coller une qu’il contient comme pas permis. En fait j’aurais juste rien dû te dire, pas te contacter, vivre dans un déni et dans un mensonge. Les phrases de Mist lui reviennent en ce jour sombre, “tu dois juste être toi.” Mais c’n'est pas moi. Depuis que j’suis chez les wilds, c’est PLUS moi.
Le cœur aux bords des lèvres, la viande de hyène consommée la veille ne passe pas ; le sang qu’il boit non plus ; les tripes sont complètement retournées ; et ça sort. Dégobiller sa vérité comme il gerbe un mauvais repas. Pu… tain… Il déteste ça, cette sensation dégueulasse, de celle qui brûle la gorge ; pas besoin de ça. M’aide pas. Garde… Garde ta pitié. J’te demande rien… J’suis capable de porter ça. Alors ép… Épargne-toi cette peine.
Il en a assez de subir D'être le putain de bouc émissaire Responsable malgré lui de toutes les misères Qu'on lui foute la paix, avant le prochain ulcère
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Sa colère redescend. Sa voix se coupe nette. Sa tête se vide. Son coeur s'éteint. Napalm se rend compte. Cette fois, il n'a pas le choix. Aujourd'hui, il se fracasse contre lui-même. Il a la nausée. De réaliser quel genre de fils de pute il est devenu.
Le silence erre. Alors que ta voix résonne. Tu sais, Carbone, il ne s’en lasse pas. Il ne se lasse jamais de vous entendre. Toutes les personnes qui comptent pour lui. Qui ont un jour comptés. Peu importe ce qu’il en dit. Vos voix lui permettent de panser ses plaies. Même si ce ne sera toujours qu’éphémère. Une illusion à laquelle il s’accroche. Pour passer une journée de plus. En attendant inéluctablement la dernière. Qu’il sait proche.
Et peut-être que c’est pour ça, tu sais. Qu’il n’a pas envie de te rejeter. De faire demi-tour et s’en aller. Parce que Napalm aurait pu le faire. Comme le gamin qu’il est encore. Il aurait pu prendre la mouche. Te cracher à la gueule et se barrer. Mais il ne le fera pas.
Parce qu’il a peur, tu sais. Au fond, il a peur que ce soit la dernière fois.
Alors il t’écoute. Avec une attention qu’il porte rarement. Qu’il ne donne quasiment plus. Pour s’empêcher de s’attacher encore. De se lier et de se donner de l’espoir. Mais l’espoir… il n’en veut plus. Ce n’est pas que toi, Carbone. Ce qu’il est devenu… Ce n’est pas à cause de toi, Carbone.
Ce qu’il est devenu, Napalm, c’est uniquement pour se protéger. De ce qu’il n’arrive pas à soigner. De ce qu’il a peur de briser encore. De perdre une énième fois. Napalm craint de n’être jamais à la hauteur. Alors fuir… fuir c’est tout ce qu’il lui reste à faire. Pour vivre. Pour survivre misérablement. C’est tout ce qui lui reste. Mais il ne veut pas voir ça, tu sais. Se rendre compte que tu t’en veux. Pourquoi tu t’excuses. Tu le dis si bien, il le savait. C’est parce qu’il a cru. C’est parce qu’il était faible. Stupide et naïf. Mais tout ça, Carbone, tu n’y peux rien. Napalm s’en est occupé seul. Il a mis fin à tout ça. Alors pourquoi tu t’excuses.
Il ne comprend pas. Parce que tu ne lui dois rien.
Alors il t’écoute. Parce que peut être qu’il comprendra. Tu t’attends sûrement à l’entendre t’envoyer chier. Te dire une nouvelle fois d’aller te faire enculer. Mais étrangement… Etrangement il ne dit rien. Ne fait rien. Ne bouge pas.
Parce qu’il l’entend tu sais. Sa culpabilité le ronger. Son humanité qui lui hurle dans les oreilles. Il n’est pas capable de te parler. Parce qu’il va craquer. Mais ce n’est pas à toi de le supporter. Il l’a compris il y a longtemps. Il n’a pas la place qu’il espérait. Et n’a pas le droit de rester à tes côtés.
Et surtout… il ne veut plus te blesser. C’est un connard, tu sais. Aujourd’hui il s’amuse. Il provoque et il flirte avec la mort. Il attend que quelqu’un le dézingue. Il cherche la douleur parce qu’il sait. Putain il sait, oui. Que c’est tout ce qu’il mérite d’avoir. Et quand il te voit, là. Quand il t’écoute. Il le sait plus encore.
Napalm crève de te dire ce qu’il pense vraiment. Ce qui lui tient le coeur là tout de suite. ça le flingue de ne pas pouvoir te dire tout ça. ça le tue de ne pas pouvoir te le hurler, mais sa trachée reste bloquée. Rien ne sort. Rien ne sort parce qu’il sait. Il sait que tu lui dira ce qu’il ne veut pas entendre. Il sait que tu t’en voudra. Il n’est pas stupide. Il sait tout ça. Alors toi aussi, Carbone, voit comme il a changé. Comme ses mots se terrent. Comme il tue sa douleur. Sa souffrance. Comme il vous donne l’illusion.
“ T’as raison. ”
Sa voix résonne plus calme qu’il ne le pensait. Il ne tremble même pas. Ses mains sont figées. Il n’a pas le droit de t’aider. Ni même te toucher.
Vraiment. Il voudrait vraiment te balancer les pires horreurs. Pour se protéger. Pour ne pas voir tout ça. Parce que putain ça le brise. ça le brise tellement de savoir que c’est lui. Que c’est lui qui a tout gâché. Encore.
Mais il ne veut pas lutter. Il ne veut pas se débattre. Il est fatigué. Peut-être que s’il l’accepte juste cette fois. Peut-être que ses remords vont enfin le tuer. Mais tu sais, il ne veut pas te haïr comme il le fait déjà. Comme il arrive à la haïr, elle.
Il ne veut pas. Te laisser dans ce sac. Avec Pandore. Parce que ce n’est pas ta place, Carbone. Ta place c’est là où il n’a plus le droit de t’atteindre. Parce qu’il sait que sa douleur ne mérite pas de te heurter.
“ J’ai compris. T’as raison je le savais. Je le savais… Je le savais, ouais. Je l’ai toujours su. Et ouais... T'y pouvais rien pour ta mémoire, c'vrai. Je suis désolé pour ce que j’ai dis, j’étais… Ah vraiment. Si j’pouvais changer quelque chose, je ne tomberais pas amoureux d’toi, Carbone. Alors peut-être que tout ceci ne serait pas arrivé. Peut être que j’aurai pas eu la connerie d’croire que… Enfin bon. T’sais quoi ? J’ai entendu ce que t’avais à m’dire. Alors… si y a plus dis le. Après ça… j’te promet, Carbone. J’te promet…”
Il te promet qu’il se taira. Qu’il ne dira rien. Que ce sera terminé. Il te promet qu’il sera. Si tu as besoin de lui. Qu’il disparaîtra si c’est mieux ainsi. Parce qu’il se résigne.
Il se résigne de vous perdre. T o u s. Si vous devez le haïr pour ça. Il vous donnera des raisons de le faire. Si vous voulez croire. Il vous fera espérer. Et finalement c’est peut être en cela qu’il est le plus sombre. Te confronter, te rentrer dedans… Tout ceci ne te fera jamais partir, pas vrai ? Mais l’illusion que c’est une page tournée. Que tout va mieux à défaut d’aller bien. … Tu sais Carbone, si c’est pour que tu puisses vivre. Sans penser à lui, sans regretter ce qui est arrivé. Si c’est pour que tu puisses avoir la vie que tu mérites. Il le fera.
Parce que c’est la seule façon pour qu’il puisse encore te le prouver. Non. Pour qu’il puisse te le prouver vraiment cette fois. Que tu as tant compté pour lui. Que tu ne le laissera jamais indifférent. Il aura toujours de forts sentiments à ton égard. Tu ne sera jamais “personne” pour lui. Tu sera toujours quelqu’un qu’il a aimé.
Mais il s'en rend bien compte. Que son amour n’était pas assez beau.
Napalm est un imbécile tu sais. Il mourra sans que vous ne puissiez le voir. Aussi seul que possible. Quand bien même il a peur. Pour que vous puissiez l’oublier. Sans avoir à le regretter. Sa laisse en liberté.
“ Ne te prive pas. Tant que j’suis là. J’t’écoute. Vas-y. ”
Il attend. La suite. Dis lui tout ce que tu ressens. Toutes ses erreurs. Dis lui à quel point c’est dur pour toi. Dis lui… tant qu’il l’accepte. Tant qu’il t’entends encore.
“ J’ai pas pitié d’toi, connard. Si j’avais pitié d’toi… j’t’aurais dit tout ce que tu voulais entendre pour t’sentir mieux. Si j’avais pitié… j’t’aurais jamais répondu. T’oublie combien j’étais attaché à toi ? Moi aussi, t’fais partie de ma vie. Que je le veuille ou pas, t’seras toujours quelqu’un pour moi. J’l’ai dis et j’changerais pas ça. J’nie pas que t’resteras toujours quelqu’un d’important dans ma vie. Alors c’normal… dans ton état putain. T’ferais pareil… ou pas. J’le mériterais pas t’me dira.”
Il n’est pas misérable. Devant toi, il n’en a pas le droit. Il se tient droit. Il ne faiblit pas. Sa voix est calme. Son ton clair. Il ne tremble pas, Napalm. Il tient bon tu sais.
Il tiendra bon. Pour s’étouffer. Parce qu’il ne veut pas te voir comme ça. Carbone, ce n’est pas de ta faute.
Il l’accepte. Il ne changera pas ça. Et peut-être qu’au fond c’est ton état qui le rend comme ça. Peut-être que c’est parce qu’il s’inquiète tant qu’il ne dira rien. Tu sais, ça le bouffe de te voir comme ça. ça le bouffe de savoir… Non rien.
Il prend tes provisions, Napalm. Sans te laisser le choix. Parce qu’il ne compte pas te laisser là. Parce qu’il n’en a pas le droit.
“ Arrête d’faire chier et dis-moi où j’dois poser ça, tu veux. J’peux pas t’aider à marcher, alors laisse moi au moins faire ça.”
Est-ce qu'un coeur reste un coeur même en morceaux pv. Carbone
MUSIQUE — Une girouette, t’es qu’une putain de girouette Napalm, c’est le mot qui te colle à la peau, qui est le plus cohérent, le plus probant. Tu te fous de sa gueule, c’est obligé, il n’y a pas d’autres possibilités. Genou sur le sol, vomissant son repas et le sang de ses plaies internes, il écoute, sans rien dire ; les sucs gastriques sont en train de lui brûler la gorge, le ventre ; de lui retourner les entrailles. Tout comme les mots que tu lâches avec une facilité déconcertante qu’il n’a qu’une envie, te coller un coup monumental. Se retenir, ne pas agir avec violence, rester maître de ses émotions et ne pas les subir ; ne pas devenir ce qu’il s’est évertué à haïr toute sa vie. Mars, sa mère, les Legendary ; non. Ne pas devenir une sous-race à son tour ; hors de question. T’es désolé ? Non. T’es pas désolé Napalm, les mots que t’as écris et ceux que t’as lâché, c’était ta vérité ; c’était la véracité de tes sentiments, de tes émotions les plus profondes ; c’était très clairement ce que t’avais envie de lui dire depuis des années sans doute. Et il t’a tendu la perche Carbone, que t’as saisie au vol ; pour mieux le ratatiner. Le pire ? C’est qu’il t’en veut pas le moins du monde ; c’est juste mérité.
Mais te voir là, à jouer les bons samaritains, alors que tu n'en as très clairement rien à carrer, c’est insoutenable.
Tu dis des choses, mais agis de manière différente. Et Carbone, ce genre de comportement, ça le déconcerte. En réalité, ça lui rappelle Hysteria et son pardon, sa déclaration d’amour lâché alors qu’il pensait qu’il venait l’achever. Sur ça, vous étiez tous deux similaires, c’est peut-être pour ça qu’il t’avait choisi à l’époque Carbone… Pour ton caractère de merde semblable à celui qu’il a de plus cher. Main de chair collée au front, épongeant de sa paume blessée la sueur qui dégouline ardemment de sa chevelure, la plaquant un peu plus devant ses yeux cristallins. Ravaler sa fierté ? Non. Ravaler sa haine ? Non plus. Fallait que ça sorte ; pour une fois dans sa vie, Carbone inversait les rôles, il ouvrait complètement les vannes et se déversait avec ardeur sur quelqu’un. Et c’est tombé sur toi ; tu ne mérites sans doute pas tout ce qu’il te dit, mais y’a cette frustration qui doit être évacuée, donc Carbone, il essaye à sa façon de te dire les choses, avec ses mots à lui, de ceux qui ne sont pas réellement compréhensibles pour le commun des mortels.
Quand t’en viens à attraper son sac de provision, l’homme se redresse, s’essuie la bouche et arme son poing, avant de te coller une bonne droite. L’onde de choc et la décharge vous propulse tous deux loin de l’autre ; ce qui sonne Carbone bien plus longtemps que toi ; crachant de nouveau sur le sol. Le sang coule, ça l’ancre à la réalité, à l’amère réalité. ((Putain, j’me blesse encore, juste pour m’sentir vivant, désolé mon amour, j’ai failli à ma promesse.)) La ferme. Un crachat de sang, encore. Juste, vraiment, ferme-la. Le front percute le sol, le corps trop faible pour se relever tout de suite ; homme de métal complètement réduit à néant par la fatigue et par sa vie qui tombe en ruine ; il n’est plus que lambeaux ; amas de chair qui déambule, mais qui finira bientôt en poussière s’il continue à ce rythme. T’es qu’une putain de girouette Napalm. Ouais, c’est le mot ; une girouette contradictoire qui me les brise. C’est dit avec une telle virulence qu’il sent la chair de poule monter sur son échine, dresser chaque poil de sa carcasse en morceaux ; mais qu’il n’a pas la force de reconstruire. Tu peux pas m’balancer les pires saloperies et après vouloir m’aider ou agir en ami. PUTAIN MAIS SOIS COHÉRENT BORDEL. SOIS TU ME HAIS ET TU AGIS DE CETTE FAÇON, SOIS T’ES MON POTE ET… ! Cette façon d’agir, c’est ce qui l’a foutu sur le carreau avec Hysteria, à ne pas savoir sur quel pied danser. C’était fatal, la chute a été lente et l’arrêt brutal ; il n'acceptera pas ça avec tout le monde… Hysteria, c’est Hysteria, les circonstances le foutent sur un piédestal dans l’esprit de Carbone, il le sait, que cet homme à un ascendant sur lui, sur ses choix, sur ses décisions.
L’amour ardent qui rend aveugle et con ; à pardonner si vite. Sans doute oui ; mais trop de temps avait été perdu.
Et la réalité c’est qu’aujourd’hui Carbone n’en a plus autant il se sent en sursis, hors du temps Fantôme ambulant.
Et quoi en fait ? Carbone a perdu le fil de ses pensées, il s’est paumé dans sa frustration, dans sa complainte ; dans ses sentiments totalement en branle ; incapable lui-même d’être totalement cohérent. T’as été clair, on pourra jamais recoller les morceaux de c’que j’ai cassé, on était potes avant ; aujourd’hui on est que des étrangers ; je ne te connais plus parce que t’as changé, tout comme c’est mon cas. C’est pitoyable, y’a de quoi avoir pitié vu les circonstances. Vouloir vous raccrocher aux branches ? Tenter de sauver ce qui est insauvable ? C’était peut-être pour ça finalement que t’étais venu jusqu’ici ? Avec un espoir infime de faire partie d’une vie, que vous ne soyez pas obligé d’en arriver là ; à l’indifférence totale. Je n'te comprends pas putain. T’as un grain. Main sur le ventre, Carbone se relève, attrape la gourde d’eau dans son sac et en bois quelques gorgées pour retrouver un peu plus d’aisance à aligner les mots ; pour inonder sa voix enrouée. J’étais amnésique Napalm, mais j’ai une bonne mémoire, tes mots sont gravés, Tu te serais bien passé d’avoir de mes nouvelles, M’abstenir de le faire la prochaine ; mais quelle prochaine fois ? En y repensant, y’a rien qui va dans c’que tu dis, t’es pas clair ; tu fais que te cacher, tu n'dis pas les choses parce que quoi ? Ta peur d’être blessé ? Trahis ? On est tous brisés !
Oui, tous à Carcosa, étiez détruits, chacun à votre échelle Certains se voilent la face, d’autres s’ancre au réel
Et lui, il a pleinement maintenant, les pieds sur terre. Une cigarette dégainée après avoir enfin vidé tout ce qu’il avait à rendre de son estomac malade, sourcils froncés au maximum, preuve de son inconfort total. C’est en l’allumant qu’il continue Carbone. Je te l’ai dit bordel, je n'attends rien, j’me suis excusé pour me racheter une conscience, comme si ça allait m’sauver ou m’ôter l’épée de Damoclès que j’ai au-dessus de la tête. Mais non. y’a rien qui rachètera ce que j’ai fais ; je t’ai blessé, comme j’en ai blessé d’autres, j’fais que récolter ce que j’ai semé. Alors quoi ? Pourquoi ce revirement ? Me voir en miettes te donne désormais de l’empathie ? C’est cruel, Carbone le sait, mais tout ce qu’il dit à un but ; doué avec les mots quand c’est nécessaire ; pour faire prendre conscience. Tu vois très bien où il veut en venir Napalm, pas vrai ? Me fait pas rire, t’as toujours été un bon gars, tu t’fais passer pour un connard, dans quel but ? Pourquoi ? Je sais comment t’étais, je me doute de ce qui t’as changé ; mais de quoi t’as peur putain ? POURQUOI TU TE CACHES ?
Tu te voiles la face Napalm, il en est persuadé ; t’oses plus agir de façon réelle, comme si t’étais toi aussi, un fantôme ambulant, attendant juste le châtiment divin, la sentence irrévocable ; une élimination immédiate. Tu voulais que j’aille me faire mettre avec mes états d’âmes dégueulasses ? Si j’ai pas continué mon manège avec toi, c’est bien parce que ça me rongeait. Mémoire oubliée, histoire rayée, je t’ai évincé et quand j’ai eu des flashes de mon passé, que j’me suis rappelé ce que j’avais fait, crois-moi, j’me suis dégoûté comme jamais. J’me suis sentis aussi sale que quand on m'a accusé d'tout, quand j’ai vraiment fini par croire que j’avais moi-même tué Ivar. Ouais, c’était à la même échelle ; Carbone ne s’est jamais réellement aimé, on ne lui a pas donné l’occasion de s’apprécier ; c’est pourquoi il est bon, pour se foutre en l’air tout seul, pour se discréditer, pour se rabaisser comme jamais.
J’sais pas ce que j’veux te concernant, j’sais pas si j’veux disparaître de ta vie pour pas te bousiller de nouveau avec un espoir que j’pourrais pas combler parce que j’t’ai jamais vu comme tu le souhaitais ; mais j’sais que ton amitié m’a sauvé. Alors, ouais, j’suis paumé, mais au moins, tu sais tout, j’t’ai tout dit. La cigarette se consume entre ses doigts et c’est une fois sa tirade terminée que Carbone s’autorise enfin à prendre une bouffée salvatrice ; comme si la nicotine allait pouvoir soulager le fléau qui l’accable. Maintenant, sois honnête, j’sais que ça te déchire le cul, mais j’pense que ça te fera pas de mal, au contraire, avec moi t’as plus rien à perdre, non ? Son regard quitte la surface de ta silhouette, scrutant les environs comme à son habitude. Et oublie de m’accompagner à mon repère, j’te mettrais pas en danger ; personne ne sait où il est et c’est tant mieux. J’suis un traître, tu te rappelles ? J’suis recherché, alors moins on m’voit accompagner ; mieux c’est.
Un grand-frère protecteur Un bouclier supérieur Un sentiment qui l’écœure
Carbone essayait à sa façon, de rester fidèle à lui-même ; seulement, voilà, aujourd’hui Atlas avait failli ; lui, qui portait tout sur ses épaules, avait ployé, avait craché sa frustration, comme un enfant subissant encore ses émotions. Ne pas réitérer.
{ } I don't know what's worth fighting for Or why I have to scream
L’air devient pesant. Autour de vous, tout est flou. Le monde se tord. Sous les mensonges. Les non-dits et les refus. Il refuse que tu le vois, Carbone.
Mais toi. Toi tu n’as pas envie d’abandonner. Quand il t’offre une porte de sortie. Pour mettre fin à tout cela. Tu cherches encore une fois. Comment est-ce qu’il est censé gagner ? Si tu t’accroches à tout cela. Comment est-ce qu’il est censé se taire ? Si tu refuses d’oublier.
Pourquoi est-ce que tu t’acharnes, Carbone. Tu sais, il le sait Napalm, qu’il ne devrait pas. Être là. T’écouter. Te voir. Rencontrer ton regard. Retrouver la vision de tes cheveux blonds. Tes yeux clairs. Chacune de tes cicatrices. Jusqu’à celles qu’il ne connaît pas. Tu sais, il sait. Il sait, mais on lui a dit de venir. Comme s’il devait absolument le faire. Comme s’il devait trouver une vérité. Comme s’il devait… essayer.
Essayer de passer outre ses peurs. Ce qui le dévore chaque jour. Tu te penses coupable de quelque chose. Il le voit, il l’entend. Mais tu sais, il ne veut pas t’entendre t’excuser.
Parce qu’il a l’impression d’être encore plus minable. Et si les autres, il s’en fout, toi… Toi ce sera toujours différent.
Mais tout cela. Tu n’as pas besoin de le savoir. Pourtant tu le cherches. Alors que ton poing s’abat avec violence. Vous propulsant loin l’un de l’autre. Et cette réalité, c’est ce qui vous reste. Alors qu’il se redresse, toussant bruyamment. Le souffle coupé sous l’impact au sol.
“ PUTAIN TU FOUS QUOI ?!”
Sa voix se meurt au son de la tienne. Assis sur cette terre vide, il écoute. Parce qu’il t’écoutera toujours. Toi aussi. Ah. Il devrait s’enfuir. Il le sait? Napalm. Parce que son coeur bat. Si fortement, il agonise. A mesure que tes mots dégoulinent. Qui viennent le frapper de plein fouet. Putain, il tremble, Napalm.
Ne lui fait pas dire tout ça, Carbone. Ne l’oblige pas à te parler. Parce que Napalm n’a pas le droit. Il n’a pas le droit de te dire tout ça. Ses sentiments ne sont pas dignes. Ils ne sont pas dignes de toi. Cela fait bien longtemps, tu sais. Qu’il n’est plus digne d’être entendu.
Oh il sait qu’il ne souffre pas plus que toi. Pas plus que les autres. Il sait que sa souffrance ne justifie rien. Il le sait, mais c’est dur de l’accepter. Parce que sans elle, il n’est plus rien. Si tu savais, Carbone, comme il est vide. Comme au fond, c’est un vrai désert vivant. Rien de plus que des illusions. Que des murs effrités. Cela fait longtemps… que son monde est dévasté.
Et la seule chose qui l’apaise, Napalm, c’est de savoir que quelqu’un tient à toi et que tu l’aimes assez pour continuer. Que tu as l’espoir de le retrouver. Parce que sa jalousie est crevée dans l’abcès depuis des années. Elle aussi, il l’a tué avant qu’elle puisse exister.
Mais si tu savais… Si tu savais comme il est seul. Tout ça, tu ne sais pas, mais tu continues. Tu continues de déblatérer. Laisser tes émotions le traverser. Arrête de lui demander. Parce que son coeur qui se croyait mort, bouge. Et il a peur.
Putain il a peur.
tu fais que te cacher, tu dis pas les choses parce que quoi ? Ta peur d’être blessé ? Trahis ? On est tous brisés ! La ferme, Carbone. mais de quoi t’as peur putain ? POURQUOI TU TE CACHES ? Ne demande pas. Maintenant sois honnête, j’sais que ça te déchire le cul, mais j’pense que ça te fera pas de mal, au contraire, avec moi t’as plus rien à perdre, non ? JE NE VEUX PAS. PUTAIN FERME LA CARBONE.
“ Ne refais plus jamais ça, putain. T’essayes de te tuer ? Y A PAS QUELQU’UN QUI T’ATTENDS NON ?! PUTAIN DE MERDE T’ES COMPLETEMENT MALADE !!”
Son coeur bat à tout rompre. Alors qu’il se souvient ce que tu viens de faire. Maintenant que ta voix se terre. Que ses sentiments se broient. Il sent sa cage thoracique s’enfoncer. Il n’a jamais eu aussi mal. Même quand Mars le fracasse, ça ne fait pas aussi mal. Pourquoi. Pourquoi, Carbone.
“ Pourquoi t’veux savoir putain ?! Qu’est-ce que ça peut t’foutre ?!”
Pourquoi tu lui donne de l’espoir, Carbone. L’espoir que quelqu’un veuille vraiment savoir. Ce qu’il y a au fond de ses ténèbres.
“ Si j’ai envie d’me cacher en quoi ça t’regarde ?! De quel droit t’viens m’faire chier avec ça ?! Tu l’as dit toi-même, toi et moi on ne se connaît plus ! Alors quoi ?! T’as dit ce que tu voulais me dire, non ?! T’as pas b’soin de savoir ce que j’ai à dire. ”
Il est en colère. Et fébrile à la fois. Il ne veut pas te dire. Mais tu le bouffes. Tes mots le rongent. Parce que c’est un gamin. Et son poing s’enfonce dans le sol. Encore. Encore. Encore. Le sang qui s’écoule et la rage qui le tenaille. Pourquoi tu le cherches, Carbone. Alors qu’il essaye de faire bonne figure.
Alors qu’il… Il voulait pas avoir cette tête. Mais il le sait. A quoi il ressemble maintenant. Que ses traits se crispent. Parce qu’il tente de se contenir. Jusqu’à croiser ton regard.
“ TU VEUX QUE JE TE DISE QUOI ?! Que j’ai abandonné ? Que j’ai tout laissé tomber ? Que j’ai tout envoyé balader ? Tu veux que je te dise que j’crois plus en vous ! Que j’préfère me faire casser la gueule que d’m’accrocher à quelqu’un ? Tu veux que j’te dise que putain je…. MERDE CARBONE ! T’veux savoir à quel point j’suis pathétique ? Ah bien alors écoute. J’passe d’une personne à l’autre. J’baise tout ce qui passe. J’cherche la merde, tellement que j’me fais défoncer tous les quatre matin parce que c’tout ce qui m’reste. La douleur putain. Quand j’crache mes tripes, j’ai le droit de vivre. Quand j’suis par terre, j’ai l’droit de me sentir vivant ! Quand j’sens le sang, j’ai le droit de respirer. QUAND J’ME REND COMPTE QUE J’AI PLUS PERSONNE JE. ”
Sa voix tremble. Il tremble, Napalm. Depuis quand. Depuis quand il n’a plus livré ses sentiments.
“ Quand j’me rend compte qu’il n’y a personne… vous êtes tous éphémère les gars, j’attends plus après vous. J’refuse d’aimer encore une fois. D’compter encore sur quelqu’un. J’refuse de vous voir crever, putain !!”
Parce que tu sais, Carbone, Napalm n’a jamais guéri. Il n’a jamais soigné la perte. La solitude. Il n’a pas fait son deuil. Parce que personne ne lui a dit comment faire.
“ J’l’entend encore putain…. Tous les jours. Tous les jours, j’entends sa voix. Il m’dit quelque chose, Carbone, mais je ne comprends pas… Il m’a dit quelque chose ce jour-là. A CET INSTANT PRÉCIS J’ME SOUVIENS PLUS !!!! Et la seule qui puisse encore me le dire… C’est celle qui la tuer ?! C’EST SA PUTAIN DE VOIX A ELLE QUE J’ENTENDS TOUT LE TEMPS !! C’est elle qui est toujours là… Putain quand j’la vois, j’rêve de la flinguer. J’rêve de l’égorger, mais qu’est-ce que j’fais ? Rien PUTAIN J’FAIS RIEN CARBONE !! J’finis juste par coucher avec elle… PUTAIN !! Si tu savais comment j’me vois… J’ai envie de vomir. J’ai envie de m’arracher ce qui m’empêche d’être ce connard. POURQUOI J’PEUX PAS JUSTE LA TUER, TU PEUX M’LE DIRE ?! J’aimerais mettre fin à tout ça. J’aimerais que ça s’arrête, mais j’dois faire quoi ?! Tous les jours j’rêve d’en voir la fin ! Quand est-ce que ça se finit, hein ? T’peux me le dire ? J’rêve de crever, mais j’ai même pas l’courage de faire ça. Ah putain. ”
Depuis quand. Depuis combien de temps. Il n’avait pas pleuré, Napalm. Sûrement depuis que c’est arrivé.
Et il souffle, bruyamment. Sentant son coeur à l’abandon, se réveiller. Il appelle à l’aide, si tu savais. Et il se tient, Napalm. Pour ne pas tomber.
“ Putain… Ouais… J’suis pas le plus à plaindre. Qu’est-ce que j’ai perdu après tout ? Mais au moins maintenant c’que j’sais… ce que j’perdrais plus rien. Tant que vous restez tous en surface…”
Mais même là, il a échoué, tu sais. Parce que parfois… il pense à quelqu’un. Ah. ça aussi, ça le détruit.
“ T’sais pas c’que tu veux, Carbone ? Moi non plus. J’sais pas pourquoi ça m’a bouleversé d’voir tes missives. J’sais pas pourquoi ça fait si mal… J’sais pas pourquoi j’me sens si mal. Pourquoi j’ai envie d’gerber. J’sais pas pourquoi… Alors que j’l’ai choisi. J’ai choisi c’qui m’arrive, ok, alors arrête de t’excuser. Parce que ça m’fait chier. T’façon y a plus rien à faire. Y a plus rien à changer et plus rien à réparer. ”
Non. Il est persuadé, Napalm. Qu’il n’y a plus rien à sauver chez lui. La lueur d’espoir qui lui restait. Vient de s’éteindre.
Parce qu’il réalise soudainement. Et tu peux le voir qu’il le réalise enfin…
“ C’ma faute putain. S’il est mort. Si même toi tu t’sens coupable… Ah putain. ”
Il réalise à quel point il a tout gâché. Et il rit. A quel point, il a tout détruit. Et il rit plus fort. A quel point, il était effrayé de te voir. Parce que face à toi, il ne pouvait pas le nier jusqu’au bout. A moins d’être juste un enculé. Seulement voilà. Il ne veut plus te blesser. Parce qu’il l’a déjà assez fait.
“ C’est fini. T'as encore b'soin d'moi ou j'peux m'en aller ? ”
L’espoir est mort, Napalm. Mais il le savait. Il ne retrouvera jamais la surface. ça fait trop longtemps qu’il est noyé.
Est-ce qu'un coeur reste un coeur même en morceaux pv. Carbone