Se surpasser.
Toujours.
Il faut être parmi les meilleurs, tout le temps.
Cette manière de penser venant de son ancienne faction ne l’a jamais quittée à Sekhmet, bien au contraire. C’est sa façon de se rendre utile aux Trappers, à sa nouvelle famille. Même si son vrai père l’invite toujours à faire attention, elle ne peut pas rester les bras croisés pour ceux qui ont acceptés de la recueillir.

Seule dans la salle d’entraînement, elle inspire avant d’écarter les bras face au mannequin d’entraînement.
Elle doit mieux maîtriser son pouvoir, c’est l’exercice de ce jour.
Des jours d’avant, de ceux suivants.
Consciente de sa dangerosité si elle en perd le contrôle, il faut surtout qu’elle puisse optimiser un maximum son utilisation avant de faiblir. Avant que son corps à elle ne tienne plus. Elle aurait bien aimée pouvoir imprégnée une lame de ses flammes, comme l’on peut parfois l’imaginer dans des livres fantastiques. Le souci étant qu’aucune épée ne pourrait supporter la chaleur qu’elles dégagent.

Ça serait plus simple et certainement moins fatiguant que de cracher des jets de feu bleus à tout le monde. Mais une telle arme n’existe pas.

Regard posé sur la cible, son pouvoir s’active. Des flammèches bleutées apparaissent aux creux de ses mains et la température monte déjà d’un cran. C’est déjà un avantage qu’elles soient aussi brulante, sur un champ de bataille cela peut déjà mettre mal à l’aise des soldats qui ne sont pas habitués à une telle chaleur. Heureusement qu’elle peut les supporter, il aurait été dommage d’avoir un alter qu’elle ne pourrait pas utiliser.

Changeant de posture pour replier ses coudes et ramener ses mains vers elle, elle ferme les yeux pour se concentrer sur son énergie dépensée à maintenir ses flammes.

Savoir comment les garder sans que son corps ne flanche trop vite.
L’optimisation de son alter est aussi une clé pour la victoire. Quelqu’un qui ne maîtrise pas son pouvoir, même puissant, ne connaîtra que la défaite face à ceux qui ont un contrôle absolu de leur alter.

« … Qu’est-ce que tu veux ? »

Un bruit de pas.
Léger.
Mais ça a suffi pour l’entendre car il n’y a pas d’autres sons que sa respiration dans la pièce.

Sa voix qui arrive jusque ses oreilles sonne comme un glas face à la tranquillité présente. Sekhmet se tourne à peine pour regarder le nouvel arrivant, remplissant ses mots de provocations afin de la faire tourner en bourrique.

Expression sérieuse, yeux vairons qui le toisent avec un agacement nullement dissimulé.

« Bonjour, Cerbère. »

Ce n’est pas chez elle ici ?
Elle en est consciente.
Elle n’a plus de maison depuis qu’elle s’en est allée.

Simplement un toit temporaire avant qu’elle ne soit rejetée de nouveau. Ses paroles se veulent blessantes, elle en a consciente.

« La solitude est préférable à ta compagnie. Toi qui apparemment est quelqu’un d’important, n’as-tu donc rien de mieux à faire que de perdre ton temps avec moi ? »

Paroles tranchantes, l’air de lui faire comprendre qu’il a beau parler, au final il est présent pour lui pourrir l’existence. Parce qu’il ne vaut pas mieux, ce n’est qu’un chien qui aboie parce qu’il sait que s’il la mord, il perdra plus que ses dents.

« Si jamais tu souhaites t’entraîner, je peux m’en aller pour ne pas te déranger, vu que ma présence peut être dérangeante. »

Se dirige vers ses affaires, prête à partir si cela devait aller trop loin.
Elle a bien autre chose à faire que de se battre parce qu’un de ces Trappers n’est pas capable de faire autre chose que de lui rappeler qu’elle n’a pas sa place.
Où est-elle exactement, si ce n’est pas non plus proche de sa famille ? Si ce n’est pas près d’Osiris pour le protéger ? Elle n’en sait rien. Mais ce n’est pas là-bas, c’est une certitude.

« Je te prierais donc de me laisser tranquille. »

Premier avertissement.

La flatterie mène à beaucoup de chose, mais il est vrai qu’un chien ne sait pas trop ce que ça peut faire. Hormis quand c’est son maître qui lui tend un os pour le féliciter. Après tout, c’est ce que tu es Cerbère, pas vrai ? Un sale cabot pas capable de fermer sa gueule et qui va ensuite se plaindre parce qu’il s’est fait punir pour l’avoir trop ouverte. Elle sait ce que tu veux faire et elle ne va pas tomber dans ton piège.

Si elle s’énerve, tu risques après tout de perdre plus que quelques cheveux brûlés sur ton crâne.

« Si tu es venu ici seulement pour mal me parler, je n’ai donc aucune raison de t’écouter vu que tu ne feras que me provoquer. »

Elle essaie de s’en convaincre, pourtant elle a un bien un défaut qui n’est qu’évident.
Son sang chaud qui bouillonne de colère avec l’envie de te rappeler ta place.

« Où est donc ta laisse ? Notre roi te permet–il donc de parler et d’ouvrir ta gueule de chien pour mieux chercher les ennuis ? Tu comptes me faire virer parce que j’ai osée répliquer à tes paroles ? »

Ses yeux vairons te toisent, son menton se relève dans le but unique de te faire sentir comme une merde. Parce que c’est ce que tu es, tu abois beaucoup mais tu ne mords pas.

« Depuis quand ma vie t’intéresse ? Si tu veux des réponses, va voir ton maître. Il t’en donnera peut-être si t’as été assez sage. Maintenant dégage, j’ai autre chose à faire que d’écouter tes aboiements. »

La politesse n’est plus au programme.
Pourquoi se fatiguer à être respectueuse quand toi tu ne l’es pas ?
Ses sourcils se froncent, la colère emprunt ses yeux d’une lueur sinistre.

Au pire, elle partirait d’elle-même.
L’ignorance est, après tout, le pire des mépris.