Cher autumn,

Quel gros crétin je fais.
Si tu pouvais accepter ces excuses et faire comme si de rien n'était. Je t'ai simplement fantasmé en quelqu'un d'autre, si ça peut te rassurer. Tu m'as fait pensé a quelqu'un dans mon entourage, quelqu'un de spécial a mon cœur.

Il a des tâches lui aussi. J'ai toujours pensé que c'était dû au feu mais je m'étais trompé.

Ma soeur.... Je n'en parle pas beaucoup c'est vrai. Meme si elle est importante, peut être trop pour ce qu'elle m'a fait, on est plus vraiment en très bon terme. Et je t'avoue, sans vouloir t'offenser, ne pas avoir a cœur d'en parler. Toi par contre tu sembles bien t'entendre avec ta famille. Je te souhaite la chaleur du cœur ad vitam et etername. Ca s'écrit comme ca ?

J'ai l'impression que tu n'as jamais subi de trahison. Est ce que je me trompe ? Parle moi encore de toi... Plus ça va, plus... J'ai besoin de te rencontrer.
Est-ce que tu ressens la même chose ou c'est juste moi qui m'emballe ? Tu me diras, sans doute que je suis impatient.
Ma mère m'a toujours donné le ptit surnom de "ma petite boule de feu" pour le côté passionné. Mais fais pas pareil je détesterai ça.

Toi qui es si debonnaire, j'ai bien peur de te tirer vers le bas avec mes seuls desirs de vengeance. L'envie de tuer tous ceux qui m'ont trahi me ronge de l'intérieur. Je ne sais plus quoi faire. Plus je t'écris, plus j'ai la certitude d'être dans le faux.

Et ca me met plus bas que terre.

Pourtant j'ai besoin de toi.

Sarek

Mon très cher...tombeur de doudou crasseux,

Je vois que tu n'as pas perdu de ton verbe ou de ta plume, et encore moins de ton acharnement. J'ignore quelle force de caractère t'anime pour trouver la force d'envoyer autant de lettres et persister à vouloir continuer une amitié vouée à l'échec, mais je vais tenter de laisser de côté ma pudeur et...écrire, si ça peut te faire plaisir.

Parce qu'on doit bien se l'avouer : t'es vraiment au moins aussi têtu qu'une hyène, on te l'a déjà dit ?  

Je vais être cash.

J'espérais que tu ne m'écrirais plus jamais. Que t'arrêterais et que tu te lasserais pour je puisse enfin rester seule et embrasser le silence. Je n'avais pas le coeur à garder contact avec toi, ni même à écrire la moindre ligne sur ma vie. Elle n'a plus rien d'intéressante depuis mon ascension, je le crains.

Bien sûr, j'avais envie de les ouvrir, tes fichues lettres. J'avais envie de te répondre, ce n'est pas le souci. Mais je terminais par repenser aux jeux, au temps qui passe...Aux choses qui ne changeront jamais...A cette admiration proche de la dévotion, qui brille dans le regard de certains soldats. A la fadeur du devoir, aussi.

Alors je les ai jeté au feu sans regret.

C'est devenu trop dur pour moi, tu comprends ?

Et puis, ce serait mentir, de dire que je n'appréhendai pas l'idée de te rencontrer durant cette maudite fête de la Saint Valentin...

Et alors ! Le destin s'est bien moqué de nous...

Evidemment, je n'ai pas fermé l'oeil moi non plus avec la "Nouvelle". J'avais l'angoisse et le dégoût au ventre. Une envie de gueuler avec mes diablotins la nuit tombée ; on ne m'en aurait pas voulu au QG. Ca m'a rongé... j'ai du mal à trouver du sens à tout ça. A tout ce qui s'est passé en si peu de temps...J'étais si près du but, à changer ma morne vie en quelque chose d'original, à m'aventurer vers quelque chose de bien différent de nos habitudes sans goût et sans nouveauté, mais j'en suis si loin désormais...

Je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ce qui arrive, c'est en partie de ma faute.

Que j'ai condamné tout le monde.

Oui, inconsciemment, je crois que l'I.A. veut me punir pour avoir défié les lois naturelles.

C'est le prix que je paie pour nager à contrecourant...

Je suis partagée, petite saison. Tu ne devrais pas m'écrire. J'ai aujourd'hui l'intime conviction que je porte malheur à tout ceux qui s'approchent de moi.

Petite saison,


Prendre la température après des années de froid est gage de bravoure de votre part, et ce serait cruel de ma part de ne pas m’y attarder. C’est une qualité que je ne peux qu'apprécier, mais je ne sais que vous répondre...votre imprudence me touchera toujours, et vous arrivez toujours à m'amadouer, d'une manière ou d'une autre.

Rien ne vous indique pourtant que je ne fais pas partie de ces créatures immorales que « vous » redoutez tant. Et vous savez quoi ? J’ai peur. Peur que vous ne soyez particulièrement déçu de ne pas pouvoir retrouver l’amie que vous chérissiez auparavant...

Car les gens changent, petite saison, et en mal sur Carcosa.

Moi? Je ne vaux pas mieux qu'eux.

Alors, je ne vous en voudrais pas, si vous me tourniez le dos.

Toutefois, dans l'hypothèse où vous me lirez toujours très cher...Je dois bien avouer que je suis fatiguée de jouer le chaud et le froid pour ne pas perdre pied.

Oui, votre lettre me rend nostalgique et je me prends à t' vous imaginer de nouveau en face de moi. Quand bien même vous prétendez avoir pris des rides, vous me donnez la sensation que vous n’avez pas craint les saisons et que vous avez vieilli comme un bon vin, mon doux-étranger-qui-n’en-est-pas-un…

Et vous...Bordel, j'aime pas le vouvoiement.

Je t’envie, petite saison !

J’aurais aimé connaître le secret de ta jeunesse...

Alors, peut-être qu'on pourrait se voir en face à face, oui. Là-bas. En signe du bon vieux temps, en tout cas : ta cicatrice est-elle toujours présente d’ailleurs ?

Enfin, pardonne moi. Je me fais sûrement des illusions. C'est que j’ai aussi l’impression que tu me portes trop d’attention, ou trop de bonne volonté : ma médaille est lourde, mais elle n’excuse pas mes choix…quand je peux en faire, bien sûr.

J’ai porté ton baiser au Sac, au passage. Difficile pour moi de lui mentir sur la portée de mes intentions ; il a gémi de hâte et pousser de petits couinements. Quant à ta lettre…Eh bien, cette missive t’indique peut-être que j’en ai tenu compte, non ?

Quoique, t'as sûrement raison de t'inquiéter. Elle finira sûrement en balle, dans les pattes de ma Flamme Blanche. Ou malencontreusement déchirer par le chiot Meriden un beau petit matin...

Je ne choisis pas !

PS : Rendez-vous donc dans deux jours, petite saison, si le cœur te le dicte. Pour parler de ces droits naturels trop oubliés.

Autumn,

Je t'écris ce mot pour prendre de tes nouvelles. Je sais que je pourrais venir te voir, mais comme tu es parti sans même laisser le temps de te rattraper, je me dis que tu souhaites peut-être être un moment tranquille ?

Si tu veux parler ou quoi que ce soit, je suis là pour toi, autant que tu as pu être présent pour moi quand j'en ai eu besoin.

Je pense comprendre ce que tu ressens par rapport aux nôtres. J'ai peur moi aussi, et c'est bien pour cela que je suis devenu médecin, pour faire mon possible pour les garder en vie.

Autumn,

Je ne t'en tiens nullement rigueur et je n'ai pas besoin que tu te fasses pardonner à mes yeux. Peut-être que d'autres le voudront, et comme tu me l'as écrit, des excuses devant eux seront les bienvenues.

Mais c'est davantage ton bien-être et ton humeur qui m'importe. Nous sommes des hommes avant tout et il est normal d'avoir besoin d'un moment pour se ressourcer, pour se retrouver, pour éviter de ployer avant de céder.

Reviens-nous en forme, je serai là pour toi.