Duel

Je vais vous faire un aveu. Mes frères Wilds ont la stupidité tenace qui coulent dans leurs veines et chaque jour, chaque seconde est un prétexte de plus pour que j'en vienne à les juger davantage encore. Les avait-on déjà prévenu que je n'aimais pas être avertie d'un duel à la dernière minute ?

Je planifie. Je prends par surprise, moi. Je combats de façon sale. Je reste dans l'ombre pour éviter les désagréments...Je ne suis ni vaillante ni patiente ; je n'essaie plus de l'être par expérience. En revanche, je peux leur concéder un bon point : j'ai comme toujours cette rage de vaincre qui me prend les tripes ; différente des autres ou non, petite, chetive, frêle ou douée d'un alter bienveillant, ça ne change rien à mes objectifs. Car Nothing est mon adversaire.

Je lève un sourcil en sa direction, l'observe un bref moment. C'est...un vieux qui me regarde avec un air désintéressé. Il n'est ni trop grand ni trop petit, blond, une trentaine d'années à en juger les premiers cheveux blancs qui perlent sa chevelure. Je n'en pensais rien au départ, jusqu'à ce qu'il dégaine une épée presque aussi grande que mon petit mètre cinquante sept. Je ne me suis jamais intéressée aux autres Wilds ; j'avais mieux à faire, disons... Mais je crois savoir de qui il s'agit et je sais ce qu'il pense en son for intérieur. (son assurance le trahit)

C'est un monsieur tout le monde, ce type. Un gars qui ne me prend pas au sérieux...
Résultat ? Il m'agace.
Et voici les premiers mots que je lui adresse, dans l'espoir de le désarçonner.

"...Hm. T'as quelque chose à combler, avec cette grosse épée ?"

Je lui crache mon venin à la gueule sans hésiter.
Dans un ton désagréable et épineux, comme à mon habitude.

Bien sûr, il s'agit d'un entraînement et je sais dès lors que tous les coups ne sont pas permis. Je m'apprête donc à effacer la distance qui nous sépare ; je sais que si j'arrive à passer au corps à corps, j'ai toutes mes chances.
Alors je m'élance...

..Mais peut-être trop tardivement.

A peine le début du combat lancé que son épée vient chasser mon côté flanc gauche et rencontre le fer de ma lame. La garde est pourtant exécutée très incorrectement de ma part : je n'y ai pas mis assez d'élan et avec le choc et le recul, je me mets à chanceler comme un roseau et une longue réaction de douleur s'empare de ma cuisse jusqu'à ma hanche.

Je dois avoir l'air ridicule ; je crisse des dents et je fulmine intérieurement.
Et pour combler le tout, son alter prend soudain effet et me coupe le souffle.
Instinctivement, je porte une main à ma gorge ; l'urgence se fait sentir.

Ca m'apprendra sûrement à l'ouvrir, tiens !

Rapidement, ma main se faufile dans l'une de mes sacoches et en tire une petite pâtisserie, ronde et crémeuse à l'intérieur. Quand bien même il s'agit d'une tentative de secours, je place beaucoup d'espoir en elle et je prie très fort pour qu'elle touche sa cible. Si le lancer est concluant, le toucher l'est beaucoup moins. Elle file dans les airs, rate sa cible, passe juste à côté de sa joue gauche et...

Je suis déçue. Je vais perdre...

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dés : échec jet d'attaque - lancer de pâtisserie + échec défense