Le prix de l'interdit

Lucifer

De crapahuter à travers territoire boisé Lucifer venait de passer bien trop de temps, impression lui donnait le goût de jours passé à traverser la forêt. En temps normal, il n’y aurait pas mis autant de temps, pourtant, il fallait croire que les éléments avaient contre lui une dent. Si ce n’eut été pour rejoindre un cher ami, il ne se serait pas autant dérangé, simple missive aurait suffit. Ah, il avait l’impression d’être l’une de ses princesses languissantes de contes pour enfant, bien loin de l’image d’imperturbable meneur d'escouade dont il s’était peint les traits. Enfin, il ne pouvait pas se le cacher, Oblivion lui avait manquer.

Mirettes se pose sur silhouette au loin lorsque de la forêt il quitte enfin les abords, il reconnaît en premier le grand arbre gardien de leur jardin secret -décidément-, puis les contours de pour qui tout ce chemin il avait fait. Imbibe à sa voix pour la rendre au plus mielleuse possible, il attise d’un geste du bras le prétendu Roméo apposé contre l’arbre. «  Mon beau prince ! J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre !  » Vraie peinture romantique s’il fallait l’exprimer, l’idée presque d’en croquer l’esquisse lui vient. L’approche se fait à grands pas, sa voix qu’il veut tenir aiguë ne peut s’y résoudre, elle s’écrase en grave guttural qui lui tire une toux ou deux. Il aurait pu se sentir bête pour peu qu'il en ait eu quelque chose à faire. « Y’avait du monde au QG. » Justification de son retard ne se dévoile qu’à demi, il entendait par là ceux qui l’avaient happé avant de pouvoir porte atteindre, de travail de gestion et moult questions qui lui prit un temps qu’il aurait préféré ne pas leur accorder. Enfin, le voilà à présent. « T'as attendu longtemps ? » Un peu trop soucieux de l’attente qu’il eut imposé, pas vraiment sa faute à lui, mais la gêne un peu au fond, il s’était pressé d’arriver.

Doigts viennent subtiliser au briquet d’Oblivion, aérien lui retire des mains tandis que vient prélever d’une des poches l’étui de cuir de ce qui lui sert à tabac conserver. Craque le silex qui vient faire crépiter les feuilles, du bout des lippes soupire les premières volutes de fumée qui se dissolve, par la même occasion s’échappe le poids du QG et les ombres qui s’y tapissent. Le sol trouve contact lorsque de ses jambes il plie le corps, en tailleur s’asseoir et rejoindre pour de bon celui pour qui il s'était tant empressé de retrouver.

« Alors, quoi de beau mon petit Oblibli ? Il s’est passé pas mal de choses apparemment à la soirée de la Saint-Valentin, tu y étais toi non ? » Écho lui était parvenu de par quelques soldats aux paroles pendu, connaissait notamment l’éclat de théâtre de la Caporale Titania ainsi que le titrage éphémère de reine de soirée accordé à sa supérieure Major. Trapper semblait avoir des esprits marqués la présence, lui espérait seulement que retour du papillon ne soit pas aussi ravageur que l’eut été ses consœurs.

« Elle y était aussi ta copine ? La scientifique j'veux dire. » poser la question pour taquiner, le sourire moqueur se peint à ses traits alors qu’il garde en sa possession le briquet subtilisé, devenu jouet entre ses mains. Oblivion lui eut quelques fois mentionné charmante demoiselle aux cheveux roux, d’habitude qu’il avait de l’accompagner ainsi que de leur certaine proximité -enfin il aimait à se l’imaginer- , également avait fait part avec véhémence le frère qu’elle avait, de jolies termes lui eût été associé ; « tas de viande musclé », « moustique nuisible » et autre joyeusetés. Tête s’incline en arrière pour des poumons recraché la brumeuse fumée, d’épargner à Oblivion les arabesques grisés. « Venus ? Quelque chose avec les planètes...» Son soucis des prénoms toujours lui fait défaut, pas faute pourtant de faire d'efforts, il pouvait se féliciter d’au moins s’être souvenu du thème d’appellation de la Dulcinée. De sa poche latérale extrait un sac de sucreries, s’en saisit d’un pour ensuite poser le paquet de tissu entre lui et son compagnon, d’un mouvement du menton lui en proposer quelques-uns.