Cinq...
doigts levés, comme prêts à frapper ; c'était des cauchemars assez banals qu'il se tapait, au final. C'était pas tant l'idée de violence qui lui faisait horreur encore qu'il n'aime forcément pas trop ça (c'est ce qui arrive quand on fait 70 kilos et qu'on compte plus sur son alter et son esquive que sur sa force), que l'idée de la voir exercée sur lui par quelqu'un qui lui est cher. Disons qu'il a déjà fait, déjà vécu, ça va merci pas la peine de réitérer.


Quatre...
Verres c'était probablement au moins un de trop, mais bon, c'était pas tous les soirs qu'il parvenait à se détendre et oui c'était peut-être problématique, mais quand il s'efforçait de ne pas y penser, ça ne posait magiquement plus de problème. Et puis sa pote était pire que lui, tant pis si une fois lancés y avait plus personne pour s'occuper et s'inquiéter.

Trois...
Mille fois au moins qu'il se demandait si le départ pour une nouvelle faction, de son ex, n'était pas dû à lui - le problème quand on ne socialise qu'assez peu c'est qu'on a tendance à s'accrocher aux gens qu'on connaît. Et le problème de Sacrifice c'était qu'il réfléchissait en boucle sur les mêmes sujets pour se torturer ou essayer d'en tirer quelque chose d'instructif. Comme si la vie était instructive. Pour faire taire ce genre de pensées, il n'est pas rare ces derniers temps qu'il se porte volontaire pour des missions un peu plus dangereuses qu'à son habitude.

Deux...
amis c'était largement suffisant s'ils étaient fidèles. Sacri était plus le genre à entretenir des relations qu'on pouvait qualifier de connaissances ; avec un physique pas vraiment banal (merci le cache-oeil de pirate qui garantissait la maîtrise de son alter), tout le monde voyait qui c'était. De là à dire qu'on le connaissait, encore fallait-il réussir à en tirer plus de deux mots intimidés et occasionnellement inaudibles.
Il avait toutefois la réputation (justifiée) d'être très serviable, surtout s'il s'agissait d'aider avec une bête.

Un...
oeil avisé sur le garrot blessé, la main étendue sur le poitrail du cheval, Sacrifice profitait de son mètre quatre-vingt-huit pour aviser la blessure d'hanarchement sur le pauvre animal. Combien de fois fallait-il répéter qu'il fallait vérifier le matériel une fois le cheval sellé ? ... Il avait l'impression que les trois quarts de son taf c'était de répéter les mêmes choses en boucle aux mêmes personnes (et il avait la ferme impression aussi qu'il avait pas assez de considération pour la patience qu'il y mettait). Mais bon il était beaucoup trop timoré pour vraiment élever le ton alors il supposait que c'était parti comme ça pour un moment. Il siffla gentiment entre les dents, calmant le cheval qui reconnaissait le signal.

Zéro...
plan d'avenir, il se contente d'exister et de se rendre utile au sein des Vigilante - épitome de l'idéal de groupe famille entraide des Vigi, il ne discute jamais les ordres, tout au plus fronce-t-il du nez avec un air mal à l'aise. Facile à diriger, pas évident à motiver, l'écuyer Sacrifice répond toujours présent, dans tous les cas.