C’est avec le regard porté au loin sur l’horizon que parfois l’on en vient à penser. Dans l’immensité de ce vivarium humain où la vie se relativise si facilement, chacun est bien trop occupé par ses lendemains pour ne songer au-delà. Et qui pourrait le leur reprocher ? Chaque instant passé se savoure telle une victoire contre l’inéluctable. Mais plutôt que d’attendre éperdument le glas des prochains jeux mortels, mieux vaut s’embrumer milles fois l’esprit de liberté. Du moins c’est ce que je présume, car au plus les ressources s’amenuisent et au mieux les dissensions subversives achèveront le peu de cohésion qu’il nous reste. Forteresse imprenable de jour, nous croulerons bien vite sans autre sustenance, et les maigres ressources qu’ils nous octroient ô si gracieusement ne font que prolonger cette désespérance.
A la vue d’une telle tristesse une seule solution semble vraisemblable, celle vivre auxiliairement sans dépendre de quiconque pour qu’au moins je n’en devienne pas le fardeau d’un autre. Certains diront que j’ôte une main capable de prêter main forte aux nécessiteux, chose que je ne saurais rétorquer. Pourtant je n’en tire aucun regrets, ce sentiment de liberté reste une bouffée de fraîcheur où l’entraide n’est vraiment qu’une interdépendance étouffante.