Partie 1 : Les neiges d’Iwate
La neige tombait en ce jour sur la ville de Hanamaki. Dans l’ensemble de ce chaos ambiant causé par les fléaux et leur traque. Il faut bien mettre les gens normaux à l’abri de ces gens, non? Yoshitsune était pourtant loin de tout ça, loin de tous ces problèmes et de ces soucis qui l’entouraient.
Lui dormait paisiblement dans son berceau et se fichait bien du monde réel. Il était dans ses rêves de bambins, des images de la nature, des figures humaines souriantes, des phrases qui lui sont adressés, des mots qu’il ne connaissait pas 2 heures plus tôt encore, auxquels il associaient un sens, une idée, un concept, la mémoire du son, de l’accentuation des mots, des choses si simples mais pourtant si compliqués.
Des neurones se formaient dans sa petite tête, synapses, axones et dendrites qui se multipliaient au fur et à mesure que son sommeil continuait. Ce n’était pas grand chose, mais sans doute plus que ce qu’un adulte peut produire en l’espace d’une journée.
Se réveillant alors, ouvrant un œil, puis deux, attrapant dans ses petites mains la peluche de Winnie l’ourson qui se trouvait à ses côtés, il se met à pleurer, comme lors de la piqûre du vaccin, que ses parents avaient décidé de lui administrer très tôt, en prévention contre l'épidémie qui sévissait depuis quelques années.
Pleurer car il veut sortir du berceau, il se met sur ses deux jambes, s’accroche à la barrière et continue de pleurer pour signaler qu’il est réveillé, comme n’importe quel bambin le ferait.
Pourtant personne ne répond. Bien vite, il a l’impression d’étouffer dans cette chambre… Il fait trop chaud ici. Il doit sortir d’ici.
En s’agrippant de toutes ses forces, il grimpe la barrière du berceau, alors que la sueur vient perler à son tour son visage en compagnie des larmes, tombant de l’autre côté, avec ses deux petites jambes, et s’en va vers la porte en marchant d’un pas hâtif, ouvrant un peu plus grand pour pouvoir passer, traînant Winnie avec lui.
“-Mama?! Doko iru ka?! Atsui !!” (Maman?! Tu es où?! J’ai chaud !!)
Entendant des bruits de pas venir dans sa direction, il se précipite vers ces derniers, pensant qu’il s’agit de sa mère… Rencontrant alors un homme, vêtu de noir, le visage couvert par un masque noir et des lunettes de soleil, il semble armé...
“-AAA !! KOWAI YO ! Kowai ! Hontou ni kowai yo ! Mama tasukete !!” (Effrayant ! j’ai peur ! j’ai vraiment peur ! Maman aide-moi !!)
Sa mère, derrière l’homme en noir, l’observe à distance… elle est en pleurs.
Yoshitsune finit alors par tomber au sol, vomissant, comme s’il était victime d’une insolation, perdant conscience.
L’homme en noir range alors son arme pour le récupérer. Mme Akagi s’en va chercher de l’eau pour son fils, dans un biberon, donnant ce dernier au soldat qui tient le petit dans ses bras. Son masque est retiré, ses lunettes de soleil relevées, laissant apparaître le visage d’un homme dans la vingtaine. Yoshitsune rouvrant un œil, il lui donne alors de l’eau à boire, tandis qu’il l’emmène à l’extérieur.
En passant le pas de la porte, Yoshitsune encore groggy, en jetant un dernier regard vers l’arrière, voit sa mère s’écrouler, en pleurs. Les larmes montent à nouveau, la neige tombant de plus belle alors que le soldat le place sur un siège auto d’une voiture militaire.
Quelle triste journée pour un enfant qui allait fêter ses deux ans, en ce mois de Novembre 2023…
Partie 2 : Ne soit pas défait par la pluie
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, November est orphelin. Son père et sa mère étaient des hunters reconnus et populaires de la faction dans laquelle il vivait. Partout on lui disait qu’ils étaient exceptionnels, et partout, November ne répondait qu’avec un grand sourire compréhensif envers ces gens qui voulaient probablement faire en sorte qu’il comprenne la chose, et continue d’avancer malgré tout, sans même se rendre compte que la mort de ses parents ne changeait pas grand chose pour lui
“-Je ne les ai jamais connus après tout” disait-il à son professeur.
Le temps passait, November grandissait dans sa famille d’adoption, un proche ami de sa mère qui avait décidé de s’occuper de lui après tout ce qui était arrivé. Les années s’écoulèrent ainsi, l’enfant devenant adulte, grandissant, et vint le jour où il participa à ses premiers Hunting Sports.
Il était tout nouveau dans cet univers, une compétition sans relâche pour un titre de champion, alors qu’il était à peine arrivé à l’âge de 16 ans. Il n’aimait pas les jeux, mais ne savait juste pas quoi faire de sa vie à ce moment-là. Alors il sans motivation aucune, il participait à ces événements, sans jamais utiliser sa capacité. À quoi bon s’efforcer à faire quelque chose que l’on ne veut pas?
Cela énervait particulièrement ses congénères qui ne semblaient voir en lui qu’un flemmard individualiste, une personne qui n’est là que par dépit, préférant jouer avec sa peluche de Winnie l’ourson plutôt que s’investir dans les hunting sports.
Puis vint l’ultimatum
Un mois d’hiver, alors que les hunting sports approchaient, un membre de sa faction l’avait alors insulté une énième fois. November en avait plus qu’assez de tout ça, et déclara à ce moment-là que puisqu’il fallait absolument prouver qu'il n'était pas un nul, il annonça à cette personne qu’il allait finir champion de ces Hunting Sports là.
L’épreuve consistait en un combat entre les factions au-dessus du lac, gelé par les basses températures qui était dominante lors du mois d’hiver. Il va sans dire que les conditions étaient optimales pour November, qui n’avait toujours pas montré ce dont il était pleinement capable jusque là. Les éditions précédentes étaient marquées par son manque de volonté de gagner clairement apparent, mais cette édition en particulier a été le théâtre d’une véritable hécatombe chez les participants adverses, alors qu’aucun mort à la fin des jeux n’avait été à déplorer.
Afin de marquer le coup de façon décisive par rapport à tous ceux qui se trouvaient là ce jour-là, notamment ceux qui l’avaient insulté lors des derniers mois au sein de sa faction, son vœu de champion à P.M est resté très vague.
“-Je ne souhaite qu’avoir une vie tranquille.”
Les jours suivants, il est allé voir les matriarches de sa faction, qui l’ont alors orienté vers le poste de teacher, s’occuper des plus jeunes, un rôle qu’il occupe depuis ces jeux où il a fini champion, sans avoir défendu son titre à l’édition suivante, s’épanouissant chaque jour dans un train de vie calme, loin de toute l’agitation que représente l’univers des Hunters.