Nom du pouvoir :Black Wings
Description : Deux grandes, puissantes et majestueuses ailes qui encadrent son corps d’Appolon bientôt quarantenaire. Elles sont d’un noir brillant aux reflets bleus quand il vole dans le ciel limpide. Plutôt encombrantes il a la possibilité de les rétracter à volonté mais passe le plus clair de son temps avec, se fichant profondément s’il renverse votre café en passant à côté de vous, it’s your fault, vous aviez qu’à pas être au milieu ! Elles sont utiles pour le protéger car assez grandes pour englober tout son corps, elles sont puissantes pouvant provoquer des rafales et déstabiliser, bon ça vous fera pas tomber non plus. Elles sont un peu comme un couteau suisse mais sans le côté tranchant !
|0| Maîtrise de la rétractation et de l’espace autour, battre des ailes pour se soulever sur un mètre
|1| Commence à voler mais en ligne droite et sur de petites distances à rythme lent
|2| Plus d’aisance dans son vol, ses trajectoires et le déploiement de ses ailes plus rapide
|3| Se perfectionne dans les styles de vols (planer ; plongeon…) et plus rapide / haut
|4| Renforcement de l’ossature de ses ailes au max qui lui permet des vols prolongés (12h) et une rapidité maximale 390km/h
|5| Peut transporter quelqu’un avec lui, les distances et la rapidité est réduite par cinq

Maîtrise du pouvoir : |5|
Condition : Alors même si c’est une extension de lui-même et qu’il peut changer d’un claquement de doigt, ses ailes sont sa force et son point faible à la fois car elles sont sensibles si quelqu’un les touche. Elles peuvent être endommagées voire coupées pour le plus barbare qui aurait la folle idée de vouloir se faire éclater le crâne par la suite… oeil pour oeil, vous connaissez ! Enfin le plus gros inconvénient se sont ses yeux, jaune à la pupille fendue il a une vision parfaite en vol autant de jour que de nuit grâce à la fovéa qui augmente comme pour les rapaces doublé d'une vision thermique. Seulement quand il n’a pas ses ailes/qu’il n’est pas en vol, ses yeux sont photosensibles, il doit porter des lunettes noires opaques. Il voit trouble et pleure s’il est exposé trop violemment à la lumière, bref c’est un bigleux quoi. Oh et c’est évident mais s’il est pas torse poil ou dos nu quand il déploie ses ailes… crac le tshirt, adieu le tshirt !
Niveau de dangerosité : Moyen

Quand t’es le premier, t’es le premier, y a pas à chipoter, t’es au dessus des autres, bien loin devant eux, tu peux péter tu sentiras rien mais eux auront l’odeur de ta merde dans les naseaux… c’est pas fabuleux ça ?!

Oui, mesdames et messieurs, ça fait 18 ans que Devil est sur l’île, the first one… Enfin dans les premiers car il est sûrement pas arrivé seul, mais plutôt avec des cargos entiers d’idiots qui se sont fait vaccinés sans avoir du recul sur ce putain de poison. You got fucked bitch !
Mais bon la bonne nouvelle c’est qu’aucun de ces idiots, dont le roi des bouffons c’est clairement lui, ne se souvient de toute cette puanteur. Et ça c’est plutôt cool non ? Tout du moins les premiers temps seulement car ensuite il commence à déchanter quand il apprend ce que signifie HS… Car bon, y avait le choix sérieux : Hors Service, Hot Spring, Hors Sujet, mais non c’est mieux “Hunting Sports”, c’est carrément hors sujet pour le coup et ça te met HS au passage. You’re double fucked up ! Sauf les gagnants, qui eux, peuvent aller se prélasser dans les Hot Spring, bâtards.
Mais ça aussi c’est tout à fait normal, c’est comme avec l’arrivée des smartphones, les gens ont oublié qu’avant ils se parlaient pendant un repas au restaurant, maintenant c’est normal de se parler via son Instagram avec une photo de son plat #restoentrepotes. Ben avec les HS c’est pareil, c’est une évidence qui n’en est pas une normalement. Quelle tristesse…

Mais revenons à ce merveilleux Devil… Oh, ne serait-ce pas un oxymore ?! Tout à commencé au Brésil, oui vous avez bien lu, ce pays où il fait chaud toute l’année et où les habitants ne connaissent pas la neige sauf dans les films cucul américains qui passent à Noël alors qu’ici ils sont presque au summum de leur température les plus étouffantes. Qui dit Brésil, dit Carnaval !! Aaaah le carnaval de Rio c’est emblématique c’est enchanteur, c’est parfait pour se faire voler ou se faire écraser par la foule ! Mais pour un natif, le carnaval dure pendant des semaines, tous les brésiliens sont dans la rue à faire la fête du matin jusqu’au matin avec des tenues les plus créatives et avec le moins de tissus possible ! C’est un concours de celui qui sera à poil sans l’être en même temps, ils ne connaissent pas trop la subtilité. Le Brésil c’est aussi cette musique enchanteresse pour bouger son cul et faire vibrer son âme avec celle d'un ou d'une partenaire. D'ailleurs ils ont aussi une façon étrange de définir s’ils sont en couple ou pas. Même après des années de relation, vous n’êtes pas forcément en couple là-bas… car garder sa liberté c’est primordial. Demander de sortir officiellement avec quelqu’un c’est presque comme une demande en mariage au vu de l’implication que c'est pour un/e brésilien/ne. Voilà pourquoi il n’est pas rare qu’en soirée vos lèvres embrassent plus de bouches que de mots qu'elle prononcera ! Puis il y a des petites pépites culinaires comme le barbecue, ils en sont les rois ou encore la délicieuse feijoada… ça fait rêver ? Ca ressemble à du cassoulet. Et on arrose tout cela d’un rafraîchissant caïpirinha dont ils peuvent en boire des litres et finir inévitablement bourré. Mais qui dit Brésil dit aussi corruption, armes à feu un peu partout, aucune confiance en la police et un président totalement fou. Mais pour les touristes ça fait toujours rêver !

Et c’est là que Devil, ou plutôt Ariel Basilius, a vu le jour bercé par la samba dans les bras de ses parents aimant qui eux se sont engagés pour la vie ! Et forcément, c’est même évident, alors qu'à déjà un an il se dandinait dans ses couches culottes, il était inévitable qu'il deviendrait  danseur. Oui je sais on ne dirait pas maintenant, mais c’est un merveilleux danseur de danses de salons, il s'est perfectionné en Samba, la danse officielle du Brésil, mais aussi en Rumba, Cha Cha Cha, Tango, Salsa ou encore le fameux Paso Doble ! Quand on veut être le meilleur on ne se limite pas, sa passion c’était sa vie et depuis tout petit il participait aux concours avec l’intention d’en être le champion. Dès qu’il entendait un air, il ne pouvait s’arrêter de se déhancher attrapant la première personne à ses côtés pour la faire virevolter entre ses bras. Il était surnommé “le serpent”, pour sa démarche ondulante et ses danses hypnotiques, d’où son tatouage sur le visage qui en représente un. Et forcément, dès qu'il a été majeur, le "jeune prodige des danses latines" s'est vu offrir les plus belles invitations des concours les plus prestigieux à l'international ! Tout ce dont il avait rêvé devient réalité... mais c'était trop beau pour être vrai. Bonjour Covid et adieu les danses endiablées ! Obligé de rentrer au pays et de se barricader chez lui... et d'attendre. Si cela n’avait duré que quelques mois il n’aurait pas trop souffert, mais les mois deviennent années, il danse dans un studio, sur sa terrasse ou sur la plage pendant les heures de sorties autorisées. Mais les concours sont arrêtés, les contacts sont limités, le carnaval est annulé. La vie devient terne et triste, pour tout le monde, mais encore plus pour lui qui vit de la danse, qui respire la danse, qui s'en nourrit par tous les pores ! La belle Bossa Nova laisse la place au silence larmoyant et il se morfond en s’intoxiquant le moral des informations qui passent en continu sur la télévision. Dire qu'à cette heure il devrait être le plus jeune champion du monde des dix danses latines, il devait être à l’apogée d’une longue carrière devant lui...

Pendant cette pandémie il ne pouvait rester à végété sans rien faire, son physique c’est son instrument de travail et il se devait de l’entretenir au quotidien. Alors pour continuer à survivre sans les concours il s’est imposé sur les réseaux sociaux, proposant des vidéos de danses, des moments pour échapper du quotidien et profiter du temps qui leur était offert pour apprendre l’art des danses de salon. C’était toujours mieux que de rien faire même si ça ne remplacerait jamais l’excitation d’un concours et d’une renommée internationale. C’était un palliatif au final, rien de plus. Alors forcément quand il entend parler d’un vaccin, alors qu'il vient d'avoir 21 ans, un qui pourra relancer l’économie mais surtout permettre un retour à la normal, de pouvoir voyager à nouveau et avoir des contacts… il est le premier à le faire. Tellement désespéré qu’il en pousse les mémés dans les buissons pour se faire piquer le bras comme si on lui versait le sang du Christ ! Il est tellement surexcité après ça qu’il rentre prendre une douche, envoyant des messages à sa partenaire pour lui dire d’aller se faire vacciner au plus vite pour qu’ils puissent retrouver les parquets brillants des concours. La réponse arrive mais il n’arrive pas à lire l’écran de son portable dont les couleurs se mettent à changer et osciller, sa vision se trouble, il sent les larmes emplir ses yeux, la tête lui tourne jusqu’à en perdre l’équilibre. Lui ? Qui savait danser avant de marcher, lui perdre l'équilibre ?! N'est-ce pas un comble ? Et bien pourtant il finit sur les fesses avec une boule d'angoisse qui lui étreint la gorge. Il ne comprend pas comment il a pu perdre l’équilibre et se sentir si irrémédiablement tiré en arrière. Comme un poids qui pesait dans son dos sans qu’il n’en ai eu conscience. Sa vision était toujours trouble et alors qu’il essayait de se relever il sentit quelque chose le pousser cette fois, si fort qu’il traversa la pièce en faisant un vol plané et se prit le mur en pleine tête tombant raide ko sur le sol. Black Wings 1 - Ariel 0.

C’est quelques heures plus tard qu’Ariel se réveille avec une jolie bosse en plein milieu du front. Il voit toujours flou, ou plutôt différemment, c’est très étrange mais frotter ses yeux n’y change strictement rien. Il va dans la salle de bain pour oublier tout ça sous la douche quand ses yeux jaunes deviennent flagrant comme les phares d'une voiture qui dégringole lui faisant pousser un cri bien viril pas du tout en voyant le monstre face à lui. Il lui faudra une longue minute pour comprendre que c’est bien son reflet et se rapprocher du miroir pour observer de plus près ce changement déroutant. Il se penche sur le lavabo pour s’asperger d’eau bien fraîche et sent le poids de cette étrange découverte peser sur ses épaules de façon bien trop réaliste l’obligeant à se retenir au rebord en faïence. Sauf qu’en regardant à nouveau dans le miroir un nouveau cri, tout à fait identique au premier, jaillit de sa bouche face à une paire d’ailes noire et gigantesque bougeant derrière lui. Ce fut le pire cauchemar de sa vie. Et sûrement la scène la plus comique à voir pour une personne ayant du recul sur cette situation. Ariel n’avait aucun contrôle sur les deux appendices qui venaient de lui pousser dans le dos ! A chaque mouvement elles s’ouvraient détruisant au passage tout objet placé sur le chemin de ces monstrueuses choses. C’est presque comme si elles avaient une conscience propre, les faisant s’écarter et se rétracter, jusqu’à disparaître de façon si inattendue qu’il ne pouvait que trébucher sous le changement de poids. C’est quand son téléphone sonna qu’il retrouva pied avec la réalité, même si son reflet continuait à le narguer de ce jaune pernicieux. Il préféra ramper sur le sol jusqu'au salon plutôt que de trébucher si ces choses revenaient et attrapa son téléphone pour entendre sa partenaire lui dire toute contente qu'elle venait de se faire vacciner. Si sur le moment il retrouve sa joie passée, son sourire dégringole quand son cerveau fait le lien entre ce qui était en train de lui arriver et le fameux vaccin fait quelques heures plus tôt. Il la supplia de le rejoindre tout de suite et envoya des messages à ses proches pour leur dire de ne pas se faire vacciner. Que pouvait-il faire d'autre ? Il alluma la télé pour voir avec soulagement et horreur mêlé que la réalité atroce de cette pandémie venait de tomber dans une irréalité fantastique et apocalyptique.  

Le petit écran faisait défiler les images de personnes qui comme lui s'étaient faites vacciner et subissait maintenant un “effet secondaire des plus singuliers”. Oh pas des yeux jaunes et des ailes pour tout le monde, il était le seul à avoir eu cette “chance”. Mais certains finissaient avec des particularités physiques étranges, des changements de couleurs, des cornes pour d’autres, des aptitudes autant inutiles qu’effrayantes pour certains. C’était le chaos, pire que celui de la pandémie actuelle. Un vaccin qui devait être le sauveur de l'espèce se révélait être un fléau… Et ce mot si justement pensé par Ariel deviendra le résumé parfait de ce qu’il est, de ce qu’ils seront tous, des calamités, des abominations, des êtres qui ne sont plus tout à fait humains pour le reste du monde. Qu’allait-il se passer ? Refaire un vaccin pour annuler les effets du premier ? Il avait fallu trois ans pour que le premier voit le jour, combien de temps cela prendrait pour un nouveau ? Et puis ils n’étaient même pas certain que ça les protège du virus… n’y avait-il pas des tests de fait avant d'inoculer un tel produit ? Ariel sentait que sa tête allait exploser, il suffoquait, faisant une crise d’hyperventilation tout à fait compréhensible dans une telle situation. Heureusement pour lui, Larissa sa partenaire, ne tarda pas à arriver et si aujourd’hui il n’a aucun souvenir de tout ceci, de la conversation qui va suivre, d’une certaine façon elle est ancrée à lui à tout jamais. Après le premier choc de la découverte de ses changements physiques et la réalisation que le vaccin n’avait pas le même effet sur tous vu que la demoiselle ne présentait après une bonne heure aucune évolution étrange, ils restèrent allongé sur le lit, la télé avait été éteinte pour les couper du monde qui devenait fou.

- Elles sont si belles… on dirait un ange…
- T’es certaine que t’as pas des effets toi aussi, t’as l’air d’avoir de la merde dans les yeux !
- Mais arrête un peu d’être rabat-joie, elles sont… magnifiques !
- J’ai des yeux jaunes à faire pisser un gosse dans sa culotte et les ailes sont noires !!! Depuis quand les anges ont-ils des ailes noires ?!!!
- Les anges déchus ? Tu vis pas au paradis c’est la raison...
- On peut même dire que la terre s'est transformée en enfer, donc je suis un démon ?!
- Ahah, tu es le démon de la danse, on ne t’appelle pas le serpent pour rien…
- On m’appelle le serpent pour mon déhanché idiote ! Et... AH bordel de merde !! Touche pas !!!!
- Mais pourquoi ?! Je veux les toucher moi… j’adore comment elles s’agitent.
- Oui ben la dernière fois que t’as fait ça j’en ai détruit le salon ! C’est pas pour rien si on a décidé de s’allonger !! Puis… j’aime pas la sensation...
- Quel genre de sensation ?!
- Hmm un mélange entre, on me lèche le gland tout en me serrant les couilles super fort et avec un petit doigt au cul au passage… les trois zones les plus sensibles titillées en même temps… c’est ni agréable, ni désagréable, c’est perturbant.
- Beurk, j’ai pas envie que tu penses que je te mette un doigt au cul…
- T’es certaine que le vaccin ne te change pas ? On dirait que ton cerveau a fondu ! Ah mais non c’est naturel chez toi… Je comprend mieux pourquoi t’as pas de mari encore…
- Ehoh, je suis une putain de bonne danseuse, ça vaut tous les cerveaux du monde…
- T’as raison, je m’incline ma chère…
- Et sinon, tu vas faire quoi pour tout ça ?!
- Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?! Je ne vais pas les garder !! En plus c’est foutrement lourd…
- Hmm, mais comment vu qu’elles vont et viennent à leur guise.
- Oui ben ça j’avais remarqué ! J’ai pas encore réfléchi à comment et puis c’est pas à moi de réfléchir à ça mais à ces putains de scientifiques… t’as vu les images toi aussi, t’as vu qu’on est des centaines à subir des effets secondaires… je sens que c’est pas demain qu’ils vont trouver une solution ! Y a plus à espérer que les effets sont temporaires…
- …
- Quoi ?
- Rien…
- Larissa !
- Je me dis juste que… Pourquoi toi tu as des ailes et pas quelqu’un d’autre ? Si tu n’étais pas capable de les supporter, tu ne les aurais peut-être pas eu… mais ton corps est musclé, tu as une stature parfaite pour les porter et un dos fort ! Tu as le physique parfait pour elles… Et Ariel, tu réalises que tu peux voler ?
- Je… Tu… Arrêtes de raconter n’importe quoi ! Elles sont super lourdes, j’arrive à peine à tenir debout. En plus elles font qu’apparaître et disparaître, c’est pas fait pour voler ça, t’imagines si elles disparaissent et que je m’écrase ?!
- C’est normal c’est tout nouveau, tu crois que les oiseaux apprennent à voler en un claquement de doigt ! T’as pas regardé assez de reportage animalier toi !
- Ouais et toi t’en as trop regardé !! T’oublies le plus important… je fais comment pour danser ?
- Tu imagines, on danse et tout d’un coup tu déploies tes ailes pour continuer dans les airs… ça serait… époustouflant !
- Horrifique plutôt ! Mais ça serait un bon moyen de me débarrasser de toi. Oups, je n'ai pas fait exprès de la lâcher !
- Idiot !! Tu peux pas te passer de moi…
- C’est vrai j’avoue… et heureusement pour moi. Ensemble on est les meilleurs danseurs que cette terre aussi folle soit-elle n’ait jamais eu ! C’est pour ça que je ne peux pas rester dans cet état…
- Je sais, c’est aussi mon rêve… alors je te soutiendrais dans tes choix, même si je trouve ça dommage… tu devrais prendre le temps de te regarder, car vraiment, elles sont la plus belle chose que j’ai jamais vu Ariel… vraiment.

Mais bientôt il n’aura plus aucun souvenir de cette conversation et pourtant elle restera ancrée dans un coin de sa mémoire sensorielle, gravé dans son cœur et sur son âme à tout jamais. Ne pouvant se résoudre à garder ces ailes, quand il attend qu’une institution privée prenne en charge les “fléaux” pour trouver une solution à leur problème, Ariel fait son sac avec l’intention de revenir très bientôt comme il était avant. Il a un rêve, un but et malgré les efforts de Larissa pour voir le bon dans tout il n’a pas sa force pour se projeter ainsi dans cet avenir si sombre et incertain à ses yeux. Elle est présente quand il se rend à l’hôpital pour être ausculté et voir ce que l’on peut faire pour lui. Là quand ils lui disent qu’il va être amené en Russie pour qu’ils puissent régler son problème, et là quand il lui chuchote de prendre soin de ses plantes. Alors qu’il s’éloigne, laissant celle qui a partagé tous ses rêves, alors que pour lui ce n’est qu’un au revoir, la voix de Larissa résonne comme un adieu alors qu’elle lui hurle de ne pas y aller, qu’il n’a rien de laid, qu’il faut qu’il s’accepte, qu’il est magnifique et beau… que ses ailes sont un don et non un fléau ! Sa gorge se serre, son cœur bat plus vite, il est perdu mais c’est trop tard. Si la solution est en Russie alors il ne peut pas rester ici sans rien faire même si l’inconnu lui fait peur… Il pense bien faire loin d’imaginer que peu après son départ une guerre froide allait éclater entre ses sauveurs qui deviendront bourreaux et les fléaux qui passeront de victimes à terroristes.

Car la vérité finit toujours par éclater ! Et de la pire façon qui soit… Alors qu’il vient d’arriver en Russie et qu’on l’amène au QG de l’organisation Sakhaline, il sent son instinct hurler comme l’avait fait Larissa avant qu’il ne quitte le Brésil. Une sorte de peur irrépressible mais qui prendra sens sous peu. On l’installa dans une salle d’examen et un membre lui expliqua ce qui allait lui arriver à partir de maintenant. Rien à voir avec les promesses de guérison qu’il avait reçues pour le faire venir jusqu’ici, des mensonges évidemment, comme cela pouvait-il être autrement ? Les gouvernements sont corrompus alors que le monde est carrément souillé, il n’y a plus d'espérance pour personne et Ariel réalise que ce n’est qu’une question de temps avant que tout implose. Il n’a aucun moyen de fuir et puis tôt ou tard il se serait retrouvé là, c’est pas comme s' il pouvait cacher ses ailes. Mais s’il avait su, il ne serait pas venu de son plein gré c’est certain et surtout il aurait profité de chaque instant qui lui auraient été imparti pour offrir à Larissa son rêve qui ne lui semblait plus si fou que ça à présent… danser dans les airs avec lui. Il allait tout perdre, son identité, ses souvenirs, ses rêves et pourtant il était calme, sûrement drogué, pour ne ressentir au fond que de la peine sans une once de colère. Elle allait lui manquer, autant Larissa que la danse qui l’a bercé depuis son enfance. Si seulement il s’était accepté avec ses changements, il aurait rêvé de voler jusqu’au mont du Corcovado et s’asseoir en haut du Christ Rédempteur et admirer une dernière fois, perché au plus haut, le plus beau pays du monde, son pays, le Brésil.  

Alors avant de disparaître, il se met à fredonner les paroles d’une chanson, d'un hymne au  Brésil, connu à travers le monde grâce à la Bossa Nova. Elle représente la tristesse, celle qu’on ne peut décrire dans une autre langue que le portugais, un sentiment qui est propre à ce qu’il ressent à cet instant. Il chante son adieu avec ce brin d’espoir malgré tout, les paroles sont simples : sans elle il n’y a ni paix, ni beauté, seulement de la tristesse… mais si un jour elle a la folie de revenir plus jamais il ne la lâchera ! “Chega de Saudade” par João Gilberto sorti le 8 mars 1959. Saudade, un mot magnifique et mystérieux désignant un sentiment qui n’existe dans aucune autre langue, une poésie de la nostalgie, de ce qu’on a perdu, de ce qu’on a aimé, de ce qui nous manque, mais qui est tout en beauté et qui reste lumineux malgré tout. Un souvenir joyeux et qui pourtant fait souffrir, c’est la prise de conscience de l’importance qu'ont eu certaines personnes ou moments de notre vie. Saudade, c’est le point de rencontre entre la joie du souvenir et la peine résultant de son absence. Et ça aussi il ne s’en souviendra pas, pourtant son âme est imprégnée de sa culture et il n’a pas besoin de s’en souvenir pour le ressentir au plus profond de son âme. Quoi que, il a la chance de s’être fait tatouer ce petit mot si riche de beauté, il se souviendra donc peut-être de son sens et de sa profondeur même si ses souvenirs ne seront plus ceux qu’il connaît aujourd’hui.

Ce jour-là, à son réveil, à l’aube de ses vingt-et-un ans, il sent son cœur se serrer étrangement dans sa poitrine, une mélancolie s’abattant sur son moral comme l’embrun d’une mer agitée. Il serre fort le drap entre ses doigts alors que ses yeux s’emplissent de larmes dont il ne comprend pas la provenance, a-t-il fait un cauchemar ? La gorge est nouée et dans sa tête résonne les notes de cette musique latine dont-il n’a pas arrêté d’écouter le disque trouvé parmi une pile de trente-trois tours datant d’avant les années deux milles. Depuis petit il écoute ces disques, adorant la musique qui résonne dans ses oreilles et le font danser à l'abri des regards indiscrets… depuis petit il danse, seul, trouvant rarement quelqu’un partant pour faire quelques pas de deux entre ses bras. Ça aussi ça lui manque, étrangement, et les dernières larmes coulent avant qu’il ne les essuie d’un revers de main avant de se lever pour commencer sa journée. Il est temps qu’il apprenne à contrôler ses ailes, celles qu’il arbore avec fierté dans son dos malgré leur poids conséquent. Cela fait quelques années maintenant qu’il a développé cette capacité mais il n’a jamais cherché à la maîtriser, alors que ce matin cela lui semble des plus primordiales ! S’imaginer en train de voler dans le ciel, d’être libre de danser dans les airs, parmi les oiseaux et franchir les nuages… Comment vouloir rester les deux pieds sur terre quand on peut toucher les étoiles ?! Enfin pour l’instant il est à peine capable de choisir de les avoir ou non, alors voler c’est pas encore prêt d’arriver !! Mais il ne va pas attendre que ça lui tombe tout cuit dans le bec, autant commencer par renforcer sa musculature, surtout celle de son dos et puis tenter d’apprivoiser ses deux amies, si grandes, si fortes, si belles !

D’ailleurs, ce qui le rassure, c’est qu’il n’est pas le seul sur l’île à être comme lui. Ils ne sont pas très nombreux, moins que dans ses souvenirs… Lui qui est orphelin comme la plupart des jeunes présents, il sait que la guerre n’a pas permis aux adultes et surtout aux parents de survivre malgré que les bombardements sont de l’histoire ancienne. Mais peu importe l'âge, ils sont tous dans le même bateau, peu nombreux et malgré tout isolés, avec chacun un pouvoir dont ils ne savent comment l’apprivoiser. Ils tâtonnent, avancent à l’aveuglette mais progressent de jour en jour comme s'ils étaient enfin prêts à se concentrer sur l’essentiel et à se débarrasser du superflu. Les HS sont différents de ceux qu’il a connus, vu que les pouvoirs n’étaient pas maîtrisés, que certains dont il ne souvient plus du visage ou du nom aujourd’hui n’en avaient pas, les morts étaient plus accidentelles que désirées. Mais d’année en année la vie est revenue sur l’île sans qu’il n’en ait réellement conscience, sans qu’il ne cherche à comprendre d’où cela pouvait bien provenir ! Son cercle s’agrandit, les rencontres se multiplient, les enjeux deviennent importants et maintenant qu’il sait voler comme n’importe quel rapace, chasseur de proie, il devient le protecteur de sa faction. Il ne passe pas une journée sans voler plusieurs heures au moins, il a comme cette sensation que sa nature profonde est d’être tout là-haut, voler est aussi simple que respirer pour lui, c’est d’ailleurs quand il est sur la terre ferme que les inconvénients se ressentent, alors qu’ici slalomant entre les nuages il ne ressent rien à part un sentiment de liberté…

Mais une liberté en somme toute relative. Combien de fois il s'est posé sur les falaises face à l’infini bleu de la mer ? Qu’y a-t-il de l’autre côté de cette étendue d’eau sauvage ? Combien d'heures le sépare de la terre la plus proche ? De quel côté est-elle ? Saura t-il voler comme les oiseaux pendant des jours voire des semaines sans être attiré irrémédiablement par la gravité ? Plusieurs fois… il a essayé. De voler le plus loin possible de l’île, mais à chaque fois, quand il se tourne pour la regarder s’éloigner, devenir infiniment petite, l’angoisse le saisit, la crainte de ne pas être à la hauteur, le pousse à toujours revenir. Sans en être conscient, il franchit le dôme de protection. Sans même avoir cherché à le faire, car il sait que si ce dôme est là ce n’est pas pour rien… mais la guerre continue-t-elle au-delà de ces océans ? Si ce n’était pas le cas, ils en seraient informés, d’une façon ou d'une autre ? Ou n’y a-t-il plus rien et plus personne pour les prévenir ? Tellement de questions sans réponses, qui s’ajoutent et pèsent autant dans son esprit que dans son cœur. Surtout que ce n’est pas la seule chose qui le perturbe ces derniers temps… Lui qui peut voler haut, il connaît un monde que peu d’hommes, même ceux ayant des pouvoirs extraordinaires, connaissent. Alors quand un petit objet de métal s'est retrouvé face à lui dans les airs, émettant un vrombissement étrange, il a senti son cœur rater une marche par la frayeur qu’il a eu. Mais le temps de se tourner pour le regarder à nouveau… pouf l’objet avait disparu. Devil l’a cherché un long moment sans réussir à le retrouver. Il s'est demandé si ce n’était pas quelqu’un qui avait un pouvoir étrange ?! Il se surprend souvent à le chercher des yeux quand il vole, avec la certitude qu’il le reverra un jour…

Cela fait dix-huit ans maintenant qu’il sait voler, il a en quelque sorte la majorité de son baptême de l’air ! Des fois, quand il se pose sur la cime d’un arbre, il réalise qu’ils ne sont plus très nombreux ceux de sa génération, les hunting sports décimant les très rares personnes qu’il a connu depuis son enfance sur l’île. Et il sait qu’un jour viendra où lui aussi devra verser son sang pour nourrir l’île comme un sacrifice pour que les autres puissent prospérer à leur tour. C’est un peu le cycle de la vie… et pourtant, il sait que s’il devait choisir, il préférerait mourir dans l’océan en essayant de découvrir la vérité sur le monde plutôt qu’ici où il a vécu toute sa vie, plein de frustration, comme un oiseau en cage. Car c’est ce qu’il est, libre de voler aux limites de cette île… oui s’il a le choix, il n'hésitera pas !

Résumé et Infos Sup':

Try-Again | DC d’Oracle | Je suis une pro des rêves lucides et abracadabrants la plupart du temps | Psychorigide | Control freak | Je déteste les fiches, que ça soit les écrire ou les lire | Mais je m’ennuyais alors… je me torture sciemment pour trouver une idée qui tienne la route ahah | Merci à ceux qui m'ont aidé pour Devil ;)