Ce forum tient ses inspirations de divers oeuvres dystopiques telles que Hunger Games ou encore Shingeki No Kyojin. Son identité visuelle frôle l’anachronisme parce que la fiction s’articule autour d’un monde retro-futuriste.
Aussi, la particularité de Do it n’est autre que son système de relative monarchie constitutionnelle permettant à tous les membres d’être importants, de par leur rôle ou leurs actes. Néanmoins, au vu de l’aspect évolutif du forum, nul doute que cet équilibre sera très vite balayé par l’appat du pouvoir...
20/10 LE FORUM DO IT (all the time) EST ACTUELLEMENT FERME. Il ouvrira de nouveau dans les prochains mois !
18/06Mise à jour des informations ICI. Les Missions sont en cours !
20/08MAJ 3 du forum ! Chapitre final enclenché et lancement des dernières missions ♥
05/02L'Ordre de mission a été mis à jour : finissez toutes les missions pour débloquer un Event et 100 golds par participants !
04/12Do it all the time, Survival, est de retour : On ouvre le forum !
« Félicitations chers participants, vous ne manquez pas d’audace. Plein de grâce, j’aurais pu accorder la victoire aux gagnants . Mais ma bonté à des limites. Vous m’avez déçu, par deux fois. On dit souvent qu'il faut couper le membre avant de le voir gangréner.Méditez sur ça... si vous en avez le temps. »
Entre les feuilles dansaient les premiers rayons de soleil, peinant au travers du brouillard. C’est leur pelisse d’hiver que chacun revêtait, les oiseaux ébouriffaient les plumes car l’air stagnait comme autant d’aiguilles piquant la chair. Les feuilles bruissaient alors qu’il se frayait un chemin au travers, les bouffées humides comme indices de sa destination. Ses pas s’arrêtèrent et ses vêtements tombèrent au sol, ses pieds engourdis se plongeant dans l’eau fumante, brûlante contre son corps froid. Un soupir lui échappa alors qu’il s’abandonnait, bras sur le bord et tête renversée. Ses muscles mirent du temps à se délier, encore marqués par sa longue veillée dans la tour de garde, crispé sur son tabouret à scruter les ténèbres. Le pouvoir de Bat était exténuant. Ses yeux se fermèrent un instant et le renard s’était endormi.
Renart tombait au ralenti et les poissons venaient le frôler, curieux de cette masse immobile. La lumière l’engloutissait, il se sentait en paix tout en bas, parmi les monstres gigantesques, là où la pression l’embrassait comme une mère aimante. Son dos toucha le sable et il s’y posa enfin, tranquille. Il n’avait pas cru pouvoir un jour se reposer si sereinement.
Le bruit de l’eau le tira de son songe. Il attrapa le couteau sur ses affaires, s’accroupissant à la surface de l’eau. Le jour était plus clair, combien de temps avait-il dormi ? Les volutes de vapeur s’échappant de la surface l’empêchaient de voir la source de ce trouble qui se poursuivait. Evidemment, dès qu’il était là, il fallait qu’on se décide à piquer une tête. Forçant sur le pouvoir de Bat, Renart obtint une meilleure idée de la scène. Oh, cette carrure lui rappelait quelqu’un. Il s’approcha doucement pour ne pas perturber l’eau, de rocher en rocher avant d’enfin l’apercevoir. Bingo. Il posa son couteau sur la pierre et glissa dans l’eau. Invisible, il se propulsa, mains en avant et ouvrant les vannes de son pouvoir pour enfin… saisir ses chevilles !
Le pouvoir surgit dans ses veines alors que l’autre fuyait. Ah, celui-là sentait si bon la liberté. Avant même qu’un sursaut prit sa victime, il était assis sur le bord, riant sincèrement.
- Tu manques de chance aujourd’hui, Hysteria.
Maintenant qu’il était là, il pouvait au moins profiter du spectacle, ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait le reluquer impunément. Remontant jusqu’à ses yeux, il lui offrit un sourire narquois. Renart ne gagnait pas souvent, Hysteria ne devait pas être content.
- J’adore ton pouvoir, tu sais ?
Déjà il était près de ses affaires, sortant ses couteaux, les observant d’un œil appréciateur, comme si déjà il les estimait.
- Ouh, ça doit coûter son petit prix.
Il l’ignorait mais ne parvenait à s’empêcher de sourire, le guettant du coin de l’œil. Agacer Hysteria était sans aucun doute un des plus grands plaisirs de la vie.
Le membre 'Renart' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
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Hysteria
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Hysteria
Lun 18 Jan - 23:32
Shall Never Surrender
I never surrender
Never Surrender
Gagner du temps revenait à le perdre. Quand la distance n'est plus une valeur de temps, les heures se transforment en ennui. Rien ne semble l'intéresser que l'attrait du progrès et du pouvoir. Le pouvoir.
Cette essence le mue vers la quintessence du meilleur. Il en est même venu à faire sauter des repas et des douches tant l'obsession le contrôle. Jusqu'au moment où il faut lâcher prise. Alors, il prend. L'endroit le plus engageant de l'île. Comment expliquer qu'elle n'a plus de secrets pour lui. Son corps a flirté avec toutes les zones du continent, et des fois l'optique de quitter la protection du dôme le tente. Mais il demeure, engoncé dans un désir pur d'ultime vengeance.
Ses pas sont calfeutrés sur l'herbe. Il s'était déjà dévêtu sans faire preuve de la moindre pudeur. Un seul coup d'oeil avait suffi pour lui indiquer la meilleure compagnie de ce lieu : la solitude.
L'orteil du pied se trempe dans l'eau, et provoque un frisson de béatitude chez Hysteria. Le sourire s'épanche sur ses lèvres, entrouvertes sur ses dents.
Il tente le saut dans l'espace, se volatilise telle une volute de fumée pour réapparaître à moitié dévoré par la quiétude de l'étendue liquide. Et sans se préoccuper du reste, il se laisse mourir au fond.
La paix se hisse naturellement, presque possessive, dans l'esprit du brun, aveugle et sourd aux appétences de plaisirs et de bien-être dont l'être aurait à l'origine tant besoin. Il ne sait. Apprécier. Le bien. Quand l'équilibre tend à lui offrir en mille son pendant malveillant.
Puis. Murphy revient à la charge. Il n'aurait jamais dû. L'accalmie n'a de sens que dans la mort.
Il vrille au moment où on lui choppe la cheville. Son talon pivote, il se tél- ... Son regard s'écarquille, ses cils se collent à ses paupières.
It's a joke ? it's a trap ?
La peur, si pernicieuse, serpente dans son bas-ventre ; fourmille l'inquiétude jusqu'au bout des doigts.
Et cette voix. Ce tâcle. Si libre. Oui, son pouvoir pue la liberté, mais il estSIEN. Le courant de l'effroi se remplace d'un battement de cils en haine. Regret. Aversion. Meurs.
De toute évidence, ce type s'était mis en tête de l'insulter. Lui et sa méfiance mis au tapis. Quand il s'approche de ses couteaux, le reflexe est de les subtiliser à son ravisseur en un mouvement. Grossière erreur, Hysteria.
Tu en es désormais incapable.
Les souvenirs non désirés de leur première altercation lui font se serrer les dents. Il nage. Il est obligé de nager, de fuser. .. mais la raison l'arrête à mi-chemin, à moitié sorti du bain d'eau chaude. La peau réagit à la fraicheur de l'air, les poils se dressent. S'il n'est pas regardant sur la nonchalance de sa posture et l'indiscipline tenue de ses cheveux, il est obsédé par l'idée de retrouver ce qui lui est dû.
- Ne touche pas à ce qui ne t'appartient pas, tu pourrais te faire mal.
Il sort complètement, tout en détestant la situation. ... Deux hommes quasiment nus dehors, à jouer au chat et à la souris...
- Qu'est-ce que tu veux ?
Son pouvoir n'a pas de secret pour lui, comment pourrait-il courir après ce dernier quand le reflexe premier est de fuir ?
Quelle belle toile se peignait ici, de vifs mouvements de surprise, de succulentes expressions de frayeur, la confusion dans ses pauses, ses réflexes perturbés par la perte d’une partie de lui. Et en face de lui, le renart infâme couvert de lauriers. La patte désinvolte, un rire dévoilant ses canines, il secouait la tête comme si son interlocuteur oubliait que son rôle nécessitait de la prudence. Fallait-il le pardonner, ce loup dont il avait limé les crocs ? Devait-il entendre le grognement du roi à la couronne volée ?
Malgré tout, ses menaces lui plaisaient, hérissaient des frissons dans sa nuque. Il devrait tout de même, plus tard, faire attention à sa vengeance. Le loup n’est pas prêteur, c’est là son moindre défaut.
- Au lieu de t’inquiéter pour moi, regarde plutôt, je vais améliorer ton arme. 3, 2, 1…
Il clignota un instant et le couteau eut moins bonne mine.
- Ah, ça n’a pas fonctionné. Dit-il avec un haussement d’épaules. Il laissa retomber l’arme dans ses affaires : c’était cadeau.
Ce n’était pas une mauvaise lame, mais de moins bonne facture que la précédente, et pas affutée depuis un moment : Celle de Renart. Il s’était redressé comme s’il n’avait rien à se reprocher, s’essuyant les mains comme s’il se lavait de son délit.
De quel pas leste, conquérant, s’avançait-il vers Ysengrin trompé. Sous ses airs de trop grande confiance, Renart le jaugeait.
- Ai-je besoin de vouloir quelque chose ?
Sa voix le caressait ainsi que son regard. Comme c'était imprudent de s'approcher encore de la bête grognante. Elle qui était si échauffée, aurait-elle la présence d’esprit de ne pas le mordre ? Il s’avança malgré tout, aucunement embarrassé de la nudité, passant une main dans ses cheveux, ne se gênant pas pour embrasser à nouveau sa figure sans même chercher à le cacher, en rajoutant un peu, espérant que ça le mette mal à l’aise. Damn, Hysteria, pourquoi étais-tu si parfait ?
Renart s’était arrêté si proche, ses yeux droits dans les siens, effleurant son torse du bout des doigts et penchant la tête.
- Autre que te faire profiter de ma présence ? Avait-il soufflé, un poil narcissique, mais rien de surprenant de sa part.
Il touche son arme, un frisson de rage parcourt son corps. Oser poser ses mains si impures, sur son équipement de choix, ses armes qui l'accompagnent jusque dans la douche, ça lui donne une bouffée de chaleur. Nocive, délétère. Violente. Si par un autre pouvoir il avait pu faire fondre le corps de cet impudent d'un seul regard, il l'aurait fait. Alors, sa position d'homme simple au moment où son pouvoir l'a quitté, le rend très aigri. Et affaibli. Pour ne pas dire en vérité, minable. Car il l'était, minable. Seule son expérience au combat l'aiderait à le poursuivre, dans le cas où ce renard tendait à le fuir... Parce que. Lui... Il le pourrait ; en une volute. C'est outrageusement dangereux pour lui. Le brun panique intérieurement, son coeur s'accélère, et son souffle en fait de même. Le fait qu'il ait d'autant échangé son arme avec une autre le pétrifie. Ca le fout en rogne.
Mais Hysteria, il ne bouge pas. Il accuse le coup. Observe, et analyse. Le moment venu, ses dents plongeront dans sa chair et le renard repartira. Plus immobile qu'une statue de pierre, il le laisse approcher, le regard bloqué sur lui, incisif et déterminé. Il espérait qu'il comprenne le message "Tu vas morfler quand tu seras plus appâté par un autre pouvoir" car le loup, lui, n'oublie jamais. Il est rancunier. Puis. un tressautement de sourcils, lorsqu'il le touche. Ses yeux ne bougent pas, son intention non plus, mais .. il est clairement déconcentré, il veut retirer cette main ; il n'en fait pourtant rien. Puis il rétorque sans mesurer ses paroles :
- Je n'ai jamais demandé ce profit, il ne m'apporte que des problèmes.
Un sourire crispé, mauvais, ses yeux jaunes le dévorent à défaut de le faire avec ses dents. Il est à deux doigts de faire un mouvement brusque pour l'attraper, mais il se connait par coeur, et Renart n'est pas un simple d'esprit.
- Si tu ne veux rien.... Et là, Hysteria tue les quelques centimètres entre eux. Il se rapproche tellement que son souffle court sur le visage du trapper. Qu'il penche la tête pour que ses lèvres touchent quasiment les siennes, les yeux portés sur elles. - .... il va falloir chercher. Parce que si tu ne me rends pas ce qui m'appartient, le jour où mon pouvoir me reviendra de droit.
Et c'est comme une PROMESSE, sa bouche cherchant à atteindre de très près son oreille pour y glisser.
En ébullition et pourtant si docile, comme Renart aimait le voir ainsi. Il faut rendre à César ce qui est à César : Hysteria était discipliné, il parvenait à garder ses pulsions en laisse, mais pour combien de temps ?
- Je n'ai jamais demandé ce profit, il ne m'apporte que des problèmes. - Et pourtant tu l’appelles profit. Chantonna le renard.
Le loup le regardait comme son repas du soir et le renard s’apprêtait à disparaitre, le pensant arrivé à bout de patience. Cependant, le prédateur ne le croqua point. A la place, il vint se pencher sur lui, le séduire de toute son inquiétante stature. Sa menace le fit frémir autant que sa proximité et plus que l’air glacé. Il se surprit à respirer plus profondément.
Renart était loin d’être dupe, Hysteria était plus que capable de mettre ses menaces à exécution. Les rumeurs de ses vengeances s’étaient plus d’une fois écrasées au seuil de sa porte, avaient surement aiguisé l’intérêt qu’il lui portait, les situations dangereuses ayant une place toute particulière dans son cœur.
Il l’observait sans un mot, déstabilisé dans sa ligne de pensée. C’était si frustrant, il ne s’attendait pas à ce qu’il réplique de manière si érotique. Alors à son tour il se pencha sa tête contre la sienne afin que son visage ne soit pas visible, glissant une main dans ses cheveux, souriant.
- Ok, ok, tu as gagné. Il marqua une pause, enroulant une mèche de ses cheveux autour de son index, troublé, pensif et cherchant à le dissimuler. Tu avais raison, je désire quelque chose. Renart grimaça. Gagner du temps ainsi devenait ridicule, même pour lui. Que voulait-il, vraiment ? Cette tension aurait sa peau, il avait du mal à réfléchir correctement. Je me demandais si… Un instant plus tard, ils étaient tous deux dans l’eau des bains. … huh.
Hysteria pouvait se téléporter avec une personne, son plan était donc possible. Il était si heureux de sa prédiction, des rumeurs qu’il avait récolté, qu’il se décolla à peine, captant son regard puis ses lèvres à son tour, se hissant sur la pointe des pieds pour parler contre elles.
- On ferait une bonne équipe, tu ne penses pas ?
De bien des façons.
Ses mains se posèrent à l’attaque de son corps, descendant le long de son ventre. Le voulait-il, lui aussi ? Il n’avait plus de patience, il désirait cette bête qui voulait sa mort. Peut-être fantasmait-il même sur cette fureur, cette passion qui s’adressait à lui. Se pressant à lui, il rajouta.
Qu'a-t-il gagné, au juste ? La méfiance redessine ses traits, son regard s'adoucit, pour mieux s'intensifier lorsqu'il lui avoue désirer quelque chose. Quelque chose, hein ? bullshit.
Il ne connait pas Renart ; mais il le savait trop fourbe et intéressé pour agir sans arrière-pensée. Il détestait ce genre de personnes. Et pourtant... Ses orbes jaunes ont glissé sur le côté, sans le lâcher, lèvres fermement closes. Il est résolu, désirant le déchirer, là, tout de suite. Avoir eu l'audace... de lui prendre ce qui ne lui appartient pas. Quel cruel manque de personnalité.
Et quand soudain ses pieds ne touchent plus le sol pour retrouver la chaleur des sources, avec lui, il se tend. De la tête au pied, ses muscles se bandent automatiquement. A quoi joue-t-il ?
Son regard se plante de nouveau dans celui de ce rival de choix, pénible au possible, fantasmant sur le pouvoir de tout brûler par un seul regard. Serait-ce la haine qui dégouline sur son corps, à défaut des gouttes d'eau ? Inspiration. Profonde. Sa proposition d'un duo le dégoute ; il ferme les yeux, abîmé de contrariété. Rend moi mon pouvoir, pense-t-il juste. C'est tout ce qui l'intéresse. Il l'a très bien compris, ce filou, que sans ça, il est....
Insipide. Il penche la tête, souriant. Ce sourire amer, triste et sarcastique.
Et puis. Le couperet tombe. Le renard se colle à lui, avoue son désir sans manquer de pudeur. Direct.
Piètre provocation, il se moque de lui. Il cherche la lueur facétieuse dans son regard mais lit tout autre chose.
Ca le transperce d'un coup aux trippes. Ce regard-là, il ne l'avait pas vu depuis un moment. Peut-être parce que, Hysteria, s'était fermé à toute forme de "désir".
Il demeure interdit l'espace de quelques secondes... Puis il reprend le contrôle. Son regard, lui, s'embrase. Il l'acère au sien sans hésiter, sa main allant agripper sa fesse droite, l'empoignant comme on le fait avec un pamplemousse (possessif) et la tête se penche, l'expression devient plus lourde, mais surtout, plus sourde à la raison.
- Tu as perdu la tête, Renart ?
Oui, il était fou. De le lancer sur cette voie.
Hysteria le toise, son pouls l'assourdissant à tout danger. Vraiment, si c'est un piège, c'est réussi. Peut-être qu'il ressent un peu le manque du péril. Ou du sexe, au choix. Il lui attrape brutalement le visage, de son autre main, ses doigts s'enfoncent dans le creu de ses machoires et son pouce force le passage dans la bouche du renard, caressant sa langue par ce geste.
- C'est ça que tu veux ? Parce que je peux te le donner, mais en échange de mon pouvoir. ... et souviens-toi.
Toute cette haine, tremblante et instable, Renart l’avait choyée et nourrie d’arrogance. Il aimait les feus violents et sauvages qui dévorent sans distinction forêts et personnes. A quoi bon les règles sociales, la retenue, la passivité ? Ça n’avait rien de passionnant.
Ce n’était pas qu’il ne le craignait pas, sa nuque se glaçait à chaque regard, à chaque mouvement potentiellement destructeur. Mais ce pouvoir lui assurait une sécurité suffisante pour qu’il se permette de pousser le bouchon trop loin.
Trop loin, trop prêt ? Le loup sembla troublé par ce qu’il y avait trouvé dans son regard. Pourquoi ? Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il tentait de lui faire comprendre. Les signaux contraires, parait-il, confondent les innocents. Le renard, cependant, n'aurait jamais cru qu'il en fasse partie.
Le temps semblait suspendu un instant, calme avant la tempête permettant à Renart de se délecter du moment, dans l’incertitude du rejet ou de l’acceptation.
Mais la certitude de la réaction extrême.
Hysteria l’agrippa si férocement qu’une expiration surprise lui échappa. Avait-il perdu la tête ? Renart déglutit, la surprise, l’appréhension mêlée d’excitation l’ayant à son tour rendu muet.
- Peut-être. Siffla-il en retrouvant son souffle.
Mais s'il était fou, cela faisait déjà un petit moment.
Hysteria le toisait si cruellement qu'il aurait presque pu sentir ses mains autour de son cou. Déjà il heurta son visage, s’insérant entre ses dents. Renart n’écoutait plus ses mots. Sa main s’était posée sur le poignet du vigilante et il avait ouvert la bouche.
La chaleur lui tournait la tête, et loin de fuir cette méchante poigne, il y appuyait sa tête.
Son regard, provocateur, était droit dans le sien.
Sa langue glissa le long de son pouce. Tournant, enlaçant. Il avait si chaud.
Sa faim était violente, malveillante. Elle avait surgi si vite.
Ses mains le poussèrent de toute ses forces.
Il le voulait déchu, assit, dans l’eau, à sa merci. Il le voulait déconcerté et vindicatif. Et alors il pouvait effrontément l’enjamber, et s’installer sur lui. L’appâter de quelques mouvements de hanche.
Même s’il savait pertinemment qu’il le ferait languir.
Me connais-tu seulement ?
Une vue superbement licencieuse s’offrit au loup. Le renard s’était dressé sur ses genoux.
Ses expirations étaient profondes, lascives. Il perdait pied, esclave de ses pulsions.
Que faisait-il, son corps ainsi tendu, rougi par la chaleur et l’excitation ? Il se préparait, les doigts insérés dans son corps, à qui viendrait le compléter.
Un sourire en coin, il était effronté. Car sans le moindre regret, il le narguait.
Virulente. Elle l'était. Cette tension, en train de les consumer.
Quelle étrange sensation lorsque la haine avait envahi son sang il n'y a pas même deux minutes. Mais la réaction, la réponse de Renart à sa propre provocation, impudique, a fait vriller ses sens.
Bien joué, pense-t-il. Parce que l'expression de son regard s'est d'elle-même changée en quelque chose de plus latent, sournois. Et Lascif.
Les pupilles se dilatent, à l'instar du chat, prêt à jouer avec sa proie. Mais à l'instant où ses désirs lui dictent de le bouffer, il se fait prendre au dépourvu.
Il tombe, grognon, et maudit ce bon vieux réflexe de téléportation. Il ne pouvait rien y faire.
Il était tombé, il était là, impuissant et il ne pouvait se subtiliser à sa vision.
Il baisse la tête, mais pas le regard. Il se laisse simplement surplomber, dominer par ce sourire démoniaque, cette soif insatiable. De quel feu Hysteria l'avait allumé ?
Le loup ne le quitte pas des yeux, sans sourire, sans rien montrer des émotions qui le transpercent. Il l'analyse.
Mais une fois de plus, il est pris à revers par l'action du renard. Il n'entend plus rien. Son pouls cogne à ses oreilles, son corps quant à lui réagit. Il ne dissimule pas sa convoitise subite, l'envie éveillée. Il le tuerait après. C'était une promesse. Comment osait-il le mettre dans cet état.
Il avait senti l'afflux du sang sillonner son être. C'est Renart qui le fait fourmiller ?
- Plus pervers, tu meurs.
Il ne sait néanmoins pas à qui cette remarque est dirigée. A Renart... ou à celui qui joue avec Renart ?
Et il l'oublie. Jusqu'au merci qui coule non loin de son ouïe. La bête s'était éteinte, il s'apprêtait à repartir, repu. Ne dit-on pas de la méfiance qu'elle est la plus sûre compagne de la sagesse ? Lentement, il se retire de lui, dans cette atmosphère souillée par leur névrose mutuelle. L'envie, désormais, de lui trancher la gorge. La lueur de vie quitte ses prunelles, et refuse un autre contact avec lui.
- J'ai failli oublier.
Que tu étais mon ennemi.
Il se masse les lignes du sourcils. Et se lève dans un clapotis d'eau. C'est vrai, à mesure qu'il y réflechit, ce petit démon est l'un de ses pires fléaux. Et il venait de jouir avec lui ? Ferme les yeux, de dépit.
La simple idée qu'il soit si impuissant le rend de nouveau furieux. D'un mouvement impatient et violent, il se penche pour... L'étrangler. Sans l'once d'une pitié. Mais quand bien même il l'attrapait, Renart s'échappera d'un claquement de doigt. Il le sait parce que... Ca lui appartient.
- Si tu ne me le rends pas maintenant, tu vas vraiment le regretter. ...Tu penses réellement que ce pouvoir n'a aucune faiblesse ? Ou tu remets en doute ma promesse ?
Le loup dupé par ses propres pulsions s’éveille enfin, honteux et d’autant plus enragé du tour que le renard lui avait joué.
Il avait oublié. Et quel plaisir pour Renart qui assistait à cette recouvrance de la mémoire, de la haine qu’il lui portait. Il était agréable d’en être spectateur. Effrayant certainement, mais aussi irrésistiblement attrayant.
Comme lorsque de derrière la fenêtre, un soir d’hiver faiblement éclairé, frappe le vent et la pluie comme un fouet, quand un flash lance sa première menace fulgurante : on se penche sur son siège pour profiter du spectacle, on compte silencieusement, dans l’expectative, jusqu’à ce que le tonnerre batte à la place de notre cœur, gronde dans nos os.
A la vue de l’éclair, Renart ouvrait grand les fenêtres, s’accrochait au balcon. Le sourire aux lèvres, trempé, attendant de se faire rappeler qu’il était mortel. Espérant peut-être aussi, sans pourtant y croire, que l’air crépitant voudrait bien le choisir et lui faire l’honneur de le foudroyer.
Et aujourd’hui, l’honneur lui était fait, le ciel se pencha sur lui et d’une grande main percuta sa trachée, mettant un terme sa respiration. L’électrisation de ses nerfs l’envoya tousser un peu plus loin. Tousser ou rire ? Car c’était un savant mélange, les paumes appuyées sur les cuisses, le regardant entre ses mèches trempées. “Pfft.”
Elles furent envoyées en arrière alors qu’il se relevait, massant son cou. Il n’y était allé de main morte.
Plic.
Ses mains sinuèrent sur son dos, son torse s’y appuya. Sa voix était rauque, si proche.
“- Quelle promesse ?
Mais déjà il marchait dans un coin de son champ de vision, ramassant le couteau volé sur un rocher. Le faisant danser entre ses doigts, il tournait en arc de cercle. Le port cavalier, l’œil suffisant, presque cruel. Ce n’était pas de chance Hysteria, que Renart ait pris goût à ta compagnie. À la suite d’un soupir et d’un haussement d’épaules, il lui dit simplement.
- Je ne peux pas pour l’instant.
Ce n’était pas tant une restriction que son pouvoir lui imposait, comme il aurait aimé le laisser entendre, mais il avait tant d’endroits à fouler du pied, tant de personnes à… visiter. Il sembla surpris par la position du soleil. ”Déjà ?” Souffla-t-il comme pour lui-même avant de se retourner vers son ennemi, l’air contrit.
- Je dois vraiment y aller.
S’approchant dangereusement, son expression s’adoucit, simulant un soupçon de gêne alors qu’il se grattait la nuque d’où se devinaient déjà des bleus, osait à peine capter son regard.
- J’ai passé un bon moment. “
Puis, quittant tout jeu d’acteur, Renart rit un “Bonne route.” et s’évanouit comme il était apparu : Comme un voleur.
Laissant les clapotis de l’eau, le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux reprendre leur importance toute fondamentale.
« Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »
Le Loup, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.