C’est douloureux, ce manque d’air dans le corps.
Sa poitrine qui se compresse, qui hurle en silence alors que ses muscles essaient en vain de la faire respirer. Sa gorge ne produit plus de son, il n’y a que ses yeux qui te fixent en te faisant passer le message. Cet appel à l’aide que sa voix absente ne peut exprimer.

Tu taquines, mais la situation te vient bien vite en tête.
Et t’as bien fait parce que t’aurais pas pu la rattraper pendant sa chute sinon.
Son corps si fragile n’est pas entraîné à tenir sans souffle.

Ses paupières se ferment.
Concentrée uniquement sur son corps qui se tord en luttant contre la mort qui cogne, qui lui arrache toute pensée. Elle sent pourtant tes bras, ton élan pour revenir rapidement. Si elle pouvait pleurer, des larmes lui aurait échappé. Mais même cet effort semble trop coûteux pour le peu d’énergie qui lui reste.

Elle ne pensait pas que ça serait si rapide.
Elle se sent vaciller dans sa conscience, souffrance oppressante lui brûlant l’être entier dans une dernière impression de se sentir vivante.

Puis son cœur bat de nouveau, ses poumons se remplissent d’air et elle ouvre de nouveau ses yeux en inspirant bruyamment. Se redresse pour avaler chaque bouffée d’air comme si c’était la dernière, elle se met ensuite à tousser en tapotant sa poitrine.

« Hhh… Oh bon sang… »

Son regard dérive vers ton visage, l’expression devenant anxieuse.

« Merci de m’avoir… Ramené… Comment tu te sens ? »

Lui aussi manquait d’air non ?
Sa main se lève en allant vers ton visage mais elle se ravisse.
C’est terminé maintenant, le contact n’est de nouveau plus possible.

Sans quoi la foudre frappera dans une douleur tout aussi difficile à supporter.