THÈME – C’est dans le parjure que l’on trouve parfois grâce, qu’on trouve enfin en une force en déclin de faire acte de repentance, de se laisser totalement flouer par les affres que coûtent les émotions ; mais ce discours là, l’homme ne fait que l’entendre, il ne l’applique pas. Il écoute les justifications de ses actions par ses pairs, de gens qui ne le connaissent guère et qui ne comprennent pas le bordel qui tournent en boucle dans sa tête. Leurs paroles deviennent inaudibles, tout comme la cacophonie de leurs pleurs, de voir disparaître un de leurs être cher. Mais Némésis frappe, comme un couperet, il tranche sans ciller, implacable comme ses convictions.
C’était un traître. Il n’y a pas besoin de faire de long discours, ni de se “cacher” derrière des justifications. Il a reçu des ordres, il a obéi, point à la ligne.
Le brouhaha des hurlements, les coups sur son torse et sur ses joues sont exempts de toute douleur ; il ne ressent rien et c’est ainsi depuis que son âme a touché cette terre, que ses pieds ont foulé le sol. C’est un soldat, bon pour courber l’échine et ne pas se torturer avec les boniments, alors pourquoi, pourquoi aujourd’hui, il y a ce goût amer ? Le bien et le mal, qu’importe ? Pourquoi faire preuve d’état d’âme maintenant ? ((Qu’est-ce qu’avoir une âme en réalité ?)) Sa main vient se poser avec autorité sur l’épaule de cette femme qui semble avoir tout perdu ; si ce n’est sa propre vie, ce qu’il se garde bien de lui faire remarquer aux vues des circonstances. Un soupir bref s’échappe de ses lèvres, avant qu’une cigarette ne vienne s’y nicher, écartant de lui cette personne sans un regard de plus.
Des traîtres, il y en avait encore, il y en aurait toujours et l’un d’eux arrivait encore à échapper aux mailles de son filet.
Phoenix.
Phoenix.
Phoenix.
Un prénom qui résonne, un cœur déchiré qui n’a jamais été rapiécé. Au contraire, les morceaux sont encore répandus dans les geôles, dans cette salle qui n'appartient désormais qu’à lui, un espace réservé pour entendre la vérité et faire taire à jamais les mensonges. Phoenix a assisté à la pire scène, celle de la mort de ces parents, engendrant celle du cœur de son frère. Némésis se sait mort, ne se sent pas réellement vivant, mais il ne saurait mettre de mots sur ce qu’il ressent ; faire une croix, l’impasse, continuer d’exister même en laissant la crasse s’agglutiner à sa peau ; la colère et le ressentiment dans le sang. Les talons de ses bottes cognent sur le sol, frappent dans un rythme lent, mais pourtant cadencé ; seule comparse est cette sonorité et ce nuage de fumée.
C’est avec lenteur que l’homme enfourche sa monture après avoir rejoint les écuries et c’est dans un galop rapide qu’il rejoint la zone de ralliement, non sans émettre une réserve. Il pensait trouver la silhouette de son pêcheur de frère ici, mais rien. Pas âme qui vive ou en tout cas, pas la sienne. Car au loin, les yeux incandescents du bourreau s'accrochent à la tienne, toi qui est assis sur ce qui s’apparente au cadavre d’un arbre pas encore déraciné ; vestige d’une bataille qui n’a pas été totalement éradiqué. Ses sourcils se froncent furtivement, sa main gantée vient ôtée la cancerette d’entre ses dents et lorsque ta voix s’élève dans les airs pour ne prononcer que son prénom, l’homme en fait de même, paupières closes.
Séraphin. La cigarette retrouve sa place d’origine, laissant ce poison commettre ses méfaits sur son organisme ; c’est en croisant les bras et en s’adossant à un tronc que l’homme continue sur sa lancée.
Je pensais trouver des traîtres en ces lieux… Et il me semble que ce n’est pas un mot qui te définit. Un silence, pesant, du genre qui s'imbrique dans les terminaisons nerveuses, qui fait déglutir avec difficulté ; la chair de poule à côté reste une promenade de santé. Les yeux se rouvrent et finissent malgré eux par te toiser.
Ou peut-être que je me trompe ? Rictus mauvais, canines blanches apparentent et narquoises ; l’échiquier est installé, mais a-t-il réellement l’envie de jouer ?
Que viens-tu donc faire ici ? S’y intéresser ? Faire semblant d’être curieux, prêcher le faux pour obtenir le vrai ; c’est peut-être en cela qu’il est réellement cruel. Le venin n’est pas présent que dans certaines plantes ou animaux, il réside également dans les mots. Et tout ce qui sort de sa bouche, aujourd’hui, est très certainement un indicible poison.
// je sais plus à quand remonte notre dernier rp ensemble, je crois que c'était kyo & momi, autant dire que ça date ; je suis émue ok ?